Ma lettre s'adresse à certains opposants à la chasse aux phoques qui se réjouissent de la mort de quatre chasseurs de phoques madelinots survenue il y a quelques jours. Votre attitude faite honte au mouvement animaliste et environnementaliste qui doit en être un de compassion et de bonté.
Je suis une militante environnementale et suis opposée à la chasse pour la fourrure (je demeure ambigue face èa la chasse pour l'alimentation, surtout dans les pays en développement). J"aimerais évidemment mieux que la chasse aux phoques n'existe pas mais je ne peux qu'être renversée par l'indécence des propos de certains militants contre la chasse aux phoques qui se réjouissent ouvertement de la mort de quatre Madelinots au cours d'une expédition de chasse aux phoques il y a quelques jours. Certaines personnes auraient dit, notamment, que ces hommes "avaient eu ce qu'ils méritaient"! J'aimerais dire à ces personnes qu'elles n'ont aucune décence! Vous avez une vision vraiment unidimentionelle des chasseurs de phoque, comme si toute leur personne se résumait à cela. Sachez que ces hommes, dont vous célébrez la mort aujourd'hui, ce sont des êtres humains, des fils, des frères, des époux, des pères et des amis.
J'ai longtemps cru que les gens qui aimaient les animaux et qui défendaient leurs droits étaient de meilleures personnes mais je ne peux m'empêcher de penser que certains d'entre nous ont renoncé à une part de leur humanité en endossant la cause des animaux. Leur coeur est devenu sec pour leur propre espèce et leurs oreilles sourdes à toute souffrance autre que celle des animaux, comme si la souffrance des uns faisaient concurrence à celle des autres. À vous je dis: vous n'êtes pas meilleurs que les autres, vous avez simplement habillé votre cruauté de l'apparence de la bonté.
Vous ne vous demandez jamais pourquoi de plus en plus de groupe environnementaux prennent de la distance par rapport au mouvement animaliste? Vous faites du tort à la cause environnementaliste, en nous faisant tous passer pour des fanatiques! Il y a 1500 espèces, végétales et animales, menacées de disparition au Canada et le phoque n'en fait pas partie. Vous attendez quoi pour lutter pour la survie de ces espèces? Saviez-vous que le pluvier siffleur, notamment, avait disparu du reste du Canada et qu'il ne subsiste qu'aux Iles de la Madeleine, grâce èa des madelinots qui ont pris des mesures pour protéger les aires de nidification?
Les premiers Madelinots fuyaient la déportation des acadiens de 1755 et sont parvenus à survivre dans un environnement ingras et limité géographiquement en exploitant les ressources qu'ils ont trouvé, celles de la mer. C'est encore la mer qui fait vivre les Madelinots aujourd'hui. Vous ne dialoguez pas, vous n'amenez pas de solution de rechange. Les stocks de poissons de la planètes sont presque épuisés, que voulez-vous que les Madelinots fassent? Laisser les phoques proliférer et manger ce qu'il reste de poissons?Cesser de pêcher? Compter uniquement sur le tourisme pour survivre, oh mais j'y pense, même ça, ça ne doit pas faire non plus votre affaire vu que vous encouragez sans doute les gens à boycotter les Iles... Vous me faites penser à ceux qui disent aux gens qu roulent en patins à roues alignées "vous ne pouvez pas rouler dans la rue, ni sur le trottoir, ni sur les pistes cyclables..."
Pour ma part, j'offre mes sincères condoléances aux familles des disparus ainsi qu'à toutes la communauté madelinienne et j'invite les groupes de défence des droits des animaux à pratiquer ce qu'ils prêchent: la compassion...
Ce texte fait suite à certains propos tenus sur des forums de discussion européens. Par contre, il convient aussi de rappeler en guise de contexte qu'il est souvent possible de poster à peu près n'importe quoi sur de tels forums... et par n'importe qui...
Prends quelques secondes pour réfléchir sur la différence qu'il y a à utiliser des lettres pour former des mots pour dénoncer la cruauté quelle qu'elle soit et l'acte de cruauté lui-même.
Réfléchi un instant à la différence qu'il y a entre prononcer le mot dépiauter ou empaler et l'acte de la faire.
La différence est presque sans limites.
Les guerriers disent utiliser des bombes propres contre leurs semblables, les canadiens le font. Ceux que tu juges utilisent des lettres et des consonnent.
Si tu as déjà participé à une manifestation contre la guerre tu as surement entendu le même genre de langage. Quand on veut éveiller quelqu'un qui s'apprête à commettre un acte irréparable et qu'on a seulement que des mots pour le faire on se fait juger. Les soldats en uniforme qui utilisent les bombes et détruisent des millions de vies humaines sont des héros.
Alors s'il te plais laisse les voyelles et les consonnes à ceux qui n'utilisent que les mots pour venir au secours des victimes quelles qu'elles soient.
Si tu n'as jamais ressenti la révolte face à la cruauté gratuite poses-toi des questions.
Que de condescendance. Ce ne sont que des voyelles et des consonnes dit-tu? Ait au moins le courage d'aller aux Iles de la Madeleine, regarde les famille endeuillées dans les yeux et répète donc tout ça. Ce que certains (et j'ai insisté sur le mot) membres des groupes animalistes ont fait, ce n'est pas d'utiliser leurs mots pour dénoncer la chasse au phoque, ils les ont utilisé pour insulter, pour faire souffrir, c'est très différent. Si les groupes animalistes ne disaient que la vérité, froidement, sans désinformation, sans mensonge, sans misérabilisme et en ne portant pas de jugement de valeur, je les respecterais davantage. Une personne qui mange du poulet ressent beaucoup moins de haine que ces gens qui tournent le fer dans la plaie d'un peuple éprouvé, avec un plaisir malsain. Les fanatiques, qu'ils soient religieux ou autre me terrifie par leur dureté.
Je crois que vous exagérez un peu dans votre interprétation des propos de Mabelle (Les mots sont les seules armes des pacifistes). Ce que Mabelle a écrit est très beau et touche plutôt un aspect général.
D'après ce que j'ai entendu de la télévision, un certain Watson a dit une grosse bêtise. Ça me semble contradictoire de dévaloriser la vie pour défendre celles d'autres êtres, mais Mabelle a quand même raison. Il a réagit trop fort (par des mots), mais sur le coup de sa compassion.
Les pêcheurs, que l'on comprennent ou non leur geste, on lancé des pierres par exemple. C'est pas très rationnel ce débat ou conflit on dirait. Les deux côtés vont loin je trouve. Les abattoirs en tout genre à travers le Québec ne brillent pas par leur souci de la souffrance des animaux. C'est un problème systémique et tellement répandu, qu'une approche confrontante risque de ne pas avoir d'impact sur une communauté précise. J'veux pas juger, il me semble juste que de nouvelles stratégies d'actions s'imposent (mais elles sont peut-être épuisées, ce qui peut expliquer la confrontation).
Il me semble également que les propos de Watson ont mal été rapportés dans nos médias d'État. Selon ce que j'ai lu ailleurs, il a au moins exprimé une certaine sympathie envers les pêcheurs décédés.
Voici ses propos:
«la mort de quatre chasseurs est une tragédie, mais le massacre de centaines de milliers de bébés phoques est une tragédie beaucoup plus grave».
Par contre, le volet négatif de son intervention repose davantage dans le fait qu'il a affirmé que la véritable tragédie était la mort chaque année de 250 000 phoques et non celle de 4 pêcheurs Madelinots en mer.
Je dois avouer que ce dernier commentaire me semble louche, dans ce qu'il tente de hiérarchiser la douleur et la souffrance, ce qui m'apparaît juste impossible...
Si des gens sont si peu tendres envers les chasseurs
de phoques quand ceux-ci meurent, je ne pense pas que
c’est automatiquement parce qu’ils sont haineux envers
le genre humain et qu’ils représentent d’ailleurs
l’ensemble des militants. Toute mort accidentelle est
déplorable ; la fin de la vie est la pire des
sanctions pour un être en parfaite santé et heureux de
vivre. Cela dit, c’est l’occasion pour les carnivores
de sortir leurs couteaux et de découper les défenseurs
des droits des animaux pour quelques phrases
maladroites et qu’on ne pense pas vraiment. La proie
est si facile. Mais cela ne remet pas en cause le fond
du débat sur le spécisme et la violence abjecte que
les puissants de ce monde, les dominants, nous
présentent comme anodine, normale et faisant partie de
l’ordre des choses tous les jours de notre vie. Nos
petits-déjeuner, nos lunchs, nos soupers en disent
long sur le peu de considération que nous avons pour
les animaux et la vie en générale. Poussés par la
publicité et vaincus par notre délabrement ou
isolement moral, nous surconsommons des produits qui
ne sont pas essentiels à notre bonheur, nos habitudes
alimentaires conduisent notre santé et notre planète à
leur destruction.
Les Inuits ne vivent pas dans les musées, tous
condamnés à tuer des phoques au nom de la tradition,
et que comme les autres peuples de la Terre, la
modernité leur permet d’évoluer. La chasse aux phoques
est une chasse commerciale pratiquée par les Blancs
pour le profit et pour assurer une source de revenue à
leurs communautés. J’ose espérer qu’on puisse gagner
sa vie de manière plus digne. Personnellement, je ne
tuerais pas si on me payait pour le faire, si on me
donnait des millions pour le faire, alors que d’autres
tuent pour quelques dollars. Que de différences entre
les hommes !
On entend et on lit: “Je suis contre la cruauté envers les animaux…” Et plus loin « Mais je ne suis pas contre la chasse. Mais je ne suis pas contre la consommation de viande d’animal. » Chasse et carnivorisme, ce sont pourtant bien des activités qui conduisent automatiquement à la cruauté et à la férocité puisqu’on ne prend pas en compte les intérêts des animaux et on éduque des générations d’individus à ne pas respecter la vie. Les conséquences sont terribles pour tous les animaux humains et non-humains.
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