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La pacification démocratique?

Anonyme, Thursday, January 25, 2007 - 12:25

un gnome virtuel

Il faudrait savoir si nous voulons démocratiser ce monde qui nous est étranger, hétéronome, ou si nous voulons nous accomplir dans la rupture avec tout ce qui compose justement la Société dans les moindres recoins de ses diktats économiques, politiques, policiers, moraux et ses institutions (familles, écoles, entreprises, organisations bureaucratiques...)

Même ne
pas voter, ce n'est jamais affirmer autre chose car le travail peut bien
continuer, la consommation aussi, l'atomisation, la gestion... L'acte
individualisé qui consiste à ne pas aller aux urnes ou à voter blanc ne
change rien au fait que la Société continue et qu'elle continue à produire
ceux/celles qui la supportent et la reproduisent.

José Bové, ce n'est qu'une représentation de plus dans la Société du
spectacle, qu'un rouage de plus de la politique oligarchique de
pacification. Voter, c'est se soumettre. Ne pas voter, ça ne veut pas dire
grand chose en soi-même.

La pacification à la société de domination et
d'exploitation, à la société du travail entre autres, de tout ce qui vit pourrait se faire dans l'autogestion. À ce
moment, la démocratie n'y change rien. Ça me semble être souvent qu'un
concept fourre-tout pour justifier le combat pour des réaménagements
partiels de la Société et que tout le reste ne peut être envisagé
démocratiquement, que la destruction du Capital et de l'État ne semble
pouvoir passer que par entre autres la guerre civile qui est anti-thèse de
la démocratie. Une des limites du démocratisme radical c'est que son
humanisme se voulant rassembleur finit par négliger l'état des rapports de
force et de pouvoir entre les composantes du tissu social dominant que nous
nommons Société, par négliger la lutte des classes, la lutte des strates, la
lutte entre formes de vie, la généalogie des pouvoirs...

Je vous laisse avec ce nouveau texte de la revue Meeting
(meeting.senonevero.net) qui pose plein de questions intéressantes

Le De profundis du démocratisme radical

Aux dernières nouvelles Bové sera donc finalement quand même le candidat des
collectifs antilibéraux. Après que Buffet - pour sauver ses députés et ses
maires grâce à la mansuétude du « social-libéralisme » comme elle dit - ait
essayé de les traiter comme le PS a traité la PC dans les années 80, les
antilibéraux ont regimbé et désigné par acclamations « Josébové » comme leur
candidat, ce dernier rebondissement ne change rien à la question qui me
semble devoir se poser depuis quelques temps déjà : Le cycle du démocratisme
radical est-il terminé ?

Ouvert en 1995 le cycle du démocratisme radical s’est peut-être globalement
terminé autour de 2005. Un certain nombres de faits vont dans ce sens, je
les cite ici en vrac :
Les régimes de gauche en Amérique Latines appliquent des politiques
orthodoxes qui se rattachent soit au libéralisme le plus courant avec Lulla
au Brésil et Bachelet au Chili, soit à un genre de blairisme 3ème voie avec
Kirchner en Argentine, soit une politique de pur clientélisme rentier pour
Chavez. Celui-là s’entoure d’une « bolibourgeoisie », pas pire que la
bourgeoisie normale, qui gère la distribution d’une partie de la rente
pétrolière à un prolétariat miséreux, c’est tant mieux, mais ça n’a rien à
voir avec le développement durable et, l’économie solidaire, les
altermondialistes vont encore devoir se trouver de nouveaux héros.
- Les beaux jours des Forums Sociaux Mondiaux de Porto-Alegre et de la
démocratie participative sont finis. -ATTAC s’est effondré dans le ridicule
d’un trucage des élections internes
- Les FSM après Porto-Alégre, à Londres puis en Inde et en enfin en Afrique
se sont banalisés et ne sont plus que des rencontres d’ONG et d’Humanitaires
en quête de partenaires et de coopération avec les Etats locaux (surtout en
Afrique).
- Le cycle des contre-sommets combatifs ouvert à Seattle s’est terminé à
Gênes L’objectif de démocratie des peuples s’évapore et ne laisse la place
qu’à des revendications immédiates non articulées à un quelconque horizon
prenant la suite de socialisme, non seulement tout horizon d’au-delà du
capital a disparu depuis longtemps avec la disparition du programmatisme à
la fin des années 80, mais dans la seconde partie des années 2000 même
l’horizon démocrate - radical, horizon pourtant interne au capitalisme, a
disparu. En 2003 le démocratisme radical c’était le mouvement contre la
guerre en Irak, cela aura été sa dernière manifestation importante.
- Lors du mouvement contre le CPE il n’y a pas eu d’expression démocrate
radicale, aucun contre-plan démocratique n’a été avancé, à l’inverse de ce
qui c’était passé en 2003 lors du mouvement contre la réforme de retraites,
où toutes sortes de contre-programmes pour défendre les 37,5 années de
cotisations avaient été élaborés et où le démocratisme radical était tout
simplement la langue spontanée de tous les participants au mouvement. Pour
le CPE il n’y a eu aucune défense sérieuse du CDI et le seul contre-plan
existant est resté dans le non-dit, puisqu’il s’agissait de la « sécurité
sociale professionnelle » que les syndicats ont gardée sous le coude, tant
c’est un projet qui entérine la précarisation et qui est partagé par le
MEDEF et la gauche comme la droite politiques sans susciter d’opposition, ce
qui prouve la profondeur de l’intégration de la restructuration dans les
représentations sociopolitiques. Pendant le mouvement il n’a pas non plus
été question de la mondialisation comme explication de la précarisation.
- En 2005 le bon peuple avait répondu « merde » à la question «
approuvez-vous ce qu’on vous fait ? » Mais la rhétorique altermondialiste
n’avait plus embrayé, le refus pur et simple n’était adhésion à rien. En
France la tentative de faire un front pour capitaliser le « Non de gauche »
a été un complet échec, elle se fondait sur l’idée que le « non » aurait été
un « oui » à une autre Europe, un oui altermondialiste. De même la volonté
d’articuler une candidature antilibérale au mouvement contre le CPE est un
non-sens puisque le mouvement anti-CPE n’était pas démocrate-radical, ne
portait aucune alternative, d’ailleurs on ne peut le comprendre en-dehors de
son rapport aux « émeutes de banlieue » qui ne portait aucune revendication,
mais était « antisocial », s’opposait au capital tel qu’il apparaît hors la
production, comme la société. Tout le corpus idéologique du Démocratisme
Radical s’est évaporé, les luttes, dont il était l’expression des limites,
ne génèrent plus une mise en forme de ces limites postulant une adéquation
du capital à son image idéologique de producteur de la richesse et de
donneur d’emploi. Les limites des luttes semblent immédiates à elles-mêmes,
les luttes se réduisent à leur caractère revendicatif, elles ne se donnent
plus comme pouvant être projet de réaménagement social, les militants DR ne
« méritent plus de claques » on ne peut plus leur attribuer un quelconque
rôle dans la limitation des luttes et dans leurs fins. Avec le CPE la chose
a été aveuglante, le projet retiré, le mouvement s’est arrêté comme on
éteint la lumière !

L’altermondialisme qui était la forme la plus connue et la plus synthétique
du démocratisme radical a disparu totalement d’un paysage maintenant occupé
par l’invraisemblable alliance Chavez - Ahmadinejab, sont caractère ubuesque
souligne cruellement la disparition de l’altermondialisme intelligent des
années 90, la fin de la rêvée 5ème internationale des rescapés du « pablisme
».

Du point de vue du caractère général des luttes, la situation serait donc
que la contradiction du prolétariat au capital non seulement ne pose plus
une appropriation du capital par la classe du travail (le socialisme du
programme), mais ne pose pas non plus une mise en conformité du capital à
lui-même comme travail social dans le partage des richesses (l’économie
solidaire et le développement durable). On peut imaginer que
l’alternativisme (qui est l’essence du DR car ce qui doit succéder au
capital est un « autre » développement de ce qui est, au sens propre une
alternative et pas un dépassement révolutionnaire) est aussi obsolète de
même que l’immédiatisme - qui considère que la révolution est toujours
immédiatement possible - ne pouvant plus incriminer les citoyennistes,
devrait reconnaître que la limite réelle des luttes c’est le capital qui se
reproduit. L’alternativisme et l’immédiatisme qui se sont constitués dans le
début du nouveau cycle de lutte - démarré à la fin de la restructuration -
dans et par la liquidation du programmatisme, ne disparaîtront pas mais ne
pourront plus faire l’impasse sur la crise économique du capital comme
médiation au rapport révolutionnaire.

Cette petite chronique devrait paraître sur le site Meeting chaque 2ème et
4ème semaine du mois, ce sera soit un texte provoqué par un événement du
moment, soit un document moins d’actualité, mais qui ne constitue pas à
priori une proposition d’article pour Meeting-papier.

pour lire les textes de Meeting
meeting.senonevero.net
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Subject: 
EDIT
Author: 
Michael Lessard...
Date: 
Thu, 2007-01-25 12:35

* l'image était brisée (contenait des erreurs): j'ai donc dû imposer une image de remplacement (la seule manière de retirer une image actuellement).
* j'ai évidemment ajouté le thème: Démocratie

Neutre: je n'ai pas voté.

Michaël Lessard [me laisser un message]
Militant pour les droits humains.
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