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Combien d'arbres sont abattus inutilement pour l'impression des notes de cours et des manuels scolaires?

Serge-Andr?ɬ, Saturday, September 1, 2007 - 13:41

Serge-André Guay

Pendant que nos collèges et nos universités incitent fortement leurs étudiants à passer à l'ère numérique en se procurant un ordinateur qui facilitera la réalisation de leurs travaux scolaires, des centaines de milliers de pages de notes de cours sont encore et toujours imprimées sur papier, vendues et même pilonnées.

Combien d'arbres sont ainsi abattus inutilement, gaspillés, alors qu'il serait beaucoup plus simple et économique de fournir aux étudiants leurs notes de cours sous la forme de fichiers numériques téléchargeables sur les sites des institutions scolaires.

Le piratage est évitable en facturant automatiquement chaque étudiant à même son inscription aux différents cours. À quoi servirait alors de copier illégalement ces fichiers si tous les étudiants les ont déjà payés.

L'étudiant pourrait alors consulter ses notes de cours à l'aide de son ordinateur avec tous les avantages du numérique : recherche par mots-clés ou expressions pour retrouver un passage dont la page ne fut pas annotées, soulignement pour attirer l'attention sur un passage à retenir, ajouts de signets pour créer une liste des passages importants, requête adressée à plusieurs documents en même temps pour ensuite en recouper les informations et ainsi de suite. Les étudiants handicapés visuels trouveront même des logiciels pour la lecture audio de ces fichiers numériques. Bref, les avantages pédagogiques du numérique sur le papier sont indéniables et très nombreux.

Évidemment, il se trouvera sans doute toujours des étudiants préférant les notes de cours imprimées sur papier. Mais ce choix serait désormais personnel car rien ne l'empêcherait d'imprimer les fichiers numériques de ses notes de cours à partir de son imprimante personnelle ou d'un service de photocopies payant. On le dit et on le répète depuis quelques décennies déjà : la protection de l'environnement commence par des choix personnels responsables. Mais encore faut-il avoir ce choix. Nos collèges et nos universités ne donnent pas le choix à leurs étudiants en imprimant sur papier presque systématiquement toutes les notes de cours. Les étudiants, reconnus pour leur militantisme en faveur de la protection de l'environnement se retrouvent alors partie prenante du gaspillage de nos forêts.

Le simple recyclage n'est plus suffisant compte tenu du sérieux et de l'urgence de la situation; il faut aussi prévenir ou imprimer uniquement ce qui est absolument nécessaire. À l'université Laval, le prix des notes de cours comprend un pourcentage pour les inventaires et les invendus qui seront pilonnés ou recyclés. Ce pourcentage peut atteindre 20% du prix des notes de cours selon l'unité d'enseignement (Source). Le passage aux notes de cours numériques signifie la disparition des frais d'inventaires et d'invendus. Avec des notes de cours numériques, une seule copie du fichier original disponible à partir d'un site Internet suffit pour desservir tous les étudiants. Du même coup, on engendre une baisse importante des frais de distribution de ces notes de cours qui peuvent représenter jusqu'à 25% du prix demandé à l'étudiant. Rendre accessible un fichier sur un site Internet implique beaucoup moins de personnel que la distribution traditionnelle de document papier. Quant aux frais d'inventaire, le coût d'entreposage en ligne d'un fichier numérique ne représente qu'une infime partie du coût pour un inventaire papier traditionnel. Il va s'en dire également que les frais d'impression sur papier disparaissent de la facture de l'étudiant tout comme les coûts de la reliure et de la finition du document (reliure, assemblage, plastification, etc.). Quant au coût de la production du fichier numérique lui-même, on l'estime à 10% maximum du coût de sa version papier. Ne restent plus que les frais liés aux droits d'auteur puisque les notes de cours comprennent généralement des extraits d'oeuvres protégées. À l'Université Laval, on estime les frais de droits d'auteur à 0,018 $ pour chaque page de notes de cours. Bref, le passage du papier au numérique devrait représenter une baisse de 80% pour l'étudiant. Enfin, à titre incitatif, les gouvernements devraient abolir les taxes de vente de 13,5 % sur les notes de cours lorsque l'étudiant achète la version numérique, puisqu'il faudra sûrement une période de transition au cours de laquelle l'étudiant aura le libre-choix entre le papier et le numérique.

La formation des enseignants est essentielle pour exploiter le plein potentiel d'une version numérique de ses notes de cours. Dans un premier temps, il s'agit de produire un simple fichier PDF, ce qui est à la portée de tous pour autant que l'on dispose du logiciel nécessaire.

Dans un deuxième temps, l'enseignant peut ajouter des liens hypertextes conduisant à des informations disponibles sur Internet et qu'il a vérifiées. Il pourra aussi mettre de la couleur dans ses notes de cours sans se soucier des coûts car il n'y a aucune différence entre un fichier numérique noir et blanc et un autre tout en couleur. Il sera donc libre de colorer des passages et des titres, d'encadrer des citations et d'ajouter autant d'images couleur qu'il le souhaite pour le plus grand plaisir des étudiants. L'opération en elle-même n'est pas difficile sur le plan informatique puisque tous les logiciels de traitement de texte comprennent les options utiles. Il suffit que l'enseignant en apprennent les rudiments de base.

Dans un troisième temps, l'enseignant intéressé pourra «donner vie» à ses notes de cours en y ajoutant des graphiques animés, des extraits audio-visuels, des montages de diapositives (PowerPoint), des formulaires interactifs d'autoévaluation des connaissances,... La rapidité du développement de la technologie en ces domaines implique une formation continue des enseignants. Mais il n'est pas besoin de devenir un expert car ces développements connaissent du succès en autant qu'ils soient à la portée de tous.

Le résultat final : plus personne ne voudra de ces notes de cours sur papier, l'intérêt des étudiants sera plus aisé à maintenir et à développer et nos forêts s'en porteront mieux.

Mais ce n'est pas tout. L'économie pourrait aussi s'étendre aux manuels scolaires et aux livres d'auteurs mis aux programmes des cours par les enseignants. Déjà, plusieurs manuels scolaires sont disponibles en version numérique, suffisamment pour que l'Empire High School de Vail en Arizona délaisse complètement les manuels scolaires imprimés sur papier pour «un environnement manuel-libre». Les 340 étudiants de cette école secondaire feront donc leur étude avec des manuels scolaires numériques sur un ordinateur portable. «Regardes, maman, aucun manuel scolaire!» (Look, Ma, No Schoolbooks!) titrait l'Associated Press le 18 août dernier en rapportant que la direction du collège s'attend à ce que ses étudiants s'impliquent davantage dans leur apprentissage. Parmi les réactions des élèves, on retiendra celle-ci d'un étudiant de premier secondaire qui rejoint les préoccupations de plusieurs parents: «Les allers-retours à l'école avec un sac à dos plein de livres ne me manquent pas»! Bienfaits pour la santé et l'environnement, baisse de la facture de la rentrée scolaire, économie pour les écoles, c'est pas beau ça !

L'ère numérique est là, facile d'accès, avec un tant soit peu de volonté. L'économie de coûts justifie amplement l'abandon progressif du papier. En pareil contexte, il est difficile de comprendre pourquoi nos collèges et nos universités demandent encore aux étudiants de payer des notes de cours papier dont l'impression gaspille nos forêts. La Fondation littéraire Fleur de Lys, pionnier de l'édition en ligne au Québec, insiste sur les notes de cours numériques parce qu'il s'agit d'une étape facile à franchir étant donné que les ressources et les expertises sont déjà disponibles. Elle offre donc son aide à tous les enseignants et à toutes les institutions scolaires intéressés.

Site Internet de la Fondation littéraire Fleur de Lys


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