Nationalisme et racisme au Québec

par Martin Richard, Montréal, le 14 septembre 2007.

Il y a plusieurs façons d’attiser la haine raciale et le lynchage de l’autre. Soit directement, soit par la bande. Le papier de Josée Blanchette, du Devoir « Suivre sa voix » est un bon exemple de la seconde façon. On a ici une dame qui, pour employer un ton qu’elle ne renierait pas, mouille littéralement sa culotte devant un très très très grand artiste, Serge Dupire. Non seulement ça, il est aussi très très très très cultivé. Il a lu et connaît par cœur Diderot, Voltaire, Guitry et Jules Renard. Il est beau, il est merveilleux et on sent bien que la chroniqueuse se retient de nous parler de la bosse qu’il doit avoir dans son entre-jambe. Cet homme, que dis-je, ce sur-homme à deux cellulaires. Un pour la France, car l’Artiste habite Marseille ( tiens, tiens Marseille, un des bastions fort du Front National, parti néo-nazi) et un pour le Québec, province-pays en devenir menacé par les hordes arabes. Et oui. Parce-que le sur-homme est sous le choc. En effet, un danger guette le Québec, c’est les bombes. Pas celle du FLQ, non, celle que les arabes nous balanceraient dans la gueule si jamais on interdirait la burka. « Et essaie d’interdire les burkas au Québec. Dans trois mois, t’as des bombes partout ». DES BOMBES PARTOUT. Je passe sur les autres conneries fascistes et paranoïaques de ce taré ( Sans Ti-Poil à la tête du PQ, même les noms sur les pierre tombales en face de toi auraient été traduit en anglais). Étrange quand même, la France à interdit le voile et je n’ai pas entendu le moindre bruit de bombe…

Je n’aime pas la langue de bois, mais le délire d’un type qui appelle à la haine et au racisme, ce n’est pas la liberté d’expression, ce n’est pas l’anti-langue de bois, c’est du fascisme. Qu’il ais des amis rebeu (arabe) ou non. Eh crétin, tu connais l’histoire du nazi qui avait des amis juifs ?

Qu’une chroniqueuse, experte pour décrire les états de son âme, de son cul et de son fiston bave devant un tel débris me laisse, moi, sans voix. Cerise sur le sundae, plus loin, elle espère que sa chronique sera lue en entier par monsieur Bouchard, de la commission sur les accommodements raisonnables. Il y apprendra quoi? Que le Devoir, quand il est question de l’identité québécoise publie des torchons qui combleraient de bonheur Jean-Marie LePen? C’est quand même drôle la vie. Moi qui passe, devant mes amis, pour un dur devant les accomodements raisonnables (je suis athée extrême), quand je lis le vomi de la poufiasse et du facho, j’ai envie de me convertir à l’Islam et d’enfiler huit burkas une par-dessus l’autre. Le tissu, madame Blanchette, pas la dame dedans. Honte au Devoir.

Martin Richard
Montréal