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L'ultra-gauche et son héritage : réponse au texte Roland Simon à la quête du Graal...

Anonyme, Wednesday, December 13, 2006 - 13:49

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Loin d'une terre inconnue, l'ultra-gauche fut la première grande rupture marxisante avec la contre-révolution marxiste-léniniste qui continue à un peu trop influencée la gauche communiste d'origine bordiguiste.

L'ultra-gauche, appelée aussi parfois conseillisme (on pourrait se demander par contre si ultra-gauche et conseillisme sont exactement synonymes ?), n'est pas une terre inconnue. Elle fut un premier courant très marxisant qui permettait d'entrevoir le dépassement du marxisme traditionnel et de ses erreurs transitoires devenues permanentes (erreurs ou expression de la dictature de l'élite bureaucratique ?) : la phase de transition d'État devenue capitalisme d'État ou capitalisme bureaucratique, le bureaucratisme en général, le parti comme oligarchie dirigiste, le syndicalisme comme organe de gestion du capital... Elle voulait rompre avec tous ces éléments de la contre-révolution. Elle nous a laissé beaucoup en héritage.

Alors que la gauche communiste d'origine bordiguiste nous offre les mêmes erreurs que le léninisme en général avec comme positif un accommodement plus grand avec les conseils et un anti-syndicalisme en prime.

Les textes des conférences de Roland Simon (vous pouvez retrouver ses textes à théoriecommuniste.org) nous offrent un portrait assez exhaustif de l'ultra-gauche, de ce courant révolutionnaire majeur qui fut une des premières expressions de la critique du capitalisme d'État et une expression d'une révolution qui se ferait par les travailleurs/travailleuses eux-mêmes/elles-mêmes comme Marx le prétendait.

Nous ne faisons pas de cette ultra-gauche une utopie à réaliser en-dehors du contexte historique, c'est pourquoi une critique de ce courant dans le but d'une actualisation du mouvement révolutionnaire s'avère nécessaire dans le cadre des Fondements critiques pour une théorie de la révolution comme le dit le titre de l'ouvrage de Roland Simon.

Le texte de la Gauche communiste n'est que le même charabia que colportent traditionnellement ceux/celles qui s'en réclament. Puisqu'il faut bien construire le Parti de la révolution et n'avoir rien compris des expériences révolutionnaires du 20e siècle.

J'ai ici répondu à la critique de la gauche communiste non pas pour défendre Roland Simon qui est très capable de se défendre tout seul mais parce que je me sens héritier de cette ultra-gauche qui, aujourd'hui désuète, n'a pas moins été essentielle pour sauver le mouvement révolutionnaire de sa gangrène marxiste-léniniste tout autant que de la voie sans issue du syndicalisme.

Je vous laisse avec la définition du conseillisme que donne le Wikipedia. Ce texte est lui-même critiquable à certains égards, mais n'en demeure pas moins intéressant comme introduction ne serait-ce que pour les références qu'il offre.

Communisme de conseils
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Sommaire
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* 1 Définition
* 2 Le communisme de conseils en Allemagne et aux Pays-Bas
* 3 Le communisme de conseils en France
o 3.1 Les origines (1918-1945)
o 3.2 L'après-guerre (1945-1967)
o 3.3 Depuis 1968
o 3.4 Autonomie ouvrière ou Mouvement autonome
o 3.5 A la marge : les débats négationnistes de quelques individus
o 3.6 Les situationnistes
* 4 Le conseillisme dans les autres pays
* 5 Personnalités
* 6 Bibliographie
* 7 Liens internes
* 8 Liens externes

Définition [modifier]

Le communisme de conseils, ou conseillisme, est une théorie/pratique partagée par plusieurs mouvements cependant plus ou moins contradictoires au niveau théorique ou pratique. Ce courant est parfois désigné par l'appellation « communisme de gauche ».

Les références sont le luxembourgisme allemand, les conseils ouvriers, de paysans ou de commune pratiqués en Russie en 1905 et en 1917, lors de la révolution allemande en 1918-1919, ou l'expérience des conseils ouvriers de Turin en 1919, puis les conseils en Hongrie en 1956, etc.

Le communisme de conseils est un courant marxiste anti-léniniste (le terme « communisme de conseils » marque l'opposition à ce « communisme de parti » : ce sont les conseils ouvriers qui doivent diriger, et pas un parti), qui se réclame des conseils ouvriers. Les conseils ouvriers sont des assemblées réunissant l'ensemble des prolétaires. Pour les conseillistes, seules ces assemblées doivent diriger la révolution. Les conseillistes s'opposent donc aux conceptions de Lénine pour qui seul le parti devait diriger la révolution et la société socialiste. Pour les conseillistes, les conseils ouvriers doivent au contraire être les seules structures organisant la société socialiste : les conseils ouvriers sont une forme de démocratie directe. Le communisme de conseils se réclame d'une continuité du mouvement ouvrier.

Outre la référence aux conseils ouvriers, les conseillistes se distinguent souvent par le rejet des syndicats, considérés comme des structures réformistes, mais aussi par le refus de participer aux élections ou de soutenir les luttes « de libération nationale ». Le communisme de conseil refuse parfois l'antifascisme en tant qu'alliance avec la bourgeoisie. Pour certains conseillistes, l'antifascime, en abandonnant la lutte de classe, ne fait que faire le jeu du fascisme : seule la lutte de classe et la lutte contre le capitalisme peut permettre de combattre efficacement le fascisme. La démocratie bourgeoise est à cet égard considérée comme une forme spécifique du capitalisme pouvant se faire fascisme pour remettre en marche le processus capitaliste. Quant à l'URSS et aux différents pays dits « communistes », tous ces régimes sont pour les communistes de conseils des capitalismes d'État, voire des « fascismes rouges ». La révolution bolchévique de 1917 est parfois considérée comme une « révolution bourgeoise » et un coup d'État.

Le communisme de conseils en Allemagne et aux Pays-Bas [modifier]

En octobre 1919, par divers machinations, la gauche est exclue du Parti communiste d'Allemagne (KPD) au congrès d'Heidelberg. Elle fonde alors un nouveau parti communiste le 4 avril 1920 : le KAPD (Parti Communiste Ouvrier d'Allemagne).

Le 14 février 1920, les comités ouvriers se rassemblent dans l'Union Générale des Travailleurs d'Allemagne (AAUD). En 1921, l'AAUD regroupe 200 000 travailleurs. Dans les années qui suivent, l'AAUD perd la quasi-totalité de ses effectifs. En 1927, des communistes de conseil hollandais fondent le Groupe des Communistes Internationaux (GIC). En 1931, l'AAUD prend le nom d'Union Communiste Ouvrière d'Allemagne (KAUD). La KAUD ne regroupe alors plus que 400 militants.

Marinus Van der Lubbe, accusé par les nazis de l'incendie du reichstag, est membre à cette époque d'un petit groupe conseilliste : l'Opposition Ouvrière de Gauche (LAO). La même année, le KAPD s'autodissout dans la KAUD. Marinus Van der Lubbe est condamné à mort. Il est executé le 10 janvier 1934. La KAUD disparaît quelques mois plus tard, les militants se dispersant alors en une série de groupuscules.

Le GIC s'autodissout en 1940 au moment de l'invasion des Pays-Bas par la Wehrmacht. Entre 1941 et 1943, un groupe trotskiste allemand, les Communistes Révolutionnaires d'Allemagne (RKD), s'alignent progressivement sur des positions conseillistes.

Le communisme de conseils en France [modifier]

Les origines (1918-1945) [modifier]

En France, le communisme de conseils apparaît d'abord en novembre 1918 avec la création du soviet de Strasbourg. L'Alsace est alors encore en territoire allemand. Le 22 novembre 1918, le soviet de Strasbourg abandonne le pouvoir à l'armée française. Le premier groupe conseilliste est créé en mai 1919 sous le nom de "Parti Communiste Français" (PCF). Ce petit groupe n'a rien à voir avec le PCF de la IIIe Internationale. Il n'est pas reconnu par l'URSS. A Paris, le PCF de 1919 s'organise en "soviets d'arrondissement". Le PCF de 1919 regroupe aussi bien des marxistes que des anarchistes. Il publie un journal tiré à 20 000 exemplaires : L'Internationale. Le PCF de 1919 ne dure que quelques mois et disparaît dès le mois de décembre. En avril 1920, les marxistes du PCF de 1919 créent un second PCF, tout aussi éphémère, et qui devra disparaître au mois de décembre au moment de la création du PCF de la IIIe Internationale.

En 1929, un groupe bordiguiste français, Réveil communiste, s'aligne sur des positions conseillistes. Une quinzaine de conseillistes se rassemblent au mois d'août sous le nom de Groupes Ouvriers Communistes (GOC). Les GOC publient L'Ouvrier communiste. Les GOC disparaissent en 1931. André et Dori Prudhommeaux et Jean Dautry qui ont rompu avec les GOC publient successivement Spartacus (1931) et Correspondance internationale ouvrière (1932-1933).

En 1933, sur l'initiative d'un groupe local de la banlieue Ouest de Paris, une Conférence d'unification d'une douzaine de groupes d'opposants communistes et d'individus est organisée, aboutissant à une unification partielle. Quelques mois après, l’Union Communiste (UC) nait d’une scission, moitié-moitié, dans la Ligue trotskiste qui avait participé à la conférence mais était restée indépendante. L'UC publie en novembre 1933, le n°1 de son journal L'Internationale. Sitôt née, en décembre 1933, l’Union Communiste, fusionne avec l’organisation issue de la Conférence d’unification. Après cette fusion, l'UC évolue rapidement vers le Communisme de Conseils, absorbant le seul petit groupe se réclamant alors de ce courant (autour de Bayard). L'UC recueille par ailleurs une partie notable des bordiguistes (italiens pour la plupart) parisiens. En 39, avant sa disparition, l'UC rejoint la position d’Anton Pannekoek ou du KAPD; conservant le mot Parti tout en rejettant la conception léniniste d'un parti dirigeant.

Certains conseillistes français participent en 1941 à la création du Groupe Révolutionnaire Prolétarien avec des anarchistes et des militants trotskistes. Un groupe conseilliste lié aux RKD allemands est créé en France en 1944 : l'Organisation Communiste Révolutionnaire (OCR).

L'après-guerre (1945-1967) [modifier]

Vers octobre 45, des contacts se rétablissent, pilotés en particulier par Jean Lastérade (ex de l’Union Communiste). Devant l'impossibilité de reconstituer l'UC quelques anciens membres de l'UC commencent des pourparlers avec les bordiguistes qui publient "L'Etincelle". Ils finissent par intégrer, malgré son léninisme persistant, cette "Fraction Française de la Gauche Communiste Internationale (FFGCI)", animée par Suzanne Voute et Albert Vega, dont le journal "L'Internationaliste" a remplacé l'Etincelle. H. Chazé, ex-UC, est chargé de la correspondance internationale de cette organisation. La FFGCI cesse d'exister en 1951, la plupart des militants rejoignant Socialisme ou Barbarie.

En dehors de ces contacts entre militants "ultra-gauche" d'avant-guerre, c'est de la IVe Internationale trotskyste que sortent une bonne partie des militants des années 60. C'est d'abord après la guerre le groupe "Fomento Obrero Revolucionario", issu de la section espagnole de la IVe Internationale (bolchéviques-léninistes, à ne pas confondre avec le POUM qui ne fut jamais reconnu par Trotsky) qui s'était illustrée durant la guerre civile par son soutien, au côté des Amis de Durruti, aux insurgés de mai 37. Le groupe eut une certaine influence en France, surtout grâce à la présence en son sein du poète Benjamin Perret. Après la disparition de l'OCR en 1947, le communisme de conseil réapparaît en 1948 autour de certains membres de la revue « Socialisme ou Barbarie » (S ou B), qui rompt alors à son tour avec le trotskisme en quittant le Parti Communiste Internationaliste (PCI). Depuis de longs mois déja, la fraction S ou B dénonçait le bureaucratisme de la direction du PCI et de la IV° Internationale. Mais surtout, le groupe remettait en cause certains dogmes du trotskisme, notamment le caractère "ouvrier" de l'État russe, et donc la défense inconditionnelle de celui-ci.

Guy Debord fonde l'Internationale Situationniste en 1957. L'Internationale Situationniste (IS) est une organisation à la fois conseilliste et libertaire qui prône le refus du travail et la révolution de la vie quotidienne.

Socialisme ou Barbarie donne naissance en 1958 à deux groupes distincts, Informations et Liaisons Ouvrières et Pouvoir Ouvrier. En 1960, Informations et Liaisons Ouvrières prend le nom de Informations et Correspondances Ouvrières (ICO). Dans les années 60, un autre groupe conseilliste se constitue autour de Maximilien Rubel et Ngô Văn : le Groupe Communiste de Conseils.

En 1965, des militants de Pouvoir Ouvrier ouvre une librairie dans le quartier latin : La Vieille Taupe. Ils sont exclus de Pouvoir Ouvrier en 1967. La même année, deux ouvrages importants sont publiés par les situationnistes : La Société du spectacle, de Guy Debord, et le Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, de Raoul Vaneigem. C'est aussi en 1967 que Socialisme ou Barbarie disparaît. Des anciens militants de Socialisme ou Barbarie créent alors un éphémère Communisme ou Barbarie qui ne dure quelques mois et s'autodissout à la veille de mai 1968.

Depuis 1968 [modifier]

En mai 68, la plupart des groupes mentionnés précédemment ont disparu ou sont en voie de disparition. Différents éléments radicaux seront cependant actifs, en particulier au niveau du Comité d'action travailleurs-étudiants installé à la Faculté de Censier. Il s'agit particulièrement d'éléments gravitant autour de La Vieille Taupe, du G.L.A.T. (Groupe de liaison pour l'action des travailleurs), ou des Cahiers de Mai. Dans les années qui suivent surgiront des groupes se réclamant de l'ultra-gauche, sans lien direct avec les anciens groupes. Le terme « conseilliste » sera principalement - mais pas exclusivement- utilisé par les groupes inspirés par les situationistes. Cette floraison ne met pas un terme au courant historique de la gauche communiste germano-hollandaise, dont les écrits et théories seront progressivement re-découverts par une partie des groupes issus de mai 68. Globalement, beaucoup de groupes « conseillistes » nés peu de temps après 68 auront une existence éphémère qui se limitera à une unique publication, journal ou brochure. Durant cette même période, une partie de ces groupes participent à Informations et correspondances ouvrières (ICO), qui devient une sorte de fourre-tout de l'ultra-gauche. Une collaboration s'établit par ailleurs entre ICO et certains des éléments du Mouvement du 22 mars (ceux qui étaient proches du groupe anarchiste Noir et Rouge). Ceci amène à des affrontements avec des éléments du groupe des Enragés qui assistaient aux réunions d'ICO, débouchant sur le rejet des Enragés. Fin 1970, Révolution internationale, Les Cahiers du Communisme de conseils et l'Organisation conseilliste de Clermont-Ferrand quittent l'ICO pour se constituer en regroupement. Ce regroupement évoluera vers une intégration dans Révolution internationale des deux autres groupes, qui conduira en 1974 au départ des principaux animateurs de ces deux groupes.

Pouvoir ouvrier finit par s'autodissoudre à son tour en 1969. Certains militants issus de Pouvoir ouvrier se regroupent alors l'année suivante autour du bulletin La Voie, avant de créer en 1971 le Groupe marxiste pour le pouvoir des conseils de travailleurs (GMPCT). La Vieille Taupe et l'Internationale situationniste s'autodissolvent en 1972. La Vieille Taupe crée une nouvelle organisation : Le Mouvement communiste. La même année, le GMPCT prend le nom de Gauche marxiste, et publie le journal Lutte continue. Informations et correspondances ouvrières et la Gauche marxiste s'autodissolvent en 1973. Les militants de la Gauche marxiste rejoignent alors le groupe opéraïste Matériaux pour l'intervention.

Le groupe Pour une intervention communiste se constitue fin 1973 sur des positions proches de la Gauche allemande et une analyse de la société capitaliste se rattachant à celle de Rosa Luxemburg. De 1974 à son auto-dissolution en 1982, il publiera 38 numéros de la revue Jeune Taupe, ainsi qu'un nombre important de brochures, tracts, affiches. En 1981 une scission forme le groupe Volonté communiste, publiant le journal Révolution sociale (n°1 paru en juin 1981). Après la dissolution du groupe, la majorité de celui-ci forme L'Insécurité sociale (groupe et publication).

Le Mouvement communiste disparaît à son tour en 1974. En 1975, des anciens militants de Informations et correspondances ouvrières participent à la création du réseau Echanges et mouvement. A la même période, une des tendances de la LCR trotskyste rejette l'électoralisme de l'organisation, ainsi que son analyse de l'URSS. Elle rompt avec la LCR et constitue l'Union ouvrière qui évoluera vers des positions proches de l'ultra-gauche.

Le Groupe communiste de conseils (GCC) disparaît au cours des années 70.

Parmi les publications ultra-gauche ou conseillistes publiées en France entre 1968 et 1975, on peut citer :

* Alarma (FOR)
* Les amis de 4 millions de jeunes travailleurs
* Cahiers du communisme de conseils
* Informations et correspondances ouvrières (ICO)
* Lutte continue (Gauche marxiste)
* Lutte de classe (GLAT)
* La Marge et Vroutsch (à Strasbourg)
* Négation
* Pour le pouvoir international des conseils ouvriers (PPICO), 9 numéros de 1972 à 1974
* Pour l'organisation conseilliste (GRCA), 1970
* Révolution internationale

Autonomie ouvrière ou Mouvement autonome [modifier]

A partir de 1976 deux tendances vont se développer parallèlement, tout en étant souvent confondues (confusion parfois entretenue par une partie des groupes ultra-gauche eux-mêmes): une revendication de l'Autonomie ouvrière (par ailleurs position centrale du communisme de conseils depuis ses origines) se concrétisant dans cette période par l'apparition sur quelques entreprises de groupes de travailleurs en dehors et contre les syndicats; un mouvement dit "Autonome" ou de "l'Autonomie" dans lequel se retrouvent différents courants issus de la crise du gauchisme (tant anarchistes que léninistes) soudés par un activisme flirtant parfois avec le terrorisme.

Seule la première de ces deux tendances peut se rattacher au communisme de conseils, bien que des éléments proches de l'ultra-gauche aient pu participer à la seconde. Sur la formation de "Groupes Autonomes Ouvriers" dans cette période, voir l'article "Autonomie ouvrière.

Parmi les revues d'ultra-gauche publiées en France après 1975, on peut citer :

* Jeune Taupe (1974-1982), revue du groupe Pour une Intervention Communiste (PIC)
* L'Insécurité Sociale, (1982-1987), suivie de Interrogations pour la communauté humaine (1988-1991)
* King-Kong International (1976)
* Autonomie ouvrière pour l'abolition du salariat, suivi de Bulletin Critique, revues éditées par le Cercle Marxiste de Rouen (1976-1979)
* Théorie Communiste (1977)
* Le Frondeur (1980-...)
* Le Brise-glace (1988-1990)
* Oiseau-tempête (1997)
* Sans qu'elle puisse être directement cataloguée comme revue ultra-gauche, différents militants de ce courant (organisés par exemple dans le groupe PIC ou à titre individuel comme Galar) participeront à la rédaction de la revue "Spartacus" éditée à partir de décembre 1976 par René Lefeuvre.

Le début des années '80, est marqué par l'établissement de rapports "détendus" -ou de confiance- entre différents groupes, y compris certains groupes "anarchistes" qui se sont rapproché du communisme de conseils. Par exemple, un tract du mois de mars 1980 ("Derrière le chantage à la 3ème guerre mondiale, le renforcement de l'exploitation capitaliste!") réunit: Cercle Marxiste de Rouen, Groupe Commune de Kronstadt de la Fédération Anarchiste, un groupe de l'Organisation Communiste Libertaire, Groupe de Travailleurs pour l'Autonomie Ouvrière, L'Action Communiste, Le Frondeur, Pour une Intervention Communiste, ainsi que deux groupes "étrangers" (Collectif pour l'Autonomie Ouvrière de Madrid, Collectif Subversief d'Amsterdam).

En 1994, un bar d'ultra-gauche a été ouvert à Paris : La Bonne Descente, d'abord à Clichy, puis tranférée dans le 19e arrondissement en 1995. La Bonne Descente a fermé en 1997.

Certaines revues comme Échanges et Mouvement et Oiseau-Tempête paraissent encore aujourd'hui. Echanges et Mouvement édite également le bulletin Dans le monde une classe en lutte. Théorie Communiste et Meeting (paru en 2005) élaborent aujourd'hui une critique du conseillisme qui met en avant le concept de "communisation".

A la marge : les débats négationnistes de quelques individus [modifier]

En 1978-79, Pierre Guillaume prend contact individuellement avec différents groupes ultra-gauche pour les informer de son engagement auprès de Robert Faurisson, présenté comme une sorte de continuateur de Paul Rassinier, et de sa décision de reprendre le sigle La Vieille Taupe pour une activité d'édition. Après des réticences, plusieurs de ces groupes participeront sur des bases variables (de la défense de la liberté d'expression à un soutien plus ou moins critique) à l'action engagée par P. Guillaume. À partir de 1979, le groupe constitué autour de La Guerre sociale (auquel appartient P. Guillaume) apporte lui aussi son soutien aux thèses de Robert Faurisson niant l'existence des chambres à gaz dans les camps d'extermination nazis durant la Seconde Guerre mondiale.

Ce négationnisme repose sur un présupposé selon lequel le capitalisme ne pourrait pas exterminer la main d'œuvre sans chercher à l'exploiter. Cette conception étriquée tente de trouver sa justification "tirée par les cheveux" et chez certains dans un texte bordiguiste « Auschwitz ou le grand alibi » (Programme Communiste, 1960). À cela s'ajoute le fait que les chambres à gaz sont perçues comme un mythe fondateur utilisé par les démocraties modernes pour se justifier.

Lorsqu'il apparaître que P. Guillaume veut utiliser "l'affaire Faurisson" au profit d'une construction idéologique (désignée successivement par les termes révisionnisme puis négationnisme), les groupes ultra-gauche précédemment engagés prendront leurs distances ou se désinteresseront purement et simplement de "l'affaire".

En 1983, une partie des membres de La Guerre Sociale finissent par s'apercevoir qu'ils ont été manipulés par Robert Faurisson et que les chambres à gaz ont bien réellement existé. Ils rompent alors avec le négationnisme pour fonder une nouvelle revue : La Banquise.

Parallèlement à cette évolution, des individus ultra-gauches sombrent à la même époque dans le négationnisme. En 1992, les individus flirtant avec les négationnistes sont officiellement condamnés par l'ensemble de l'ultra-gauche. Ils disparaissent ou s'éloignent par la suite de l'ultra-gauche.

Les situationnistes [modifier]

L'Internationale Situationniste (IS) est fondée en juillet 1957 à la conférence de Cosio d'Arroscia par des individus venant de plusieurs groupes artistiques d'avant-garde: L'Internationale Lettriste, le Mouvement pour un Bauhaus imaginiste et le Comité psycho-géographique de Londres. 1962 voit la scission entre "artistes" et "révolutionnaires" et l'exclusion des premiers (même si de nombreux artistes restent dans l'IS, comme l'écrivain-cinéaste Guy Debord). En mai 68, l'IS s'élargit au traers du Comité Enragés-Situationnistes, puis du Conseil pour le Maintien des Occupations (CMDO). Après son auto-dissolution en 1972, un certain nombre de groupes et de publications plus ou moins situationnistes ou post-situationnistes sont apparus. Parmi les groupes issus du CMDO, le seul à avoir dépassé le stade de la déclaration de principes semble être le Groupe Révolutionnaire Conseilliste d'Agitation (GRCA), formé par quelques individus dont un ancien membre de l'IS, A. Chevalier, et d'anciens membres du CMDO.

Plus récemment, l'influence du situationnisme se retrouve dans une série de publications :

* Les Fossoyeurs du Vieux Monde (1981) : squat et actions émeutières
* L'Encyclopédie Des Nuisances (1984) : courant anti-industriel
* Le Jeu Révolutionnaire (1996)
* L'Achèvement (1996)

Les principaux "théoriciens" de l'IS ont continué d'écrire des essais, poursuivant d'une certaine façon dans la même lignée, notamment Guy Debord et Raoul Vaneigem.

Le conseillisme dans les autres pays [modifier]

* USA:

Dans les années 30, Paul Mattick a émigré aux États-Unis d'Amérique où il publie "International Council Correspondence" auquel succèdent Living Marxism en 1938 et New Essays en 1942. Dans les années 70, Paul Mattick Jr continuera d'animer la revue "Root and Branch". Un autre groupe "A world to win" publie à San Francisco "Now and After" dans la même période (dissolution en 1979).

* Canada:

Dans les années 70 est éditée à Toronto une revue proche du communisme de conseils: The Red Menace.

* Chine:

A partir de 1976 paraît à Hong-Kong la publicaton "Minus 8" (en anglais), dans laquelle on retrouve principalement des contributions d'ex-gardes rouges réfugiés à Hong-Kong. Ces écrits peuvent se rattacher tant au conseillisme qu'au communisme libertaire, tout en étant avant tout le produit de l'expérience de ses rédacteurs. Le titre Minus 8 signifie 8 avant 1984 (référence à George Orwell) et sera donc suivi les années suivantes de Minus 7, Minus 6,… En dehors de la publication régulière de la revue, ce groupe publia un ouvrage "La révolution est morte, vive la révolution", consacré à une analyse critique de la révolution culturelle.

* Grande-Bretagne:

En 1960 une scission du groupe trotskyste Socialist Labour League forme 'Socialism Reaffirmed' qui publie cinq numéros du journal Agitor à Londres. A partir du sixième numéro, journal et groupe prennent le nom de Solidarity. Ce groupe était très influencé par Socialisme ou Barbarie, et plus particulièremet par Paul Cardan (Cornelius Castoriadis) au travers des traductions libres de "Chris" ancien "archéomarxiste" comme Castoriadis. Au début des années 80 l'appartenance à Solidarity repose sur l'adhésion au texte "As we see it". Son journal "Solidarity for Social Revolution" est édité alternativement par différents groupes locaus. Un des membres du groupe Solidarity (Joe Jacobs) sera un des initiateurs du réseau qui publie aujourd'hui Echanges et mouvement.

En septembre 1975 deux groupes ultra-gauche, Workers' Voice (Liverpool) et Revolutionary Perspective (Glasgow) fusionnent pour constituer la Communist Workers' Organisation (CWO).

En 1978 deux groupes (partageant un même boite postale) se constituent sur Londres: 1. Le collectif "Authority" qui publie la revue du même nom, 2. le groupe/collectif "Kronstadt Kids" se réclamant de l'autonomie ouvrière. Les deux groupes sont issus de ruptures avec le mouvement anarchiste. Des membres de ces groupes participent également à la libraire "Rising Free", se caractérisant par son refus de diffuser les journaux gauchistes. Authority et Kronstadt Kids seront les éditeurs de l'édition en anglais de "International Discussion Bulletin".

* Espagne:

En mars 1971, à Barcelone, une brochure signée "1000" appelle au boycott des élections syndicales. La presse et la police qui veulent absolument une signature, interprètent MIL comme Movimiente Iberico de Liberacion. Pour financer ses activités (publications, caisses de solidarité), le MIL va pratiquer l'expropriation. Les éditions "Mayo 37" créées en janvier 1973 des textes de Camillo Berneri, Les Conseils ouvriers d'Anton Pannekoek, De la misère en milieu étudiant (Internationale Situationniste),… En septembre 1973 plusieurs militants sont arrêtés, donc Salvador Puig Antich qui sera garroté le 2 mars, dans l'indifférence de la gauche européenne.

En mai 1977 le "Movimiento de Liberacion Comunista" se constitue au travers de l'unification de plusieurs petits groupes en évolution vis-a-vis du gauchisme: Germania Socialista, Grupo Comunista Revolucionario, Insureccion, Lucha Obrera et Union Comunista de Liberacion. Il publiera pendant quelque temps une revue mensuelle, "Lucha Obrera".

Deux autres revues "pour l'autonomie ouvrière" sont publiées à Madrid dans la même période : "Emancipacion" et "Teoria y Practica". Après la dissolution du "Movimiento de Liberacion Comunista", et de "Teoria y Practica", des militants des deux groupes se retrouvent dans les Colectivos por la Autonomia Obrera (C.A.O.)avec des individus issus de la CNT(en 1978), . Un groupe de travailleurs de Vigo, en Galice, signant "Autonomie Prolétarienne" publie plusieurs tracts dénonçant Partis et Syndicats et se réclamant des Assemblées ouvrières. La revue "El Topo Avizor", issue de l'anarchisme mais critique vis à vis de la CNT est publiée (avec une adresse à Barcelone et une à Paris).

En mars-avril 1979 paraît à Barcelone le premier numéro d'une revue bimensuelle pour l'autonomie ouvrière "Seisdedos" (d'après le surnom de Francisco Curro Cruz, une des victimes de la répression de janvier 1933 contre un groupe de paysans de Casas Viejas ayant proclamé le communisme libertaire)

* Grèce:

Au début des années 80, un groupe de militants anarchistes grecs, influencés par le situationnisme, résidant en Grande-Bretagne (Manchester, Leeds,...) et qui édite la revue TORIGMA se rapproche du communisme de conseils (débat avec "Kronstadt Kids" en G.B. et PIC/Jeune Taupe en France). Il participera au bulletin "International Discussion Bulletin" co-publié par différents groupes ultra-gauche.

* Italie :

Le groupe CCRAP (Centre Communiste de Recherche pour l'Autonomie Prolétarienne) se constitue au début des années 70 avec pour têche de maintenir un travail d'information et de réflexion sur les luttes ouvrières et la crise capitaliste dans le contexte italien. A partir de mars 77, il publie "Collegamenti per l'organizzazione diretta di classe" (Liaisons pour l'organisation directe de la classe). A l'intérieur de ce que l'on nomme à l'époque en Italie "zone de l'autonomie", la tendance du CCRAP qui privilégie l'organisation indépendante des travailleurs contre le pouvoir capitaliste est minoritaire par rapport aux groupes para-militaires issus de groupes léninistes en décomposition (Lotta Continua,...) favorables à une action terroriste putschiste. Le CCRAP regroupait des groupes de Milan, Naples et Florence.

Plusieurs autres revues et bulletins paraissent également en Italie à la fin des années 70 : Primo Maggio, Marxiana, Filo Rosso (publié par un ensemble de collectifs autonomes de travailleurs des services et d'autres entreprises à Rome), Coordinamento Operaio Om-Fiat,… Toujours à la fin des années 70 paraît la revue "DISSENSO est/ouest" se réclamant de l'autonomie ouvrière. Celle-ci reproduit dans son n°3 (1978 un article d'un "Collettivo Proletario Autonomo" -Terrorisme de Parti et Organisation Autonome du Prolétariat-, à propos des Brigades Rouges et de leurs activités diamétralement opposées à celles de l'autonomie ouvrière.

* Portugal:

Après le coup d'état du 25 avril 1974, un certain nombre de groupes s'inspirant à des degrés divers du communisme de conseil se constituent ou se réactivent au Portugal :

- Combate. Le groupe qui publie le journal "Combate" se constitue à partir de militants venant de différents horizons, y compris des maoistes ce qui explique certaines compromis de la première version de leur plate-forme (en particulier sur la question nationale), rectifiée par la suite. En plus du journal, ils éditent des brochures théoriques sous le sigle "Contra o Corrente".

- Edicoes Spartacus. Publication de textes ultra-gauche (Anton Pannekoek, KAPD, Ciliga,...) généralement traduits du français (principalement des Cahiers Spartacus).

- Association des groupes autonomes anarchistes. Groupes de "jeunes anars" qui sortent un bulletin et un journal ronéoté intitulé "O Rebelde". Influencés par le situationnisme.

- A Batalha. Cet organe de la CGT portugaise (anarcho-syndicaliste) publie alors dans ses colonnes quelques textes communiste de conseils critiquant les syndicats.

- Cadernos Textuais. Publient Amadeo Bordiga, Benjamin Péret/Grandizo Munis (Les syndicats contre la révolution,… en portugais.

* Suède:

Une revue proche du communisme de conseil parait dans les années 70: Arbetarmakt (Workers's Power League). Un autre groupe existe à la même époque à Stockholm, Marxistik Arbeitergrupp. A la fin des années 70, ces deux groupes participent avec d'autres groupes scandinaves à des "Conférences communistes internationales".

Ce courant publie encore aujourd'hui de nombreuses revues dans différents pays, comme par exemple Aufheben en Angleterre ou Perspective Internationaliste en Belgique.

Personnalités [modifier]

Parmi les différentes personnalités qui ont illustré l'histoire du communisme de conseils, on peut notamment citer Anton Pannekoek (auteur en 1946 d'un ouvrage intitulé Les Conseils ouvriers), Herman Gorter, Karl Korsch, Maximilien Rubel, Otto Rühle, Ian Appel, Paul Mattick, Cajo Brendel, H. Chazé (Gaston Davoust), Benjamin Péret, Henri Simon (Informations et Correspondances Ouvrières), Cornelius Castoriadis, et Claude Lefort (animateurs de Socialisme ou Barbarie).

Bibliographie [modifier]

* Philippe Bourrinet, La Gauche communiste germano-hollandaise des origines à 1968, (sur le site de l'auteur).
* Christophe Bourseiller, Histoire générale de l'ultra-gauche, Denoël, 2003 (ouvrage très contesté : voir par exemple http://www.plusloin.org/ac/article.php3?id_article=1 ; de plus l'ouvrage traite aussi de courants sans rapport avec le communisme de conseils).
* Serge Bricianer, Pannekoek et les conseils ouvriers, EDI, Paris, 1969 et 1977.
* H. Chazé, Union communiste 1933-1939, préface à Chronique de la Révolution espagnole, éditions Spartacus, 1979.
* La contre révolution bureaucratique, 10/18, Paris, 1973 (contient des articles de Anton Pannekoek, Otto Rühle et Paul Mattick).
* Rupture dans la théorie de la Révolution, Ed. Senonvero, voir http://www.anglemort.net/article.php3?id_article=20
* Richard Gombin, Les origines du gauchisme, Ed. Seuil.
* Herman Gorter, Réponse à Lénine, éditions Spartacus.
* Max Hölz, Un rebelle dans la révolution allemande 1918-1921, éditions Spartacus, Paris, 1988.
* Pierre Lanneret, Les internationalistes du « troisième camp » en France pendant la Seconde Guerre mondiale, Ed. Acratie, 1995.
* Paul Mattick, Intégration capitaliste et rupture ouvriere, Ed. EDI.
* Anton Pannekoek, Les Conseils ouvriers, éditions Spartacus (deux tomes).
* Simon Roland, Le démocratisme radical, Ed. Senonevero.
* Maximilien Rubel, Marx critique du marxisme, Petite Bibliothèque Payot, 1974.
* J. Strasser et Anton Pannekoek, Lutte de classe et nation, (in Nation et lutte de classe), 10/18, Paris, 1977.

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