Madrid, 30 octobre, Edwin Pérez Uberhuaga. Les européens sont inquiets par l'obésité, les problèmes cardiaques et le diabète, provoqués par la consommation exagérée d´aliments, alors que les latino-américains et surtout les africains s´alarment car il est, de plus en plus, difficile d´avoir des aliments sains ou rien du tout à la table de millions de foyers.

Ce sont les deux extrêmes de la réalité actuelle à six ans près d´avoir traversé le seuil du XXI ème siècle « civilisé » qui reflètent le déséquilibre dramatique d´un monde où, en plus, se produit le réchauffement global, la disparition des espèces, la surexploitation des ressources humaines et naturelles provoqués par une machinerie perverse. Aujourd´hui, en Europe, on peut voir une radiographie de cette situation critique sur les visages des latino-américains et des africains, victimes de « l´exil écologique » moderne , parce que leurs terres ne sont plus les leurs ou sont surexploitées et maintenant, ils arrivent aujourd´hui pour travailler parfois dans la précarité et pour envoyer de l´argent à leur pays où la politique économique a échoué ou est restée inachevée.

LUXE ET MISÈRE
Certains cas, dans lesquels chaque membre d´une famille européenne possède une voiture pour aller n’importe où ainsi que la douloureuse marche routinière d´une femme africaine, avec son enfant dans les bras, pour prendre de l´eau d´un puits à dix kilomètres de distance de sa hutte, ont été montrés pendant le IVème forum de Protection de la Nature et de la Santé organisé par Greenaccord à Rome du 4 au 7 octobre. Alors qu´un conférencier montrait les niveaux relativement tolérables de pollution d´aliments consommés par les européens, une journaliste africaine, a commenté « dans ma région, les gens ne se demandent plus si la viande ou les fruits sont pollués, ils les consomment simplement car ils savent que, peut-être, demain il n´y aura rien à table. » Cette phrase a incité les assistants à penser, plus d´une centaine de journalistes africains et arabes, latino-américains et européens invités par Greenaccord ( Acuerdo Verde ) pour la quatrième année consécutive, afin de fortifier le compromis professionnel de préserver la nature et ainsi de défendre l´existence du genre humain. Des photographies ont montré les contrastes d´un monde de plus en plus difficile à comprendre, dans lequel les pays puissants dépensent des milliards de dollars pour produire des armes de destruction massive alors que les pays pauvres en guerre, en plus d´être obligés d´acheter ces armes, ils ne peuvent pas éliminer leurs grands obstacles géographiques pour accéder à l´eau ou à l´école.

Les pays européens accumulent les records d´une quantité énormes de chirurgies esthétiques, alors qu´en Afrique et en Amérique Latine il y a encore des gens qui meurent du choléra ou d´infections gastriques, et dans leurs hôpitaux il y a seulement des aspirines pour combattre le Sida.

LES DETTES À ENCAISSER
Mais le déséquilibre écologique causé par l´homme dans un monde surpeuplé, maintenant encaisse les dettes à tout le monde parce que directement ou indirectement il a provoqué une rupture irréversible dans son écosystème. Les ouragans, les typhons, la sécheresse ou les inondations en sont les preuves. De sérieux doutes sur les aliments modifiés génétiquement, les allergies, le cancer, les diabètes, l´anorexie et la boulimie, sans mentionner les suicides et le stress sont une plaie des supposés« tout puissants ». De leur côté, les pays pauvres souffrent du retard pour n´ avoir pas pu surmonter les défis humains et naturels et pour être les protagonistes de la corruption et de l´incapacité de générer la technologie propre qui répond à leurs besoins. Dans les deux côtés du monde, les victimes vêtues luxueusement ou en haillons sont les mêmes : des femmes et des enfants. Sur eux tombent le poids du déséquilibre environnemental, mais aussi les lois injustes qui incitent à développer des travaux inappropriés à leur âge et à leur sexe.

PEUR ET COURAGE
La fondation WWF, dans son rapport « Living planet 2006 », a conclu que l´année 2050 la population aura besoin de deux planètes pour s´approvisionner et qu´aujourd´hui on consomme plus de ressources que celles pouvant donner la Terre. Dans le Forum de Greenaccord, on a partagé l´opinion que les plus grandes menaces sont la consommation exagérée des fossiles combustibles comme le pétrole, le charbon et le gaz, la déforestation de l´Amazone et les véhicules polluants. Alors que plusieurs chercheurs ont postulé à Rome pour l´usage du transport public pour combattre ces problèmes., L´envoyé spécial a remarqué que « l´industrie de la peur »générée par des supposés menaces terroristes ou des indices de délinquance manipulées mènent les moyens de communication à inciter les gens à ne pas marcher mais à utiliser leur propre véhicule « par sécurité » et à s´acheter des alarmes qui consomment l´énergie les 24 heures.

Comme il existe dans le monde des guerres à cause des ressources naturelles, il y a aussi certains moyens qui stimulent les nationalismes quand les pays cherchent à protéger « leurs »ressources naturelles et dans les informations ils ne contribuent pas à la recherche globale de solutions.

Dans le Forum, le rapport du journaliste uruguayen Alvaro Gonzalez a été tiré au clair, quant au conflit avec l´Argentine en ce qui concerne les plantes de cellulose. La collègue argentine, Claudia Mazzeo, a dit que l´enjeu a été perçu avec une nuance technique et non politique, ce qui permet de connaître mieux le problème sans sombrer passionnément dans les débats.

OPTIMISME MALGRÉ TOUT
A la suite d´intenses journées avec des traductions en castillan, en anglais et en italien, entourés de la chaleur humaine des amphitryons, chaque journaliste présent a laissé Rome avec une sensation de frustration, mais, aussi, hantés par l´idée que le défi de conserver la planète exige des réponses urgentes. Au milieu d´un monde de nombreuses manipulations et de manigances politiques sans éthique, la mission de tirer la sonnette d´alarme et d´y réfléchir est restée claire pour rappeler que les maux ou les bienfaits générés aujourd´hui, serviront pour leur donner plus de vie à nos enfants qui ne méritent pas cet irresponsable agissement à notre « Pachamama » ( Mère terre en langue aymara ).

Edwin Perez U. est coordinateur en Suisse du Centre d´Etudes en Migrations (CEM)

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