En accordant à l'industrie pharmaceutique une hausse des prix des médicaments d'origine et en se refusant d'aller plus dans la direction des médicaments génériques, le gouvernement Charest montre une fois encore de quel bord penchent ses intérêts.

Ce gouvernement dit ne pas avoir assez d'argent pour remplir dans son entièreté sa promesse de 2003 concernant la gratuité des médicaments, mais il fait une fois encore un cadeau à des entreprises multinationales et multimilliardaires qui n'avaient absolument pas besoin d'en recevoir plus.

Il n'y a pas si longtemps encore, le professeur Léo Paul Lauzon faisait une étude sur l'état de santé de ces fabricants de médicaments d'origine. Les conclusions de cette étude sont tout simplement choquantes au possible.

Au cours des dix années sur lesquelles l'étude portait, soit entre 1991 et 2000, les neuf plus importantes compagnies pharmaceutiques ont généré des taux de rendement moyen de près de 20% par année. Aucun autre secteur de l'économie ne peut prétendre à une telle rentabilité, sauf peut-être le secteur des prêts usuraires contrôlé par le crime organisé.

Pendant toute ces années, elles auraient versé 146 milliards de US$ à leurs actionnaires, sous forme de dividendes et de rachats d'actions . N'ajustez pas vos lunettes si vous en avez car vous avez bien lu : 146 milliards de $US.

Mis bout à bout, le total des profits obtenus par des compagnies entre 1991 et 2000, additionnés aux revenus d'intérêts générés par ces mêmes compagnies révèle "le côté absolument indécent de cette industrie. Aucune autre industrie ne jouit d'une situation aussi avantageuse. Pourtant, cela n'empêche pas les économistes tenants du néolibéralisme de nous ressasser inlassablement les «lois naturelles du marché». Absolument et totalement ridicule! Dans l'industrie sous étude et dans l'économie en général, il n'y a ni «lois», ni «nature» et ni «marché». Il faudrait plutôt parler des combines financières toutes humaines, planifiées et imposées par le cartel des multinationales dans le monde."

C'est ce même gouvernement qui permet en même temps l'éclosion de ces nouvelles cliniques privées permettant aux plus riches d'avoir leur propre système à eux, dont notamment celle qui vient d'ouvrir dans la circonscription du ministre de la Santé, le Dr Philippe Couillard.

Parmi ses 25 engagements électoraux, Québec solidaire propose entre autre la création d'une nouvelle société d'État, Pharma-Québec, pour briser le monopole de ces grandes multinationales.