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Légitime Offense: Critique du pacifisme

legitime_offense, Thursday, March 22, 2007 - 22:06

Légitime Offense

I. Légitime de lancer notre rage et notre envie d'Être contre le système complexe dans lequel nous prenons place comme exploités, opprimés, aliénés, et duquel nous intégrons les méthodes et les buts.

II. Offense qui ne dépend que de notre initative collective et qui se réalisera seulement en cessant d'être constamment en réactions aux attaques du système.

III. Légitime offense et Offense légitime lors de la manifestation contre la brutalité policière (15 mars) par une marche revendicatrice à Snowdon et de l'action directe au centre-ville.

IV. Critique d'un courant responsable du marasme actuel dans le mouvement d'extrême-gauche montréalais, un tract distribué durant la manifestation, signé Légitime offense.

V. Nécessité de débattre de la question de la violence en y intégrant la critique de deux autres courants à combattre : la diversité des tactiques et la tendance "mainstream".

Tout en visant la résolution des problèmes suivant pour mieux passer à l'offensive : développement d'une stratégie collective, accumulation de forces et liaison des différentes luttes en cours.

Légitime offense

L'opposition à la brutalité policière représente un dénominateur commun pour le milieu militant d'extrême-gauche. Pour la 11e année, elle lui sert de prétexte à l'organisation d'une manifestation festive. En effet cette prise de la rue exprime un désir de revanche et ouvre la voie à une multitude de possibilités car:

Le 15 mars c'est la rue contre les flics

Tout en reconnaissant la pertinence de l'événement et de l'effort nécessaire à sa réussite, nous pensons qu'il faut se rendre à l'évidence que cette journée demeure cérémoniale et illusoire. Cérémoniale, car en se répétant à chaque année, elle ne fait que reproduire un moment fermé qui ne tend pas à prendre de l'expansion. À la dispersion : la fête est terminée. Illusoire, car d'une part, organisation et participation sont voilées derrière le terme "BRUTALITÉ" alors qu'ils visent la négation totale du "CORPS POLICIER". D'autre part, c'est lui qui possède le contrôle réel de l'espace où se déroule cette courte lutte. Ici apparaît une contradiction au sein de l'activité de ce soir, qui pour nous soulève une problématique d'ordre général englobant l'ensemble du mouvement : le manque de perspective révolutionnaire.

Actuellement, un courant nous apparaît comme étant partiellement responsable de ce manque :

Le pacifisme

Nous n'entendons pas simplement réduire celui-ci au mouvement pacifique "hippie" ou au mouvement anti-guerre, mais bien à un courant qui traverse les militantEs et qui les poussent à ne jamais envisager la violence comme pratique.
Nous pensons que celui-ci est originaire d'une des formes de domination les plus flagrantes: L'État

L'État, par le biais de la police, possède le monopole de la violence. Il est le seul à pouvoir la justifier (droit) et l'utiliser (armes à feu). De ce fait, il s'accapare le monopole de la politique. C'est-à-dire qu'il intègre son langage et sa façon de faire jusqu'au fondement des pratiques de l'extrême-gauche. Ce processus empêche la naissance d'une réelle menace pour l'ordre établi. Ainsi il accomplit ses deux objectifs:
-pacifier les individus pour en faire des citoyens dociles et participants à leur propre domination.
-imposer la paix sociale entre les classes pour perpétuer la production/exploitaiton capitaliste et camoufler toutes les contradictions.

Le courant pacifiste laisse le monopole de la violence à l'État en la refusant. Ainsi, il rend innofensifs les individus et les empêche de faire le bond qualitatif nécessaire à la lutte révolutionnaire. Il se positionnera donc en condamnant certaines tentatives et ira même jusqu'à les ignorer (pensons aux réactions lors d'actions directes dans les manifestations, où aux positions prises sur les luttes armées dans les pays opprimés)

Nous reprenons le principe du pacifisme '' la violence engendre la violence'' en y rajoutant que c'est l'État qui est né de la violence, l'engendre et la perpétue. Il impose ainsi la violence comme seule solution. Interpréter cette déclaration comme un jeu de rhétorique serait faire fi de la puissance, de l'efficacité et du niveau d'organisation de la machine étatique.
C'est pour y faire face que nous mettons de l'avant l'idée selon laquelle la violence doit être présente à tous les niveaux de la lutte.
Nous soumettons ainsi la tactique à la politique. Notre objectif est révolutionnaire : notre pratique doit l'être aussi.

Dans les circonstance présentes (aujourd'hui à Montréal), à ce niveau si de la lutte, il s'agirait d'abord d'ouvrir le débat sur la violence. Il mérite d'être remis à jour. C'est que le concept de la diversté des tactiques là trop souvent relayé à l'arrière au profit du pacifisme.
À ce sujet, nous remarquons que les manifestations à Montréal sont de plus en plus calmes (ouvertes aux familles) et qu'elles sont incapables de fire face à la violence policière. Le 8 mars derier en est un exemple éloquent et démontre leur inéfficacité.
Envisageant cette situation, nous proposons la formation et la présence de groupes (équipés et organisés) dans les manifestations. Il s'agit là d'une condition pour finalement entrevoir la création d'une véritable résistance et la possibilité de vaincre les forces policière sur le terrain qu'ils occupent. Étant incapable en ce moment, de s'attaquer à la classe dominante nous visons donc ses agents. Par cette pratique, on se donne nos propres outils pour se permette de dépasser la violence symbolique (actions de casse), pour donner un sens réel aux différents slogans lancés lors des manifs.

Ici, nous ouvrons le débat d'un point de vue théorique (violence) et pratique (élaboration d'actions collectives dans les manifestations). Évidemment, certains aspects doivent être approfondis: le développement d'une stratégie commune, l'accumulation de forces et la méthode pour lier lles différentes luttes en cours.

Légitime Offense lance l'invitation à élargir ce débat le plus tôt possible.

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Subject: 
La prétendue légitime défense (Anarchisme et Non-Violence)
Author: 
Anarkhia Webmaster
Date: 
Sat, 2007-03-24 17:47

On peut tenter d'examiner l'autre argument utilisé dans la pratique révolutionnaire pour justifier le recours à la violence : la légitime défense. Ce n'est pas du droit de chacun de se défendre lors d'une agression directe de sa personne dont il est question ici (la quasi totalité des non-violents reconnaissent d'ailleurs la légitimité de ce droit en cas d'extrême nécessité), mais de l'utilisation politique de ce droit pour légitimer l'utilisation de la violence en prétextant une simple résistance à l'oppression de l'État.

La légitimation de la violence par l'appareil d'État constitue un des fondements de celui-ci. Le sociologue Max Weber définit même l'État comme « une communauté humaine qui, dans les limites d'un territoire déterminé, (...) revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime ». On pourrait d'ailleurs ajouter que l'État revendique la légitimité de toutes les formes de violence, dont la violence physique, mais y compris les violences morales telles que la privation de liberté ou les atteintes à la vie privée.

En temps de paix, ce sont uniquement les membres de sa police et de son armée qui sont les bénéficiaires et les tenants de cette légitimation. En temps de guerre, cette légitimation de la violence physique peut s'étendre à l'ensemble des citoyens. L'assassinat devient alors légal : il s'agit de "défendre la Patrie". Pour l'État, il y a donc deux formes de violence : une violence illégitime et illégale, celle des citoyens (en temps de paix), et une violence légitime et légale, la sienne, c'est-à-dire celle de ses représentants. C'est sur cette contradiction ignoble de l'État que se basent la plupart des révolutionnaires violents pour se légitimer. Leur violence ne serait qu'une réaction, un moyen de légitime défense vis-à-vis de celle de l'État. En se fondant sur la violence légale de l'État (considérée comme illégitime cette fois), pour justifier leur propre violence (dès lors devenue légitime à leurs yeux), comment ne se sont-ils pas rendu compte que par là ils ne faisaient que fonder leur propre contradiction, image inversée de celle de leurs ennemis oppresseurs.

Les révolutionnaires ne passent-ils pas un peu vite de la "légitime défense" à la "légitime violence" ? Toute violence reste toujours une violation de l'individu. Toute violence est domination, oppression d'un homme par un autre.

Et puis, en supposant que l'on ait recours à la violence uniquement comme moyen de défense à la répression, étant donné que cette dernière se fera immanquablement sentir tôt ou tard, on est donc amené à considérer la violence comme inévitable. Toute révolution devrait donc nécessairement être fondée, même partiellement, sur la violence. La deuxième justification révolutionnaire de l'usage de la violence comme "moyen de défense" revient donc à soutenir une thèse semblable à la première mais sous une forme atténuée, car le recours à la violence n'y est plus un choix délibéré mais une simple riposte à celle de l'oppresseur, qui en porterait donc toute la responsabilité morale. C'est à mon avis se débarrasser un peu trop facilement de toute forme de responsabilité et de plus, cela élimine de façon fort expéditive la possibilité d'une révolution non-violente (c'est à cette dernière que je m'attache dans la troisième partie).

[...]

La révolution non-violente.
La non-violence comme résistance

Tout d'abord, pour répliquer à ceux qui accusent les partisans de la non-violence de manquer de réalisme et de n'être que de tendres idéalistes perdus dans de grands principes éthiques, il me semble que lorsque l'on considère le gigantisme des forces répressives et des divers moyens de contrôle dont disposent actuellement les États ainsi que les autres structures autoritaires, c'est plutôt le choix de la violence et de la lutte armée qui paraît manquer de réalisme en ignorant complètement le rapport de force entre oppresseurs et opprimés.

Quelles sont les limites de l'action non-violente ? Beaucoup ne croient possible une résistance sans armes que si l'adversaire fait preuve d'une certaine retenue, comme dans un régime démocratique qui (en principe) régule sa propre violence. Pourtant, divers cas de résistance sans armes, tant dans l'Europe nazie puis communiste que dans plusieurs dictatures militaires du Tiers Monde, montrent que ce type de lutte peut se développer et remporter quelques succès, même contre des régimes très répressifs. Examinons la raison principale de ces réussites.

La force psychologique de la non-violence

La non-violence peut être un moyen très efficace de résistance à la répression, même dans des régimes dictatoriaux, car elle arrive, plus facilement qu'en cas de résistance violente, à créer la division chez l'ennemi et à obtenir le soutien de l'opinion publique. Cette grande force réside dans le fait que « l'engagement de ne pas recourir à la violence crée un climat psychologique très particulier, puisque les agents chargés de mettre en œuvre la répression ne craignent pas pour leur vie, alors que la lutte armée provoque au contraire chez eux, en raison du danger qu'ils courent, un renforcement de la "solidarité de corps". Une lutte sans arme favorise donc dans le camp adverse, des contradictions internes qui, dans d'autres circonstances, resteraient potentielles. L'action non-violente utilise à son profit les contradictions qu'elle perçoit chez l'ennemi, que ce soit au niveau de ses dirigeants ou de ses exécutants » (C. Mellon et J. Semelin, La non-violence, p.65). La non-violence déconcerte et discrédite l'oppresseur aux yeux de tous. Par contre l'utilisation de la violence se révèle souvent contre-productive pour cette fin, l'État possédant à la fois l'avantage matériel de pouvoir user de la violence contre une telle tactique et l'avantage psychologique de pouvoir contester sa légitimité. Comme l'a dit D.A. Wells, « Le groupe qui possède le pouvoir politique aura toujours le dessus sur les révolutionnaires lorsque arrive le moment de la justification de la violence ».

Mais mis à part sa grande force psychologique, l'argument principal en faveur de l'efficacité de la non-violence comme moyen de résistance, voire de révolution, est basé sur l'analyse de la servitude volontaire des peuples et de la nature réelle du pouvoir.

-Extrait de Anarchisme et Non-Violence de Xavier Bekaert

"La révolution, contrairement à ce qui a été affirmé, n’est pas une idée qui a trouvé des baïonnettes, il ne faut pas confondre révolution et émeute, la révolution c’est quelque chose de plus profond, de plus grand, quelque chose qui dure et qui masque le siècle qui la voit éclore, et bien cette révolution, c’est une idée qui a brisé les baïonnettes".
(Manuscrit de Hem Day, Fonds Jean Van Lierde, Mundaneum)

"La force des armes sera toujours suspecte à notre entendement car les deux partis peuvent l’utiliser avec la même chance de succès. C’est pourquoi il nous faut abhorrer la force. En descendant dans l’arène, nous quittons le sûr terrain de la vérité et nous abandonnons le résultat au caprice et au hasard. La phalange de la raison est invulnérable : elle avance à pas lents et sûrs et rien ne peut lui résister. Mais si nous laissons de côté nos thèses et si nous prenons les armes, notre situation change. Qui donc, au milieu du bruit et du tumulte de la guerre civile peut présager du succès ou de l’insuccès de la cause ? Il faut donc bien distinguer entre instruction et excitation du peuple. Loin de nous l’irritation, la haine, la passion ; il nous faut la réflexion calme, le jugement sobre, la discussion loyale."
William Godwin

"Malgré les violences dont nous sommes témoins, je ne crois pas que la liberté ait besoin désormais pour revendiquer ses droits et venger ses outrages, d’employer la force, la raison nous servira mieux ; la patience comme la Révolution, est invincible !"

"Une révolution est une explosion de la force organique, une évolution de la société du dedans au dehors ; elle n’est légitime qu’autant qu’elle est spontanée, pacifique (…) Il y a une tyrannie égale à la réprimer comme à lui faire violence."

Pierre-Joseph Proudhon


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Subject: 
C'est un débat crucial
Author: 
Michael Lessard...
Date: 
Sun, 2007-03-25 12:11

Je suis heureux de voir le débat renaître, car c'est toujours d'actualité quand nous souhaitons combattre l'injustice et la violence systémique. Dans le sens que, face aux échecs, dont la montée de droite et d'un populisme québécois, on peut «pogner les nerfs».

Mon principe de base est que la violence est presque toujours une forme de domination, une manière d'imposer aux autres nos manières ou notre volonté (comme celles/ceux qui insinuent qu'il faudrait interdire le foulard islamique), mais je respecte la légitime défense. Ainsi, tout en appliquant l'action non violente, la personne qui cherche à m'agresser pourrait découvrir que je ne suis pas pacifiste ;o) Le hic demeure comment éviter une escalade où certain-es useront de la violence pour dominer ou s'imposer.

( je vais revenir, un autre jour, sur ce débat qui m'interpelle )

EDIT (pour le CMAQ)
* ajouts des thèmes Répression | Résistance

Michaël Lessard [me laisser un message]
Militant pour les droits humains.
Siriel-Média: média libre sur les 'politiques de destruction massive'


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Subject: 
Légitime Offense, certainement !
Author: 
communisation
Date: 
Sun, 2007-03-25 17:10

J'aimerais dire tout d'abord que le texte de Légitime Offense est vraiment inspiré et inspirant.

Face à la guerre qu’est le capitalisme qui exploite les travailleurs/travailleuses, qui affamine les populations, qui anéantit des vies, qui détruit la vie en général, se pacifier c’est un luxe inacessible. La violence systémique est toute-puissante que nous subissons en tant que dominéEs, en tant qu’exploitéEs, qui s’incarne dans toutes les structures de notre monde, de la famille à l’école, du capitalisme à l’État, dans la guerre d’envahissement et d’occupation, dans l’impérialisme humanitaire. Face à cette violence, se pacifier, c’est abandonner le combat. Se laisser réduire à néant. Vivre dans l’impuissance. C'est d'un masochisme désespérant.


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Subject: 
Philosophie de la Non-Violence
Author: 
Anarkhia Webmaster
Date: 
Mon, 2007-03-26 21:00

L'anarchisme est la doctrine politique qui refuse à l'Etat le droit de recourir à la violence pour contraindre l'individu à se soumettre à sa loi. Au nom de la liberté individuelle, l'anarchisme dénonce l'ordre social imposé par l'Etat. Il refuse toutes les justifications par lesquelles l'Etat affirme la légitimité de la violence qu'il emploie pour imposer sa propre souveraineté et assurer sa propre conservation. L'anarchisme appelle à lutter contre l'Etat jusqu'à ce qu'il dépérisse.

La non-violence rejoint l'intuition de l'anarchisme et reprend à son compte sa critique radicale de l'Etat dans la mesure même où la violence, si elle n'est pas le seul moyen auquel il a recours pour établir ou rétablir d'ordre social, est en effet son moyen spécifique d'intervention. Malheureusement, l'anarchisme est généralement resté prisonnier de son refus de l'Etat, comme le pacifisme est resté prisonnier de son refus de l'armée. L'Etat et l'armée sont des " monstres froids " qui restent insensibles face aux incantations des anarchistes et des pacifistes qui jurent de les abattre ".

C'est pourquoi les uns et les autres se sont montrés incapables d'infléchir l'histoire des sociétés et de les libérer de l'emprise de la violence. Le plus souvent l'anarchisme n'a inspiré qu'une révolte d'autant plus inopérante qu'elle s'exprimait à travers l'action violente. Ce faisant, l'anarchisme se discréditait lui-même en s'enfermant dans une contradiction totale : on ne peut contester efficacement l'Etat en s'autorisant soi-même à recourir à la violence. La logique de l'anarchisme ne peut se développer que dans la logique de la non-violence.

Une politique non-violente récuse l'idéalisme et l'irréalisme de l'anarchisme qui l'ont conduit à ignorer les contraintes de la réalité et l'ont empêché de proposer des alternatives constructives. La non-violence est ainsi mise en demeure de faire la preuve quelle permet de construire une société qui puisse être gérée autrement que par la menace de la violence et la violence elle-même. C'est précisément l'ambition de l'autogestion.

Source


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Subject: 
Questions
Author: 
Michael Lessard...
Date: 
Tue, 2007-03-27 09:22

* Est-ce que la violence va changer le fait que les gens du Québec ont élu un gouvernement néolibéral (doctrine politique du capitalisme) avec une opposition encore plus néolibérale?

* Devons-nous avoir confiance que des révolutionnaires avant-gardistes, qui changeraient les choses par l'usage de la violence, ne seront pas répressifs et dominateurs envers le(s) peuple(s) une fois en position de force?

* Est-ce que, en Irak, la violence armée contre l'occupation donne des résultats positifs? L'empire et ses industries en tirent profit, tant économique que politique. Les théocrates extrémistes aussi tirent profit du chaos pour ainsi imposer «l'ordre et la paix» après l'enfer de la guerre.

Dans le jeu de la violence/domination, ce sont les dominateurs qui gagnent évidemment. Voulons-nous que les mouvements de gauches deviennent des dominateurs violents?

Nuance: l'action directe me semble nécessaire.

Michaël Lessard [me laisser un message]
Militant pour les droits humains.
Siriel-Média: média libre sur les 'politiques de destruction massive'


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Subject: 
il n'y a rien de plus puissant que la volonté
Author: 
Donatien
Date: 
Tue, 2007-03-27 12:05

un enfant qui dit NON, c'est non !

tu peux le battre, lui tordre un bras, mais si il ne veut pas, c'est non. Tu peux le tuer, mais alors tu sais que c'est toi qui aura perdu.

mettons un peu de perspective à cette discution, reportons là sur des siècles. on peut alors bien voir que peut importe ton camp, tout le monde meurt anyway. mais que reste - t-il (de nos amours?... eee...non) des luttes, mais aussi de l'envol de l'humanité ?

Nous sommes passés de peuples refermés sur eux même, voyant l'étranger, différent de peau, de langue et de moeurs, comme un ennemi; à une humanitude ouverte sur elle-même, voyant l'étranger avec une curiosité avide, un désir de rencontre et de nouveauté. et maintenant, cette humanité doit jouer sa survie...

Nous savons que ces empires du siècle passé ont déjà été vaincu. Ils ont perdu car nous connaissons notre histoire, nous apprenons qui nous sommes et d'ou viennent ces injustices, ...mais eux l'ignorent encore. en fait il le découvriront quand ils se demanderont où sont ceux pour qui ils se battent.

Qui gagne vraiment, le martyr ou le Néron ?

en assassinant le CHE, la CIA en a fait un martyr immortel qui porte depuis le symbole de la lutte.

et la violence, n'est qu'un manque d'argument.

mais qui suis-je pour juger des actes des autres...

par ailleurs, les définissions de l'anarchisme changent et se transforment au gré de ceux qui les invoquent. Il s'en trouve toujours un pour me dire que je corresponds pas à la vrai et unique définission, définie par les autorités en la matière... que je ne sait pas car n'ai pas lu untel ou n'appartient pas à tel club d'élite ...

rien a foutre!

Soyons réaliste,
Tentons l'impossible !


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Subject: 
Résistance civile et guerre révolutionnaire
Author: 
communisation
Date: 
Tue, 2007-03-27 12:30

La guerre continue. Le capitalisme sévit partout. Les élections sont à son service. C'est encore une fois le cas dans l'élection d'hier. Vos manifs gentilles, vos pétitions morales, votre humanisme docile... n'y changent rien. Pour celles/ceux qui votent QS, vous aurez peut-être compris hier votre impuissance politique. Contribuer à la légitimité du cirque bourgeois, c'est pas fort !

Nous ne parlons pas ici de l'avant-garde révolutionnaire, mais de la guerre révolutionnaire du peuple des exploitéES, des dominéES...

Certes, en Irak, il y a un conflit violent entre les fondamentalistes et les envahisseurs Yankees et alliés, mais il y a aussi une résistance civile anticapitaliste et anti-islamiste qui passe par les grèves générales, par les occupations, par l'armement de la population civile... particulièrement des travailleuses et des travailleurs. Cette résistance en Irak comme ailleurs se montre bien plus souvent efficace que le moralisme quasi-religieux de la non-violence qui n'a fait aucune révolution.


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Subject: 
Re: Résistance civile et guerre révolutionnaire
Author: 
Michael Lessard...
Date: 
Tue, 2007-03-27 16:57

La liste des personnes non-violentes ayant inspirées des révolutions est longue, donc je trouves ton affirmation fausse.

Peu importe, là n'est pas la question. Le vrai problème, c'est que le peuple n'est aucunement avec toi ni vraiment avec QS, donc il n'y a strictement aucune révolution populaire faisable actuellement.

Donc, dans le contexte actuel, l'action directe me semble nécessaire et légitime, mais la violence serait un geste plus vengeur que politique. Quand nous nous sentons impuissants à changer les choses avec un mouvement populaire, certain-es peuvent se laisser tenter par des désirs violents ou même sombrer dans un romantisme-suicidaire (sacrifier sa vie pour affirmer «je suis mort, mais au moins je n'ai pas collaboré»). Ces réactions face à la puissance de la droite sont davantage narcissiques qu'une avancée pour une démocratie libertaire.

Michaël Lessard [me laisser un message]
Militant pour les droits humains.
Siriel-Média: média libre sur les 'politiques de destruction massive'


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Subject: 
Anarchisme et Non-Violence (Marcel Viaud)
Author: 
Anarkhia Webmaster
Date: 
Wed, 2007-03-28 01:19

[...]

Il est difficile aujourd’hui d’évaluer ou d’analyser l’apport du courant non violent en général dans la volonté de libération et de justice du mouvement révolutionnaire qui continue. De même, ce n’est pas à nous de dire si cette revue et ce groupe ont pu laisser quelques filiations d’importance.

Certes, si l’on considère le monde qui bouge, on arrivera à discerner dans les combats engagés de-ci, de-là, comme une « suite » de l’esprit et des techniques que nous avions essayé de promouvoir.

Pour mémoire, nous ne citerons que les plus récents : les manifestations monstres de Belgrade face au dictateur serbe, ainsi que les coups médiatiques du sous-commandant Marcos. En septembre 1997, la marche des Indiens zapatistes sans terre pour contraindre les autorités mexicaines à respecter les accords précédemment conclus sur la distribution des terres.

« Dans le cabaret de la globalisation, l’État se livre à un strip-tease au terme duquel il ne conserve que le minimum indispensable : sa force de répression. Sa base matérielle détruite, sa souveraineté et son indépendance annulées, sa classe politique effacée, l’état-nation devient un simple appareil de sécurité au service des méga-entreprises. Au lieu d’orienter l’investissement public vers la dépense sociale, il préfère améliorer les équipements qui lui permettent de contrôler plus efficacement la société.

« Que faire quand la violence découle des lois du marché ? Où est la violence légitime ? Où l’illégitime ? Quel monopole de la violence peuvent revendiquer les malheureux états-nation quand le libre jeu de l’offre et de la demande défie un tel monopole ? N’avons-nous pas montré dans la pièce n° 4 que le crime organisé, le gouvernement et les centres financiers sont tous intimement liés ? N’est-il pas évident que le crime organisé compte de véritables armées ? Le monopole de la violence n’appartient plus aux états-nations : le marché l’a mis à l’encan...

« Si la contestation du monopole de la violence invoque non les lois du marché, mais les intérêts de « ceux d’en bas », alors le pouvoir mondial y verra une agression. C’est l’un des aspects les moins étudiés (et les plus condamnés) du défi lancé par les indigènes en armes et en rébellion de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) contre le néolibéralisme et pour l’humanité.

« Le symbole du pouvoir militaire américain est le Pentagone. La nouvelle police mondiale veut que les armées et les polices nationales soient un simple corps de sécurité garantissant l’ordre et le progrès dans les mégapoles néolibérales. » 1

Citons aussi le long et difficile combat en Afrique du Sud contre l’apartheid ; s’il ne fut pas toujours non violent, il put éviter les effusions de sang majeures et il utilisa souvent les techniques du boycott et de la désobéissance civile.

On peut remarquer également les grandes manifestations civiques qui ont brisé le régime autoritaire communiste en RDA et la chute très symbolique (et réelle) du mur de Berlin.

La résistance et la lutte non violentes contre les régimes autoritaires semblent exister aux quatre coins de la planète, démontrant leur universalité et leur non-dépendance par rapport à une quelconque croyance religieuse, quoique le bouddhisme et le christianisme soient souvent cités comme origines de ces formes de lutte.

Par contre, force nous est de constater que partout dans le monde, dès que des conflits ou des mouvements de libération apparaissent, les luttes sont très rapidement armées, et souvent fortement, sans qu’il semble y avoir de problème de financement. On se massacre avec beaucoup d’efficacité.

Bien entendu, cela s’explique par le soutien de telle ou telle grande ou moyenne puissance qui espère ainsi tirer les marrons du feu, défendre ou replâtrer ses intérêts économiques, politiques et militaires. On peut dire qu’il en est de même pour les luttes qui recourent au « terrorisme ». Quelle que soit la légitimité de la révolte du départ, le combat sombre inéluctablement dans les manipulations, le dévoiement du but libérateur et la violence aveugle. Toute révolte ou situation révolutionnaire armée entraîne par souci d’efficacité une organisation hiérarchisée et paramilitaire, ce faisant de nouveaux rapports de pouvoir se créent, se substituant aux anciens en cas de victoire.

Ce processus est illustré en ce moment d’une manière quasi caricaturale en Afrique noire ; mais nous pouvons le constater également dans l’ex-Yougoslavie, en Albanie, en Afghanistan et ailleurs.

Ceci nous amène à dire que malgré leur peu de développement, les recherches et analyses menées à notre modeste échelle, mais aussi par d’autres, pour trouver des alternatives à la violence armée, restent toujours pertinentes.

[...]

[Extrait de Anarchisme et Non-Violence de Marcel Viaud, Tiré du Journal Réfractions #5.]


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Subject: 
autour de la guerre
Author: 
communisation
Date: 
Wed, 2007-03-28 11:36

Il ne s'agit pas d'établir le dogme de la violence contre le dogme de la non-violence. Parfois, certaines tactiques sont effectivement non-violentes. Certaines fois, elles sont violentes. La violence de la domination et de l'exploitation est jusqu'à ce jour la violence la plus systémique. Il s'agit de savoir surtout qu'est-ce que nous faisons face aux agressions multiples de cette violence systémique qui attaque tout ce qui est vivant, tout ce qui est subversif. Savoir utiliser les moyens nécessités par les situations historiques pour s'en sortir. Souvent, les tactiques violentes viennent face à l'échec des non-violentes comme les Black Panthers à la suite de l'échec de plus en plus flagrant du mouvement des droits civiques réprimé férocement. Comment penser la guerre civile espagnole sans ses milices ? Comment penser la résistance française sans une certaine violence armée ? Comment penser l'insurrection des makhnovistes sans la violence armée ?

Je pense que la non-violence orthodoxe naît de l'attribution d'un caractère sacré, donc profondément religieux, à la vie humaine sans assumer la division de l'humanité en classes antagonistes, sans se percevoir dans un conflit qui mène soit vers notre asservissement soit vers notre émancipation. La guerre est quelque chose qui s'impose pas quelque chose que nous choisissons. Les guerres d'États et du capital nous ont toujours été imposées. De même, face à l'exploitation, nous sommes appelé à choisir notre camp soit celui de la reproduction de l'exploitation soit celui de sa destruction. Dans ce cas, la violence répressive s'exerce sans précédent. Rester pacifistes devant cela mènent trop souvent à la boucherie, à l'impuissance et...

Pour ce qui concerne l'appartheid, elle continue sans s'appeler ainsi.


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Subject: 
Confondre le Pacifisme et Non-Violence
Author: 
Anarkhia Webmaster
Date: 
Wed, 2007-03-28 16:28

Il y a une immense différence entre Action Directe Non-Violente et Pacifisme.

L'action non-violente encourage aucunement l'inaction, c'est justement le contraire, mais son action est plus songé et prend sur son bord le raisonnement plutôt que la passion et les sentiments qui ne sont que corrupteur dans l'efficacité d'une action!

Tu la dit toi même : (( Parfois, certaines tactiques sont effectivement non-violentes )). Le but de la philosophie non-violente n'est pas de condamné la violence a tout prix et en tout moment comme une religion (ce que tu semble vouloir insinuer) C'est plutôt de considéré une action non-violente avant tout et en dernier recourt une action violente si il n'y a aucun autre moyens. En plus d'agir concrètement ont crée un environnement psychologique plus favorable a la discussion plutôt qu'a l'agression et la haine. Je ne crois pas que les policiers sont une race a part de la société, ainsi que les soldats ou politiciens ainsi que les riches. Je crois que c'est simpliste et très réducteur de séparer la population en BON et MÉCHANT.

Tant et aussi longtemps que cette logique simpliste sera dans les esprits des gens, il n'aura que la guerre civile. Et je n'y suis pas un grand partisans. Reste que si ont doit y passer a cause des évènements qui sont a ce jour imprévisibles, je verras rendu la en usant de ma logique et conscience, et non sur des idées pré-établit.

Sur l'efficacité de la résistance non-violente, Basil Liddell cite le témoignage étonnant de généraux allemands après la seconde guerre mondiale : "Les formes violentes de résistance n'avaient pas été très efficaces ni gênantes pour eux, sauf dans des territoires vastes ou des zones montagneuses. (...) Leur témoignage montrait aussi l'efficacité de la résistance non-violente (...) Plus claire encore était leur incapacité à leur tenir tête. Ils étaient experts en violence et avaient été formés à s'occuper d'adversaires qui employaient cette méthode. (...) C'était un soulagement pour eux lorsque la résistance devenait violente et lorsque les formes non-violentes étaient mêlées à l'action de guérilla, rendant ainsi plus facile la combinaison d'actions draconiennes de répression contre les deux en même temps" (Civilian resistance as a national defence : Non violent resistance against agression, ouvrage collectif édité par A. Adam, p.205).


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