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Foucault et Nietzschehamadan, Friday, August 10, 2007 - 19:55
Tribak ahmed
Série d'articles sur le rapport entre Foucault et Nietzsche, dans cet article : la notion d'humanisme. Dans cette série d’articles, il est questions d’analyser le rapport entre Foucault et Nietzsche, ce rapport qui est décisif dans le parcours philosophique de Foucault, et que lui-même n’a pas cessé de dire. J’essaierai donc d’aborder en plusieurs articles ce rapport. Foucault et Nietzsche : 1- L’humanisme Foucault disait à propos de l 'humanisme, qu’il ne fallait pas confondre entre la chaleur fausse, résultant des concessions, et la froideur appartenant aux vraies affections. Les vrais écrivains pour lui étaient Nietzsche et Sade qui critiquaient l’homme très sévèrement, mais qui étaient les plus riches en affectivité (1). Je pense que Foucault ne s’est pas arrêté à la limite d’apprécier Nietzsche, mais il a assimilé le rapport de Nietzsche avec l’homme et le statu tragique de ce dernier qui fait face à face à son destin, et sa lutte interminable pour la vie. Il ne s’agit pas pour Nietzsche de surestimer l’homme ou de le sous-estimer, mais il s’agit de constater son statu contradictoire, d’une part il est le sujet, et d’autre part, il est le chercheur, il est le jugé et le jugeant, cependant comment garderait t-il son objectivité et sa rigueur scientifique. Il est le destructeur et le constructeur, l’esclave et le seigneur. Depuis des siècles, l’homme fût le prisonnier des valeurs impérialistes qu’engendrait la philosophie classique dont le maître reste toujours Platon ; et il aussi, est temps pour lui de jouer son rôle naturel de se gérer lui-même, et de créer ses propres valeurs qui seront convenables et conformes à sa volonté, que nulle volonté n’existe en dehors d’elle, volonté de puissance, volonté d’aboutir à son extrême. Sans doute, cet amour pour l’homme est exactement lui, qui fait de Nietzsche ce philosophe dont la sensibilité et le sens révolutionnaire est si haut et si noble ; refusant tout ce qui a été dit et produit avant lui sur les valeurs humaines fausses et dégradante. L’humanisme de Nietzsche est si fort qu’il suggère deux trajectoires parallèles, mais non contradictoire qu’on a souvent laissé entendre par ses critiques, son humanisme offensif et critique, si violent, sans détours à l’égard de l’homme qui n’a pas su se respecter et se valoriser comme il se doit. Il l’incite à mériter son statu de créateur. Cet humanisme a été mal reconnu et mal compris, il n’a pas bénéficié de sa vraie valeur qu’après un siècle. Foucault avait compris ce qu’il y a chez Nietzsche comme valeurs courageuses et dignes de respect total, et il les a adoptées ; c’est pourquoi, et à partir d’elles, il a posé les questions sérieuses et violentes qui intéressent l’homme et son futur, à partir de ce qui court au présent. Tout ce qui dérange l’évolution de l’homme doit disparaître, autrement dit, l’homme doit atteindre son sommet, même si ça menace sa vie ; c’est que l’objectif naturel et extrême de l’homme est de se distinguer de sa nature primitive et innofonsive, et de réaliser ses victoires sur la nature et sur lui-même. Vous l’appelez volonté de vérité, disait Nietzsche en s’adressant aux philosophes, cette vérité qui vous pousse, ô grands sages parmi les sages, à créer des valeurs, mais c’est une vérité de puissance ce qu’elle est, vous avez créé des valeurs et vous les avez imposées aux gens en leur donnant de jolis noms ; cette vérité doit disparaître ! il faut tout détruire car nous avons beaucoup de choses à construire même si cela appelle des souffrances pour nous, car, cacher des vraies vérités et pire, et les vérités que nous cachons deviennent poison, que tout se détruise alors, cria Nietzsche (2). Dans ce texte, qui est d’une extrême importance, nous trouvons le plus dur de ce que Nietzsche avait prononcé, en critiquant toutes l’histoire de la philosophie et ce qu’elle cache en elle de faux et d’illusoire. Il ne s’agit pas d’un appel poétique, mais d’un cri aigu, adressé à l’homme pour se dépasser et dépasser l’histoire des mensonges, et renverser l’histoire des illusions que les philosophies avaient apportées à l’homme. Et ce pour placer l’homme à la place de dieu qui a longtemps régné, empêchant l’homme de progresser. Pour cette raison, je crois le philosophe qui a le mieux rendu à l’homme sa valeur et sa liberté de toutes les contraintes est bien Nietzsche, qui a été, à tord, considéré comme nihiliste. Je peux dire là que Nietzsche a été sans doute, le philosophe fondateur du nouvel humanisme post-moderne. C’est pourquoi je considère que Foucault était l’un des premiers à remarquer cela, c'est-à-dire cette mutation de l’humanisme basé sur les illusions à l’humanisme critique, courageux et riche en affectivité. A partir de cet appel constructif chez Nietzsche, basé sur la vigilance, Foucault a pu poursuivre le chemin, mettant l’homme face à lui-même, sans avoir besoin aux valeurs trompeuses et majestueuses que Nietzsche avait dévoilées comme je l’ai cité au début de cette article. Au lieu de l’humanisme d’obéissance, Foucault a préféré construire un humanisme basé sur la froideur qui distingue les philosophes des systèmes ; il a préféré l’humanisme réaliste qui décrit la réalité et la décamoufle, et incite au changement, insistant sur le rôle majeur de l’homme dans la vie, l’homme créateur, au lieu de l’humanisme exagéré qui transforme l’homme à l’état négatif ; il ne faut donc pas confondre la soumission chaleureuse des utopistes à la révolution des philosophes des systèmes. Je pense ainsi qu’il faut penser à la politique en parlant de l’opposition qui met Foucault en face de ses critiques, eux qui étaient encore sous l’influence du Marxisme et de l’existentialisme de la fin du vingtième siècle. En général, l’homme occidental avait déjà répudié la théologie du19ème et 18ème siècle, et l’a mis dans un lieu limité et a appelé cela le laïcisme. Mais les marxistes rêvaient encore d’un humanisme libérateur de l’homme, or ce marxisme n’a pas franchi un pas que pour donner un système totalitaire, plus despotique, plus violent. Les existentialistes n’étaient pas mieux à ce propos, ils sont restés prisonniers de leurs cercles étroits ; ce explique le rejet total qui a été exprimé à l’égard de Foucault. 1- Foucault « archéologie de savoir » édit. Gallimard.
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