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Oaxaca déclaration de GuelataoAnonyme, Friday, November 24, 2006 - 21:18 ASSEMBLÉE DES PEUPLES ZAPOTÈQUE, MIXÉ ET CHINANTÈQUE DE LA SIERRA JU�?REZ Déclaration de Guelatao Les autorités municipales et communales représentant les organisations communautaires et régionales et les citoyens et citoyennes venus des communautés et des communes de San Miguel Cajonos, San Francisco Cajonos, Santa Cruz Yagavila, San Baltasar Yatzachi, Villa Hidalgo Yalalag, San Juan Analco, Calpulalpan de Méndez, San Juan Yetzecovi, San Juan Yalahui, San Juan Atepec, San Cristóbal Chichicaxtepec Mixe, San Juan Tabaá, Santa María Yavesía, Ixtlán de Juárez, Tanetze de Zaragoza, Asunción Cacalotepec Mixe, Villa Alta, Macuiltianguis, Ayutla Mixe, Tamazulapan Mixe, San Juan Teponaxtla, San Miguel Tiltepec, Guelatao de Juárez, Santa María Alotepec Mixe, Jaltepec de Candayoc Mixe, Asunción Lachixila, San Mateo Éxodo, Cristo Rey La Selva, Arroyo Macho, Talea de Castro, Santa María Mixistlán Mixe, Chuxnaban Mixe, San Lucas Camotlán Mixe, San Miguel Quetzaltepec Mixe, Totontepec Villa de Morelos, Amatepec Mixe, San Juan Guichicovi Mixe, San Pedro Ocotepec Mixe, Santa Cruz Condoy Mixe, San Isidro Aloapan, Santiago Zoochila et Santa María Tepantlali Mixe, appartenant aux peuples Zapotèque, Mixé et Chinantèque et réunies dans la commune de San Pablo Guelatao de Juárez, État d'Oaxaca, Mexique afin d'analyser la situation réelle dans laquelle vivent nos communautés, d'engager une réflexion et de proposer notre propre manière de participer à l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca, ONT DÉCIDÉ Que tant que Monsieur Ulises Ruiz Ortiz conservera son poste [de gouverneur], il ne pourra y avoir ni paix, ni stabilité gouvernementale ni harmonie dans l'Oaxaca. Aussi exigeons-nous qu'il soit démis de ses fonctions suivant une procédure politique et légale conforme aux règlements en vigueur, attendu qu'il est l'incarnation même du régime de caciquisme autoritaire. ET EXIGENT Une profonde transformation de l'Oaxaca, afin de surmonter la terrible arriération, la grave marginalisation et l'oubli dont nos peuples sont victimes. Il est urgent de sceller un nouveau pacte social entre tous les Oaxaquiens, qui permette de fonder un nouvel ordre des choses et une nouvelle société où vivre en paix, dans la justice et la démocratie. Nous condamnons l'emploi de la violence et de la répression pour résoudre les graves problèmes sociaux que nous connaissons. C'est pourquoi nous exigeons le départ des forces fédérales de l'Oaxaca, la démilitarisation des communautés de la Sierra Norte, la libération des prisonniers politiques, la présentation des disparus vivants, l'annulation des mandats d'arrestation, le respect de l'autonomie universitaire et la fin immédiate de toutes agressions à l'encontre du mouvement populaire d'Oaxaca. Nous exigeons le départ immédiat de toutes les administrations et délégations gouvernementales de l'ensemble des régions indigènes, et en particulier de la Sierra Norte, attendu que ce sont elles qui ont fomenté la division au sein de nos communautés et que ce sont leurs agents qui ont agressé nos autorités et dirigeants communautaires. Nous demandons de même à tous les partis politiques, et en particulier le PRI, qu'ils cessent de commettre des agressions contre les institutions politiques de nos communautés et de nos communes, et qu'ils n'interviennent en rien dans le déroulement de notre vie communautaire. Si ces exigences ne se voyaient pas respectées, nous nous verrions forcés à prendre des mesures radicales pour procéder à leur expulsion définitive de la Sierra. Nous appelons à l'unité des autorités et des membres des peuples zapotèque, mixé et chinantèque afin de faire triompher nos exigences et nos aspirations à mener la vie que nous souhaitons. Nous savons que certaines personnes et institutions ont cherché à nous diviser et nous ont fait nous affronter. Nous ne permettrons plus qu'elles continuent à nous dominer et à nous manipuler. Aussi devons-nous ouvrir les yeux et réveiller nos consciences afin de nous unir et marcher ensemble pour renverser le mauvais gouvernement et opérer les changements nécessaires dans notre État. Les autorités indigènes soussignées estiment que les problèmes que l'on connaît aujourd'hui dans l'Oaxaca doivent être résolus par la voie du dialogue. C'est pourquoi nous trouvons bonne l'actuelle « Initiative citoyenne de dialogue pour la paix, la démocratie et la justice dans l'Oaxaca » et nous rejoignons cette initiative. Notre démarche doit se poursuivre par des moyens pacifiques afin de parvenir à la conciliation et à l'unité de tous les habitants de l'Oaxaca. En vertu de ce qui précède, nous avons DÉCIDÉ ce qui suit : PREMIÈREMENT Les autorités et organisations zapotèques, mixés et chinantèques soussignées ont accordé de se constituer en Assemblée des peuples Zapotèque, Mixé et Chinantèque, lieu de rencontre régional ainsi créé dans le but de partager nos problèmes et d'y apporter ensemble des solutions, différentes le cas échéant, solutions reposant sur notre droit inaliénable à la libre détermination et à l'autonomie comme il est établi par les Accords de San Andrés et par le droit international. Aussi déclarons-nous séance tenante la formation de l'Assemblée des peuples Zapotèque, Mixé et Chinantèque ; DEUXIÈMEMENT Pour que cette grande Assemblée des peuples Zapotèque, Mixé et Chinantèque soit une réalité, nous devons renforcer et étendre les attributions de nos assemblées communautaires, municipales et régionales, pour en faire les organes de débat et de décision de toutes les affaires qui nous concernent. Dans l'assemblée réside notre force et notre légitimité. L'assemblée est à la base de l'autogouvernement indigène et c'est sur elle que repose l'ensemble du système politique communautaire. C'est pourquoi nous la revendiquons et nous voyons en elle une arme pour la lutte actuelle du peuple de l'Oaxaca contre le mauvais gouvernement ; TROISIÈMEMENT L'assemblée des peuples Zapotèque, Mixé et Chinantèque sera la base qui facilite nos relations avec l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca. C'est le lieu où nous prendrons les décisions et les engagements qui devront guider nos travaux pour réussir à ce que les exigences des peuples d'Oaxaca deviennent réalité, en particulier la reconnaissance des droits et des aspirations fondamentales de nos peuples indigènes ; QUATRIÈMEMENT Afin d'assurer comme il se doit notre participation au Conseil populaire de l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca (APPO), les autorités et organisations soussignés ont décidé de nommer nos représentantes auprès de cette instance, en fonction des critères suivants : a) Les peuples Zapotèque, Mixé et Chinantèque doivent être dûment représentés au sein du Conseil populaire, selon les travaux et capacités requises ; b) Les femmes devront y être représentées et participer en toute équité et égalité ; c) Il s'agit également d'établir une relation mutuelle avec les groupes de migrants des montagnes se trouvant dans l'Oaxaca, au Mexique et aux États-Unis d'Amérique ; d) Les conseillers choisis devront respecter à tout moment notre principe communautaire « servir en obéissant » ; CINQUIÈMEMENT En vertu de ce qui précède, les personnes suivantes ont été désignées pour nous représenter au Conseil populaire de l'APPO : Pour le peuple Zapotèque : Teresa Rodríguez Valdivia, Nehemias Pascual Pascual, Oliverio Hernández Chávez, Constantino Martínez Rincón (Maire de la commune de Lalopa), Olegario Bautista Benítez, Constantino Carrillo Morales, Teódulo Fernández Jiménez, �?lvaro Vázquez Juárez, Aldo González Rojas, Isaac García Reyes, Gloria Castillo, Juan Tereso Hernández, Germán Octavio Mayoral, Edita Alavez Ruiz ; Pour le peuple Mixé : Genaro Rodríguez Rojas, Commissaire principal des Biens Communaux de San Miguel Quetzaltepec ; Epifania Domínguez Gónzalez, habitante de Cacalotepec ; Fortunato Montes Jiménez, Commissaire principal des Biens Communaux de San Pedro Ocotepec ; Margarita Melania Cortés, habtante de Santa María Ocotepec, Totontepec Villa de Morelos Mixe ; Víctor Gutiérrez Contreras, Commissaire principal des Biens Communaux de San Cristóbal Chichicaxtepec ; Arnulfo Aldaz González, habitant de Santa María Mixistlán ; Silvestre Ocaña López, régisseur du Trésor publicde San Juan Guichicovi, et Hildeberto Díaz Gutiérrez, habitant de Jaltepec de Candayoc Mixe. En ce qui concerne le peuple Chinantèque de la Sierra, la communication et la liaison nécessaire s'établiront pour que ses autorités, organisations et membres rejoignent le processus en cours. SIXIÈMEMENT Nous appelons les autorités et membres des peuples Zapotèque, Mixé et Chinantèque à rejoindre ce processus d'organisation régionale. Nous savons que ce ne sera pas là une tâche facile, mais nous devons tous faire au mieux pour parvenir à nous unir et à nous organiser pour pouvoir résoudre nos problèmes et atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. C'est pourquoi nous demandons que la présente Déclaration ainsi que les accords émanant de cette Assemblée soient diffusés le plus largement possible. En particulier, nous demandons aux stations de radio communautaires existant dans la Sierra de diffuser les propositions et les aspirations de nos peuples ; SEPTIÈMEMENT Conformément à ce qui est établi par les Accords de San Andrés, nous exigeons que l'on remette la chaîne de radio XEGLO « La Voz de la Sierra » [La voix de la Sierra] aux mains des peuples Zapotèque, Mixé et Chinantèque, suivant les démarches et mécanismes qui auront été convenus conjointement. Nous déclarons que dès maintenant nous avançons dans la consolidation de l'organisation des peuples indigènes de la Sierra de l'Oaxaca, tout en contribuant au renforcement de la construction de notre autonomie respective, à notre reconstitution et à notre développement en tant que peuples. C'est notre meilleur chemin et notre rêve le plus cher. POUR LA LIBRE DÉTERMINATION ET L'AUTONOMIE DES PEUPLES INDIGÈNES Établi dans la communauté de San Pablo Guelatao de Juárez, État d'Oaxaca, Mexique, en ce 19e jour du mois de novembre de l'année 2006 |
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