Il y aura bien sûr des acteurs politiques qui iront plus loin. On a toujours plus à gauche que soi, dans les idées, quand on passe à l'action et que l'on en appelle au plus grand nombre pour s'unir autour de soi. Quand on s'interroge sur ce qu'il y a de mieux à proposer pour que cette masse se mette en marche vers une meilleure maîtrise de son destin politique.

Voilà la question que Québec solidaire posera au mouvement ouvrier : à quel genre de société veut-on que notre travail contribue ?

On ne peut nier l'apport stratégique des travailleur-euse-s à l'évolution du Québec depuis la Révolution tranquille. Mais maintenant, à partir d'aujourd'hui, comment continuer ? Quelle nouvelle voie suivre pour ne pas reproduire la déception péquiste ? Sans doute y aura-t-il des hésitations. Mais politiquement, l'engagement nouveau se traduira par l'abandon progressif de l'appui aux partis néolibéraux, y compris le PQ.

Déjà le confrère Arsenault, président actuel de la FTQ, a averti sérieusement l'ADQ. Les Libéraux sont, depuis Bourassa, mis en garde contre les politiques les plus extrêmes en faveur du capitalisme sauvage. La droite radicale pourrait bien être mise au pas. Mais va-t-on nous servir encore le seul choix du "moins pire des partis" alors que se pointe déjà Québec solidaire, une option fondée sur l'indépendance politique face aux partis de la droite traditionnelle. Québec solidaire représente une orientation qui pourra, la seule à vrai dire, remettre à l'ordre du jour la mobilisation d'un Québec populaire qui n'a eu de cesse de manifester dans le passé son opposition résolue aux différents gouvernements qui se sont présentés comme des obstacles à son émancipation.