D'autant plus que le discours socio-démocrate et réformiste refuse le plus souvent de voir la société humaine en-dehors des abstractions nationales. L'idéal révolutionnaire communiste, lui, (qu'il soit libertaire, insurrectionniste ou étatique) apporte une vision unificatrice et autodéterministe pour les peuples (ou LE peuple) opprimés du monde entier, quelque chose que la "gauche" a toujours échoué d'apporter. Cette vision unit les peuples exploités sous une seule lutte, non une revendication quémandant un État de Droit mondialisé, mais une destruction totale d'un système global basé sur la propriété privée et l'État bourgeois, et cela dans le but de créer une société égalitaire où la justice sociale est non seulement une institution mais quelque chose de concret, de palpable, et d'inhérent à la nouvelle organisation sociale communiste.

Le PSP, quant à lui, il n'est qu'une étape pour concrétiser l'État de Droit supranational dont le capitalisme mondial a besoin pour s'émanciper et s'imposer, dans les moindres ramifications du "village global". Ce que certainEs appellent le néolibéralisme, ce n'est qu'une continuation du capitalisme industriel (ou post-industriel), à une échelle mondiale. Le concept de néolibéralisme, de toute façon, est un piège à cons créé par la gauche socio-démocrate et ses balivernes inspirées de Weber. La réalité politique expliquant ce "Nouvel Ordre Mondial" se voit dans les rapports d'exploitation et de domination économiques qui transforment nos États bourgeois en des superstructures globales servant à faciliter l'expansion de ces mêmes dynamiques d'aliénation, et pas les idées néolibéralistes. L'idéologie n'est que propagande, que discours pour justifier la destruction et le despotisme; elle ne crée rien, elle ne fait que définir la justice. Quand suffisamment de nos militantEs auront compris cette matérialité, cette mécanicité systémique, ils comprendront aussi que ce n'est pas avec des forums sociaux, des manifs pacifiques ou de la "consommation responsable" qu'ils aboliront les inéquités et les injustices autour d'eux(elles) et dans le reste du monde, mais en attaquant le système à ses bases mêmes!

Je suis presque totalement d'accord avec chatnoir. Cette compréhension des fondements de l'exploitation et du capitalisme qui continuent à structurer le monde malgré les changements historiques que conduit la phase néolibérale me semble essentielle pour commencer à confronter réellement la domination qui fait notre vie de tous les jours. À partir de là, nous pouvons réellement envisager les stratégies de combat révolutionnaire à travers l'historique du mouvement communiste dans son actualité, dans ses limites à traverser, dans sa pertinence révolutionnaire qui reste foncièrement d'actualité malgré la remise en question de certaines formes du communisme dont le marxisme-léninisme dans ses différentes tendances.

Je vais éviter de répliquer à tous les points («unité populaire» et «révolution violente» vs réformisme), pour maintenir le focus sur ce qui nous fait avancer.

En gros, il est nécessaire de rendre plus explicite l'alternative que vous proposez au système. Les militant-es pourront alors s'ostiner sur les moyens. Par exemple, je vois dans les commentaires que les parlements nationaux seraient remplacés par [alt], que les entreprises seraient [alt]...

Si même les progressistes qui veulent changer le monde ne peuvent être mobilisés par vos appels et votre manière de faire ou d'être, le reste du peuple ne fera pas d'unité populaire. Le peuple est même pas capable d'appuyer les modérés donc, autant de la part des «réformistes» que des «révolutionnaires», il me semble que définir un peu plus clairement nos projets de société serait la moindre des choses. Le manque d'humilité, de maturité et de véritables approches démocratiques placent l'ensemble des mouvements dans un marasme nombriliste. Moi non plus je n'ai pas encore réussi à proposer une alternative globale capable de mobiliser le monde, d'où pourquoi je n'ai pas l'arrogance de juger que les autres ne sont pas aussi radicaux que moi ou autres jugements masturbatoires.

Si le monopole du rêve révolutionnaire et anti-impérialiste a déjà une présentation de l'alternative de publier, partagez-le ici, au FSQ, au peuple, etc.

Michaël Lessard [me laisser un message]
Militant pour les droits humains.
Siriel-Média: média libre sur les 'politiques de destruction massive'

Parler au FSQ, c'est parler ''au peuple'' ?

Parler au FSQ, c'est bien plutôt faire le jeu de tous ces organes de récupération que sont les Partis électoralistes (même des osties de péquistes sont porte-paroles comme Louise Beaudoin), des syndicats corporatistes, les ONG réfos comme Alternatives... Le FSQ, c'est le bac vert qui recycle la révolte pour lui trouver des formes convenables, la récupérer au sein de l'État et du capitalisme...

Le communisme, ce n'est pas une alternative au capitalisme. C'est pas comme si on était des bourgeois qui avions le choix d'acheter ''équitablement'' le capitalisme ou le communisme. Le communisme est déjà présenté dans son authenticité, c'est le mouvement d'abolition de l'exploitation, du capitalisme dans son ensemble, des classes sociales, du salariat, des États... Le communisme est aussi l'abolition des hiérarchies et des séparations qui font ce monde et cette vie dominées. Dans ce cadre seulement pourra vraiment renaître la capacité commune de refonder le monde sur des nouvelles bases dont plusieurs inouïes. Tant que nous n'en serons pas là nous ne pourrons qu'entretenir une vague idée très largement issue de la domination elle-même et des privilèges notamment intellectuels.

Quand un ouvrier décide de ne plus accepter l'inacceptable, qu'il décide d'agir, il sera jugé de maudit réformiste s'il va au FSQ.

Si une personne issue d'une famille à faible revenu décide de s'informer à fonds et de bien connaitre leurs théories économiques pour mieux les combattre, via des études universitaires, elle deviendra à tes yeux une petite bourgeoise à mépriser parce qu'elle fait désormais partie de celles ayant des privilèges intellectuels.

Pis si une personne anticapitaliste est issue de la classe moyenne supérieure, elle a intérêt à faire en sorte que ses ami-es révolutionnaires ne le découvre pas.

En ti cas, y'a des gens qui se fendent le cul en quatre à l'année longue pour essayer de parler aux gens extérieurs aux réseaux militants, pis y'a certains autres qui réussissent par contre à mobiliser tout plein de jeunes révolutionnaires. Unité populaire ?

Et puis, pour Alternatives, vaut mieux une ONG que les supposés radicaux trouvent réformiste, que les autres ONG carrément collaborateurs.

Bon, c'est fort probablement une très grosse perte de temps de parler ici.

Le but ce n'est pas d'être radical, le but s'est de radicaliser.

Les hosties d'arrogants, nombrilists, condescendants qui se croient plus hots que les autres ne sont pas des gens qui mènent vraiment des luttes avec les gens ordinaires. Disons que les travailleurs de rue m'impressionnent pas mal plus.

Michaël Lessard [me laisser un message]
Militant pour les droits humains.
Siriel-Média: média libre sur les 'politiques de destruction massive'

''Quand un ouvrier décide de ne plus accepter l'inacceptable, qu'il décide d'agir, il sera jugé de maudit réformiste s'il va au FSQ.

Si une personne issue d'une famille à faible revenu décide de s'informer à fonds et de bien connaitre leurs théories économiques pour mieux les combattre, via des études universitaires, elle deviendra à tes yeux une petite bourgeoise à mépriser parce qu'elle fait désormais partie de celles ayant des privilèges intellectuels.

Pis si une personne anticapitaliste est issue de la classe moyenne supérieure, elle a intérêt à faire en sorte que ses ami-es révolutionnaires ne le découvre pas.''

Qui a dit ça ? Je pense tu fais ici de la manipulation de ce que certainEs disent.

Sinon, chacunE a sa façon de parler avec les gens qui ne sont pas déjà dans des organisations politiques radicales ou révolutionnaires. Les façons sont multiples. Mais nous, c'est pas pour les intégrer d'une manière ou d'une autre à la reproduction de l'État et du capitalisme, en bref de leur exploitation. Et quand on leur parle, on exige pas 20$ ou 10$ pour leur parler.

''Les hosties d'arrogants, nombrilists, condescendants qui se croient plus hots que les autres ne sont pas des gens qui mènent vraiment des luttes avec les gens ordinaires. Disons que les travailleurs de rue m'impressionnent pas mal plus.''

Sinon, tu fais de bien bizarres comparaisons. Les travailleurs de rue font leur travail. Mais ce n'est pas le travail de rue qui va combattre les causes qui font la misère des gens de la rue par exemple.

Pensée unique ? Excommunication ? Quand même, Donatien, tu y vas un peu fort ! Il n'y a pas de problème à ne pas être de la manif. Pour avoir suivi le fil de la discussion, il me semble que personne n'a accusé qui que ce soit d'avoir des "tactiques différentes", pour reprendre l'expression consacrée, et de décider, pour des raisons personnelles ou même politiques.

Au contraire, il me semble que les attaques viennent plutôt de ceux (que tu appelles j'imagine les trolls) qui, pour provoquer, pour se déculpabiliser de ne pas assister à l'évènement, ou même par principe, dénoncent les organisateurs et ceux qui ont décidé de participer aux activiés entourant ce somment hors du commun.

Te "CÂLISSEZ patience" ? Pas de problème, "TABARNAK!"

Au fait, c'est vrai qu'on accorde trop d'importance aux trolls, moi le premier. Et si on revenait aux enjeux entourant le PSP ?

Pour ceux qui n'aurait pas accès au Devoir, voici un lien vers un article de D. Brunelle publiée dans la page des Idées ce matin:

http://www.ledevoir.com/2007/08/16/153486.html

Nourrir le troll signifie avoir des mauvais comportement de communication sur le net, genre nourrir l'imbroglio et la colère. Exemple : répondre à la première lecture ou impétueusement

tu es une des personne ici qu'il est intéressant de cotoyer (littérairement biensûr), mais mon sentiment en lisant les textes, c'est du : t'es avec nous ou contre nous.

et pour revenir au troll, ou je suis de l'avis du gars qui chiait sur les organisateurs. Bon c'est foutrement mal dit, et insultant en plus de pas viser les bonnes personnes, (ouin chu pas tant que ça de son avis) mais dans le fond j'ai l'imression que ça ne porte pas assez, nos manif anti truc. on dirait que l'adversaire assure le coup asteure. comme s'il avait trouvé une parade qui annule tout l'effet qu'on avait au début.

bon et les enjeux, ... ouf...

Soyons réaliste,
Tentons l'impossible !

"et puis si je désire être un révolutionnaire armé d'une télécommande pour ma TV lors des manif de montébello"

Bonne illustration de l'aliénation produite par la "société du spectacle" dans notre entourage.

La lutte est la seule solution. Pour ce qui est de la forme que prends la lutte, c'est sur cela qu'il faut toujours débattre, et agir.

Quand à moi il y a un moyen d'action qui a été testé et prouvé dans l'histoire, et qui est facilement explicable d'un point-de-vue sociologique... le blocage. Les autochtones, entre autres, l'on compris avant nous. Le système économique capitaliste dominant est basé essentiellement, comme Tiqqun le disait, sur le FLUX.

L'image, l'information, sont aussi des aspects importants sur lequel on peut jouer (et c'est pas mal, à ce qu'il semble, ce que plusieurs veulent faire à Montebello), mais si on veut réellement forcer le système à plier, voire même à se rompre, un des meilleurs moyens, c'est la perturbation des flux (de capitaux, de marchandises, de communications, etc). C'est un moyen d'action qui est plutôt accessible, non-violent et difficilement réprimable par les autorités, même s'il nécessite un effort de mobilisation relativement important, et une bonne cohésion entre plusieurs groupes et individus.

La perturbation des flux est vraiment quelque chose pouvant empêcher un "moteur systémique capitaliste" comme Toronto (pour suivre ton exemple) de fonctionner, ou au moins de fonctionner normalement. La manif, c'est avant tout une façon de médiatiser, de se médiatiser et idéalement de créer des solutions de résistance plus efficaces. Une manif, en soi, n'est qu'un spectacle...

C'est quelque chose sur lequel touTEs devraient se pencher sérieusement pour les actions à venir, en commançant par Montebello (si c'est pas déjà fait).

Resalut,

Visiblement, j'avais pêté ma coche dans mon commentaire précédent.

Au début, j'ai calmement suggéré que lesdits révolutionnaires affirment plus explicitement le projet de société demandé, parce que tout le monde au FSQ peut se dire anti-impérialiste. Certains projets révolutionnaires, une fois explicités, peuvent rejoindre bon nombre dedits réformistes.

Sauf que, au lieu d'une réponse sensée, ça été la suite du mépris et la guerre des mots: il fallait bien que je me laisse vivre l'émotion un peu.

Le mépris entre les approches réformistes et le discours révolutionnaires est un peu ridicule quand on constate l'ampleur des contradictions.

Retour à l'essentiel :
Proposons nos solutions ou systèmes alternatifs de manière explicite et avec le but de communiquer réellement aux gens, tant celles/ceux qui seront au FSQ que le reste des gens après... Le but n'est pas d'impressionner ses amis ou certains intello de la gauche révolutionnaire, mais d'appliquer des solutions indépendantes des gouvernements. Ça va faire les enfantillage réformistes vs radicaux, vivre la diversité des tactiques et le pluralisme!

À Québec, j'offre des communications gratuites unitaires pour les réseaux et mouvements, des plus anarchistes révolutionnaires, aux syndicats au plus réformistes trop gentils.

Michaël Lessard [me laisser un message]