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Devenir véritablement maîtres chez nous : d'hier à aujourd'huiPCQ, Tuesday, March 13, 2007 - 14:39 (Analyses)
André Parizeau
Par André Parizeau Devenir maîtres chez nous. Pendant des années, cette idée fort simple a marqué l’imaginaire des Québécois et des Québécoises. Force nous est cependant de reconnaître qu’il reste encore beaucoup à faire avant d’y arriver et que les véhicules d’hier, pour se faire, ont bien changé. Cette idée de devenir maîtres chez nous était au centre des grands bouleversements de la Révolution tranquille, dans les années 60. Cela amena entre autres choses la création de l’Hydro Québec, de la Caisse de Dépôt et de placement du Québec, la mise en place de l’assurance-maladie, l’apparition des CEGEP ainsi que de l’UQAM, la mise en place de la loi 101, et tant d’autres choses. Et encore aujourd’hui, cette idée continue encore à soustendre bien des débats sur la scène politique, même si elle est de moins en moins utilisée par les politiciens eux-mêmes. Cela est particulièrement évident dans les élections présentes. Un constat Un tel état de fait n’est pas à proprement parler surprenant. Autant le parti libéral a pu être au cœur de la Révolution tranquille, tout au moins à ses débuts, autant cela fait belle lurette que cet objectif de devenir maîtres chez nous ne fait plus partie de son agenda politique. Quant à l’ADQ, on n’en parlera pas; cela n’en vaut même pas la peine. La création du PQ, à la fin des années 60, fut intimement lié à ce même objectif dans la mesure où le PQ se définissait justement, dans ces années-là, comme étant un nouveau véhicule qui allait nous amener vers la réalisation de celui-ci. À plus d’un égard, et quoique son nouveau leader, André Boisclair, puisse encore prétendre, le PQ n’est cependant plus ce véhicule et il ne faut donc plus se surprendre du fait que la campagne du PQ ait tant de misère à lever. Tout comme la campagne des autres partis traditionnels, soit dit en passant. Le principal slogan du PQ dans cette campagne est : reconstruire le Québec. La belle affaire ! Qu’il faille parler de reconstruction, cela saute aux yeux. Les gouvernements d’aujourd’hui n’arrêtent pas de défaire ce que tant de générations avaient pourtant travaillé si fort à construire. Le constats ne s’appliquent cependant pas qu’aux libéraux. Après tout, et bien avant Jean Charest, c’est quand même Lucien Bouchard qui parlait de déficit zéro. Plus cela change, plus c’est pareil ? Le PQ, tout au moins par la voix de son nouveau chef, continue encore aujourd’hui à tenir le même genre de discours que Jean Charest à propos de la réingénérie de l’État. Il est également contre l’idée de la représentation proportionnelle, soit disant parce que cela pourrait éventuellement affaiblir un gouvernement … dirigé par lui-même. La stratégie du PQ pour relancer l’économie du Québec est tout aussi anémique que peut l’être celle des libéraux; dans les deux cas, ils continuent toujours à se fier aux grandes multinationales pour développer le Québec, comme si l’avenir du Québec pouvait véritablement reposer sur ces grandes entreprises asociales, immorales et apatrides, pour reprendre une expression si chère à Michel Chartrand. Même sur la question de la souveraineté, le PQ semble de plus en plus jouer à cache-cache; alors qu’il s’agit pourtant de l’article No 1 de son programme, il continue toujours à dire une chose un jour pour dire le contraire l’autre jour. Est-ce vraiment là le meilleur moyen pour devenir le plus rapidement possible maîtres chez nous ? Je ne crois pas. Québec solidaire : un nouveau véhicule pour relancer l’espoir Face à ceux qui pensent qu’il faudrait quand même voter pour le PQ, je voudrais dire ceci : voter pour le PQ aujourd’hui, c’est dans le meilleur des cas, accepter l’état des choses actuel. Sans plus. Si vous voulez du changement, si vous êtes vraiment intéressé par la nécessité de reconstruire notre Québec, si vous êtes frustré de voir et d’entendre toujours les mêmes choses de la part des mêmes protagonistes, si vous êtes aussi choqué par le refus des télévisions de permettre à Françoise David (et aux Verts) de participer au très prochain débat des chefs, si vous rêvez d’un autre genre de politique qui sorte du champ étroit de la langue de bois (pour reprendre une expression de Paul Ahmarani), alors pourquoi ne pourriez-vous pas contribuer vous-même à l’éclosion d’une telle nouvelle voix ? C’est possible. … et qui sait faire preuve d’audace Québec solidaire a l’audace et la volonté d’aller là où les autres ne veulent pas aller : Québec solidaire propose une stratégie originale pour relancer le processus d’accession à la souveraineté du Québec. Québec solidaire est en même temps la seule formation politique, présente sur le bulletin de vote, qui demande la nationalisation du secteur des éoliennes. Même les Verts ne le font pas, ce qui en dit d’ailleurs assez long sur la valeur du programme de ce parti. Seul Québec solidaire parle de la nécessité de tendre vers l’élimination graduelle de tous les frais de scolarité. Seul Québec solidaire prend la défense des petits salariés en incluant, dans ses priorités, la hausse du salaire minimum et l’augmentation des semaines de vacances (3 semaines après un an). Toutes les propositions de Québec solidaire sont chiffrées et Québec solidaire offre en même temps des moyens concrets pour financer chacune de ses propositions. Québec solidaire est en même temps la seule formation politique sur le bulletin de vote qui s’est engagée à abroger les lois anti-syndicales votées par les libéraux au cours des quatre dernières années. Québec solidaire est également la seule formation à présenter plus de 50% de femmes lors de ces élections. Un dernier mot Contrairement à ce que bien des gens peuvent penser, il est tout à fait faux de dire qu’un vote pour Québec solidaire sera, dans la plupart des cas, un vote perdu. Chaque vote qui ira à ce parti, même dans les circonscriptions où nous ne pourrons nous faire élire, contribuera néanmoins à bâtir la crédibilité et l’influence future de ce parti. Ce sera un geste concret pour bâtir notre propre avenir et nous en avons plus que jamais besoin ! C’est finalement pourquoi je me présente dans la circonscription de l’Acadie et que j’ai accepté d’y mettre du temps. C’est également pourquoi j’espère qu’il y aura un maximum de gens qui voteront le 26 mars pour Québec solidaire à travers le Québec. Le 13 mars 2007
PCQ
Parti Communiste du Québec
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