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Le FSQ: centre d’achats de la gauche capitaliste

Steve Tremblay, Sunday, September 2, 2007 - 09:09

Steve Tremblay

Le FSQ, financé par la SSQ, groupe financier, le Devoir, Caisse Desjardins et plusieurs organismes syndicaux et religieux n’a été qu’une foire de la gauche capitaliste. Il n’y a pas de quoi s’étonner de la présence massive syndicale comme force d’encadrement de notre classe. [la classe ouvrière]

C’est qui qui serait le meilleur pour montrer qu’il y a des solutions pour rendre le capitalisme moins pire. Alors des groupes, bien des fois financés par l’État, parle de néolibéralisme comme si le capitalisme avait commencé sa mondialisation depuis 20 ans. Le capitalisme agit internationalement depuis la Première guerre mondiale. La concurrence entre entreprises, au niveau mondial, n’est pas nouvelle, elle date du début du XXième siècle et lors des crises économiques elle se règle par une guerre mondiale dans le processus crise-guerre- reconstruction et crise encore.

Dans ce centre d’achats de la gauche capitaliste, toutes les solutions sont bonnes pour ne pas parle de révolution, pour ne parler de véritables luttes révolutionnaires internationalistes et internationales. Il y a toujours les nationalistes, syndicats compris pour nous isoler de nos frères et sœurs de la classe ouvrière mondiale. Les plus arriérés diront qu’elle n’existe pas.

Et dans cette gauche capitaliste, il y avait son extrême gauche les maos avec leur manif
anti impérialiste. Ne luttez pas contre le système capitaliste, il faut même le renforcer comme les maos le font au Népal en défendant la démocratie parlementaire. En cela ils sont rejoint par des groupes comme le collectif Échec à la guerre, présent au FSQ qui ont « oublié » que la démocratie canadienne depuis des lustres mène à la guerre.

La télévision et la presse ont couvert l'événement avec sympathie.
Le FSQ, avec ses simulacres "d'alternatives", est apparu comme un important instrument de la bourgeoisie pour annihiler la conscience de la classe ouvrière.
Les solutions qui ressortent : pacifisme, économie sociale et solidaire, participation citoyenne, démocratie et pouvoir populaire veulent nous faire croire qu’il y a des méchant boss qui ne pensent qu’au profit ou un État qui n’est supposément pas assez neutre. Il suffit de changer la logique néolibérale pour une logique sociale et solidaire.
"Un autre monde est possible…mais surtout pas le communisme". C'est ce qui ressort du forum social québecois : empêcher la classe ouvrière dans son difficile effort de reprendre conscience de son intérêt de classe. Dans l'idéologie altermondialiste, pas question de classe ouvrière mais de citoyens évidemment. Pas question de lutte de classe mais de luttes citoyennes.

La révolution prolétarienne seule solution à la faillite capitaliste

Les Communistes Internationalistes de Montréal


Subject: 
Quelques questionnements
Author: 
Michael Lessard...
Date: 
Mon, 2007-09-03 19:37

Questionnement sincère :
Si le monde communiste que vous voulez n'est pas pacifiste, ne souhaite pas une économie sociale et solidaire, ni une participation citoyenne, la démocratie ou le pouvoir populaire, quel est le système que vous proposez?

Nuances importantes sur le concept d'un forum social :
Il n'y a aucune position collective ni déclaration issue du FSQ. Il a s'agit d'environ 5000 participant-es, dont des socialistes et des communistes du Canada et des États-Unis qui sont venus discuter avec les gens présents.

J'ai assisté, par exemple, à un atelier sur l'économie participative qui, dans certaines versions, propose un système pas mal communiste (absence totale de profit et production uniquement selon les besoins exprimés par les gens). Personnellement, je préfère un système socialiste libertaire.

FSM : Saviez-vous que le bureau du Forum social mondial est composé de 130 groupes et qu'il fonctionne par consensus? Aucune décision ne peut passer sans l'approbation ou la tolérance des 130 personnes déléguées/représentantes!

Une chose est certaine, le mouvement mondial associé aux forums sociaux ne militent aucunement pour une révolution activement violente. D'ailleurs, tous les communistes moindrement matures que j'ai croisés ne demandent pas une révolution violente, mais demande plutôt la création d'un mouvement populaire. Ils/elles comprennent que les gens au FSQ ou aux FSM font leur maximum pour créer des mouvements populaires et que se sont des gens ouverts à discuter de projets alternatifs de société.

Par contre, il est tout à fait vrai qu'il y avait très peu de projets de société proposés au FSQ; c'est à mon avis une faiblesse du mouvement. Aussi, il me semble que la plupart des groupes évitent de parler du capitalisme ou des causes plus profondes des injustices.

Critiquez les forums sociaux à souhait, tant que vous voulez. Quand vous serez capable de communiquer vos idées aux « autres », là les gens (qui ne sont pas dans votre cercle) pourront prendre le temps de s'intéresser à vos critiques.

Michaël Lessard [me laisser un message]
Siriel-Média: média libre sur les 'politiques de destruction massive'


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Subject: 
La bourgeoisie, la classe la plu violente de l'histoire
Author: 
Steve Tremblay
Date: 
Tue, 2007-09-04 20:38

Questionnement intelligent et qui fait changement avec les allusions au fait que nous ne sommes peu nombreux… donc nous avons tort avec nos idées.

Quelle type de société la classe ouvrière instaurera-t-elle? Très bonne question.

Une des positions de bases des communistes internationalistes est la suivante :
« Le rôle de ce parti ne sera pas de prendre le pouvoir au nom de la classe ouvrière mais de participer à l’unification de ses luttes ainsi qu’à leurs contrôles par les ouvriers eux-mêmes, et à la diffusion du programme communiste. Seule la classe ouvrière dans sa totalité, à travers ses propres organes autonomes, peut instituer le socialisme. Cette tâche ne peut être déléguée, même pas au Parti de classe le plus conscient. »

« La classe ouvrière, à travers ses propres organes autonomes » cela veut dire des comités ouvriers qui non seulement vont diriger leurs entreprises mais surtout que ses comité ouvriers ou d’autres formes que créera sûrement la classe ouvrière( c’est la classe la plus créatrice dans l’histoire quand elle est consciente de sa force si elle peut y parvenir sans écouter les sirènes des réformistes du capitaliste) vont doivent prendre la place de l’État de dictature de la bourgeoisie.

J’aimerais beaucoup qu’il n’y ai pas de révolution avec des actes de violence. Mais l’histoire du prolétariat désarmé lui a coûté très cher. Je pourrais t’en donner des centaines d’exemples
Bref. Le prolétariat parisien prend le pouvoir à Paris en 1871 et laisse la bourgeoisie s’armer à Versailles; 30 000 prolétaires tués en un mois et 30000 prisonniers.

En Allemagne des milliers de communistes sont tués entre 1917 et 1921 sous un gouvernement social-démocrate (Rosa Luxembourg assassinée lâchement)

En Allemagne de l’Est, en 1953 des ouvriers se révoltent contre le capitalisme d’État (Les médias appellent cela encore du communisme ». Des dizaines sont pendus et emprisonnés.

La bourgeoisie ne voudra jamais oh! grand jamais laisser le pouvoir à la majorité travailleuse qui va détruire son État. Son État c’est beaucoup mais c'est en premier un instrument de violence pas seulement par sa police et son armée mais par ses lois, par les habitudes des hauts fonctionnaires qui sont toujours en place avec leurs réglements soient répressifs pour les travailleurs soient libéraux pour les entrepreneurs privés ou étatiques, ses intellectuels méprisants grassement payés, les groupes populaires qu’elle finance pour qu’ils prônent des solutions pour étirer la vie du capitalisme comme au FSQ. La bourgeoisie a besoin du profit surtout de l’accumulation du capital, elle fait même des guerres mondiales contre d’autres bourgeoisies pour régler les crises de son système capitaliste. Ce serait complètement irresponsable que la classe ouvrière se lance à l’assaut du pouvoir sans tenir compte de cela. Et le prolétariat va instaurer lui aussi sa dictature c’est-à-dire par exemple qu’il sera complètement interdit d’avoir des entreprises qui font du profit pour un individu, une famille ou des actionnaires et cela c’est l’enfer pour les hommes et femmes d’affaires. Et cette État prolétarien mondial appelé à disparaître n’aura pas besoin de police et d’armée entre autres lorsque les frontières, auquelles tiennent tant les nationalistes, seront abolies.


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Subject: 
De base, une vraie réponse, ça me rend heureux. Merci.
Author: 
Michael Lessard...
Date: 
Tue, 2007-09-04 21:25

De base, je tripe de lire une vraie réponse. De toute évidence, je vous ai confondu, par préjugé, avec d'autres groupes qui ne répondent jamais à cette question.

Votre vision du changement social me rejoint. Je pourrais m'ostiner sur certains détails, mais je préfère noter les points d'accord sur l'essentiel: le but ce n'est pas la révolution au sens violent, mais plutôt l'auto-organisation, en étant conscient qu'ultimement certains hommes de pouvoir et gouvernements vont appliquer de la répression (oui, oui, je sais, c'est tout à fait déjà commencé). D'ailleurs, quand des gens comme moi parlent de démocratiser l'économie ou de démocratie populaire, c'est de ça dont nous parlons aussi. :o) Le mot 'populaire' vise justement à distinguer de la démocratie parlementaire.

Pour ma part, j'essaie de faire avancer les idées et pratiques de démocratie populaire partout, même dans les partis de gauche et sociaux-démocrates (QS/NPD, même si ce n'est pas par les partis que ce fait la démocratisation). Étant donné que ça va prendre encore un peu de temps avant qu'il y ait une masse critique de véritables coopératives démocratiques, je collabore avec tous les progressistes qui tentent d'éviter le pire en attendant. Sauf que plusieurs oublient, chemin faisant, de nommer les causes et de faire avancer les alternatives concrètes.

La sociale-démocratie, tout comme les services d'aide communautaires, ne doivent pas être considérés comme des objectifs en soi, mais uniquement comme des mesures d'urgence (on peut pas oublier les gens dans la misère non plus pour des raisons idéologiques). Au risque de me répéter, certains groupes qui participent aux forums sociaux oublient complètement qu'il faut un projet de société.

Questionnement plus large: les gens qui s'auto-organisent en collectif, puis en fédération par délégation (des sortes de «député-es» révocables ayant des mandats), cela n'est pas une garantie de justice et de paix. Il y a une culture, volontaire, à développer. Le mouvement actuel pour l'environnement et le mouvement altermondialiste contribuent, je trouve, à faire avancer des attitudes plus solidaires/coopératives.

ciao,
Michaël Lessard [me laisser un message]
Militant pour les droits humains.
Siriel-Média: média libre sur les 'politiques de destruction massive'


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Subject: 
Pauvres communistes
Author: 
Steve Simard
Date: 
Wed, 2007-09-05 14:49

J’aimerais savoir, pourquoi parles-tu de la classe ouvrière alors que les ouvriers doivent former que 10 à 15% de tous les salariés sur la planète. Je crois que très peu de gens s’identifient en faite à une « classe ouvrière », enfin.

Le problème avec une « révolution » telle que vous le souhaitez c’est que, à mon avis, elle a fait et, dans l’état actuel de la société, ne ferait qu’une fois de plus placer tout simplement une autre classe à la tête de l’État (du moins si je me situe dans votre cadre d’interprétation des dynamiques de classes sociales, modèle que je trouve dépassé depuis le début XXe siècle). Il ne s’agirait alors que d’une nouvelle oppression à la faveur d’intérêts particuliers autres, de ceux qui ont une certaine représentation de la société et des moyens à prendre pour son développement optimal. L’être humain étant ce qu’il est (j’insiste sur son état actuel), que ce soit dans des institutions privées ou publiques, il a toujours tendance à favoriser ses propres intérêts et ce sont toujours les strates les plus élevées qui profitent le plus du système en place. C’est pourquoi je trouve qu’un mouvement progressif vers un système anarchiste serait à mon avis nettement préférable. Si jamais vous prônez la décentralisation et la prise de responsabilité politique par la base, il vous faudrait penser à changer de nom.

Mais j’ai comme l’impression que des gens comme vous pensez que le changement social ne passe, ou passe essentiellement, que par des moyens politiques, mais la société et ses institutions sont d’une complexité beaucoup plus grande. Et il est extrêmement simpliste de concevoir les luttes d’intérêts entre les divers groupes et positions sociales dans un antagoniste bourgeoisie/prolétariat. La propriété privée constitue certes un critère distinctif essentiel dans la question du pouvoir, mais plusieurs autres facteurs doivent être pris en compte (le savoir, le capital social, culturel, symbolique entre autres, voire Bell, Bourdieu, Foucault). La politique oriente certes en partie la société, mais ce sont davantage les représentations et comportements des citoyens eux-mêmes qui la dirigent. Le gouvernement ne peut pas uniquement favoriser les intérêts des plus riches et il y a certaines limites à ce que la propagande peut faire. Il ne faudrait pas prendre les gens non plus pour de purs imbéciles.

Mais le plus grand problème avec le système politique que vous souhaiteriez voir aboutir c’est que l’immense majorité de la population n’en veulent tout simplement pas. Vous pouvez bien parler « d’élection bourgeoise », n’empêche que si les partis communistes récoltent un maigre 0.2% de votes aux élections, il s’agit là d’un fort indicateur. En réalité, les Occidentaux votent de plus en plus à droite, des valeurs comme la redistribution de la richesse ont de moins en moins la cote et le chacun-pour-soi devient malheureusement la norme. Voyez-vous, il vous faudrait toute une matraque pour maintenir un système politique qui met de l’avant une égalité formelle communiste alors qu’une très petite minorité souhaite un tel contrat social. Pour être valable un système politique doit tenir compte des intérêts et des systèmes de valeurs de ses membres, cela veux dire qu’on ne peu pas tenir aucunement compte de ceux qui placent le dépassement de soi, la performance ou l’accumulation de richesses matérielles, par exemple, en haut de leur échelle de valeur. À mon avis, des écarts de richesses sont tolérables, mais doivent rester proportionnels aux efforts fournis par l’individu et s’établir en fonction de ses besoins. Enfin, je ne connais pas exactement vos positions, mais voilà mon avis très rapidement.

L’avancement d’une société plus juste ne passe donc pas uniquement par des moyens politiques, mais essentiellement par un mouvement de fond autour de certaines valeurs je dirais plus « humaine ». En développant des attitudes plus solidaires/coopératives, comme dirait Michael, et c’est effectivement ce que contribue à faire des événements comme le FSQ. Plusieurs organismes présents n’avaient pas d’enjeux directement politiques. Voyez-vous, des lois ou une révolution politique ne changeront rien à l’acceptation sociale de l’homosexualité, par exemple. Plusieurs groupes ont pour fonction de telles sensibilisations au FSQ, d'autres veulent favoriser un développement spirituel, d’autres militent contre la mentalité de surconsommation, etc.

Mais au faite, si le FSQ faisait réellement de l’ombre à des alternatives communistes, alors je dirais tant mieux. Et qui étaient donc les communistes qui se joignent à la marche de clôture du FSQ, des opportunistes ?


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