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Corée : une situation de plus en plus préoccupante - Les tensions montent encore d'un cranPCQ, Thursday, October 19, 2006 - 10:39
Comité exécutif central du PCQ
Communiqué du Comité exécutif central du PCQ, émis le 18 octobre, quelques jours seulement après la condamnation par le Conseil de Sécurité des Nations Unies du test nucléaire effectué par la Corée du Nord, alors que les tensions se font grandissantes. Une situation des plus préoccupantes Le Parti communiste du Québec (PCQ) et ses membres ne peuvent faire autrement qu’être très préoccupés par l’accentuation des tensions dans et autour de la péninsule coréenne. C’est que ces tensions ont encore monté d’un cran depuis la tenue de nouveaux tests par la Corée du Nord, confirmant désormais le fait que celle-ci dispose de l’arme atomique. Considérant les rapprochements qui s’étaient produits au cours des dernières années entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, considérant également les nouvelles avenues qui semblaient poindre à l’horizon pour une éventuelle réunification des deux pays et, conséquemment, la fin officielle de l’état de guerre existant entre eux, nous restons très perplexes devant les raisons ayant pu motiver les dirigeants de la Corée du Nord à faire exploser cette bombe. Cela est d’autant plus vrai que les alliés traditionnels de la Corée du Nord, soient la Chine et la Russie, n’ont pas hésité cette fois à critiquer ces tests, ce qui marque un changement notable de leur part. En juillet dernier, alors que la Corée du Nord avait alors fait des tests de missiles, autant la Chine que la Russie avaient refusé de joindre leurs voix au concert de dénonciations qui avaient suivi. Aujourd’hui, la Corée du Nord semble plus isolée que jamais. Réagissant pour sa part à toutes les critiques, la République Démocratique populaire de Corée (RPDC), nom officiel de la Corée du Nord, affirme que les mesures de rétorsion, votées par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, pourraient être assimilées à une déclaration de guerre, si jamais elles étaient appliquées. De multiples rumeurs font également état du fait que la RPDC pourrait effectuer encore d’autres tests. Quelques semaines seulement avant la tenue d’élections importantes au sein même des États-Unis, on pourrait se demander si cette attitude de la part de la Corée du Nord ne servira pas, en définitive, d’abord et avant tout l’administration américaine de Georges W. Bush ainsi que tous ceux qui, ailleurs dans le monde, font partie du même genre de mouvance que le président des États-Unis. Le fait que nous soyons le Parti communiste du Québec ne veut pas dire pour autant que nous endossons automatiquement tout ce qui peut se faire et se dire partout dans le monde, au nom du communisme. Cela s’applique entre autres à la situation dans la péninsule coréenne. Autant nous nous étions restreints dans nos commentaires, au lendemain des précédents tests de juillet menés par la Corée du Nord, cet été, quand nous avons alors émis un premier communiqué sur la question, autant il nous apparaît difficile aujourd’hui de ne pas souligner ces points. De toute évidence, il y a certaines forces, au niveau international, qui semblent vouloir rechercher la confrontation dans cette partie du monde, indépendamment des dangers que cela pourrait représenter. Nous sommes particulièrement préoccupés par l’attitude très provocatrice du gouvernement du Japon, dirigé depuis peu par un premier ministre d’extrême droite, très proche de Washington, et qui est en même temps le petit-fils d’un ex-criminel de guerre. Nous sommes également très préoccupés par certains appels en provenance du gouvernement sud-coréen, en faveur d’un renforcement de la présence américaine dans la partie sud de la péninsule coréenne. De tels appels tranchent avec les discours plus modérés qui pouvaient exister auparavant parmi les officiels sud-coréens. Rien que sur le territoire de la Corée du Sud, il existe présentement des centaines de bombes atomiques, appartenant toutes aux États-Unis. N’importe laquelle de ces bombes pourrait être armée à tout moment pour être ensuite pointée vers la Corée du Nord. Les États-Unis maintiennent également des dizaines de milliers de soldats là-bas. La péninsule coréenne est d’ores et déjà une des régions les plus militarisées de la planète. À notre opinion, le principal responsable du maintien de toute cette région comme une gigantesque poudrière est le gouvernement des États-Unis. La guerre de Corée s’est terminée, il y a maintenant plus de 50 ans, mais les États-Unis font toujours tout en leur pouvoir pour maintenir la péninsule coréenne dans un état constant de tensions extrêmes. Pour l’heure, la plupart des commentateurs et des spécialistes semblent minimiser les chances d’un dérapage majeur dans cette partie du monde. Cela découlerait en bonne partie du rôle de contrepoids joué par la Chine. Tout cela soulève l’urgence de ramener toutes les parties à la table de négociation pour trouver une solution juste et équitable au conflit qui perdure dans la péninsule coréenne. Toute cette affaire reflète en même temps, à nos yeux, l’importance de remettre à l’ordre du jour de notre action politique la revendication en faveur de la destruction, à l’échelle de toute la planète, de l’ensemble de l’arsenal nucléaire ainsi que d’un accord global pour bannir à jamais ces armes. Ces deux points faisaient partie de la conclusion de notre précédent communiqué, émis en juillet dernier et portant toujours sur cette question. Cela demeure encore plus vrai aujourd’hui. La disparition de l’URSS a permis aux États-Unis de consolider, à une échelle encore jamais vue, leur domination sur le monde. Dans un contexte d’un monde de plus en plus unipolaire, dirigé par les États-Unis, il est plus important que jamais de se mobiliser pour obliger ceux-ci à faire les premiers pas et de prendre des mesures appropriées pour qu’ils réduisent de manière significative leur arsenal nucléaire. Il faut aussi se mobiliser contre les visées de plus en plus agressives des États-Unis. À défaut de le faire, on pourrait bien assister à une extension encore plus grande du nombre de détenteurs de l’arme atomique, avec toutes les conséquences que cela peut avoir. Comité exécutif central du PCQ
CEC
Parti Communiste du Québec
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