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Le capitalisme mondial est en crisemihelich, Friday, May 30, 2008 - 19:49 Pour ceux et celles qui doutent encore des difficultés du système...Tiré de Notes Internationalistes, mai 2008. Le capitalisme mondial est en crise Plus il croît, plus il crée de l’inégalité Pour des milliards de personnes, surtout en Afrique et dans le monde islamique, la pauvreté se répand et le revenu per capita diminue. L’écart croissant entre richesse et pauvreté, entre opportunité et misère est à la fois un défi à notre compassion et une source d’instabilité. George Bush, discours livré à l’Inter-American Development Bank, avant le Sommet de Monterrey sur le financement du développement, mars 2002. La raison ultime de toute véritable crise demeure toujours la pauvreté et la limitation de la consommation des masses, en face de la tendance de la production capitaliste à développer les forces productives comme si elles n’avaient pour limite que la capacité de consommation absolue de la société. Karl Marx, Le Capital, Livre troisième, Tome II, p.145, E.S., Paris, 1970. Des mensonges, des maudits mensonges…et les rapports du FMI Selon les plus récentes déclarations de ces gardiens de l’ordre économique capitaliste que sont le FMI et la Banque Mondiale, le monde devient de plus en plus prospère.. Au mois d’avril, le FMI a prédit une cinquième année de croissance économique forte, qui à 4,9% constitue «le taux soutenu le plus élevé depuis le début des années 70». Nous ne sommes pas en position de mettre en cause ces chiffres. Cependant, nous ne sommes pas non plus dans l’obligation de les accepter pour argent comptant. Puisque le capitalisme est un système qui dépend de la «croissance», i.e. la production élargie de marchandises et l’accumulation plus élevée de capital, une séquence de cinq années de croissance soutenue n’apparaît pas être très significative. Le fait que le FMI accorde autant d’importance à ces dernières cinq années démontre non seulement la politique à court terme des perspectives capitalistes d’aujourd’hui, mais révèle aussi l’anxiété au sujet de la persistance de l’accumulation du capital dans son ensemble. Depuis quelques années, le monde capitaliste a pour l’essentiel tenté de se remettre de l’éclatement de la bulle spéculative du marché des high-tech, qui causa la chute du taux de croissance officiel du PIB mondial à 1,4% en 2001. Les «forts taux de croissance» dont le FMI s’enorgueillie maintenant doivent donc être étudiés dans le contexte d’un point de départ faible : en fait, le quatrième point de départ extrêmement faible d’une série de mini booms et de «ralentissements» qui caractérise la crise prolongée de la rentabilité. Dans cette perspective à plus long terme, il est évident que l’avenir est loin d’être radieux. Au contraire, malgré toute la restructuration économique, la mondialisation de la production, la prétendue libéralisation du commerce et l’ouverture des marchés financiers et monétaires, le ralentissement de la croissance persiste et la tendance à l’effondrement total continue à se manifester. La vérité est que l’écroulement de Bretton Woods et la dévaluation du dollar en 1971 et 1973 furent le début d’un grand tournant. Ils annonçaient le début du ralentissement du cycle d’accumulation d’après-guerre, et le fait que le FMI salue le retour des taux de croissance des années 70 comme un signe positif est indicatif de la gravité de cette crise. Comme l’a noté un critique des chiffres officiels : «Même dans les difficiles années 70, la croissance mondiale ne tomba sous les 4% qu’à deux reprises : en 1974 lorsqu’elle chuta à 1,1% et en 1975 lorsqu’elle atteignit 1%. À cette époque, de tels taux de croissance étaient considérés comme catastrophiques, et le ralentissement de 1974 est en général non seulement perçu comme le pire que le monde ait connu depuis les années 30, mais une des raisons majeures des politiques économiques des années 80, avec leur emphase majeur sur la libéralisation du commerce et des finances.» (1) En clair, la reprise de la croissance économique mondiale des cinq dernières années est loin de rétablir les taux obtenus avant la crise. Le tableau I le démontre en traçant les moyennes par tranches de 10 années. Même si le tableau ne commence qu’avec la décennie des années 60, omettant ainsi la période des quinze premières années du «long boom», le creux du début des années 70 et la faible reprise qui l’a suivi sont évidents. Le tableau est basé sur les taux officiels moyens de croissance du PIB mondial. Comme avec toutes les estimations de moyenne, les extrémités statistiques semblent s’estomper, et pourtant, le creux de la vague du début des années 70 est visible. Ce creux de vague serait sans doute encore plus évident si on pouvait ne s’en tenir qu’à l’analyse des pays les plus riches, c’est à dire sans l’inclusion des taux de croissance moyens du reste de la planète qui partent bien sûr d’une base beaucoup moins élevée. Les statistiques pour effectuer un tel calcul ne sont pas aisément accessibles mais, par exemple, une moyenne estimée de six pays – les USA, le Japon, l’Allemagne de l’Ouest, la France, le Royaume-Uni et l’Italie – pour 1974 et 1975 nous donne -0.6 et -2.25 (2). En d’autres termes, les taux de croissance moyens camouflent le fait que les économies les plus riches du monde étaient en récession durant cette période, comme elles le furent en 1981-82 et encore en 1991-92 et en 2001-02, au moins en ce qui concerne les Etats-Unis, la zone euro, le Royaume-Uni et le Japon (dont la croissance stagne à presque rien depuis une décennie). Le capitalisme et la richesse inégale des nations Étant donnés les taux de croissance moins élevés des économies les plus riches, on pourrait croire que les pays les plus pauvres de la planète, avec leurs taux de croissance moyenne plus élevés, en arriveraient à augmenter leur part du PIB global. Après tout, c’est ce qui justifie le concept de pays en voie de «développement» dans l’époque post-coloniale. Chose intéressante, cela n’est jamais arrivé. Lorsqu’il y a eu une augmentation significative - durant les années de croissance déclinante des années 70 – la tendance n’a pas durée. Après avoir accru leur part du PIB mondial jusqu’à 22% en 1980, un montant sans précédent, cette part s’effondra de manière spectaculaire avec l’arrivée de la crise de la dette du «Tiers Monde» et le déclin des prix des matières premières. En 1990, la part du PIB global du «Tiers Monde» n’atteignait même plus 15%. Le Programme d’ajustement structurel du FMI devint en conséquence un élément du processus plus large de la mondialisation qui a maintenu le capitalisme à flot sur la base de la baisse du coût des marchandises (incluant la force de travail) et la montée massive des opportunités de spéculation financière et de gain. Inutile de dire que la part du PIB mondial du capital «non avancé» n’a toujours pas retrouvé les sommets des années 80. Ce qu’il y a eu comme «rattrapage» est largement dû à la Chine et dans une moindre mesure, l’Inde (10,5% et 8,5% de croissance en 2006). Pour l’essentiel cependant, il n’y a pas eu de rattrapage. Même si les États du «Tiers Monde» bénéficient d’une part légèrement plus élevée du PIB mondial qu’en 1960, cela est loin de compenser l’augmentation du double de leur population depuis cette date. Ainsi, en 1960, les États avancés représentaient 80% du PIB mondial avec 22% de la population mondiale. En 2005, le monde avancé détenait 75% du PIB mondial (3) avec seulement 14% de la population mondiale. En termes de PIB par tête d’habitant, cela se traduit par une division encore plus inégale de la richesse de la planète. Mise à part la Chine, le PIB per capita dans les pays «en développement» est maintenant moins élevé qu’en 1960. De plus, l’écart s’est récemment élargi sous l’effet d’une mondialisation opérant au bénéfice des bastions capitalistes. Comme l’étude de Freeman le démontre : «Le point culminant fut atteint en 1982 lorsque le revenu moyen des pays pauvres étaient d’environ 40% de la moyenne mondiale. Après 10 ans de libéralisation financière, cette proportion est tombée à 25% et est restée la même depuis. En contraste, le revenu moyen du 1/7e de la population mondiale vivant dans les pays avancés a augmenté de 3 fois la moyenne mondiale à 5.5 fois en 2005.» (4) Il y a de nombreuses autres études qui démontrent plus ou moins la même disproportion entre les États les plus pauvres et les plus riches de la planète. Ce qu’elles n’expliquent pas est ce qui crèvent les yeux : c’est une relation impérialiste par laquelle les États riches fixent les règles en fonction de leurs seuls intérêts. Et les intérêts d’un État riche en particulier prennent la prééminence sur tous les autres. En 1948, les administrateurs du capital américain ont été très explicites sur ce que devait être leur mission d’après-guerre : «Nous possédons environ 50% de la richesse de la planète, mais nous représentons seulement 6,3% de sa population… notre vrai travail dans la période à venir est d’élaborer un modèle de relations qui permet de maintenir cette position de disparité.» (5) Même si les Etats-Unis n’ont pas pu maintenir cette très grande disparité, qui reflétait sa position de force écrasante après la destruction du capital européen et japonais suite à la Seconde Guerre mondiale, ce pays contrôle toujours une portion disproportionnée de la richesse de la planète. En extrapolant les statistiques du PIB et de la population en 2006 (chiffres fournis par la CIA!), nous calculons que les USA représentent environ 4,6% de la population mondiale et 27,2% du revenu annuel global. (6) À l’intérieur des États, les divisions de classes s’aiguisent La distribution inéquitable de la richesse sous le capitalisme ne se limite pas à la lutte de pouvoir entre les États. Il n’y a pas un pays au monde où le PIB est distribué également. Malgré tout le bavardage sur la démocratie, le capitalisme reste à travers le monde un système d’exploitation fondé essentiellement sur ceux qui contrôlent les moyens et qui amassent la richesse créée par le travail non rétribué de la classe ouvrière. Précisément comment la richesse est distribuée à l’intérieur des États est le résultat de la lutte des classes, tant contemporaine qu’historique, ainsi que du point atteint par le capitalisme lui-même dans le cycle d’accumulation. (7) Marx soutenait que le processus d’accumulation réduit la composante variable du capital de sorte que «l’accumulation accélérée est nécessaire pour absorber un nombre additionnel de travailleurs ou même de garder au travail ceux qui le sont déjà…» (8) Malgré cela, la productivité croissante de la force de travail, qui vient avec le développement de la production capitaliste, assure une tendance permanente vers la création d’une «surpopulation relative» – c’est à dire la fameuse armée de réserve industrielle que le capitalisme a toujours à sa disposition. Pour Marx, la tendance vers une surpopulation relative est une loi générale de l’accumulation capitaliste qui prend «soit une forme aigue durant la crise, soit une forme chronique à nouveau en temps plus calme» (9), lorsque le taux d’accumulation ralentit. Jusqu’à récemment, les spécialistes des sciences humaines et les économistes bourgeois se moquaient de cette loi générale en invoquant le prétendu plein-emploi atteint dans les centres capitalistes avancés durant la période d’après-guerre (le «plein-emploi» étant défini ici comme environ un demi million de chômeurs et de chômeuses). Puisqu’il est maintenant plus difficile de prétendre à des niveaux de plein-emploi dans les métropoles du capital, et puisque la mondialisation de la production met tous les travailleurs et les travailleuses en compétition directe pour les emplois, il leur est plus malaisé d’ironiser. Pendant le ralentissement ou la période de crise du cycle, le capital se doit de réduire encore plus le coût de la force de travail, dans sa tentative de couper ses frais et maintenir sa compétitivité. Il sabre alors les salaires. Les OPA et les fusions se multiplient alors que le capital se concentre. La menace du chômage permet au capital d’attaquer plus facilement la classe ouvrière. Mais malgré tout, les capitalistes ont de plus en plus de difficultés à trouver des zones profitables où investir de façon productive (en terme de plus-value). La spéculation financière croît et les riches, ayant moins de débouchés productifs pour leur capital, accroissent leurs dépenses en produits de luxe. Il est vrai que l’expansion de l’armée de réserve des sans-emploi est une question qui concerne plus que les derniers vingt ans. Comme nous l’avons vu, l’ensemble de la période d’après-guerre a vu une croissance relative de la population du «Tiers Monde» et la baisse relative de sa part de la richesse générée par l’accumulation du capital. Un nombre grandissant de précaires et de sans-emploi de plus en plus appauvris est constamment généré par le «développement» du «Tiers Monde». Cependant, à cette étape de la crise d’accumulation, la contradiction grotesque entre ceux qui vivent derrière des murailles protégées et la majorité de la population est devenue critique et de plus en plus évidente. La mondialisation et tous ses programmes d’ajustement structurel d’une part, et ses directives pour ouvrir la production, les échanges et les marchés financiers au capital mondial d’autre part, ont donné un souffle nouveau au capital, mais ont exacerbé l’impact de la crise sur la masse de la population dans la périphérie capitaliste. Plus d’individus vivent maintenant dans les villes qu’à la campagne. Malgré le fait qu’une proportion grandissante de la population émigrant vers les villes du «Tiers Monde» ne trouve aucun travail dans l’économie formelle, l’exode vers les villes des personnes fuyant les guerres, les difficultés de l’agriculture de subsistance, les désastres environnementaux et les dettes personnelles, continue. Selon un rapport des Nations Unies publié en 2002, plus de 78% des habitants des villes dans les pays les plus pauvres du monde - un milliard de personnes - vivent dans des bidonvilles. C’est un chiffre conservateur. Un bidonville selon l’ONU se définit par «la surpopulation, des logements de mauvaises qualités ou des baraquements informels, un accès inadéquat à une source d’eau potable et l’absence de sécurité de résidence». Apparemment, toutes ces conditions doivent être remplies pour que l’ONU reconnaisse qu’une personne habite un bidonville puisque, par exemple, 2,6 milliards de citadins vivent dans des conditions sanitaires déficientes. Il n’est pas surprenant que l’ONU rapporte que 1,8 million d’enfants meurent chaque année de diarrhée ou d’autres maladies liées à un mauvais approvisionnement d’eau. Ou, comme un autre chercheur l’a écrit : «À travers le monde, les maladies liées à l’approvisionnement d’eau et l’élimination des déchets tuent 30 000 personnes tous les jours et elles constituent 73% des maladies qui affligent l’humanité.» (10) Il est difficile d’imaginer ce que peut représenter la «sécurité de résidence» pour des individus vivant dans des abris de fortune, le plus souvent dans des zones extrêmement polluées ou physiquement dangereuses, où il y a danger d’effondrement du sol suite à des éboulements ou des inondations. Pourtant, chaque année, «…des centaines de milliers, parfois des millions de pauvres – des locataires en bonne et due forme ou des squatteurs – sont chassés de leurs quartiers dans le Tiers Monde». (11) À Shanghai et à Beijing par exemple, respectivement 1,5 et 1 million de personnes furent expulsées entre 1991 et 1997, pour faire place à de nouveaux développements privés. On entend rarement parler de tels événements, mais plus tôt cette année, les journaux ont rapporté que des «naxalites» avaient fait sauter un poste de police en réponse à des expulsions de logement à la périphérie de Calcutta (un site de choix pour être désigné Zone économique spéciale). Néanmoins, que la population citadine appauvrie du monde vive dans des bidonvilles ou pas, elle se développe de façon toujours plus importante, et pas toujours à la périphérie du système (6% des bidonvilles se trouvent au cœur du capitalisme, avec la plus grande concentration – 100 000 personnes – à Los Angeles). Pourtant, au moment même où le FMI chantait les louanges de notre monde si merveilleux, la Banque Mondiale annonçait que le nombre d’individus vivant avec moins d’un dollar par jour avait chuté à moins d’un milliard de personnes pour la première fois! La bonne nouvelle que voilà! Avec le pouvoir d’achat du dollar constamment en déclin, c’est déjà un miracle que quelqu’un puisse survivre avec moins d’un dollar par jour. En fait, c’est une indication du nombre de personnes qui survivent en marge de l’économie capitaliste formelle. Deux dollars par jour, comme critère de pauvreté aujourd’hui, ce n’est vraiment pas une surestimation. C’est un critère admis même par George Bush (dans son discours cité au début de cet article) : «La moitié de la population mondiale vit avec moins de deux dollars par jour.» Voilà une déclaration étonnante. Et si on y ajoute un item du 2002 World Factbook de la CIA déclarant que, «à la fin des années 90, le chiffre incroyable d’un milliard de travailleurs, soit un tiers de la main d’œuvre mondiale, la majorité vivant au Sud, étaient sans-emploi ou sous-employés» (12), on commence à se faire une idée de l’étendue de la surpopulation relative sous le capitalisme au 21e siècle. Même les plus grandes réussites de la mondialisation, la Chine et l’Inde fournissent leur part. Seulement en Chine, 36 millions de travailleurs et de travailleuses furent licenciés entre 1996 et 2001, tandis que largement plus de deux millions d’émigrants ruraux gonflent les rangs des citadins pauvres, prêts à se joindre à la main d’œuvre surexploitée des Zones économiques spéciales de la ceinture côtière. Selon une information lue dans la section chinoise de Worldwatch (www.worldwatch.org), l’Institut national de recherche économique de la Chine rapporte qu’en 2006 : «le revenu net moyen des fermiers chinois avait augmenté à un taux de 6,2%, beaucoup moins que le 9,6% dans les régions urbaines. Les experts notent que l’écart de revenus à l’intérieur des régions urbaines chinoises était encore plus important qu’entre les régions urbaines et les régions rurales, et est à la base des écarts entre les riches et les pauvres… L’Académie des sciences sociales de Chine rapporte que le revenu disponible d’environ 60% des citadins est plus faible que la moyenne nationale». L’exacerbation des écarts de richesse n’est en rien limitée au États les plus pauvres de la planète. Au contraire, il est difficile de trouver un pays avec de plus grands écarts de richesse que les Etats-Unis. Les Etats-Unis admettent officiellement avoir 37 millions de «pauvres» - i.e. des gens vivant largement en dessous du taux moyen des revenus. Mais on a pu voir où peuvent mener des calculs basés sur des moyennes. Une récente étude des Nations Unies, utilisant le calcul des avoirs (propriété et finances) des ménages et des individus, plutôt que seulement le seul revenu annuel, a estimé que la valeur Gini de l’inégalité de la richesse – une méthode classique pour déterminer la distribution de la richesse – est de 80% pour les Etats-Unis. Un tel degré d’inégalité est équivalent à ce qu’une personne dans un groupe de dix s’accapare 80% d’une tarte en laissant les neuf autres se partager le 20% restant. (13) Cette illustration statistique pourrait s’avérer une sous-estimation de la situation réelle. Des rapports récents, portant cette fois sur la distribution du revenu, révèle l’ouverture d’un énorme fossé économique. Sur la base des retours d’impôt de 2005, il apparaît que les 300 000 Américains les plus riches ont déclaré avoir un revenu équivalent aux 150 millions les plus pauvres (50% de la population!). Pendant que le revenu national total s’est accru de 9% (14), le revenu de la majorité des citoyens, soit 90%, a diminué de 0,9%. La totalité de la croissance fut donc accaparée par le 10% qui reste. On n’avait pas constaté un tel niveau d’inégalité depuis 1928, juste avant la Grande Dépression. (15) C’est là le dernier élément d’un processus qui s’accélère et par lequel les riches deviennent plus riches alors que les pauvres deviennent plus pauvres. Le fossé croissant entre les nantis et les démunis qui débuta dans les années 70 s’est approfondi sous Reagan jusqu’à ce qu’entre 1998 et 2005, le 0,1% les plus riches de la population augmenta sa part du total de 50%. Pas étonnant que Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale américaine en soit venu à déclarer dans un discours le mois de février dernier : «Ces jours-ci, la tendance à long terme vers une plus grande inégalité représente un défi majeur pour les économistes et les décideurs politiques». Loin de l’image prometteuse du FMI et de la Banque Mondiale, le futur de la masse de l’humanité est clair. Le capitalisme n’a absolument rien à nous offrir car : «L’accumulation de la richesse à un pôle, implique donc simultanément l’accumulation de la misère, l’agonie du travail, l’esclavage, la brutalité, la dégradation mentale au pôle opposé, C’est à dire du côté de la classe qui produit son propre produit sous la forme de capital.» (16) ER Notes (1) Alan Freeman, In our Lifetime : Long-run Growth and Polarisation since Financial Liberalisation, le résumé d’un texte de conférence d’Historical Materialism, décembre 2006, www.countdownnet.infor/archivio/analisi/world-economy |
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