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Vénézuéla : Chavez s'affronter au grand capital

Anonyme, Wednesday, January 10, 2007 - 14:21

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Chavez a semé un trouble en raison de sa décision de nationalisations. Différent porte-parole du gouvernement de George W. Bush se sont mis en phase avec les entreprises transnationales qui ont objecté la décision du président vénézuélien. La Bourse de Caracas a plongé, mais des soutiens inespérés sont arrivés.

La promesse de Hugo Chavez de nationaliser les télécommunications, l'eau, l'électricité et le traitement de brut de l'Orinoco a provoqué un ample éventail de réactions en faveur et en opposition dans les secteurs politiques et patronaux. Le Vénézuélien prête serment aujourd'hui pour un nouveau mandat (2007-2013) au milieu du trouble qu'il a causé : Washington a manifesté son scepticisme et a demandé que les "obligations contractuelles" soient respectées avec les entreprises étrangères qui opèrent dans le pays des caraïbes, alors que le patronat local s'est déclaré en attente de voir la portée de la nationalisation. Le marché mondial a réagi et la Bourse de Caracas a fortement chuté.

Chavez projète d'arriver à un "socialisme du XXIe siècle", comme il l'a anticipé dans sa campagne électorale, ce qui signifie une plus grande intervention de l'État dans l'économie du pays. Il a choisi un moment clef, le serment de son cabinet, pour annoncer lundi qu'il prétend renationaliser les entreprises d'électricité et la compagnie de téléphonie CANTV, et que l'État assumera les systèmes de conversion de pétrole lourd, fonction accaparée par des entreprises transnationales durant l'ouverture dite pétrolière dans les années 90. Le secteur privé a senti l'impact parce que, selon ses porte-parole, le mandataire n'a pas été spécifique en affirmant que "toutes les entreprises de service public et stratégiques sont susceptibles d'être nationalisées". Selon la presse vénézuélienne, aujourd'hui, lors de sa prise de possession, le mandataire reélu donnera plus d'information sur les nationalisations.

L'entreprise qui sûrement se verra affectée est la compagnie Anonyme Nationale de Téléphones de Vénézuéla (CANTV), entre les mains d'un consortium contrôlé par l'entreprise étasuniènne Verizon Communications (28,85 pour cent du capital) et par Telefonica d'Espagne (6,91 pour cent). CANTV a émis un concis communiqué dans lequel elle demande que soient respectées les conditions légales des contrats et la propriété privée. Hier, la Bourse de Valeurs de Caracas a fermé avec une baisse de 18,66 pour cent et les cotisations de CANTV ont chuté de 30,26 pour cent. De plus, les marchés mondiaux ont puni l'annonce du président vénézuélien par une baisse généralisée.

La première vice-présidente de l'Assemblée Nationale de Vénézuéla, Desireé Santos, a assuré que le Congrès vénézuélien autorisera les pouvoirs spéciaux que Chavez sollicitera pour les nationalisations. Santos a dit que la sollicitude de pouvoirs spéciaux au moyen d'une "loi habilitante" est un recours "normal" que tous les présidents ont utilisé dans le pays bien qu'elle a reconnu que la demande n'a pas été formulée devant la chambre, qui a une majorité absolue chaviste parce que l'opposition s'est abstenue de se présenter dans les dernieres élections législatives.

Il y a eu aussi des critiques au Vénézuéla. Le président du plus grand syndicat patronal vénézuélien, Fedecamaras, Jose Luis Betancourt, a prévenu que la nationalisation de CANTV, comme la création de nouveaux ministères, vont "dans un sens contraire à la lutte contre la bureaucratisation et la corruption". Betancourt se rapportait à la création du Ministère des Communications que Chavez a aussi annoncé lundi. Préoccupée, l'est aussi l'aire de la téléphonie cellulaire, composée par Movistar (espagnole) et Digitel (avec capital vénézuélien et italien).
L'autre secteur qui sera nationalisé est celui de l'énergie. Le service électrique vénézuélien est géré par la compagnie publique Cadafe, mais à Caracas opère la compagnie privée Electricidad de Caracas, fondée en 1885, qui appartient actuellement au groupe international AES, avec siège aux États-Unis. Electricidad de Caracas est susceptible de rester sous contrôle étatique, mais elle argue que depuis sa fondation elle a toujours été privée -et elle veut continuer à l'être-.

Chavez a aussi demandé de modifier les contrats avec les compagnies pétrolières étrangères qui opèrent dans la bande pétrolifère du rio Orinico: les compagmies étasuniènes ExxonMobil, Chevron, ConocoPhillips, la française Total, la britannique British Petroleum et la norvégienne Statoil. Ces entreprises ne s'étaient pas encore prononcées à la fermeture de cette édition.

Le gouvernement des États-Unis, affonté à Chavez, a exprimé hier une "forte préoccupation" pour le plan de Chavez. Le porte-parole de la Maison Blanche, Tony Snow, a utilisé une dose d'ironie. "Les nationalisations ont une longue et peu glorieuse histoire d'échecs dans le monde. Nous soutenons le peuple vénézuélien et c'est un triste jour pour lui (sic)", a-t-il déclaré. Dans cette thèse, il a été soutenu par le porte-parole du Département d'État, Sean McCormack: "l'histoire montre que, en général (sic), cela ne bénéficie pas à la population". Le secrétaire de l'Énergie de Bush, Samuel Bodman, a été plus cru. "Je crois qu'ici le but est de renforcer l'inviolabilité des contrats et au moins, selon ce que j'ai lu, Chavez a dit qu'il les violerait", a-t-il dit hier, après avoir tenu des conversations avec le ministre du Commerce japonais, Akira Amari.

Malgré le fait de s'affronter avec le grand capital, Chavez a obtenu un soutien peut-être inespéré. Le président de la compagnie nationale brésilienne Petrobras, Sergio Gabrielli, a affirmé hier que l'intention du Vénézuéla de nationaliser des secteurs énergétiques et de communications n'empêchera pas la compagnie pétrolère brésilienne de continuer d'investir dans ce pays (1). "Il n'y a de pétrole dans aucun lieu calme dans le monde. Si une entreprise va investir en Irak, en Iran, en Chine, en Libye, au Nigéria, dans n'importe quel pays du monde, il y a des problèmes", a-t-il déclaré.

Les mesures projetées réflètent un virage à gauche, sur le même ton avec les propositions de plusieurs gouvernements progressistes de la région, comme celui de son allié Evo Morales en Bolivie, Rafael Correa -qui assumera en Équateur dimanche- et le Nicaragua (2). Aujourd'hui aussi prête serment Daniel Ortega et Chavez a confirmé qu'une fois terminé le défilé militaire il prendra l'avion pour Managua pour saluer le leader historique de la révolution sandiniste.

1- Faut-il y voir une lecon de la "crise" bolivienne, lorsque Petrobras avait fait du chantage auprès du gouvernement bolivien, mettant dans la balance ses futurs investissements contre la nationalisation bolivienne? C'est plutôt juste une tactique en vue de négocier plus facilement sa présence en évitant la confrontation directe avec Chavez car elle sait qu'il fera plus facilement des concessions s'il n'est pas sous "pression". (NdT).

2- Ce sont des comparaisons exagérées, à l'exception de Morales, les autres nouveaux présidents n'ont pas encore prit leurs fonctions, et pour le cas de Ortega, on ne peut pas dire, si on lit son programme, qu'il se place au niveau de Chavez et Morales. (NdT).

Mercedes López San Miguel, Pagina/12 (Argentine), 10 janvier 2007.

Traduction : Fab, sant...@no-log.org



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