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Pour que tout ne goûte pas PKPrenartleveille, Tuesday, April 24, 2007 - 00:30
Renart L'éveillé
Est-ce que la diversité culturelle au Québec est en danger avec cette oligarchie médiatique qu'est Quebecor? Avec cette histoire de lock-out au Journal de Québec, j'avoue qu'il est facile de critiquer PKP et c'est vrai que les critiques contre cet homme peuvent paraître simplistes parfois. C'est comme si c'était obligatoire de chialer contre lui parce qu'il est riche et puissant. Je dirais à ceux-là d'étayer un peu plus leurs arguments, car oui, il est possible de critiquer cet homme pour d'autres raisons qu'une haine viscérale et quasi génétique, même si je la ressens parfois (comme certains d'entre vous la ressentent sûrement pour moi...) pour ceux qui n'ont qu'une philosophie centrée sur leur profit à court terme. Par exemple, son père, ayant étudié en philosophie, justement, me paraissait plus humain. Et ce n'est pas tant la haine des patrons. Moi, par exemple, les miens sont vraiment humains et respectueux envers les employés — ce sont en plus des amis que j'ai rencontré pendant mes études : la preuve que je ne suis pas extrémiste comme certains peuvent le penser. Surtout, le plus important, ils n'ont pas un quasi-monopole et le moyen de faire de la convergence comme Quebecor. Ils font parti des PME. Et j'y repense, le pire, c'est qu'ils pourraient commencer à en faire un peu de convergence, car ils possèdent quelques bars et viennent de lancer un label de disque et de sortir un album avec un artiste. Ils pourraient très bien me faire de la pression, mais je n'ai même pas reçu de leur part de disque de cet artiste alors que je suis DJ pour eux... Et moi-même, je ne suis même pas capable de profiter du fait que je suis DJ pour faire de la promotion pour mes propres chansons quand je travaille. Bien des gens me disent que je devrais, mais je ne me sentirais pas à l'aise de le faire si je n'ai pas fait un petit bout de chemin de mon côté, comme avec les nouveaux artistes qui parviennent à mes oreilles, d'une manière ou d'une autre. Et, je ne suis pas très opportuniste, car je me tire dans le pied en partant, étant artiste, en critiquant le média le plus puissant de la sorte, mais je m'en fous : en plus, ça me surprendrait beaucoup que Quebecor m'approche un jour, je ne cadre pas trop avec leur philosophie, au départ... Pour revenir au sujet principal, un autre exemple emblématique de la doctrine de PKP : je me suis retrouvé par hasard sur le blogue de Dominic Arpin (employé de cette oligarchie médiatique) dernièrement et, à un de ses sujets, j'ai voulu écrire un petit mot pour diriger les gens intéressés vers mon blogue, où j'ai écrit un commentaire sur le même sujet (J'ai un secret pour vous). Quand j'ai appuyé sur « Envoyer », j'ai vu un petit message du genre apparaitre : « Erreur. Vous ne pouvez pas insérer d'adresse ou de code HTML ». Un peu déçu et outré par cette interdiction qui dénature à mon avis le concept même du blogue, j'ai envoyé un message directement au blogueur pour lui expliquer mon point : que je trouvais assez bizarre que son blogue ne permette pas ça comme pratiquement tous les autres blogues, surtout qu'il discute du web et des découvertes qu'il y fait. Quelques minutes plus tard, je recevais une réponse de sa part. Il me donnait tout à fait raison : il faisait de la pression auprès des instances supérieures pour que ça change. Ça m'a surpris, étant donné que personnellement, je l'avoue, j'ai un préjugé défavorable envers tout le monde qui gravite autour de Quebecor. C'est que je ne vois pas la culture comme eux, je trouve qu'ils la travestissent la plupart du temps vers du divertissement complaisant, consensuel, fade et sans goût distinct. Oui, je sais, les goûts ne sont pas à discuter... Je peux me mettre dans la peau de cet homme et je suis certain que son désir le plus cher est que toute la culture au Québec, et ensuite le monde, passe entre ses mains pour que tout goûte un peu le PKP. Ça va pas mal à l'encontre de l'idée derrière la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle. Pour la totalité des travailleurs de l'industrie culturelle, n'y a'-il pas une différence entre travailler pour Quebecor et travailler pour pleins de petites compagnies? La différence réside dans les produits culturels qui en résultent, étant donné le nombre plus ou moins élevé des décideurs, c'est-à-dire sur quels poulains tout l'argent disponible des Québécois ira et qui influencera les achats. Je crois que n'importe qui a trop de pouvoir est susceptible de se comporter en dictateur : c'est la nature humaine paraitrait-il! De le défendre en clamant qu'il fait travailler des gens est simpliste : les gens travailleraient quand même si le pouvoir était séparé en plus de mains. Je suis un mal nécessaire, comme tous ceux qui rejettent cet état de fait. C'est sain pour une société d'avoir des éléments discordants. Et le pire, je peux très bien chialer, car je paye chaque mois mon tribut au roi Peladeau, deuxième du nom.
Renart L'éveillé
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