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Dans vie, faut faire des sacrifices (contre le travail contraint et exploité)Anonyme, Wednesday, December 27, 2006 - 04:13 Faut savoir travailler pour un salaire de misère dans des conditions dégradantes pour des ostis de voleurs dans une entreprise de merde à partir de trop tôt le matin trop d'heures par semaine. Ça forge le caractère. Criss. Criss de criss de tabarnack d’osti. NON, JE VEUX PAS TRAVAILLER POUR VOUS, MA GANG DE CHIENS SALES! J’aime « travailler ». Je veux dire : faire des choses qui ont du sens. Faire de la bouffe pour des événements, la recherche pis la production pour des émissions de radio, passer des heures devant un ordi pour que le journal sorte, préparer des réunions, réparer des vélos pour des amis, faire du « travail social » avec le monde qui va pas bien, faire de la distribution de bouffe, des photocopies pour la bibliothèque alternative, construire un centre communautaire dans mon appartement, garder les enfants, faire le ménage après les événements que j’ai préparé la bouffe un peu plus tôt, faire tout ce que je peux, tout le temps, pour aider le monde autour de moi à être un peu moins dans la merde. Tout ça « vaut » autant, en fait vaut beaucoup plus, qu’une job dans l’usine de fabrication en série de pokémons, dans une compagnie de télémarketing qui essaie de vendre des kossins inutiles à du monde qui en a pas vraiment besoin, dans un mcdonald à tourner de la merde sur une plaque pour nourrir des porcs incapables de se faire eux-même à bouffer parce que c’est toujours leur mère ou leur blonde qui l’a fait à leur place ou chez SNC-Lavallin à faire des guns pour les vendre aux israëliens pour qu’ils tuent plus de palestiniens plus vite ou chez métro à jeter des tonnes de surplus de bouffe qu’on a même pas le droit de donner au monde qui ont faim parce que ça ferait « baisser les ventes ». Ma vie vaut plus que ça. Mon « travail » à moi vaut plus que leur « travail » a eux. Il est basé sur des vrais besoins, sur la vraie valeur des choses, la valeur que ce travail-là a dans la vie des gens, pas celui qui est marqué sur l’étiquette. Y’a TELLEMENT de travails inutiles. Presque tous les travails sont inutiles. Ils servent juste à occuper le monde pis à trouver des marchés faire faire encore plus de profits au patrons. Avant, il fallait des travailleurs parce qu'il y avait du travail, aujourd'hui, il faut du travail parce qu'il y a des travailleurs, pis personne sait quoi faire avec, parce que les machines travaillent plus vite, mieux et pour moins cher. Et ce processus est irréversible : jamais plus des travailleurs ne viendront remplacer les robots et automates. Là où du travail "humain" est encore indispensable, on le délocalise vers les pays aux bas salaires, ou on importe des immigrés sous-payés pour le faire. Quand y’a pu assez de travail pour le monde, mais qu’on continue quand même à produire assez de bouffe pour tout le monde à cause de l’industrialisation, les patrons capotent parce que ça voudrait dire qu’on devrait baisser les heures de travail pour tout le monde et, donc, HORREUR, augmenter les salaires… faque ils inventent des nouveaux marchés, des nouvelles jobs inutiles pour tenir le monde occupé. Prend juste l’exemple des restaurants : c’est un concept qui existe depuis vraiment pas longtemps, je veux dire, pour « tout le monde » et pas juste pour les riches. Depuis la 2e guerre mondiale, à peu près, quand les femmes ont arrêtés de faire la bouffe à la maison pour aller travailler elles-aussi. À l’époque, c’était un « nouveau marché ». Te faire de la bouffe à la maison te coûte vraiment moins cher, genre moins que la moitié du prix, en plus c’est super agréable quand tu le fais en groupe, mais t’as vraiment plus le temps de le faire, parce que tu travailles-tout-le-temps. Faque tu vas au resto, tout seul parce que de l’argent ça se gagne pis ça se dépense seul chacun dans son coin, dépenser des gros montants d’argent qu’il va falloir que tu re-travailles vraiment fort pour re-gagner, plus tu travailles, plus tu consommes, pis tu t’en sors jamais, parce que tu réalises jamais qu’on te vole ta vie pour la remplacer par le travail. Tu te fais plus à manger chez toi, tu vas faire à manger à des gens dans un resto, pis avec l’argent que tu fais (en fait, la moitié de l’argent que ton boss se fait pendant ce temps-là avec ton travail…), tu vas manger au resto! Débile! Qui est-ce qui est gagnant là-dedans? Le boss! Non seulement il se fait du cash sur ta paye, mais en plus il s’en refait quand tu vas manger au resto! C’est exactement la même chose qu’au temps de l’esclavage : on te donne juste assez pour que tu crèves pas pour que tu puisses continer à travailler. Pis encore. Au salaire minimum, même à temps plein, c’est pas clair que t’arrives à nourrir toute la famille… Méchante cross, pis t’as rien vu, t’as pas eu le temps de le voir, TU TRAVAILLAIS! J’hais le travail. Le travail est trop souvent inutile, stressant, tuant, imbécile. Quand je travaille, j’ai le goût de mourir, ou le goût de tuer. Je m’imagine comment je pourrais faire semblant de me casser le bras pour partir en ambulance pour arrêter de travailler. Je m’imagine en train de me couper les doigts un après l’autre avec le couteau à patates. J’imagine que je fous le feu partout. Je suis en criss. Je fais mal ma job. Je me fais mettre dehors. Yé! Enfin! L’affaire, c’est que pour manger, pour avoir une place ou coucher, ça prend du cash. Pas tout le temps, pas si tu t’arranges autrement, mais la plupart du temps, c’est vrai. Ça devrait pas, c’est cave en criss, comme si c’était pas vraiment juste humain de permettre à tout le monde de manger pis de pas mourir de froid l’hiver dans un société ou il y en a qui ont 2-3 maisons pis 4-5 autos, pas comme si ça devrait pas être un droit fondamental de vivre décemment même si on est pas pdg… Mais oui : vivre, ça coûte des sous, ça coûte même très cher. Mais on s’entend. Argent n’ÉGALE PAS travail. Je le sais, la job la plus payante que j’ai eu de ma vie était aussi celle ou je travaillais le moins. 400 fucking piastres par semaine juste pour faire 4 coups de téléphone par jour. Le reste du temps, je dormais. Je le sais aussi parce que mes propriétaires ne travaillent pas mais qu’ils ont plus de cash que moi. Beaucoup plus de cash que moi, en fait. Le montant de cash que tu fais, il est pas relatif à l’effort que tu donnes, mais à la rareté de monde qui sont capable de faire ce que tu fais. Pis quand tu sais rien faire d’autre que penser pis écrire pis faire la vaisselle, laisse-moé te dire que tu gagnes pas grand-chose de l’heure. En téka. L’obligation de travailler pour se payer à manger, c’est un peu comme si on te mettait un gun contre la tempe pis qu’on te disait : « Awoye! Tu travailles, ou tu crèves! ». En fait, c’est exactement la même chose. Quand les patrons des multinationales virent 500 employés pour les remplacer par des machines ou par des employés moins bien payés en Inde, il devrait pas appeler ça « réingénérie », mais bien « massacre à la tronconneuse ». C’est sûr qu’il y a le chômage pis le bs, mais c’est tellement mal vu, je veux dire, si tu travailles pas, t’as pas le droit de vivre c’est clair t’es rien qu’un osti de parasite, que vite vite t’essayes de te retrouver une autre job, mais là y’a tellement de monde qui en veulent que les patrons disent « on donne la job a celui qui demande le plus petit salaire! », pis là les salaires baissent, pis là les économistes sont ben ben contents parce que ça va attirer les investisseurs… À cause de ça, à cause de tout ça, j’ai vraiment l’impression de toujours travailler sous la menace. C’est comme si mon boss tenait une mitraillette dans sa main pendant qu’il me dit « Miguel, tsé, tu devrais travailler un peu plus vite… ». Oui, Monsieur! Tout de suite, Monsieur! MANGE D’LA MARDE GROS PORC. Et, en fait, c’est VRAI qu’il a un gun dans les mains : quand y’a des mouvements sociaux qui s’organisent, des vrais mouvements, là, pas des ostis d’affaires de demander des augmentation de 0,02$ de l’heure, ben le gouvernement, ben il envoie l’armée protéger l’économie, tsé… J’ai tout le temps peur. Je suis constamment en tabarnack. Quand je rentre de la job, je pars à brailler, j’me saoûle pis je me couche. C’est ça la vie? Youpedi fuckind dooooo…. !
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