Depuis quelques mois, et particulièrement au cours des dernières semaines, un climat politique dangereux s'est installé au Québec, qui fait la part belle aux idées racistes et xénophobes. La campagne électorale actuelle est d'ailleurs marquée par le débat sur les "accommodements raisonnables", même si les partis bourgeois ont fait le pari qu'il valait mieux modérer leurs ardeurs à ce sujet -- en témoigne la montée en force de la populiste ADQ. À Québec, il y a déjà belle lurette que le discours raciste prend bien trop de place, relayé comme il l'est par les animateurs de radio-poubelle, qui sont ceux qui imposent les idées qui forment le discours dominant. Récemment, les maoïstes et supporters du Parti communiste révolutionnaire à Québec ont émis la déclaration suivante; elle fut notamment diffusée samedi soir dernier lors d'un spectacle organisé par des forces antifascistes de la région.

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Il y a d'abord eu les préjugés dégoûtants d'André Arthur et de Jeff Fillion, ensuite les propos déplacés de la mairesse Boucher et maintenant, des graffitis fascistes font leur apparition partout dans la ville. Des agressions ont aussi été commises sur la personne du rappeur William International et au bar coopératif L'AgitéE. Le racisme prend de plus en plus de place à Québec et il est pressant de le combattre.

Pour éliminer complètement le racisme, il faut comprendre les raisons de sa présence. Dans une économie capitaliste, l'exploitation des travailleurs s'effectue en gardant les coûts de production le plus bas possible. Ceci comprend bien sûr les salaires qui doivent demeurer très bas. D'ailleurs, au cours des 10 dernières années, les emplois reliés au commerce de détail et à l'industrie manufacturière ont perdu 4% de la valeur réelle de leurs salaires (d'après le calcul de l'inflation).

Les divisions nationales occasionnent une discrimination qui sert à garder les salaires toujours plus bas. Immigration Canada regorge de programmes où les nouveaux arrivants doivent se trouver un emploi rapidement et le garder longtemps. L'effet de ces programmes est de garder les immigrantEs dans la plus grande pauvreté, ce qui avantage les nations dominantes.

Lorsque les fascistes disent que les immigrantEs sont des "voleurs de jobs", ils oublient d'ajouter "jobs épuisantes et sous-payées". Dans les faits, l'immigration d'un pays n'enlève pas de richesses à la classe dominante, elle en produit. C'est donc elle qui aurait le droit de dire à Arthur, Fillion et leurs amis "voleurs de richesses"!

Les nations autochtones pourraient aussi se rallier derrière ce cri, puisqu'elles se font voler les richesses naturelles qui font aujourd'hui la prospérité de Bombardier, Alcan, White Birch et toutes les autres compagnies capitalistes qui font du profit sur le dos des travailleurs et travailleuses de toutes les nationalités du monde. Pour mettre fin au racisme, il faut abolir l'exploitation et pour y parvenir, il faut faire la révolution pour renverser le pouvoir des exploiteurs.

Karl Marx et Friedrich Engels disaient il y a plus de 150 ans: "Le jour où tombe l'antagonisme de classe au sein de la même nation, tombe également l'hostilité entre les nations." Parce qu'en bout de ligne, les conflits entre nations sont des conflits de classes, le Parti communiste révolutionnaire (PCR) appelle tous les travailleurs et les travailleuses de toutes les nationalités à crier aux exploiteurs et aux fascistes qui les appuient: Voleurs de richesses, redonnez-nous notre bien!

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Article paru dans Arsenal-express, nº 131, le 4 mars 2007.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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