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La responsabilité sociale, une affaire d'argentviaub, Monday, May 19, 2008 - 09:35
Bernard Viau
Comment les compagnies multimilliardaires peuvent-elles faire autant de profits alors que tout va mal dans la société ? Il y aurait, à mon avis, une solution car être riche n’est pas mauvais en soi. Voici une proposition financière, fiscale et socialement acceptable pour contrer la misère dans nos sociétés modernes et assurer l'avenir de nos enfants. Le prix de l’essence n’arrête pas de grimper et de gruger nos budgets. L’état lamentable de nos systèmes publics, tant scolaire que médical, hypothèque des générations d’enfants et d’adultes. Tout cela est la raison profonde de notre indignation face aux profits, souvent faramineux, publiés par les grandes entreprises transnationales. Comment ces compagnies multimilliardaires peuvent-elles faire autant de profits alors que tout va mal dans la société ? Il s’agit presque d’une chose immorale, aux dires de plusieurs citoyens excédés. Il y aurait, à mon avis, une solution. Il faudrait rediriger tous ces profits vers des buts sociaux et humanitaires. Je ne parle pas ici de nationaliser l’industrie, loin de là. Il suffirait simplement que la compagnie, disons Shell ou la Banque Royale, décide, une année sur dix pour reprendre un conseil de la Bible, de verser entièrement ses profits de l’année à des œuvres sociales. Tous les profits financiers d’une année sur dix ! Le choix des œuvres sociales qui bénéficieraient d’une telle manne seraient laissé au conseil d’administration. On pourrait ainsi très bien imaginer que GM ou Toyota décideraient d’équiper de camions et de véhicules utilitaires les organismes sociaux qui en auraient besoin. Similairement, on pourrait s’attendre à ce que Molson ou Coke décident de construire des milliers de puits d’eau potable en plus de s’attaquer sérieusement à l’amélioration des cours d’eau. Des entreprises comme Jean Coutu ou Québécor pourraient s’associer pour prendre en main une partie du réseau de santé en l’équipant correctement et en le finançant adéquatement. Les profits des multinationales sont souvent plus important que les budgets des gouvernements élus, l’implication sociale des compagnies relèverait du miracle et serait d’une extraordinaire efficacité sociale. Quel président de conseil d’administration oserait proposer une telle absurdité, me direz-vous. Je suis entièrement d’accord avec vous, la seule pensée d’une telle décision serait suicidaire. Pourtant les présidents des grandes corporations ne sont que de simples hommes mandatés par les actionnaires. Si, lors d’une assemblée annuelle, un vote était pris sur une telle proposition socialement responsable et que ce vote soit en faveur, les puissants membres des conseils d’administration ne pourraient que s’incliner, en souriant. « Nous, les actionnaires de Power Company of America, mandatons les membres de notre conseil d’administration pour distribuer tous nos profits de l’an dernier aux œuvres sociales qu’ils jugeront compatibles avec l’expertise et les connaissance de notre compagnie. » Les actionnaires sont les véritables propriétaires d’une compagnie, qu’elle soit publique ou privée. S’ils votent une telle proposition, le CA se doit de l’exécuter. Aucun conseil d’administration ne mettra une telle proposition à l’ordre du jour de son assemblée annuelle et donc, il revient au gouvernement élu de voter une loi en ce sens. Les lois régissant le commerce au Canada pourraient être amendées pour obliger toutes les compagnies à soumettre la proposition à l’assemblée annuelle de leurs actionnaires. Cette loi aurait pour effet de redonner le pouvoir aux actionnaires même ceux qui ne détiennent que quelques actions et qui, désabusés de leur insignifiance dans les décisions, ne votent même pas. Il est clair, qu’en contrepartie, le gouvernement amenderait la loi sur l’impôt de façon à exempter totalement d’impôt les entreprises qui prendraient cette décision ainsi que leurs actionnaires et tous leurs employés. Aucun impôt pour personne pendant une année complète si l’assemblée annuelle vote en faveur de la redistribution des profits à la société une année sur dix. Être riche n’est pas chose facile, on est envié, on est facilement critiqué. Il faut se protéger, s’isoler dans des tours de cristal. Pourtant être riche n’est pas mauvais en soi. Une telle loi changerait le monde, car devenir riche serait souhaitable pour tous. J’aimerais proposer une telle loi à la prochaine session parlementaire. Qui aimerait me seconder ?
Bernard Viau
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