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l'assistanat

Anonyme, Tuesday, May 1, 2007 - 09:40

amilcar

En fait on se retrouve à ce point de l'histoire où les salariés sont appelés à voter pour les profits des actionnaires, c'est dire si la rhétorique a fait des progrès, les exploités votant pour l'exploitation. On vous a fait croire que ce triste monde ne tenait que sur la perpétuation de votre misère, sacrifiez vous pour le bien des actionnaires sinon tout s'effondrera, et vous-mêmes une fois les actionnaires ruinés par votre éventuelle paresse vous retrouverez comme des chiens errants.

j'ai entendu plusieurs fois ce mot lâché avec mépris par Sarkozy et ses acolytes aux voix doucereuses mais qui grattent les oreilles du chien que je suis, ce mot, parlant d'un droit permettant à une partie de la population de survivre difficilement est une insulte et nie la légitimité de ce droit. Le sarkozysme nous préférerait taillables et corvéables à merci comme au mauvais vieux temps et que nous dévouions nos misérables existences pour le bien-être et l'opulence d'une clique d'actionnaires. Nos « maîtres » nous rappellent que nous n’avons pas le droit de vivre sans racheter notre vie aux riches qui en sont les propriétaires, l’assisté est celui qui refuse de bosser pour ses « maîtres », l’objecteur d’esclavage, celui qui se révolte contre sa condition d’objet travaillant pour des privilégiés, nous nions l’ordre du monde en n’acceptant pas notre condition d’esclave, nous sommes des esclaves déviants, malades, qui abusent de la générosité de leur propriétaire et dilapident l’argent des riches en soins nécessaires pour les remettre en condition d’être asservis sainement.

En fait on se retrouve à ce point de l'histoire où les salariés sont appelés à voter pour les profits des actionnaires, c'est dire si la rhétorique a fait des progrès, les exploités votant pour l'exploitation. On vous a fait croire que ce triste monde ne tenait que sur la perpétuation de votre misère, sacrifiez vous pour le bien des actionnaires sinon tout s'effondrera, et vous-mêmes une fois les actionnaires ruinés par votre éventuelle paresse vous retrouverez comme des chiens errants.

Ce qui est impossible c'est que le niveau de vie des pauvres augmente et que les dividendes des actionnaires augmentent aussi, c'est un principe basique de vases communicants, les bénéfices des actionnaires sont ce que l'on a réussi à racler des revenus des salariés, moins vous gagnez plus ils touchent.

Toujours la droite veut nous faire croire à l'indispensabilité du bonheur des riches, le ciment du monde c'est le bonheur des riches, mais ils ne seront jamais heureux, je prétends moi que la voie du bonheur n'est pas dans cette direction de l'exploitation, de l'égoïsme et du mépris, ils ne parviennent à des sommets que de dégoût de soi-même, ils ont causé tant de guerres, tant de famines, tant de pleurs et de souffrances, on ne peut être heureux avec ce bilan, on ne peut au mieux ou au pire que jouir de sa pourriture morale mais ces ordures veulent nous maintenir dans le droit chemin, c'est gentil, pour que nous continuons à bosser sans poser de questions sur la jouissance glauque des puissants, et ils n'hésiteront pas à nous insulter pour continuer à faire rentrer le fric dans leurs coffres, nous sommes assistés pendant qu'eux sont arrosés par notre sueur transmutée en or, bien sur on ne les aide pas volontairement parce que nous ne les aimons pas et pour cause, mais voici que par un double discours démagogique, mensonger et putride de dégoulinance ils voudraient nous faire voter pour leurs combines, jouant sur nos frustrations, sur les injustices flagrantes que nous constatons, sur l'âpreté de nos sorts, ils nous désignent des boucs émissaires comme ils l'ont toujours fait, c'est la faute des gens qui sont nés dans nos anciennes colonies, ils n'ont pas eu le temps de les achever, eux aussi persistent obstinément à vouloir survivre ou sous-vivre sans accepter humblement de crever pour alimenter la jouissance des riches. Comment des gens ultra-minoritaires ont-ils pu nous faire gober tout ça?

Alors les pauvres, au bout du désespoir, vont-ils se sacrifier pour les riches? Ce serait beau, allez, nous allons voter pour que notre misère perdure et qu'ils s'enrichissent infiniment, notre exploitation va sauver le monde, votons pour notre exploitation, votons pour aller donner nos corps aux guerres futures, acceptons d'être des moutons gouvernés par des loups, que les loups me pardonnent, ce n'est qu'une simple image.

Pour finir, je voudrais vous raconter un passage d'un conte initiatique peul, rapporté par Amadou Hampaté Ba. Trois jeunes hommes sont en route à la recherche d'un trésor sous forme de trois sacs d'or qui permettront l’accès pour l'un d'entre eux à un trésor plus précieux, le savoir, voici une de leurs étapes :

« ...Ils marchèrent jour et nuit sans se soucier de savoir où les mènerait leur marche. Ils étaient attirés par une puissante force invisible. Elle les aspirait littéralement. Ils s'introduisaient en elle comme l'eau dans la gorge de celui qui boit, comme l'air dans les narines de celui qui respire. Ils ne cessaient de marcher parce qu'ils ne pouvaient plus s'arrêter.
Au bout de la plaine, presque à l'issue de la vallée, ils virent un homme qui ramassait du bois. Chaque fois qu'il tentait d'emporter son fagot, il n'arrivait même pas à le soulever. Riant à grands éclats, il s'enfonçait alors dans le bosquet où il ramassait à plein bras du bois qu'il venait ajouter à sa charge déjà trop lourde.
L'un des amis s'écria : "En voilà un qui ne me semble pas savoir ce qu'il doit faire!"
L'homme au bois mort rit beaucoup et dit : "Ma bouche est garnie de trente-deux dents et j'ai trente-deux ans d'âge. Pour signifier qu'il est un adulte complet en possession de tous ses moyens. J'ai deux yeux et deux conduits auditifs qui ne sont point bouchés. J'augmente consciencieusement le poids d'une charge qui déjà m'écrase. Je sais que je ne sais pas ce que je fais. »

A la fin du conte, un personnage ayant pris l'apparence d'un petit vieux miteux et ratatiné vient expliquer ce symbole à celui des trois amis qui a survécu en abandonnant ses sacs d'or pour obtenir le savoir, le petit vieux explique :
« L'homme qui soupèse sa charge et qui, n'arrivant pas à la soulever, la défait pour l'augmenter, symbolise l'inconséquence, l'homme léger ou le grand distrait qui fait juste le contraire de ce qu'il faut faire. C'est l'inconscient qui ne sait pas mesurer ses actes. »

Les exploités sont comme cet homme, qui s'apprêtent à voter pour leurs exploiteurs, les voix des riches sont des sirènes qui font divaguer notre désespoir et transforment vos illusions en ambitions pour vous attirer dans la gueule de l'égoïsme, du manque de solidarité, la gueule d’un avenir obscur.

J'ajoute encore, pour vous aider dans votre voyage émancipateur que votre ennemi se transforme et change d'apparences pour dissimuler la cruauté de ses intentions, l'apparence chiraquienne s'est dissoute, le bilan de la droite depuis 5 ans s'est évaporé, sachez reconnaître les manifestations magiques de l'occulte, votre ennemi a changé de forme mais il est resté le même, qui cherche à vous tromper, n'oubliez pas que la droite représente les actionnaires, ceux qui s'enrichissent en vous appauvrissant, la meilleure sorte de gogos est le gogo qui a l'ambition de devenir actionnaire et devient le petit actionnaire qui vient mettre son fric au pot des gros, celui-là on le tond deux fois.



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