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La fièvre électorale commence à prendre de la forcePCQ, Monday, October 30, 2006 - 16:59
André Parizeau
Aussi bien à Ottawa, qu'à Québec, la fièvre électorale commence à prendre de la force et... La fièvre électorale commence à prendre de la force Aussi bien à Ottawa, qu'à Québec, la fièvre électorale commence à prendre de la force et cela amène parfois les grands partis politiques à faire des choses surprenantes. Exemple : Jean Charest qui se veut maintenant plus "vert" que vert. Il y a aussi, à Ottawa, les libéraux fédéraux qui, en attendant d'élire leur nouveau chef, viennent finalement de voter pour une loi anti-scab au niveau du code du travail fédéral, alors qu'ils s'y étaient toujours opposés jusqu'ici. C'était la 10e fois que le Bloc Québécois déposait un projet de loi pour interdire l'utilisation de scabs dans les conflits de travail relevant du code fédéral du travail. Une telle disposition existe depuis des années au sein du code du travail du Québec. Jusqu'à présent, les libéraux, de même que les conservateurs s'y étaient toujours opposés, avec comme conséquence que la proposition tombait à chaque fois à l'eau. Mais cette fois, et sans qu'ils ne donnent vraiment d'explications, les libéraux se sont finalement joints au NPD et au Bloc Québécois et le projet de loi a donc pu franchir les étapes des premières et deuxième lectures. À moins que les sénateurs libéraux (qui ont la majorité au Sénat) se traînent la patte, d'ici au déclenchement des prochaines élections (ce qui demeure toujours une possibilité), cette fameuse disposition anti-scab devrait donc devenir réalité, ce qui serait une très bonne chose. Encore aujourd'hui, les lois canadiennes du travail continuent toujours à accumuler beaucoup de retard par rapport à ce qui existent en Europe. Le fait que nous soyons malgré tout plus avancés qu'aux États-Unis (surtout au Québec) n'est qu'une bien mince consolation pour les travailleurs et les travailleuses. Le retard est particulièrement manifeste pour tout ce qui touche la protection des travailleurs et des travailleuses en cas de mises à pied ou de fermeture d'entreprises. C'est également le cas pour tout ce qui touche le droit de grève. Sur un autre registre, et toujours sur la scène fédérale, les principaux partis d'opposition ont également décidé qu'ils bloqueraient l'adoption de nouvelles lois en matière de gestion de la criminalité. Le premier ministre Harper s'est particulièrement offusqué de cette autre décision des partis d'opposition dans la mesure où la plupart d'entre eux s'étaient pourtant montrés ouvert lors de la dernière campagne électorale fédérale à un resserrement des lois en matière de criminalité. Autre temps, autre politiques. Pour notre part, cela est plutôt une bonne nouvelle, (une fois encore !) puisque ces projets pouvaient représenter une menace de plus aux principes de base de la démocratie. On ne s'en plaindra donc pas. Tout aussi positif est la décision de ces mêmes partis d'opposition d'exiger que le gouvernement Harper respecte les engagements déjà pris par le Canada en ce qui concerne l'Accord de Kyoto. Une motion pourrait même être adoptée à la Chambre des communes à cet effet, sous peu. Les conservateurs, pour leur part, semblent de plus en plus avoir mis une croix sur le Québec et leur chances de conserver ici leurs appuis pour les prochaines élections. Sur la scène provinciale, c'est plutôt Jean Charest qui met les bouchées doubles afin de se donner une nouvelle image. La déconfiture des conservateurs au Québec, ceux-là mêmes qui devaient aider Charest à se faire réélire, n'a rien pour aider en effet ce dernier. Le fait qu'Harper ait finalement fermé à toutes fins pratiques la porte à tout véritable règlement du déficit fiscal n'est pas non plus une très bonne nouvelle pour Charest. Celui-ci doit absolument refaire ses devoirs en matière de stratégies pour les prochaines élections. Le voici donc au centre d'une nouvelle coalition visant, là encore, à forcer Ottawa à respecter Kyoto, laquelle coalition regroupe maintenant de nombreux groupes écologiques. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est une situation plutôt inhabituelle pour des libéraux d'agir de la sorte. Sans doute, Charest cherche-t-il ainsi à faire oublier dans l'opinion publique tout le scandale entourant la vente du Mont Orford, ainsi que toutes les autres mesures rétrogrades (et elles sont légions) qu'il nous a imposé au fil des trois dernières années. Reste à voir si cela marchera vraiment. Ironiquement, André Boisclair, celui-là même qui se disait jusqu'à peu le seul véritable porte-parole, plus "vert que vert", a refusé de se joindre à la coalition de Jean Charest, prétextant que les demandes de celle-ci n'étaient pas assez "radicales" et qu'il préférait conséquemment rester dans son coin. Quelle logique !!!... Surtout quand on pense de surcroît à son refus d'endosser la position de son propre parti par rapport à la nationalisation du secteur de l'énergie éolienne. Tout semble maintenant indiquer qu'il pourrait y avoir des élections fédérales dès le début du printemps prochain. Au Québec, cela pourrait suivre rapidement après, ou peut-être être déclenchées juste avant. Qui sait. En attendant, cela bouge et cela peut même donner, à l'occasion, des choses plutôt positives. On ne s'en plaindra pas mais cela ne nous fera pas pour autant changer d'opinions quant à la vraie nature de ces partis politiques. Lundi 30 octobre 2006
André Parizeau
Parti Communiste du Québec
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