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Protégeons les lieux autonomes! Le Boulon résiste encore!

Débroussailleuse, Sunday, August 10, 2008 - 20:57

Débroussailleuse

Le squat le Boulon de Villeurbanne-Lyon (France) en danger après avoir hébergé des familles romanichels (nomades et sans-papiers). "Nique son maire la France raciste!" Solidarité avec les squatteurs-euses, les sans-papiers et toutes celles et ceux qui résistent!

Le 30 avril a eu lieu le procès du squat le Boulon, sans que les habitants
aient été tenus au courant. Même si le Boulon a obtenu les deux mois de
délais légaux, une lutte commence pour rester dans les lieux et les faire
vivre intensément jusqu’à sa fin. Trois ans et demi maintenant que le Boulon
est ouvert, trois ans qui ont permis énormément de rencontres, d’activités
et de concerts, trois ans pendant lesquels le Boulon est devenu un lieu
autonome de subversion et de contestation.

Au mois d’avril 2008, le Boulon a accueilli pendant un mois plusieurs
familles roumaines, avec ou sans-papiers, expulsées du squat du 88 rue
Anatole France à Villeurbanne. Deux jours après leur arrivée, un huissier
s’est pointé pour constater l’occupation, ce qui n’était jamais arrivé en 3
ans d’existence. Le procès du Boulon est sans aucun doute un procès
politique, un procès pour solidarité avec des indésirables.

C’est la guerre contre les pauvres, les indésirables et les incontrôlables
qui se poursuit inlassablement. Dans cette guerre, nous avons déjà pris
parti, celui de nous battre, en occupant des lieux autonomes, en créant des
espaces gratuits et collectifs, en affrontant la milice de l’Etat. Nous nous
battrons pour le Boulon, avec tous ceux et celles qui comme nous ne
supportent pas ce monde inhabitable.

Le squat "Le Boulon" est expulsable depuis le lundi 28 juillet 2008.
Nous ne sommes pas morts et nous tenons à le faire savoir.
Il y a encore du monde décidé à rester et à faire vivre ce squat jusqu’au
bout.

Un recours juridique a été lancé auprès du JEX (juge d’exécution
des peines) pour obtenir de nouveaux délais visant à repousser l’expulsion.
Celui-ci aura lieu le 12 août et le résultat sera rendu ultérieurement. Il
serait donc étonnant, ou du moins, carrément honteux, que l’expulsion ait
lieu avant. Dans tous les cas, le Boulon est encore vivant et ne baisse pas
les bras.

Comme ces dernières semaines, il y a toujours besoin de soutien, donc
n’hésitez pas à vous tenir au courant de la situation du squat, car
expulsion ou non, tous les actes de solidarité seront les bienvenus !
Par exemple, un petit campement devant les consulats français en solidarité
avec les sans-papiers, le Boulon et tous les squats de la terre serait
vraiment apprécié...!

A l'heure où le fichage ADN est systématique en garde-à-vue;
A l'heure où être fiché par la police comme "anarcho-autonome" signifie avoir
un statut juridique de terroriste;
A l'heure où les espaces autogérés sont menacés de toutes parts;
A l'heure les sans-papiers représentent un quota d'expulsion de 25 000 personnes par an;
A l'heure où la France organise le Sommet Européen sur l'Immigration à Vichy (3 et 4 novembre);
A l'heure où le simple fait de se réunir à deux militant-e-s peut constituer un délit "d'association de malfaiteurs";
A l'heure d'une France sarkozyste-fasciste;
Plus que jamais: résistance et occupation!!!
OÏE

www.rebellyon.info


Subject: 
EXPULSION DU BOULON, 12 août
Author: 
Débroussailleuse
Date: 
Wed, 2008-08-13 06:29

Lyon: La police et la justice lancées dans une offensive anti-squat

Lundi 11 août 2008 à Villeurbanne (Lyon), le Rictus 1 (squat) a été expulsé vers 14h30 par la flicaille (une famille continuait à loger dans le squat, la plupart des autres ayant investi le Rictus 2, squat dont le proprio est "Habitat et Humanisme"...).

Le lendemain, mardi 12 août, toujours à Villeurbanne, devait se tenir à 13h30 au TGI (Tribunal de Grande Instance) un recours juridique auprès du JEX (Juge d'Exécution des peines) pour le Boulon... mais à 6h du matin, le GIPN (Groupe d'Intervention de la Police Nationale), accompagné de quelques dizaines de CRS (Compagnie Républicaine de Sécurité, l'escouade anti-émeutes) et autres flics, envahi le
Boulon pour l'expulser. En un peu plus d'une heure, c'est chose faite.

Pour cela, il leur aura fallu se défaire laborieusement des nombreuses
barricades protégeant les squatteur-euse-s... Une partie des
squatteur-euse-s est rapidement sommée de se rassembler dans la cour par des membres du GIPN.

Une conversation un peu tendue s'engage entre squatteur-euse-s et GIPN:

- un-e squatteur-euse (sq): Tiens, c'est le GIPN qui expulse ?
- un membre du GIPN (gipn): Normalement on ne fait pas les squats, ce
n'est pas notre métier
- sq: Bah ça commence à le devenir ! [effectivement, ces dernières années, plusieurs squats ont été expulsés par le GIPN, à Dijon, Lille, Lyon et ailleurs - l'an dernier, à Montreuil/93, le Chatô a même été expulsé par le RAID]
- gipn: On est là pour votre sécurité, pour empêcher que vous alliez sur les toits...

Et à peine deux minutes après, une autre partie des squatteur-euse-s,
barricadé-e-s dans un grenier transformé en sleep'in, grimpaient sur le toit !

- gipn: Merde ! Ils sont sur le toit ! Fred, regarde, ils ont des cordes et des baudriers !

Dehors, quelques personnes sont réunies en solidarité avec les
squatteur-euse-s, mais la rue est bloquée des deux côtés par des rangées de CRS (dans le quartier, de nombreux véhicules de CRS et de police national, environ une quinzaine, sont là pour l'expulsion).

Galérant pour atteindre le toit, essayant parfois en vain de défoncer
telle ou telle barricade, le GIPN finit par investir les deux toits du
Boulon. En face de celui où se trouvent les squatteur-euse-s, un flic du GIPN les pointe avec son fusil en répétant "arrêtez de bouger", tandis qu'un autre flic du GIPN menace tendrement les squatteur-euse-s monté-e-s sur le toit: "Allez, arrêtez de jouer aux cons, moi j'veux pas vous faire de mal, mais mon collègue en face, je ne pourrai pas l'empêcher...", et là, le flic du GIPN sur le toit en face actionne son fusil façon "je le recharge pour l'utiliser vraiment".
Finalement, il a fallu encore plusieurs dizaines de minutes au GIPN pour en terminer avec cette expulsion... Interpellant les squatteur-euse-s, les flics du GIPN leur demandent: "Vous avez des armes ? Des seringues ?".
Eclats de rire en guise de réponse...

A 7h15, le squat était évacué et le Boulon commençait à être "normalisé" et vidé, "protégé" par une bonne dizaine de CRS.

En début d'après-midi, le recours au JEX a été renvoyé à une date
ultérieure, l'avocate souhaitant plaider la réintégration des
squatteur-euse-s dans le bâtiment du Boulon ! On était de toute manière au coeur des absurdités du système judiciaire, avec un recours ayant pour but de repousser l'expulsion, quelques heures après l'expulsion effective (!!!).

Le matin-même, vers 9h du matin, a eu lieu le procès du squat "Le
Capitaine Kraak", ouvert à la Guillotière en mai dernier. La juge, connue pour n'accorder aucun délai, a poussé sa haine des squats jusqu'à annoncer le rendu du procès... au lendemain ! Habituellement, les rendus de procès pour ce type d'affaires sont donnés une à deux semaines après.

La DK-dance, squat situé dans le 3ème arrondissement de Lyon, est
également expulsable. A ce rythme-là, ça pourrait ne pas traîner...

Les derniers jours du Boulon ont été vraiment enthousiasmants, débordants d'énergie et de projets à continuer, le fait d'être resté jusqu'au bout et de n'avoir pas laissé les flics entrer dans le squat en toute tranquillité a renforcé les convictions des squatteur-euse-s et des personnes solidaires.

On peut prévoir des ouvertures à venir sur l'agglomération lyonnaise...

Squattons encore et toujours !
S Q U A T S - F R - D I F F U S I O N
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