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Sarkozy, opium du « peuple français de gauche » : 1 – La « grande illusion » royaliste

De ço qui calt, Tuesday, May 15, 2007 - 10:06

De ço qui calt ?

Toutes les voitures brûlées de France et de Navarre n’ont pas empêché l’élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République Française. Elles semblent plutôt avoir produit l’effet contraire. Et pendant que, depuis des mois, on entend parler de « fascisme » à propos du nouveau président, le système capitaliste et impérialiste a cessé d’exister dans le vocabulaire de la « gauche », de la « gauche de la gauche », de la « gauche toute »... Il en est de même d’une mémoire politique que l’on fait tout pour effacer à l’approche de chaque possible « alternance ». Telles ont été les « performances » de l’indigente campagne électorale que le pays vient de subir, et celle des législatives s’annonce du même tonneau.

L’histoire politique de la France d’après-guerre est pleine de mystifications et de grands contresens consensuels que, de façon générale, on se garde bien de dénoncer. On entendait déjà le mot « fascisme » il y a quatre décennies, à propos de De Gaulle ou de Pompidou. Mais nombre de ceux qui s’exprimaient de la sorte n’hésitaient pas à voter pour un candidat aux présidentielles comme François Mitterrand qui bénéficiait du soutien de l’extrême-droite. Mitterrand avait été ministre pendant la guerre d’Algérie et comptait avec le soutien des anciens partisans de l’Algérie Française sur des bases antigaullistes, précisément parce que De Gaulle avait accordé l’indépendance à l’Algérie et réprimé le coup d’Etat d’Alger. Alors que Mitterrand avait même été témoin de la défense au procès de Raoul Salan et des autres officiers putschistes en 1962.

Depuis 1965, François Mitterrand était le candidat du « tout sauf De Gaulle et le gaullisme », et les vaillants canards dits « progressistes » furent soudain frappés d’amnésie chronique à propos de ce « politique de gauche » qui avait publiquement défendu le Maréchal Pétain pendant son procès. Un procès qui, d’après Mitterrand, ne pouvait pas être valablement dissocié de celui de la IIIème République (Front Populaire compris), qu’il tenait pour véritable responsable de ce qui s’était produit. Le futur président « de gauche » de la République Française écrivait le 18 juillet 1945 : « Puisque nous en sommes aux explications, nous attendons celles de M. Daladier, qui ne manquera pas de nous exposer son plan de réarmement, et celles de M. Pierre Cot, qui doit avoir des aperçus intéressants sur l’efficacité de l’aviation moderne » (Cité dans « La main droite de Dieu », d’E. Faux, T. Legrand et G. Perez, Seuil 1994).

Le 11 février 1957, le militant communiste Ferdinand Yveton disait avant d’être guillotiné : « Je vais mourir, mais l’Algérie sera indépendante ». Il était accusé d’avoir placé une bombe de faible puissance dans un local désaffecté d’une usine de gaz d’Alger. La veille, la grâce lui avait été refusée après un procès au cours duquel « on n’avait laissé aucune chance à la défense ». Le 10 février, le Président de la République René Coty et le Garde des Sceaux François Mitterrand avaient voté la mort. (Source : « La main droite de Dieu »).

L’exécution de Ferdinand Yveton en 1957 n’a pas empêché le Parti Communiste de soutenir à cinq reprises (1965 – 69 – 74 – 81 - 88), et en même temps que l’extrême-droite, la candidature de Mitterrand à la Présidence de la République. Mais, 48 ans après la mort d’Yveton, la « gauche » est allée beaucoup plus loin par son silence sur la réhabilitation du colonialisme que comportait la loi du 23 février 2005 « portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés ». A propos du paragraphe prévoyant que « les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit » (article 4), Wikipédia écrit : « La gauche ne s'était pas opposée au texte, lors des débats parlementaires un député communiste avait même fait l'éloge de « l'œuvre accomplie en des terres ingrates » ». En effet, le débat du 10 février 2005 met en évidence que, même si les partis de « gauche » ont refusé de voter la loi, les motifs invoqués sont étrangers à la question de la réhabilitation du passé colonial.

Ségolène Royal était députée depuis 2002 et l’a donc été tout au long de la préparation de cette loi pro-coloniale, mais elle ne semble pas être particulièrement intervenue à ce sujet. Ce n’est qu’en février 2007, en pleine campagne électorale, que son équipe prendra via Jack Lang une position nette, après une déclaration de François Hollande lors d’une visite quasi officielle à Alger en juillet 2006 et une interview de Ségolène Royal fin juin 2006 s’intéressant surtout à « toutes celles et ceux qui la composent » [la France] « et qui ont souffert... parce qu'ils étaient engagés avec leurs convictions ». Mais qui peut croire aux promesses et prises de position des périodes électorales, a fortiori si elles font suite à la colère franchement exprimée en 2005 par les institutions algériennes ? Royal n’a d’ailleurs pas pourfendu Sarkozy sur la question coloniale ou l’histoire de la France lors de leur débat télévisé. Elle a même surenchéri sur le nucléaire iranien.

On aurait pu espérer naïvement que, dès 2004-2005, la fille d’un lieutenant-colonel et petite-fille d’un général, née dans une base militaire coloniale, qu’était et reste la future candidate « socialiste » aux présidentielles, s’intéresserait particulièrement au débat sur la question coloniale et adopterait une attitude très claire sur la loi en cours de discussion. Tel ne semble pas avoir été le cas à l’époque. Il a fallu des actions d’enseignants et de chercheurs, ainsi que des protestations de responsables de pays africains, pour qu’en novembre 2005 le Parti Socialiste propose des modifications de la loi du 23 février 2005 et, en décembre, Jacques Chirac entreprenne de supprimer le paragraphe cité plus haut qui n’est que l’un des éléments litigieux de la loi.

Ségolène Royal était déjà chargée de mission de François Mitterrand lorsque ce dernier a promulgué la loi du 3 décembre 1982 opérant la réhabilitation professionnelle des putschistes d’Alger. Elle l’a été officiellement en 1982-88, pendant la période de la promotion de Le Pen et du Front National par l’Elysée, de la « rigueur », de l’ « austérité », de la casse sociale, de l’affaire du Rainbow Warrior...

D’après l’ouvrage « La femme fatale », d’E. Bacqué et A. Chemin, Albin Michel 2007, Ségolène Royal travaillait avec François Mitterrand (via Jacques Attali) depuis 1980, date à laquelle François Hollande est devenu conseiller du futur président. Elle a préparé en 1981 le Sommet des chefs d’Etat des pays industrialisés. Dans la période précédant les dernières présidentielles, les références de la part de Ségolène Royal à l’ « héritage de François Mitterrand », à la « lignée mitterrandienne »... ont été fréquentes. Or, la loi du 3 décembre 1982 fut le résultat de contacts entre l’entourage de Mitterrand et celui de Raoul Salan juste avant les présidentielles de 1981. Wikipédia écrit sur Raoul Salan qu’
« en 1982, à la suite de l’amnistie votée par le Parlement,
[il] est réintégré dans ses prérogatives de général d’armée et de grand-croix de la Légion d’honneur ». Une amnistie administrative et professionnelle que les auteurs du coup d’Etat d’Alger n’avaient pas pu obtenir sous Giscard d’Estaing et Barre : d’où leur soutien à Mitterrand en 1981.

Sauf rebondissement inattendu, il n’y aura pas, en 2007, de buffet Royal à l’Elysée. C’est à Nicolas Sarkozy et, si les législatives confirment la tendance, à une sorte d’ « UMP élargie », que restera confiée la gestion du système capitaliste et de l’impérialisme français. Cela ne fait aucune réelle différence par rapport à ce qui peut encore se produire, en théorie, si la « gauche » obtient une majorité de députés. Les « alternances », on les connaît depuis 1981 et, déjà à l’époque, l’expérience de l’après-guerre avait été trop vite oubliée. Depuis le temps, on aurait dû comprendre que ce ne sont pas les « politiques » qui font la politique, mais bien les commis de la grande finance et des lobbies industriels. Avec ou sans vacances à Malte. Les classiques du mouvement ouvrier du XIX siècle le savaient déjà.

D’ailleurs, Marx parlait d’opium du peuple à propos de la religion, parce qu’elle constitue une « conscience inversée du monde » véhiculant un « bonheur illusoire ». Pour Marx, « exiger [du peuple] qu'il renonce aux illusions sur sa situation c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions ». Mais la déification ségoléniste et le sacre du printemps du chantage au « tout sauf Sarkozy » pour imposer les votes Royal et « de gauche », sont-ils autre chose que ce type d’aliénation dénoncée par Marx ?

On dirait que la « gauche » et ses alliés ne peuvent plus exister politiquement sans l’épouvantail Sarkozy. Face à ce démon cornu se dressent l’archange Ségolène-la-moins mauvaise, assistée par les anges Buffet-la-ministre, Bové-le-radical, grand ingénieur du courant alternatif, Besancenot-le-prolétaire-de-la-télé et Arlette-la-finalement-raisonnable. Peu importe que « Ségo et Sarko » aient défendu pour l’essentiel la même politique, clairement capitaliste et impérialiste. L’heure n’est pas au raisonnement, mais à l’opportunisme qui voudrait faire croire à la viabilité de la recherche d’un capitalisme « à visage moins inhumain », et honni soit qui pense à une simple bagarre pour les bonnes places. Même si c’est une évidence que dix ans sans être au gouvernement, ça peut être très mauvais pour la « gauche » aux planques. Mais le ciel va-t-il s’écrouler sur la tête des Français, si demain la « gauche » a moins accès aux réseaux d’influence et à des postes de « grand serviteur de l’Etat » ?

Déjà dans les années 1980, après avoir organisé avec succès la promotion du Front National, Mitterrand avait mis en place un « antifascisme » dont le rôle essentiel était de nous expliquer qu’il fallait bien se contenter du capitalisme pour ne pas tomber sous une « dictature ». Et, dans le « moins mauvais des systèmes », il fallait choisir les politiciens les « moins méchants » : à savoir, ceux de la « gauche ». Une chaîne d’épouvantails qui a assez bien fonctionné pendant deux décennies.

Pourtant, lors des présidentielles de 2007, les glaives sacrés de la sainte alliance n’ont pas pu refouler au fond de l’enfer le « grand satan Sarko ». L’agneau égorgé, mille fois sacrifié, que sont les électeurs français, les a abandonnés. Apocalypse not yet ? Mais des fidèles clament vengeance contre la « France acquise au sarkozisme » qui, semble-t-il, aurait dû « choisir » le royalisme. Quant au droit de refuser de choisir l’un ou l’autre, il est dénié aux Français par la simple équation : « abstention = Sarko ». On lit déjà, sur des sites prétendument « progressistes », que nombre d’électeurs seraient des vieux gagas et réacs. Merci pour les retraités : ce genre de commentaires en disent long sur la « valeur » humaine et politique de ceux qui les répandent. Peut-être que, tout compte fait, ceux que l’on traite de vieux gagas et réacs n’ont pas oublié qu’à la tête d’un gouvernement dont faisaient partie Dames Buffet, Royal et Voynet, le « socialiste » Lionel Jospin a signé en 2002, ensemble avec Jacques Chirac, les « accords européens » de Barcelone faisant notamment la peau aux retraites. Des accords que Raffarin et ses potes ont par la suite appliqués avec grand zèle. Comme ils ont entrepris d’appliquer avec une joie évidente la LOLF et plusieurs autres dispositions du gouvernement Jospin où étaient ministres de nombreuses vedettes de la « gauche » actuelle.

Peut-être aussi que les « vieux gagas » connaissent un peu mieux les antécédents du « centre » et de la « gauche » qu’on a cherché à leur vendre, l’historique des partis dits « socialiste » et « communiste », de l’UDF... Ou qu’ils ont gardé un souvenir du « centriste » Raymond Barre, du « socialiste » François Mitterrand... Que l’ouvrage « La main droite de Dieu », sur les rapports entre Mitterrand et l’extrême-droite, a également réveillé chez eux des souvenirs. Il se pourrait bien qu’ils en aient trop vu, et trop vécu, pour se laisser entraîner par les « je me fous du passé » que piaffent les poussins du ségolénisme. Des poussins dont certains pourraient bien avoir des dents plus longues qu’ils n’en ont l’air. Comme cela s’avéra être le cas après 1981. C’est vrai, en tout cas, que les Buffet, Bové, Besancenot, Laguiller... ne semblaient plus avoir grand-chose à cirer de la question du capitalisme et de l’impérialisme, lorsqu’ils ont appelé à voter pour la représentante pure et dure du système en place qu’est Ségolène Royal. Les « vieux gagas » font, si ça se trouve, partie d’une génération qui lisait ces classiques du mouvement ouvrier aujourd’hui oubliés. Des lectures qui aujourd’hui ne sont pas à la mode. Mais le MEDEF, lui, semble bien connaître les classiques et avoir appris ce qu’est cette lutte des classes dont les « grands syndicats des travailleurs » ne parlent plus.

Les classiques du XIX siècle estimaient, notamment, qu’un citoyen ne peut pas être libre sans étudier et analyser l’histoire. L’oligarchie l’a bien compris qui, pour ses besoins à elle, n’a jamais cessé de se doter de légions d’historiens, d’intellectuels, d’ « analystes »... à son service.

Les super-riches ne se foutent pas du passé, loin de là. Ils laissent ce discours aux chansons dites « populaires ». Pour eux, moins le « bas peuple » se souviendra du passé, mieux cela vaudra. Nous devons rester ignares comme le prêchaient Voltaire et la plupart des « philosophes » du XVIII siècle. Montesquieu estimait que « le bas-peuple est le tyran le plus insolent qu'on puisse avoir ». Mieux vaut donc, pour « nos élites », qu’on s’agite sans savoir où on va. Voltaire écrivait aussi :

« On demande ensuite si un peuple d’athées peut subsister; il me semble qu’il faut distinguer entre le peuple proprement dit, et une société de philosophes au-dessus du peuple. Il est très vrai que par tout pays la populace a besoin du plus grand frein, et que si Bayle avait eu seulement cinq à six cents paysans à gouverner, il n’aurait pas manqué de leur annoncer un Dieu rémunérateur et vengeur. Mais Bayle n’en aurait pas parlé aux épicuriens, qui étaient des gens riches, amoureux du repos, cultivant toutes les vertus sociales, et surtout l’amitié, fuyant l’embarras et le danger des affaires publiques, menant enfin une vie commode et innocente ».

De ce point de vue, nous assistons à une campagne électorale parfaitement voltairienne. Qu’il y ait des élections, ce n’est d’ailleurs « pas grave » pour le système, car à la fin des courses elles opposent toujours des membres de ses appareils politiques.

 

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La campagne contre Sarkozy n’a pas empêché...
Author: 
De ço qui calt
Date: 
Wed, 2007-05-16 16:02

La campagne contre Sarkozy n’a pas empêché la débâcle de la « gauche »

N’ayant pas un programme politique vraiment différent de celui de Nicolas Sarkozy, la « gauche » a essayé d’entraîner les électeurs en se présentant comme une sorte de « moindre mal » devant la menace du « pire ». Une manœuvre qui s’est avérée stérile. Mais à quand un réel bilan historique de ce qu’a été la « gauche » de l’après-guerre ? Un bilan redouté.

En 1952, le Parti Communiste Français a exclu André Marty et Charles Tillon. Par la suite, des militants en désaccord avec la ligne de la direction du parti ont été régulièrement exclus. A l’occasion de la guerre d’Algérie, du virage mitterrandiste de 1965, de mai 1968 et ainsi de suite... Mais depuis deux décennies, ce sont les électeurs qui ont de plus en plus ouvertement « exclu » les candidats de la direction du PCF. Comme on dit dans la terre natale d’André Marty, « el riure va a estones » (on ne rit pas tout le temps).

Un appareil qui depuis les années 1950 a agi de la sorte sans la moindre capacité d’autocritique, peut-il valablement reprocher à Nicolas Sarkozy d’avoir récupéré la mémoire de Guy Môquet ou de Jean Jaurès ? Un appel récent de Georges Hage dit d’emblée :

« « C’est la chute finale... » ! titrent les journaux à propos du score piteux obtenu par M.-G. Buffet. Après les 3,8% de Hue en 2002, le score marginal de MGB confirme ce que j’affirmais en 95, date à laquelle je fus le seul député communiste à refuser l’entrée du PCF dans le gouvernement maastrichtien de Jospin : la mutation, c’est-à-dire le ralliement du PCF à l’idéologie social-démocrate, détruit le PCF, elle désarme les travailleurs et ouvre la voie à la pire réaction ! »

Sauf que cet appel paraît un peu tardif, compte tenu des 34 ans de carrière parlementaire de cet ancien Vice-Président de l’Assemblée Nationale.

Quant à la situation du Parti dit « Socialiste », qui en 1981 avait récupéré une partie de l’électorat du PCF en échange de la bienveillance de ce dernier, elle ne paraît pas très brillante, non plus. Après vingt-cinq ans, beaucoup de citoyens ont compris. Et encore, la plupart de ces derniers ignorent presque tout de l’histoire réelle de ces « socialistes ».

 

Voir mon article du 15 mai :

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Sarkozy, opium du « peuple de gauche » : 1 – La « grande illusion » royaliste.

 

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Quand Georges Hage veut sauver son âme
Author: 
De ço qui calt
Date: 
Thu, 2007-05-17 13:50

Au Moyen-Age, il arrivait que des seigneurs se retirent de ce monde après une longue vie où ils avaient bien profité du système. Ils entendaient ainsi « sauver leurs âmes ».

Et c’est de « sauver son âme » que parle ce texte de Georges Hage qui se veut « révolutionnaire ». L’intéressé, qui a été député depuis 1973 et Vice-Président de l’Assemblée Nationale en 1988-93 et 1994-95, diffuse la déclaration alors qu’il a 85 ans et que, vraisemblablement, il ne sera plus député.

L’appel paraît alors que, sur le plan électoral, il ne reste plus grand-chose du parti dit « communiste ».

 

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Suit le texte de Georges Hage, tel qu’il a été mis en ligne le 12 mai à l’adresse : http://pcf-prcf.over-blog.com, et qui est légèrement différent de celui qu’il a lui-même diffusé fin avril :

Groupons-nous dès demain !

 

Appel aux communistes lancé par Georges Hage, doyen du groupe communiste, président-fondateur du Collectif National Unitaire des Communistes, avec le soutien du Pôle de Renaissance Communiste en France, de la Gauche Communiste du PCF, de la section de Douai du PCF, et de communistes signataires à titre individuel.


Aux communistes dont je possède les coordonnées : aux dirigeants et militants de : PRCF, Gauche communiste, sections PCF de Paris 15ème et Béziers, « Communistes » (R. Perlican), Combat, AMC 17, AC 76, Collectif communiste audois, Cercle communiste Alsace, Coordination du nord, Coordination 74, de l’Appel du 41, de Rouges vifs, etc.

 

Cher(e) camarade,

« C’est la chute finale… » ! titrent les journaux à propos du score piteux obtenu par M.-G. Buffet. Après les 3,8% de Hue en 2002, le score marginal de MGB confirme ce que j’affirmais en 95, date à laquelle je fus le seul député communiste à refuser l’entrée du PCF dans le gouvernement maastrichtien de Jospin : la mutation, c’est-à-dire le ralliement du PCF à l’idéo-logie social-démocrate, détruit le PCF, elle désarme les travailleurs et ouvre la voie à la pire réaction !

Le désastreux résultat de MGB survient dans une situation politique très préoccupante, que risque encore d’aggraver le résultat final de l’élection :

- ignorant le 29 mai 2005, les principaux « présidentiables » veulent imposer au peuple la constitution supranationale rejetée par le suffrage universel : cela signifierait la fin de l’indépendance nationale et avec elle, de tout espoir d’engager à court ou à moyen terme la transformation révolutionnaire de notre pays ;


- le résultat du 22 avril donne des ailes au fasciste Le Pen, comme à son émule Sarkozy de Nagy-Bocsa, l’homme de Bush, de la croisade anticommuniste européenne, de l’Etat policier et du MEDEF ;


- la dérive à droite de la social-démocratie s’accélère avec Royal, une admiratrice de Blair que les électeurs socialistes ont eu du mal à distinguer du réactionnaire Bayrou ;


- la « gauche antilibérale » a étalé son impuissance à proposer une alternative anti-Maastricht ;

Tout cela a pour arrière-plan la chasse aux sorcières continentale lancée par le « Parlement » européen contre les communistes (interdiction de la JC tchèque, loi de lustration en Pologne, interdits professionnels en ex-RDA, incarcération de camarades dans les pays baltes, campagne des néo-fascistes italiens pour interdire les organisations communistes en Europe !) ;

-autour de J. Bové et des « refondateurs » se profile une opération politicienne dans le but de créer sur les ruines du PCF un petit Parti social-démocrate de gauche, analogue au « parti de gauche » allemand et à l’ancien PSU français ;

Mais le peuple travailleur et la jeunesse n’ont que faire d’une variante « rénovée » de la social-démocratie ; pour stopper la fascisation et la dissolution de la France républicaine dans l’UE du capital, les travailleurs ont besoin d’un vrai parti communiste ; sans cela, impossible de combattre le capitalisme et l’impérialisme, de sortir la France de l’UE de Maas-tricht, impossible de construire une nouvelle République sociale, souveraine et fraternelle, impossible de relancer la lutte pour le socialisme et le communisme.

L’engagement communiste en France est donc à un tournant : sa continuité dépend désormais des militants, et non de la direction faillie du PCF ; c’est pourquoi j’en appelle à tous les militants, à toutes les structures qui ont eu le mérite de refuser la mutation, au sein du PCF ou à l’extérieur. C’est la chute finale, proclament nos ennemis ? Eh bien… Groupons-nous dès demain pour reconstruire le parti qui fait défaut pour construire la résistance et l’alternative populaire !

Pour que ce regroupement urgent et vital ne parte pas de rien, je vous soumets les idées suivantes qui devraient toutes faire sens à mes yeux pour de véritables militants communistes.

 

1° ) OUI, à condition de MILITER franchement pour lui, le COMMUNISME demeure le SENS de l’HISTOIRE !

Tout d’abord parce que malgré l’anticommunisme qu’elles déversent, les forces du capital ne peuvent empêcher la lutte des classes de se poursuivre et de se durcir en France, en Europe et dans le reste du monde.

Ainsi, en pleine campagne électorale, les luttes ont continué chez PSA-Aulnay, au Port autonome de Marseille, à l’Hôpital de Lens, dans l’Education nationale, dans la Métallurgie du nord, autour des enfants de sans-papiers ; et il en ira toujours plus ainsi à mesure que le MEDEF, l’UMP et l’UE détruiront le pouvoir d’achat, les acquis, l’emploi productif, les services publics, le logement social, les libertés… L’affrontement de classes, initié par les grèves de décembre 95, pour-suivi par les luttes de 2003 pour les retraites, par l’insurrection victorieuse des jeunes contre le CPE, par la victoire populaire sur la constitution européenne, n’est pas derrière nous, il est DEVANT nous.

Sans cela, pourquoi la grande bourgeoisie éprouverait-elle le besoin de construire un Etat policier, de quadriller les médias, d’enfermer la France dans une Europe supranationale autoritaire ? Oui les maîtres de l’Argent ont peur du peuple de France, héritier de 1789, de la Commune, du Front populaire, de la Résistance et des mille et une luttes menées naguère par le PCF « pour le pain, la paix et la liberté » ! Il ne faut donc pas désespérer de notre peuple, même si certains travailleurs désorientés ont provisoirement fait des choix antidémocratiques. Il faut au contraire reconstruire l’outil politique communiste qui fait défaut au peuple pour tenir tête au capital et reprendre l’offensive sociale et politique !

Il faut aussi regarder au-delà des frontières : après la défaite que fut pour les peuples l’implosion du camp socialiste, les peuples retrouvent la voie de la résistance : au Moyen-Orient, les patriotes libanais, palestiniens et irakiens font échec à l’impérialisme US et à son vassal israélien ; en Amérique latine, autour de Cuba et du Venezuela bolivarien, un processus révolutionnaire continental s’oriente de plus en plus vers le socialisme !

Au moment où la re-mondialisation du capitalisme qui a suivi la fin de l’URSS n’apporte que misère, guerres, fascisme, intégrisme, exterminations, catastrophes écologiques, les communistes doivent substituer l’analyse marxiste de leur histoire à la « repentance » sans fin, pratiquée par la direction du PCF et par les refondateurs.

Oui, la Révolution d’Octobre 17 a constitué le plus grand événement pour l’émancipation humaine depuis 1789 ! Oui les héros de Stalingrad méritent la gratitude de l’humanité pour avoir écrasé le nazisme au prix de sacrifices inouïs. Oui le PCF fut l’âme de la Résistance armée française ! Oui les ministres communistes de 1945 sont à l’origine de tous les grands acquis que la droite démolit aujourd’hui : Sécu, retraites, conventions collectives, statuts, droit du travail, nationalisations…

Non, la liquidation des Etats socialistes ne fut pas une « avancée de la liberté », quels qu’aient pu être les manquements des partis au pouvoir ; et c’est un processus contre-révolutionnaire qui a eu raison des acquis sociaux et humains que regrettent les peuples de l’Est, exploités désormais par des régimes cléricaux ou par des nostalgiques de Hitler (pays baltes) !

Cela ne signifie pas qu’il nous faudrait idéaliser la première expérience historique de construction d’une société socialiste. Mais il faut analyser cette expérience, ses contradictions, ses déviations, mais aussi ses avancées sociales, culturelles et démocratiques, à la lumière du marxisme, du combat de classe, du socialisme sans chausser les lunettes de la pensée unique anticommuniste ! Il est odieux de faire un amalgame entre le Troisième Reich exterminateur et la République des Soviets ouvriers et paysans, comme l’impose l’histoire officielle pour banaliser l’extrême droite, criminaliser la lutte anticapitaliste et vacciner la jeunesse contre le socialisme futur ! C’est sans dogmatisme mais avec fierté que nous assumons les noms des communistes Marx et Engels, de Lénine, de Rosa Luxemburg, Clara Zetkin et Dimitrov, de Babeuf et Varlin, de Rosmer, Jeanne Labourbe, Sémard, Thorez, Duclos, Danielle Casanova et Benoît Frachon, de Gramsci et Ho Chi Mihn, du Che et de Fidel ! Avec fierté également, nous évoquons les Communards, les Bolcheviks, la Révolution chinoise, la Révolution cubaine, les Brigades internationales, les FTP, comme nous assumons l’héritage progressiste des grands révolutionnaires bourgeois, les Marat, Robespierre, Saint-Just, Garibaldi, Bolivar, Zapata et autres José Marti !

Nous réaffirmons que l’avenir de l’humanité sera communiste ou ne sera pas : car la mondialisation capitaliste creuse l’inégalité entre le nord et le sud, elle pille la planète et dévoie le progrès scientifique ; en Occident, une poignée de super-privilégiés étale un luxe indécent pendant que des millions de travailleurs pauvres couchent dans la rue ! A l’heure où la production et les échanges, de plus en plus internationalisés, conditionnent la vie de l’humanité, il est intolérable que les grands moyens de production et de communication soient accaparés par un nombre infime de financiers. Ce n’est plus seulement pour vivre mieux que la majorité des humains a intérêt à la construction d’une société débarrassée de l’exploitation de classe : alors que le capitalisme, et sa version la plus inhumaine, le néolibéralisme, mènent l’humanité à la barbarie, la marche au communisme est la seule issue pour que l’humanité survive et se développe au 21ème siècle en maîtrisant de manière rationnelle son développement solidaire et son rapport à l’environnement pour permettre à chacun de déployer tous ses talents !

Mais cela est impossible sans révolution socialiste, sans socialisation des grands moyens de production, sans pouvoir politique des travailleurs, sans démocratie pour le plus grand nombre, sans rôle dirigeant des travailleurs dans la société !

 

2 - pour une STRATEGIE REVOLUTIONNAIRE, pour un programme de RUPTURE PROGRESSISTE avec l’U.E. !

La mutation a privé le PCF de sa raison d’être en le subordonnant au PS (« union de la gauche », « gauche plurielle »), en l’arrimant à l’UE (le Parti a renié l’indépendance nationale, il s’est affilié à la Gauche européenne et prône l’illusoire « réorientation » de l’Europe capitaliste!) et en l’amenant à abandonner la référence au marxisme et à la classe ouvrière. Le résultat c’est que nombre d’ouvriers ne votent plus, se réfugient dans le vote protestataire, ou pire, soutiennent leurs pires ennemis, Sarko et Le Pen !

En réalité, la sacro-sainte « construction européenne » est la stratégie fondamentale du grand capital ; celui-ci veut un Etat supranational pour asservir les travailleurs, dominer les pays de l’Est et du Sud, déployer sa guerre économique contre les autres impérialismes continentaux, Japon et USA (même si l’Europe est aujourd’hui vassale des USA).

Une vraie stratégie révolutionnaire doit donc unir autour de la classe ouvrière et des salariés un large rassemblement populaire majoritaire, comme celui qui s’est réalisé pour refuser la constitution européenne et qui a bien failli battre Maastricht en 1992. Ce rassemblement doit se fixer pour but de sortir la France de l’euro et de l’U.E supranationale car aucune politique sociale n’est possible à moins. Cette exigence est conforme à la volonté populaire : car la masse de ceux qui votèrent non en 2005 n’ont pas seulement rejeté la constitution, que peu avaient lue ; ils ont rejeté l’intégration européenne elle-même, dans sa double dimension : casse de la nation républicaine et casse des acquis sociaux et de l’emploi.

Ce rassemblement a pour condition l’unité d’action des travailleurs salariés, dont fait partie la majorité des chômeurs, retraités et étudiants ; cela impose de construire le tous ensemble dans les luttes, de défendre le syndicalisme de classe menacé par l’euro-syndicalisme d’accompagnement, d’impulser la solidarité de classe entre ouvriers français et immigrés.

Cela commande aussi de rassembler autour des ouvriers et des travailleurs salariés l’ensemble des couches dites moyennes précarisées par la mondialisation capitaliste et par l’Europe supranationale : majorité des cadres, paysans travailleurs, artisans, petits entrepreneurs écrasés par les « donneurs d’ordre » et dépendants au « marché local » et national.

Pour fédérer le peuple travailleur, il faut associer de nouveau, comme le fit le PCF en 36 et pendant la Résistance, le drapeau tricolore au drapeau rouge. Face au drapeau bleu de l’Europe et de l’UMP, face au racisme du FN et au national-européisme des Bayrou, Strauss-Kahn et Cie, il faut à nouveau unir la Marseillaise et l’Internationale pour briser le carcan européen, élargir les acquis de 36, 45 et 68, isoler le grand capital, impulser l’Europe des luttes et mettre des dizaines de millions de Français en situation d’affronter victorieusement le grand capital franco-européen.

Ainsi la question de la révolution socialiste pourra-t-elle se poser concrètement, comme ce fut le cas partout où les communistes surent unir combat social et émancipation nationale sans céder au nationalisme bourgeois. Cela suppose d’impulser la lutte contre l’impérialisme français, notamment en Afrique, et de soutenir fraternellement les travailleurs immigrés et leurs enfants en lutte contre le racisme d’Etat des faux patriotes au pouvoir !

C’est pourquoi je soutiens le programme commun de lutte adopté par la Gauche Communiste et par le PRCF (ci-joint) qui met l’accent sur la rupture avec l’UE et sur une démocratie radicalement nouvelle centrée sur les travailleurs.

Loin de conduire au repli hexagonal, sortir de l’UE permettrait à une République sociale française de promouvoir de nouveaux traités internationaux progressistes non limités à l’Europe. Ainsi, en Amérique latine, c’est en combinant luttes nationales et luttes sociales, en sortant des traités imposés par Washington, que Cuba et le Venezuela ont créé l’Alternative bolivarienne des Amériques, fondée, non sur la concurrence libre et non faussée (la guerre économique !) mais sur l’échange équitable entre les nations libres (par ex. Cuba envoie des médecins à Caracas et Chavez alimente Cuba en « or noir »).

Quelle force nous retrouverons si nous diffusions ensemble et massivement des tracts exposant un tel programme au moment où la gauche social-démocrate et ses satellites « antilibéraux » étale son impuissance !

 

3 – pour reconstruire un vrai parti communiste, commençons par l’action commune !

Pour cela, nous n’avons besoin ni d’un « parti des gens » à l’affût des modes idéologiques, ni d’un parti-guide omniscient, mais d’un parti d’avant-garde marxiste, lié aux travailleurs et aux jeunes, capable de dialogue, mais porteur d’une ligne nettement révolutionnaire. Ce parti ne renaîtra pas en niant les structures qui se sont créées pour résister à la liquidation du PCF. Ces structures, il ne s’agit pas de les dénigrer en les traitant de « chapelles », car elles ont continué le combat commu-niste au moment des reniements des états-majors. Mais pour unir les communistes que la décomposition du PCF a dispersés, il faut développer le débat idéologique, l’analyse du monde actuel et surtout, l’intervention communiste dans les luttes.

C’est pourquoi je propose, à partir des axes de principe exposés dans ce texte et sur la base du programme ci-joint, de créer une Confédération Communiste d’Action. Sa tâche serait de coordonner les militants et groupes volontaires qui s’engageraient, sur la base du consensus à :

-se rencontrer avant l’été dans une large table ronde ;

-décider d’une adresse aux participants à la Fête de l’Huma et aux travailleurs qui entreront à lutte à la rentrée ;

-mettre en place un comité de liaison qui disposerait d’un site internet pour mettre à la disposition des communistes des TRACTS de masse sur tous les sujets d’actualité ;

-préparer une grande action pour le 90ème anniversaire de la Révolution d’Octobre : il faut contrer les chasseurs de sorcières qui vont s’emparer de cet anniversaire pour appeler à criminaliser le communisme en Europe ! Soutenir à fond la Jeunesse communiste tchèque !

-militer contre toute constitution européenne pour sortir la France de l’UE sur des bases républicaines et anticapitalistes.

-soutenir pleinement Cuba socialiste menacée de nouvelles sanctions par l’U.E. et par l’impérialisme US ;

-tout cela étant non limitatif…

On pourrait par la suite, si tous les participants de la nouvelle convergence en sont d’accord, renforcer les liens d’organisation quand la confiance politique aura été créée par l’habitude de l’action commune.

Voilà cher(e) camarade la démarche à la fois prudente et audacieuse que je souhaitais te soumettre. Tu pourras suivre sur les sites du PRCF et de la Gauche co. le devenir de cet appel, notamment en ce qui concerne le lieu et la date du premier rendez-vous unitaire de juin ou de juillet. Je te demande de répondre rapidement à ma proposition pour que je mesure si l’écho reçu par mon initiative vaut la peine de poursuivre… ou si le fatalisme est le plus fort.

Je t’adresse mes encouragements fraternels pour affronter en communiste la période qui s’annonce: notre peuple finira par se lever en masse, j’en suis convaincu. Si et seulement si les communistes trouvent la force de construire, de s’unir sur des principes clairs et de rompre avec le fatalisme et le cynisme ambiants !

Jusqu’à la limite de mes forces, j’aurai fait en tout cas ce qui dépend de moi pour perpétuer l’idéal qui a guidé toute mon action militante et parlementaire. Comme disait ironiquement Marx, « j’ai dit, et j’ai sauvé mon âme » !

 

(fin du texte)


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Subject: 
« Gauche » française : mort honteuse et censure sur la Toile
Author: 
De ço qui calt
Date: 
Sat, 2007-05-19 15:16

« Gauche » française : mort dans la honte et censure sur la Toile

Ce n'est pas la première fois que j'évoque la duplicité de ceux qui, en France, réduisent le problème de la liberté sur la Toile à une « menace sarkozyste ». Après la victoire électorale de Nicolas Sarkozy, on ne voit guère la « gauche » faciliter les confrontations de points de vue avec les citoyens. Il me semble d'ailleurs que je suis loin d'être le seul internaute à avoir remarqué les doubles langages et, surtout, les énormes décalages entre la propagande de ceux qui disent défendre la liberté sur la Toile et les pratiques réelles de ces mêmes « démocrates » de toutes tendances politiques. Un problème qui ne se pose pas uniquement dans le pays de Jean Jaurès, loin de là...

 

Que devient la liberté sur Internet dans les mains de ceux qui se targuent de vouloir la défendre et la préserver ? Cette liberté devrait, par exemple, rendre le débat politique plus facile et transparent, surtout lorsqu'il y a des bilans à dresser d'urgence. Pourtant...

En date du 19 mai 2007 vers 18h, une recherche dans les actualités françaises de Google permet de trouver un article référencé comme suit:

« Sarkozy et la mort dans la honte de la « gauche » française

Bellaciao - Il y a 8 heures

Des censures qui font bien partie de cette mort dans la honte, car cela fait des décennies que la « gauche » exclut et censure. »

(fin du descriptif)

Le lien donné par Google est :
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=48517

Mais quand on clique sur ce lien, on tombe sur la réponse: « Vous avez été redirigé vers cette page car l'article n'existe pas ». L'article a été supprimé par les « modérateurs » du site après quelques heures d'exposition, et il est loin d'avoir été le seul.

 

Suit, sans autre commentaire, l’article supprimé :

Sarkozy et la mort dans la honte de la « gauche » française

Nicolas Sarkozy aura donc pu se permettre des références permanentes à Guy Môquet ou à Jean Jaurès, ou encore d’intégrer dans son gouvernement un « grand Monsieur Droits de l’homme » de la « gauche » comme Bernard Kouchner ainsi que le successeur de l’Abbé Pierre dans Emmaüs France, Martin Hirsch, lequel déclare : « Je n’ai pas accepté un titre ministériel, mais ai donné mon accord à une nomination, dans des fonctions nouvelles de Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, pour mettre en œuvre ces réformes » mais apparaît dans la relation officielle des membres du gouvernement.

Quant au parti dit « communiste » sa situation actuelle est le résultat de quatre décennies, voir plus, de politique réactionnaire. Son premier soutien à Mitterrand, en même temps que l’extrême-droite, date de 1965. On peut lire à ce sujet dans l’ouvrage « La main droite de Dieu » de Faux, Legrand et Pérez, Seuil 1994 : « Pendant la campagne de 1965, trois ans seulement après la fin de la guerre d’Algérie, les communistes, à l’initiative de Jules Borker, décident de soutenir l’ancien garde des Sceaux. Non sans mal. En 1965, au comité central qui va décider du soutien du Parti au candidat de la gauche, Jeannette Veermersch intervient « pour la mémoire » contre une telle démarche. Waldeck-Rochet parvient sans peine à la mettre en minorité... »

La comédie de la « gauche » française touche à sa fin. Depuis le « Programme Commun » de 1972, les gens ont avalé beaucoup trop de couleuvres et pris trop de coups, et toutes les censures dans certains sites dits « progressistes » n’y changeront rien. Des censures qui font bien partie de cette mort dans la honte, car cela fait des décennies que la « gauche » exclut et censure.

Voir mes derniers articles sur le blog :

http://blog.360.yahoo.com/blog-hemwnYcgbq_SQcISKczR

 

(fin de l’article censuré)

Note - Ayant remarqué que mes articles semblaient tomber sur des blocages automatiques sur le site de Bellaciao, je m’en suis étonné et j’ai fait un ou deux essais. Sauf méprise de ma part, cet article a pu passer sans entrave lorsque j’ai supprimé mon nom en tant qu’auteur et ma signature en bas du texte. Je voudrais avoir mal compris.

 

De ço qui calt ?

quicalt@yahoo.fr

http://blog.360.yahoo.com/quicalt


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Subject: 
Intéressante analyse d'un
Author: 
chatnoir
Date: 
Mon, 2007-05-21 12:24

Intéressante analyse d'un mouvement voué continuellement à sa propre implosion, non à cause de la répression des forces fascistes au pouvoir, mais plutôt à cause de ses propres contradictions intestines... la gauche se résiliant constamment aux politiques de compromis et ne contestant jamais ses propres inégalités internes (de toutes natures), elle est condamnée au grand trou noir idéologique, et politique.

Soit, c'est drôle de voir à quel point à peu près la même analyse pourrait être appliquée à la gauche anti-Charest ici, et les "libéraux" anti-Bush aux États-Unis. La gauche, ces années-ci, est riche en figures antagonistes, d'"hommes à abattres", qui servent d'efficaces coussins pour éponger leurs frustrations par rapport au système -sans visage- qui les aliène; mais toutefois elle est toujours plus pauvre en matière de fournir des facteurs de changement social concrets.


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