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Dans le public comme dans le privé, lutte de classe anticapitaliste!Anonyme, Tuesday, February 6, 2007 - 03:18
Parti Communiste International
La détérioration des conditions des travailleurs du secteur public peut se constater à travers les statistiques officielles: le pouvoir d'achat des salaires bruts du public a en moyenne baissé de plus de 5% de 2000 à 2006. Selon une récente étude, le salaire réel des professeurs aurait même baissé de 20% de 1981 à 2004 et celui des instituteurs de 9%! Cette baisse des salaires réels qui, de façon différenciée, touche l'ensemble des salariés du public, n'est que l'une des faces de l'aggravation de l'exploitation capitaliste qui les frappe, l'autre étant la dégradation continue des conditions de travail et l'augmentation de la précarité. La poursuite et l'aggravation de ces attaques sont programmées: suppression de postes et diminution des emplois, ce qui signifie augmentation de la charge de travail, reprise des attaques contre les retraites après les élections, en même temps que de nouvelles mesures sont envisagées pour empêcher les grèves et que se développe la répression contre les militants et les travailleurs coupables d'organiser la lutte. Ces attaques ne sont pas le fait de la seule droite; sans rappeler les déclarations récentes de Ségolène Royal ou des dirigeants du PS, l'étude citée démontre que la baisse des revenus des fonctionnaires date du premier gouvernement de gauche, en 1982-1983, et qu'elle a continué «de façon lente, certaine et constante» sous les différents gouvernements jusqu'à aujourd'hui! Ce n'est pas le seul secteur public qui est la cible des attaques, mais tous les travailleurs sont frappés par une offensive continue qui accroît la pauvreté, le chômage, la précarité, les difficultés de toutes sortes. La cause de ces attaques n'est pas la rapacité particulière de tel ou tel patron ou la méchanceté de tel ou tel parti politique: elles sont la conséquence obligatoire des lois du capitalisme –mode de production fondé sur l'exploitation des travailleurs salariés: plus le patron arrive à comprimer les salaires, à augmenter l'intensité et le temps de travail, et plus ses profits augmentent; plus l'Etat arrive à réduire les «charges sociales» (c'est-à-dire le salaire différé: la part du salaire qui n'est pas directement versé aux travailleurs mais sert à alimenter les différentes institutions sociales) et à rogner les dépenses et les services destinés à la population laborieuse, et plus augmentent aussi les profits des entreprises, plus augmente le taux de profit moyen du capitalisme national. Au cours de la longue période d'expansion économique des décennies d'après-guerre, les grands Etats capitalistes ont concédé quelques miettes de leur prospérité pour faire trimer les prolétaires et éviter que les luttes ouvrières ne deviennent menaçantes pour la bonne marche du capitalisme. Mais dans la période actuelle de crises économiques, de rivalités et de concurrences croissantes sur le marché mondial, les capitalistes, dans tous les pays, trouvent ces concessions intolérables: partout ils exigent des «réformes» anti-ouvrières, partout ils se lancent à l'assaut des «rigidités» coupables de freiner un minimum l'exploitation, partout ils veulent réduire les dépenses «improductives» (pour le capital!), partout ils s'attaquent aux conditions de vie et de travail des travailleurs.
Seule la lutte peut permettre de résister avec succès aux attaques capitalistes en acte et en préparation, mais à condition qu'il s'agisse d'une lutte réelle et non d'un simulacre, et que cette lutte se place sur le terrain de classe : celui de la défense exclusive des intérêts des travailleurs contre l'exploitation capitaliste ; ce n’est qu’ainsi qu’elle recueillera la solidarité et l'appui de tous les prolétaires et pourra s'étendre à tous les secteurs ce qui la rendra irrésistible. A l'inverse, l'orientation mise en oeuvre par les directions syndicales n'est encore une fois qu'un sabotage pur et simple de la lutte: les revendications sont noyées dans le cadre interclassiste de «l'aménagement du territoire», de la «défense des missions» et des «services publics et de la fonction publique», comme si ce n'était pas au nom de ces mêmes principes que les travailleurs sont journellement appelés à sacrifier leurs intérêts; l'objectif qu'elles donnent à la journée d'action du 8 février ( à la veille des vacances scolaires !) ne va pas au delà de la demande de négociations, comme si négocier sans avoir établi un rapport des forces suffisant pouvait déboucher sur autre chose que la défaite! Les travailleurs ne peuvent pas compter sur ces professionnels de la collaboration entre les classes qui ne cherchent qu'à faire retomber la pression par des journées sans lendemains. Pour faire reculer l'Etat et les patrons, pour préparer et organiser la lutte la plus large possible, il est indispensable de rompre avec les orientations interclassistes, les corporatismes et les pièges de l'intérêt général (qui n'est autre que celui du capital) défendus par ces organisations ; il faut revenir aux principes, aux méthodes et à l'organisation de la lutte anticapitaliste. Non à la défense de l’Etat bourgeois derrière les mots d’ordre de défense de l’Ecole ou de la Fonction publique ! Non à la défense de l’entreprise ou de l’économie nationales ! Non à la défense de la hiérarchie salariale et des intérêts corporatistes ! Non à la précarisation : titularisation des travailleurs temporaires, salaire intégral aux chômeurs et licenciés ! Non à la répression ! Défense exclusive des seuls intérêts prolétariens ! Union dans la lutte de tous les travailleurs ! Pour le retour à la lutte de classe contre le capitalisme et l’Etat bourgeois! Parti Communiste International
Correspondance : |
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