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Brutalité policière et arrestation lors d'une manif pour la Journée internationale des Femmes!

COBP, Saturday, March 10, 2007 - 18:25

Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP)

Le COBP dénonce un cas de plus de brutalité policière et de répression politique qui survient une semaine à peine avant la 11ieme Journée Internationale Contre la Brutalité Policière, 15 mars 2007, où vous êtes tous et toutes invitées à manifester à 17h au métro Snowdon.

Nous vous invitons aussi à soutenir Jaggi qui est détenu à la prison de RDP et à exiger sa libération inconditionnelle et immédiate!

Le soir du 8 mars 2007, des agents du Service de Police de la Ville de Montréal ont brutalisé des personnes et procédé à l'arrestation de Jaggi Singh à la fin d'une manifestation pour la Journée Internationale des Femmes. Celle-ci était organisée par la Coalition des Femmes de Diverses Origines qui en organise depuis le 8 mars 2002.

Les premières personnes arrivées sur les lieux se sont rassemblées à l'édicule du métro Berri-UQAM, et se sont fait approchées par deux policiers, qui leur ont demandé si elles étaient venues pour la manifestation commémorant la Journée internationale des femmes et les ont « invitées » à aller dehors. À ce moment-là, il y avait une quinzaine de voitures de police se trouvaient à proximité des lieux et à la vue de tous et toutes. Le superviseur du poste 21 était stationné sur le trottoir dans l'auto-patrouille 21-86 et une dizaine d'autos de l'intervention (portant le numéro 72) étaient stationnées sur Berri juste à l'Ouest du Carré Berri.

Ensuite, le même duo policier est descendu à l'intérieur du métro Berri-UQAM pour se diriger près des tourniquets. Ces deux policiers approchaient toute personne qui semblait correspondre au profil d'unE manifestantE, en leur demandant s'ils et elles étaient bel et bien des manifestantEs. Une fois qu'ils avaient établis qu'ils et elles en étaient, les policiers leur disaient qu'il n'y avait que « quatre personnes » dans l'édicule, dans le but évident de les décourager de se rendre à la manifestation et de les inciter à rebrousser chemin. Le ton était donné!

Les manifestantEs sont sorties du métro et après le premier discours, le superviseur du 21 a déclaré avec le mégaphone de son véhicule que la manifestation devait obligatoirement passer par la rue De Maisonneuve sans quoi la police n'allait pas nous laisser manifester. La manif est quand-même partie sur Ste-Catherine vers l'Ouest.

RenduEs au Square Philips, au coin Ste-Catherine et Union, les manifestantEs se sont arrêtéEs et ont écouté des discours sur les luttes des femmes ici et partout dans le monde. Le superviseur du 21 a déclaré que la manifestation devait obligatoirement se terminer au Carré Philips. Une douzaine d'agents ont alors débarqué de leurs véhicules matraques à la main et ont formé une ligne bloquant la rue Ste-Catherine vers l'Ouest. Une policière dans une auto-patrouille marquée « circulation » leur a dit: « Awaye, rentrez-leur dedans! » La plupart de ces agentEs étaient arrogantEs, ne portaient pas leur badge et ont refusé de s'identifier alors qu'ils et elles sont supposéEs être poliEs, porter une marque d'identité visible et s'identifier sur demande selon leur Code de Déontologie Policière.

La manifestation est ensuite repartie vers l'Est sur Ste-Catherine, vers le Carré Berri. Au Carré Philips, un agent parlant au téléphone cellulaire a dit au superviseur qu'il fallait regarder dans l'ordinateur si un individu avait un bris de probation. Pendant que la manifestation se dirigeait sur St-Catherine en direction Est vers le Metro Berri-UQAM, deux agentEs en uniforme suivaient la marche de chaque côté du trottoir tout en surveillant Jaggi Singh de près...

Rendus entre les rues Clark et St-Laurent, un policier a déclaré dans le mégaphone de son auto-patrouille que les manifestantEs devaient maintenant marcher sur le trottoir. Une partie des manifestantEs, dont Jaggi, ont alors pris le trottoir. Une autre partie des manifestantEs ont continué sur la rue, bien qu'il restait moins de monde qu'au Square Philips.

Lorsque la manifestation est arrivée entre Sanguinet et St-Denis, une dizaine d'agents sont arrivés en courant du Nord sur Sanguinet puis sur le trottoir Nord de Ste-Catherine au coin St-Denis. Un policier a dit: « Yé rendu où criss!? » Un autre agent arrivant de l'Est a reconnu Jaggi qui marchait tranquillement sur le trottoir et l'a dit aux autres. Un agent non-identifié car il ne portait pas son badge a dans sa course sauté avec élan pour plaquer une manifestante à terre, il s’est donc retrouvé sur elle après l’avoir projetée. Le même agent s’est alors retourné vers une manifestante marchant sur le trottoir en arrière et lui a asséné au moins trois coups dont un au plexus et un au visage, la laissant la bouche ensanglantée. Au même moment un autre agent nommé DOYON a donné au moins un coup de matraque à une autre manifestante dans la cage thoracique et il l’a aussi projeté au sol. Ils ont ensuite entouré et arrêté Jaggi. Deux agents, dont l'un tenait une matraque rétractable en main, ont aussi poussé un manifestant contre une voiture stationnée et tenté de l'intimider en lui disant « Pis?! T'es moins fier quand t'es tout seul, hein?! » La plupart des policiers ne portaient pas leur badge et avaient leurs matraques en main et une attitude méprisante envers les manifestantEs. Ces agents étaient du poste 21 et probablement aussi de l'intervention.

Suite à l'arrestation et aux actes de brutalité commis par des agentEs contre une manifestation paisible dont le but était de dénoncer la violence et les abus dont sont victimes les femmes partout dans le monde, des manifestantEs sont rentrés dans l'UQAM alors que des Gardas (sécurité privée) s'apprêtaient à barrer les portes. Environ huit policiers sont restés dans l'entrée de l'UQAM par la suite. Un peu plus tard, un policier a été vu à l’intérieur de l’UQAM accompagné d’un agent de la Garda.

Jaggi a été accusé de bris de condition pour sa dernière arrestation en novembre juste avant un discours de Harper à l’Hôpital Général. Il avait été libéré avec des conditions, dont celle de ne participer à aucune manifestation "non paisible et non légale" ou de quitter une manif qui serait devenue non paisible et illégale. Il est présentement détenu et a comparu le lendemain après-midi (le vendredi 9 Mars) devant une juge de la Cour Municipale. Malchance, la procureure de la Couronne était Maître Cloutier, la même que lors du procès pour la manifestation contre le G-20 d’octobre 2000, dont Jaggi est un accusé se représentant seul et dont la cause est actuellement en appel à la Cour Supérieure du Québec. Cloutier a prétendu que Jaggi avait brisé ses conditions, qu'il est un récidiviste et que c'est dans "l'intérêt public" de ne pas le remettre en liberté car sinon le public perdrait confiance dans le système judiciaire, ce qui a été approuvé par la juge. Il est donc présentement détenu à la prison de Rivière-Des-Prairies.

Jaggi a déjà été arrêté plus de dix fois et a passé plusieurs fois du temps derrière les barreaux, dont 17 jours après le Sommet des Amériques en 2001, mais à date il n'a jamais été reconnu coupable d'aucun crime et il fait donc tout le temps de la détention préventive. Le système judiciaire ne pouvant légalement le condamner à une peine de prison, les abus de pouvoir de la police et de la Couronne le ciblent de façon discriminatoire et harcelante. Nous vous invitons à le soutenir et à exiger sa libération inconditionnelle et immédiate!

Le COBP dénonce un cas de plus de brutalité policière et de répression politique qui survient une semaine à peine avant la 11ieme Journée Internationale Contre la Brutalité Policière, 15 mars 2007, où vous êtes tous et toutes invitées à manifester à 17h au métro Snowdon.

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