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Les oeillères de la passion

Simon Blais, Thursday, October 12, 2006 - 19:18

Simon Blais

Le vingt et unième siècle débute à peine. Les voitures devaient planer et les robots peupler cette planète il me semble...

par Simon Blais

Le vingt et unième siècle débute à peine. Les voitures devaient planer et les robots peupler cette planète il me semble... 2001: l'odyssée de l'espace, n'est-ce pas? Les êtres humains ont-ils réellement posé le pied sur l'astre lunaire? L'argent est-il un phénomène biologique? Le vingt et unième siècle, wow, quelle époque! Débutant par la crainte d'un bog informatique mondial - le bog de l'an 2000 - il se poursuivit l'année suivante avec ce qui constitua les attentats terroristes les plus médiatisés de l'histoire. S'en suivit guerres, propagandes, famines, tsunamis, pollutions et cies, l'habitude quoi! En deux siècles, la révolution industrielle aura atteint le summum de la destruction, et ceux qui prétendaient y voir une certaine évolution de l'intelligence ont finalement constaté qu'il serait plus exact de désigner ce fait comme étant bel et bien une exagération de la négligence.

Je suis une personne remplie d'espoirs. Si j'ai souvent milité au seins de diverses causes, c'est parce que j'y trouvais toujours une motivation de fond, résultante d'une espérance qui ne pouvais être vaine. Malgré tout, les gens, les réussites, les possibilités, j'entretient encore certaines craintes; le vingt et unième siècle n'y est pour rien, je ne veux pas me faire le juge d'autrui et surtout, mes questionnements sont légitimes. La société québécoise a tout le potentiel de son développement et cela ne l'empêche pas, au niveau mondial, d'être une des sociétés les plus énergivores et les moins soucieuses de son environnement. J'ai peine à constater que quoi qu'en dises les représentants de la diversité culturelle, le racisme sévit encore et encore dans les villes du Québec. L'équité salariale vient tout juste d'être accordée, sainte, ça fait 50 ans qu'elle aurais du l'être! Vous en avez vu dernièrement, il y a des clochards dans les rues de Montréal et de Québec, il y a des junkies dans les ruelles qui se foutent de la merde dans les veines, des personnes agées qui flânent désespérément sur les trottoirs. Mes questionnements sont légitimes, et j'ose affirmer: que se passe-t-il dans nos têtes pour que l'on accepte tout cela, sans broncher plus qu'il n'en faut, et que cela perdure?

Je ne suis pas un dirigeant, vous ne l'êtes guère plus, or devrions-nous commencer à entretenir un discours de décideurs, question de décider de ce que nous voulons, à moyen terme, pour ce ving et unième siècle? De Kyoto aux Objectifs du Millénaire, les moyens dont nous disposons, autant politiquement que personnellement, sont essentiels à engendrer non plus une révolution, mais bien une reconsidération globale de nos valeurs humaines. Selon les événements qui peuplent le présent siècle, n'est-il pas exagéré d'affirmer que « mieux vaut tôt que jamais »? Je me pose de sérieux songes, pourquoi n'agissons-nous pas, collectivement, pour affirmer nos droits tels que stipulés par cette tonne de lois que nous ignorons? Pourquoi polluons-nous, franchement, c'est désuet comme comportement vous ne trouvez pas? Il y a des Québécois xénophobes! Ça, je n'y comprend absolument rien; les Québécois se targuent souvent d'être différents, une nation distincte dit-on, du Canada, et aussitôt qu'il est question de différences ethniques, combien sentent un malaise? Peut-être voulons-nous ne pas savoir, garder nos oeillères et faire de la réalité la légende urbaine auquelle jamais nous ne croirons, peut-être sommes-nous incapables ou inaptes à faire face au réel, qui nous demande de construire une société progressive et non plus inconsciente dans toutes son inconséquence, axée vers l'avenir et prévoyante. Peut-être est-ce seulement qu'un désir mal placé. Habitués aux conforts de la facilité journalière, peut-être n'éprouvons-nous plus le besoin d'êtres efficaces dans nos exitences? Je ne sais plus qu'en penser...

J'aurai bientôt vingt ans. Le vingt et unième siècle débute à peine, et il est contraignant de dire que l'être humain évolue littéralement vers l'échec le plus cuisant de l'histoire vivante de cette Terre. Je suis une personne remplie d'espoirs, j'y trouve toujours une motivation de fond qui n'est pas vaine, mais j'entretient toujours certaines craintes. Je me pose souvent la question « qu'est-ce qu'on est train de foutre? » et la réponse fluctue de jours en jours, ça dépend des humeurs et des régions j'imagine! Je crois que c'est à nous de donner la première véritable poussée dans ce siècle, nous qui avons dénoncé, de Kyoto aux Objectifs du Millénaire, les injustices et les abus d'un quotidien de plus en plus nocif, ancré dans nos moeurs, quoi qu'on en dises. Je crois qu'il faut donner cet effort, par nécessité, car à force que la comprendre, l'évolution, force est de constatrer qu'elle est maintenant nécessaire, alors ne perdons plus notre temps: évoluons!

Pourquoi continuer de cultiver notre stupidité? J'en ai mare des prétextes à la con et des vieux principes du dix-huitième siècle. Qu'est-ce qu'on attends, le messie, car il ne viendra pas je vous l'annonce en primeur quoi que ça soit pas nouveau. Attendons-nous un nouveau déluge, une nouvelle bombe ou un nouveau premier ministre pour insister sur ces détails qui vont causer notre perte à tous?

Les oeillères de la passion et l'échec de l'évolution humaine, comment pouvons-nous en être fiers?

Simon


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