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Non aux attaques contre le Kurdistan du Sud!

Eric Smith, Thursday, December 27, 2007 - 14:04

Le Drapeau rouge-express

La puissante armée turque a mis sa menace à exécution au cours des derniers jours, en franchissant à au moins trois reprises la frontière qui sépare la Turquie de l'Irak pour aller frapper les bases d'opération du Parti des travailleurs des Kurdistan (le PKK) situées dans le Kurdistan du Sud, en territoire irakien.

Aujourd'hui même, le 23 décembre, l'aviation turque a pilonné le secteur montagneux où auraient trouvé refuge quelque 3 500 combattantes et combattants du PKK. D'après un responsable kurde irakien, les bombardements n'auraient fait «ni dégâts, ni victimes» -- ce dont on peut sérieusement douter (Reuters, 23/12/2007). Lors d'un raid précédent (celui du 16 décembre), l'armée turque s'était vantée d'avoir tué «entre 150 et 175 rebelles», en sus des pertes causées par l'effondrement des abris sous l'effet des frappes aériennes.

Comme l'article du service de presse du magazine A World to Win (que nous avons publié dans notre édition du 4 novembre dernier) l'expliquait bien (http://www.cmaq.net/fr/node/28481), la situation qui prévaut dans la région est particulièrement tendue. Fidèle alliée des États-Unis, la Turquie cherche à poursuivre sa politique d'annihilation du peuple kurde, en s'attaquant à l'organisation qui incarne la lutte de libération nationale kurde sur son territoire, le PKK. Ce faisant, l'État turc n'hésite pas à violer la «souveraineté» de l'Irak voisin et à indisposer au passage les partis kurdes qui exercent le pouvoir dans le nord du pays, et qui se sont jusqu'ici eux-mêmes avérés d'importants alliés de l'occupation américaine en Irak.

Quelques heures après le plus récent raid, George W. Bush a tenu à assurer le premier ministre turc de la coopération des États-Unis dans la lutte contre «les terroristes du PKK», considéré comme un «ennemi commun» aux deux pays. Plus tôt, l'ambassadeur américain en Irak, Ryan Crocker, avait toutefois affirmé sa crainte d'une montée des tensions, que les multiples incursions de l'armée turque en Irak pourraient entraîner: «Je crois qu'aucun de nous [...] ne veut voir ces opérations persister au point de menacer la stabilité en territoire irakien.» À travers les calculs stratégiques des uns et des autres, il est fait bien peu de cas des intérêts du peuple kurde - et des autres peuples de la région, qui continuent de souffrir du maintien d'un ordre mondial injuste qui ne profite qu'à une poignée de grandes puissances et aux cliques réactionnaires qui leur sont alliées.

En juin 2006, des organisations progressistes et révolutionnaires de Turquie, du Kurdistan, d'Irak, d'Iran et de Palestine ont formé une Coordination de lutte anti-impérialiste du Moyen-Orient, dans le but de faire avancer la lutte anti-impérialiste à l'échelle nationale, régionale et internationale. Il y a quelques jours, ces organisations [1] ont émis la déclaration suivante, qui condamne l'agression de la Turquie contre le Kurdistan du Sud.

Le Drapeau rouge-express

[1] Il s'agit du Parti communiste maoïste (Turquie et Kurdistan du Nord); du Parti communiste de Turquie - l'Étincelle; du Parti communiste marxiste-léniniste (Turquie et Kurdistan du Nord); du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP); du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP); du Parti du travail d'Iran (Toufan); et de la Plateforme arabe de Berlin. La Coordination de lutte anti-impérialiste du Moyen-Orient maintient un site Web à l'adresse suivante: http://ascomet.awardspace.com.

OPPOSONS-NOUS À LA POLITIQUE DE NÉGATION ET D'ANÉANTISSEMENT DE LA NATION KURDE DE LA PART DE LA DICTATURE FASCISTE, AINSI QU'AUX ATTAQUES CONTRE LE KURDISTAN DU SUD!

(Le 18 décembre 2007) La bourgeoisie turque a toujours cultivé les divisions sociales, opposant les partisans de la laïcité à ceux de la charia, les alévis aux sunnites, les Turcs aux Kurdes, et ainsi de suite. Elle est elle-même traversée par les conflits entre les différentes cliques qui la composent, suivant des lignes de partage similaires. La bourgeoisie turque a toutefois réussi à surmonter ses divisions et à faire consensus autour de sa politique de négation et d'anéantissement de la nation kurde. La résolution adoptée par le parlement turc le 17 octobre dernier [qui autorisait le gouvernement à ordonner une opération militaire transfrontalière en territoire irakien] constitue une véritable déclaration de guerre contre la nation kurde et aussi contre les mouvements communistes, révolutionnaires et progressistes du pays.

L'État turc continue de faire régner la terreur, d'une manière plus intense que jamais. La dictature fasciste cherche à intimider les mouvements communistes, révolutionnaires et progressistes; en un mot, elle souhaite liquider quiconque s'oppose à ses visées, et en particulier à sa politique de négation et d'anéantissement de la nation kurde. Elle encourage le chauvinisme turc et cherche à rallier les masses derrière elle, dans la rue, afin de créer une base de masse aux attaques qu'elle déploie et aux massacres qu'elle commet.

L'État turc s'attaque à l'ensemble des forces progressistes, révolutionnaires et socialistes en Turquie et au Kurdistan. En attaquant le Kurdistan du Sud, il ne vise pas seulement le PKK en tant que tel. Son objectif principal est d'empêcher la formation d'un nouvel État dans la région.

Les revendications nationales du peuple kurde et sa lutte de libération sont légitimes. La nation kurde se bat pour faire reconnaître son droit à l'autodétermination. Nous appuyons cette lutte. Tout comme les révolutionnaires et les communistes, les Kurdes ne sont pas des terroristes: c'est l'État turc qui l'est.

Jusqu'à quel point la dictature fasciste mettra en œuvre ses plans -- elle qui a déjà déployé son armée -- dépendra des négociations qu'elle aura avec ses maîtres états-uniens. Lors des pourparlers qu'ils ont eus début novembre, Bush a déjà assuré Erdogan que les États-Unis allaient donner leur accord à une attaque limitée et ciblée de la part de l'armée turque.

Afin de maintenir leur hégémonie, les impérialistes et leurs laquais incitent les peuples de la région à se massacrer entre eux. Ils n'hésitent pas à faire verser le sang des masses travailleuses, pour faire valoir leurs intérêts respectifs.

Au nom de la Coordination de lutte anti-impérialiste du Moyen-Orient, nous condamnons fermement la politique de négation et d'anéantissement appliquée par l'État turc contre la nation kurde, ainsi que ses attaques contre le Kurdistan du Sud, et appelons l'ensemble des forces populaires et démocratiques à s'y opposer.

À bas l'impérialisme! À bas la dictature fasciste! Vive la solidarité internationale!

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Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 164, le 23 décembre 2007.
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