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Sherbrooke : un automne marqué par la répression policière

Anonyme, Thursday, November 1, 2007 - 12:23

Collectif pour une université libre (CUL)

Présence policière accrue, arrestations et mesures abusives : cet automne, le Service de Police de Sherbrooke (SPS) est aux aguets et à fleur de peau. Dès lors, c’est le droit à liberté d’expression politique qui est en péril.

Une présence policière démesurée fut d’abord constatée lors d’une manifestation organisée par la Mobilisation des Associations Solidaires du Sud-Est Étudiant (MASSE), le 27 septembre dernier. Le nombre impressionnant d’agents déployés pour l’événement visait vraisemblablement à intimider les étudiantEs, lesquelLEs, sur la scène régionale, sortaient dans la rue pour la première fois depuis l’annonce de la hausse des frais de scolarité.

Puis, lors de la journée pancanadienne d’action contre l’occupation étrangère en Afghanistan, une action de désobéissance civile mena à l’arrestation de 12 personnes. Non seulement la police arrêta 4 personnes ayant enduit de peinture rose le char d’assaut du Manège des Fusiliers de Sherbrooke, mais elle procéda également à l’arrestation de 8 autres personnes présentes sur les lieux. Parmi les arrêtéEs figurent un photographe indépendant et une journaliste du Collectif, dépêchée pour couvrir l’action. L’arrestation de la journaliste n’est pas une erreur : après avoir été informée de son statut journalistique, le SPS a refusé de retirer les accusations portées à son égard. Cet affront à la liberté de presse est d’autant plus grave que furent confisqué les photos prises par cette même journaliste. En effet, le SPS n’a remis au Collectif que l’appareil photo et un disque où étaient gravées toutes les photos présente sur la carte mémoire du journal étudiant, hormis celles de l’action du samedi 27 octobre. Ce choix délibéré est un acte de censure des plus inquiétants puisqu’il vise, de toute évidence, à empêcher la publication de photos de l’intervention policière.

Les 12 personnes arrêtées le furent pour méfait d’une somme supérieure à 5 000$ et attroupement illégal. Or, jamais un avis de dispersion ne fut émis. De plus, aux dires de policiers ayant procédé à l’arrestation, les dommages seraient aussi importants dû au fait que le char d’assaut ait à être transporté par une grue pour être nettoyé par un spécialiste. Une telle mesure, laquelle contribue à gonfler les dommages, n’est pas nécessaire puisque la peinture utilisée disparaît sous l’effet du dissolvant. Enfin, soulignons que les arrêtéEs sont contraintEs de respecter certaines conditions dont celle de ne plus communiquer ensemble.

Finalement, le 31 octobre dernier, alors que des manifestantEs défilaient dans les rues de Sherbrooke à l’appel d’une coalition de comités de mobilisation de l’UdeS, la présence policière était, comme lors de la manifestation du MASSE, plus importante qu’à l’habituel. De nombreux agents en moto encadraient les étudiantEs, alors que plusieurs attendaient le cortège devant le parc Jacques-Cartier. Alors que la manifestation était des plus pacifiques et paisibles, une intervention policière soudaine écarta 6 manifestants du lot et les conduisit au poste de police. Ces étudiants se virent remis des constats d’infraction pour entrave au travail des policiers. L’entrave en question consistait en le fait que bien qu’une voie soit réservée par la police pour la manifestation, des étudiantEs aient empiété sur la voie adjacente. Or, lors de l’intervention policière, toute et chacun respectait l’avertissement lancé par le corps policier comme quoi ne devaient pas être franchies les limites de la voie prévue pour la manifestation.

Cette escalade de la répression policière à Sherbrooke est fort inquiétante, non seulement pour le mouvement étudiant et celui opposé à la guerre, mais également pour tout groupe ou individu souhaitant se réclamer de son droit à la liberté d’expression politique. Les mesures répressives mises de l’avant par le SPS menace notamment la liberté de presse, de manifester et d’expression. L’enjeu en cause s’avère crucial : tout n’est pas «rose» sur la scène sherbrookoise actuellement en ce qui concerne la démocratie.

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