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La vie et la mort au seuil des interrogations

Anonyme, Monday, October 2, 2006 - 10:03

Ruby BIRD -

Par Ruby BIRD - Journaliste

------------APPRENDRE A MOURIR
La métode de Schopenhauer
Par Irvin D. Yalom
Galaade Editions

Livre absolument fabuleux qui vous emmène dans le monde de la psychanalyse et de la thérapie de groupe. L'auteur en est passé maître car il en a fait une partie de son engagement professionnel.C'est un psychiatre renommé et respecté. Sa façon de traiter le sujet de l'âme humaine à travers ses écrits en a fait l'un des plus grands spécialistes de la question de la thérapie de groupe. A la base, il nous rappelle dans l'ouvrage les deux thèses souvent mis en avant. Les stoïciens disent « Dès notre naissance, nous commençons à mourir. » Les épicuriens disent « La mort n'est rien pour nous, car quand nous sommes, la mort n'est pas là et, quand la mort est là, nous ne sommes plus. »

J'ai retiré quelques courts passages afin d'avoir une idée du héros de l'histoire, Julius Hertzfeld, c'est un psychiatre qui apprend qu'il est atteint d'un cancer et qu'il ne lui reste que peu de temps à vivre. Là, sa vie bascule bien évidemment et des tonnes de questions existentielles l'envahissent, des questions surtout concernant sa profession et son utilité. A travers d'autres personnages, des patients en majorité, nous entrons dans son univers intime. Un de ses anciens patients pensent que la solution au « problème » de l'idée de mort est la méthode Schopenhauer, ce serait le secret de la « sérénité » face à l'annonce d'une mort prochaine. C'est le fil conducteur de l'excellent ouvrage que je recommande.

Les extraits sont les suivants :
« Sa réputation ? Celle d'être le médecin des médecins, celui qui ne leur racontait pas d'histoires. Un psychothérapeute de dernier ressort, un magicien plein de sagesse et prêt à tout pour aider ses patients. »

« Mais, de choses plus agréables, jamais il n'en aurait plus : les nouvelles les plus récentes étaient d'ores et déjà plus inquiétantes. »

« Pendant un long moment, Julius resta assis, la tête baissée, le coeur palpitant, les larmes aux yeux. « Poursuivez. Vous êtes franc avec moi. J'ai besoin de savoir ce que je vais pouvoir dire à mes patients. Qu'est-ce que je vais devenir ? Que va-t-il se passer ? » »

« Ces réflexions n'étaient pas une découverte pour Julius. Il avait toujours connu cette finitude, ce caractère éphémère de la conscience. Mais il y a connaître et connaître, et la présence de la mort dans le tableau le rapprochait soudain de la vraie connaissance. Non pas qu'il fût devenu plus sage. Simplement, la suppression des distractions – l'ambition, la passion sexuelle, l'argent, le prestige, les éloges, la popularité – laisssait le champ libre à une vision plus pure. »

« Poursuivant sa flânerie parmi les vieux dossiers, Julius fut surpris de voir la quantité de renseignements post-thérapeutiques dont il disposait grâce à quelques visites de suivi ou de « mise au point », à une rencontre fortuite avec tel patient ou aux messages que d'anciens patients lui faisaient transmettre par des personnes à qui ils l'avaient recommandé. Avait-il cependant influé durablement sur le cours de leur vie ?......Il recensa ses échecs aussi. Tous ces gens, s'étaient-ils longtemps dit, qui n'étaient pas prêts à saisir la main salvatrice qu'il leur tendait. « Deux secondes, Julius, calme-toi, pensa-t-il, comment sais-tu que ces cas ont été de vrais échecs, des échecs définitifs ? Tu ne les as jamais revus ! Or, tu sais très bien qu'il existe des tas de gens qui mettent du temps à s'épanouir. » »

« La mort non plus n'occupait pas ses pensées. Les mystères entourant Philip Slate lui permettaient de chasser toutes ces idées noires. D'abord, le mystère de la mémoire : comment avait-il pu convoquer l'image de Philip avec une clarté aussi troublante. Où donc le visage, le nom et l'histoire de Philip s'étaient-ils tapis pendant toutes ces années ?.....Mais il y avait un mystère encore plus intriguant : pourquoi avait-il choisi de revoir Philip ? Parmi tous ses anciens patients, pourquoi avait-il exhumé Philip des tréfonds de sa mémoire. Etait-ce seulement parce que sa psychothérapie avait si lamentablement échoué ? »....A suivre.....

------------LA QUESTION DE PALESTINE Numéro 100 été 2006
Un choix d'articles publiés depuis le N° 1, automne 1981
Revue d'études palestiniennes
Revue trimestrielle publiée par l'Institut des Etudes Palestiniennes

Il est intéressant, pour ce numéro spécial, de mentionner quelques courtes phrases éditées par la Rédaction, dans le cadre de l'explication de pourquoi ce numéro, comment a-t-il été conçu et dans quel objectif :

« Cela fait 25 ans que la Revue d'études palestiniennes apporte au public français, et plus généralement francophone, une information solidement documentée sur la question palestinienne et le conflit israélo-arabe. »

« En 1994, après la Conférence de Madrid et les accords d'Oslo, et malgré les flagrantes insuffisances de ces derniers, nous avons caressé l'espoir d'une solution pacifique fondée sur un compromis territorial débouchant sur une véritable réconciliation entre Arabes et israéliens. »

« Force est de constater aujourd'hui que l'intransigeance israélienne, la connivence américaine et la lâcheté de la communauté internationale ont déçu cet espoir et inauguré une nouvelle étape du conflit qui risque de se prolonger durant encore des dizaines d'années et entraîner des bouleversements en chaîne. »

« Les Palestiniens, le mouvement sioniste, le mouvement national arabe, la colonisation britannique y sont affrontés, porteur chacun de sa dynamique propre. La création d'Israël, l'expulsion du peuple palestinien de sa patrie, la réalité des réfugiés, l'occupation des terres arabes n'ont fait qu'aggraver les problèmes que l'on croyait résoudre. »

« Ainsi, au devenir du peuple palestinien, à celui des Arabes face à Israël, au sort de celui-ci tant qu'il ne renoncera pas à sa politique d'écrasement et de négation de l'autre s'ajoutent toutes les statégies internationales et les antagonismes des rapports Est-Ouest. »

« Si après avoir subi une longue éclipse les Palestiniens intéressaient à nouveau l'opinion publique, celle-ci ne les redécouvrait le plus souvent que pour se les présenter comme l'obstacle aux solutions de la crise du Proche-Orient. La méconnaisance relayait l'ignorance. »

« C'est de cet état que la Revue d'études palestiniennes entend avant tout rendre compte. Elle dira aussi que ce peuple aime la vie, et que sa réalité, malgré ses épreuves quotidiennes, est aux antipodes du refus désespéré dont on l'habille systématiquement. »

« La compréhension du conflit passe obligatoirement par la double connaissance des facteurs qui l'ont engendré et des situations complexes qui en ont résulté. »

Un texte effarant fait partie des nombreux textes repris, qui sont tous excellents, et qui m'a particulièrement intéressé; J'en ai retiré de courts extraits, il faut le lire en son entier absolument.

Au Seuil de l'Interdit : Interrogations ( Numéro 2, Hiver 1982)
Par Edmond AMRAN et MALEH

« Le voeu le plus cher, la décision la plus ferme aurait été de ne plus écrire, parler en tant que Juif....Assez, oui assez, de poclamer qu'il est, que nous sommes l'humanité fait homme, le peuple élu qui parle à Dieu sans intermédiaire, le seul qui ose le faire, assez de ce dialogue éternel avec l'Eternel, de cette voix de souffrance qui crie à travers les siècles « nous portons tout le poids de l'Histoire. ». »

« Cher monsieur, vous êtes donc antisémite, quoi de plus banal et même normal pour un juif de l'être en secret, en tout juif sommeille un antisémite, passe encore si ce n'était l'heure des périls, si l'existence d'Israël n'était en cause;...Oui c'est vrai que la logique de la violence, celle des bombes qui écrasent les hommes, les femmes, les enfants dans les villages du Sud-Liban, celle de la torture dans les territoires occupés, celle de la négation des droits d'un peuple, le peuple palestinien, que faut-il en dire ? »

« Il ne faut pas frapper Israël même d'une fleur, la moindre des critiques déclenche les grandes pompes de l'idéologie sioniste : vous êtes impie, l'homme du sacrilège et du blasphème qu'on désignera d'un doigt vengeur, voué au bûcher, victime expiatoire pour faire pardonner les crimes qui se commettent au nom de la raison d'Etat. Ou plus prosaïquement, vous êtres l'agent stipendié des Arabes, votre plume sent le pétrole et il faudra, si l'on veut éviter les extrêmes, vous « psychanalyser » selon le conseil de Sartre : tout le concert de menaces et d'objurgations dont, par exemple, Rodinson a fait l'expérience. »

« C'est nous, juifs, qui avons à répondre de nous-mêmes et de ce qui advient aux autres par nous....Ce qui est postulé avec tout le poids d'une histoire millénaire c'est l'innocence de la victime....On voudrait aujourdh'ui étendre cette innocence, payée par le sang et le sacrifice, à un Etat pour le dérober à toute critique, sanctifier le moindre de ses actes. »

« L'antisémitisme a changé de sens à partir du moment où sont requis impérativement et sous l'injonction de la plus brutale des violences la soumission inconditionnelle à l'Etat d'Israël, l'aval accordé une fois pour toutes à la politique qu'il entend mener.......L'Etat d'Israël n'est quand même pas un Etat ! Essayez de le dire en suivan le mouvement naturel de la réflexion politique. »

« Poursuivons, comme il convient quand on suit un raisonnement, avec cette fois un degré de plus dans l'imprudence : cette armée, que fait-elle dans des territoires qui, si on ne veut pas dire qu'ils sont occupés, au moins conviendra-t-on qu'ils sont en contestation ?....... N'a-t-on pas évoqué aussi, avec des chances de vérité et de certitude, la discrimination raciale, le racisme tout simplement – qui inspire profondément la doctrine d'Etat, de cet Etat, à l'extérieur de ses frontières e même à l'intérieur, à en juger par le sort fait aux juifs orientaux teintés d'arabité ou encore, cette histoire vraie, celle des juifs refusés comme juifs parce qu'ils sont noirs !.........Le judaïsme comme horizon et limite de pensée ! C'est à partir de là que toute question prend son sens, justifie sa validité et sa pertinence. »

« Que cet Etat donc ne souffre le reproche de la moindre injustice, que la Loi morale soit la loi de sa conduite à l'égard de l'Autre, celui qui précisément se présente dans sa différence, aujourd'hui l'Arabe, dans la proximité la plus proche, le Palestinien.......Exignce excessive, argument de mauvaise foi : où a-t-on jamais vu un Etat se régler sur la Loi morale, signifie, par ses actes, qu'il est cette éthique fondatrice, faite corps social historique et politique....Si l'infini de l'éthique en ce sens que rien ne doit limiter son caractère absolu admet une mesure relative, il ne reste plus que la totalité pesante de l'Etat. Le totalitarisme étatique. L'Etat de la religion, la religion de l'Etat. »

« Même si on évoquait une mystique de l'Etat, on continuerait à noter une ligne de partage entre l'ordre religieux et l'ordre étatique, une possibilité de les envisager séparément. Ici la démarcation est interdite, les deux termes sont abolis, dès l'instant où vous tentez de les appréhender séparément. L'Etat , c'est Israël, Israël c'est l'Etat, en fait il n'y a que le règne d'une seule parole, d'un seul vocable : Israël. »

« Une conscience collective prise au jeu d'on ne sait quel fantasme, trompé avant par elle-même, aliénée au-delà des effets ordinaires du nationalisme......Effacée la présence séculaire arabe sur toute cette terre, les noms arabes des villes, des régions, abolis du vocabulaire, de la mémoire des simples gens. Malheur à ceux qui viendraient troubler cette intimité, la félicité sacrée, sanctifiée de ce retour, le châtiment de Dieu leur est promis. »

« Le respect le plus élémentaire à l'égard de la mémoire des morts d'Auschwitz et de toutes les victimes du nazisme, juives ou non, parce que cela aussi ne doit par être oublié, interdit qu'on fasse un enjeu politique, un argument idéologique, un vote à marchander comme c'est le cas en Francce et ailleurs.........Seuil de vision lucide : un Etat qui se fonde sur la violence et la force s'expose à sa destruction le jour où sa supériorité en ce domaine ne peut plus s'affirmer. La mort de l'Autre n'est pas une assurance de survie. »

« « la limite même de la question : le moment où cette conscience taumatisée franchit une sorte de seuil fantasmatiqu, s'attribue le privilège d'être élue exclusive d'un massacre, rejetant dans l'oubli, par un mécanisme révélateur, les autres victimes d'Auschwitz, du nazisme......Pourquoi, pourquoi cela, d'autres génocides ont eu lieu et en nombre dans l'histoire, pourquoi donc ne retenir qu'Auschwitz et en faire l'évènement exemplaire ? »

« Quand j'ai vu le film......Ces images de villages détruits, rasés, de tanks avançant parmi les ruines, ces visages de victimes, d'enfants, de femmes, d'hommes, chassés de leurs terres, raflés, parqués comme des troupeaux conduits à la mort par des camions, vision terrible et répétée de l'horreur, ces visages des soldats irsraéliens, monstrueux décalque des nazis d'hier, je fus bouleversé d'angoisse et de colère.......Oser ne pas détourner le regars, oser refuser de fractionner, de nuancer et de diluer dans les bonnes raisons ce qui ne peut l'être....des gens sont chassés de leur terres, des villages détruits, des populations civiles bombardées, quand la torture est pratiquée, le racisme érigé en principe, quand enfin les droits d'un peuple sont foulés aux pieds avec un cynisme inouï..... »

« Orgueil de faire du juif une fois encore l'exception au point d'occulter ce qui se passe dans la réalité des faits. Orgueil sous son autre façon : nous savons enfin la puissance., nous, être de la faiblesse et de l'humiliation de toute éternité, sans voir le prix à payer pour cette puissance, sans soupçonner que l'espoir qui l'a faite surgir ne saurait en changer la nature......Le sionisme, dans son expression politique, comme réalité institutionnelle, étatique, reproduit ce qui menace l'avenir et pas seulement d'Israël mais de tous le speuples : les grandes configurations du Leviathan moderne, Maîtrise. Normalisation, domination sans partage du discours idéologique et aliénation de toute parole spirituelle par le jeu de l'institution. »

------------LA MORALE ANARCHISTE
Par Kropotkine (1842 – 1921). C'est un prince qui, par conviction, se battit toute sa vie pour l'égalité entre les hommes. Il se révolta tôt contre les injustices commises dans son pays, la Russie, et se bâtit toute sa vie, en faveur du monde ouvrier et imposa, de ce fait, sa vision « de la dignité d'un homme libre » au monde entier.
Editions de l'Aube – Poche Essai

Dans cet essai, il s'attache dès le départ à l'idée de liberté de la pensée. Pour lui, son ennemi regroupe le gouvernant, l'homme de loi et le religieux. Le travail de conditionnement se fait dès l'enfance car l'esprit de l'enfant est alors faible. Ce qui fait que dans la société « On ne critique pas, on se laisse mener par l'habitude, par l'indifférence,. On ne se passionne ni pour ni contre la morale établie.....Et le niveau moral de la société tombe de plus en plus.....Le mensonge devient vertu ; la platitude, un devoir. S'enrichir, jouir du moment, épuiser son intelligence, son ardeur, son énergie, n'importe comment, devient le mot d'ordre des classes aisées, aussi bien que de la multitude des pauvres gens dont l'idéal est de paraître bourgeois. »

Kropotkine s'attaque aux intellectuels aussi « La gent éduquée ne croit plus au diable ; mais comme ses idées ne sont pas plus rationnelles que celles de nos bonnes d'enfants, elle déguise le diable et l'ange sous un verbiage scolatique, honoré du nom de philosophie......Mas les actes de l'homme sont toujurs représentés comme le résultat d'une lutte entre deux éléments hostiles....Et cependant, en y réfléchissant un peu, on découvre bien vite que, si différentes que soient les deux actions comme résultat pour l'humanité, le mobile a toujours été le même. C'est la recherche du plaisir.....Quoi qu'il fasse, l'homme reherche toujours un plaisir, ou bien il évite une peine......Rechercher le plaisir, éviter la peine, c'est le fait génral (d'autres diraient la loi) du monde organique. C'est l'essence de la vie. Sans cette recherche de l'agréable, la vie même serait impossible, l'organisme se désagrégerait, la vie cesserait......L'acte le plus répugnant, comme l'acte indifférent ou le plus attrayant, sont tous également dictés par un besoin de l'individu......Voilà un fait parfaitement établi : voilà l'essence de ce que l'on a appelé la théorie de l'égoïsme. »

Comme l'homme est à la base de toute la réflexin, il s'évertue à distinguer ses actions entre les actions réfléchies ou conscientes de celles des habitudes inconscientes. Ses actes sont soit vertueuses soit vicieuses et entrent dans le cadre des besoins fondamentaux de l'homme. Quand la raison entre en jeu, elle se heurte toujours à l'idée du châtiment qui pourrait résulter de l'action elle-même. Souvent Kropotkine s'en prend à la religion « Pour distinguer entre ce qui est bien et ce qui est mal, les théologiens mosaïques, bouddhistes, chrétiens et musulmans avaient recours à l'inspiration divine.......Des milliers de faits semblables pourraient être cités ; des livres entiers pourraient être écrits pour montrer combien les conceptions du bien et du mal sont identiques chez l'homme et chez les animaux.....L'idée du bien et du mal n'a ainsi rien à voir avec la religion ou la conscience mystérieuse.....Est-ce utile à la société ? Alors c'est bon. Est-ce nuisible ? Alors c'est mauvais. »

Le deuxième grand pôle de combat de Kropotkine est la loi et les hommes de loi. « Ils savent que la loi a simplement utilisé les sentiments sociaux de l'homme pour lui glisser, avec des préceptes de morale qu'il accepterait, des ordres utiles à la minorité des exploiteurs, contre lesquels il se rebiffait......Ils veulent que l'homme agisse moralement par intérêt personnel, et ils oublient ses sentiments de solidarité avec la race entière, qui existent, quelle que soit leur origine. »

Inexorablemet, il en appelle à la solidarité, à la fraternité et à la bonne volonté « Plus votre imagination est puissante, mieux vous pourrez vous imaginer ce que sent un être que l'on fait souffrir, et plus intense, plus délicat sera votre sentiment moral.......nous pourrons démontrer avec luxe de preuves comment, dans le monde animal et humain, la loi de l'appui mutuel est la loi du progrès, et comment l'appui mutuel, ainsi que le courage et l'initiative individuelle qui en découlent, assurent la victoire à l'espèce qui sait mieux les pratiquer....... »

Passionnant essai qui se trouve être assez concis et provocant en matière de réflexions intellectuelles.......

------------LE BOURREAU DE L'AMOUR
Histoires de psychothérapie – Récit
Par Irvin D. Yalom. Né en 1931 à Washington de parents russes. Docteur en médecine depuis 1956, est psychiatre en Californie et animateur de thérapies de groupe. A déjà écrit une dizaine d'ouvrages
Galaade Editions

L'ouvrage est un condensé de dix récits de patients dans toute leur humanité. Ils font face chacun à des dilemmes et des obsessions bien particulières mais qui pourraient très bien être les nôtres. Le psychothérapeute, qui est le fil conducteur des dix récits s'exprime de façon bien éloquente « Quoi de plus simple ? Une question innocente et sa réponse ! Et pourtant, à chaque fois, j'ai vu cet exercice de groupe susciter des réactions d'une force extraordinaire. Souvent en quelques minutes, l'émotion submerge la salle entière.....Tant de désirs. Tant d'attente et tant de peine. Si proches de la surface, prêts à jaillir. Souffrance de la destinée. Douleur d'exister. Une souffrance toujours présente, frémissante, juste sous l'épiderme de la vie. Une souffrance qui n'est que trop facilement accessible. »

Quelques fois les problèmes sont si intenses que la personne demande de l'aide à la famille, les amis, la religion, un psychothérapeute..... Les dix patients du livre font face à une souffrance existentielle intense. « Ce n'est pas pour cette raison qu'ils vinrent chercher mon aide ; non, tous les dix au départ se débattaient contre les difficultés de la vie quotidienne : solitude, mépris de soi-même, impuissance, migraines, compulsion sexuelle, obésité, hypertention, chagrin, obsession amoureuse, sautes d'humeur, dépression. »

Le psychothérapeute est là surtout à cause de cette souffrance existentielle. La théorie sur laquelle il se base « est que l'angoisse fondamentale surgit des efforts désespérés, conscients ou inconscients, d'un individu pour affronter les dures réalités de la vie, les « données préalables » de l'existence. »

Il nous donne quatre indices ou données comme ils les nomment, pour justifier son rôle et la nécessité de son travail : « l'aspect inéluctable de la mort, pour chacun de nous et ceux que nous aimons ; la liberté de diriger notre vie comme nous l'entendons ; notre solitude fondamentale ; et enfin, l'absence d'une signification ou d'un sens évident de l'existence. »

Pour faire face à sa vie et surmonter les difficultés, il faut réaliser et comprendre ces phénomènes, de cela nous pouvons améliorer sa qualité de vie et acquérir une certaine sagesse. Nous sommes tous conscients que la mort peut surgir n'importe quand et nous vivons dans le dilemme du désir inéxorable de vouloir vivre du mieux possible et la possibilité de la venue prochaine de la mort. Notre conscience et inconscience luttent sans relâche contre cette mort en utilisant toutes sortes de moyens pour la nier ou la repousser, cela peut être la religion, des personnes.....

« Bien que les cauchemars diffèrent dans leurs manifestations, le processus sous-jacent est dans tous les cas identique : une angoisse incontrôlée de la mort a échappé à ses gardiens et explosé au niveau du conscient....L'acte sexuel aussi est considéré comme un talisman permettant de se protéger du vieillissement, de la dégradation physique et de l'approche de la mort.... »

On place souvent la liberté comme antithèse de la mort « La liberté signifie que l'on est responsable de ses propres choix, de ses actes, de sa condition dans l'existence. ». Le thérapeute doit faire en sorte que son patient admette son rôle dans les difficultés qu'il vit. Tant qu'il externalise ces mêmes difficultés et les impute à d'autres personnes ou bien à des phénomènes non contrôlables, il n'y aura aucun moyen de l'aider. « Après tout, si le problème est extérieur à soi, pourquoi se transformer ?....Le patient ayant tendance à refuser cette responsabilité, le psychothérapeute a recours à des techniques destinées à lui démontrer qu'il a lui-même créé son propre problème. »

La première étape dans la possibilité de changement est donc l'acceptation de sa responsabilité. Ce n'est quand même pas synonyme de changement concret. Il faut y ajouter une franche volonté. Se rendre compte de la réalité, accepter le rôle qu'on y joue, vouloir se transformer de façon positive, se sentir libre de le faire sont des éléments extrêmement importants dans une thérapie. Souhait d'abord puis prise effective d'une décision, deux étapes essentielles. « Certains sont incapables de souhait, ne sachant ni ce qu'ils ressentent ni ce qu'ils désirent. Sans opinion, sans impulsion, sans inclination, ils deviennent parasites des désirs des autres. Et sont rapidement un poids pour eux.....D'autres sont incapables de décision. Bien que sachant exactement ce qu'ils veulent, ils ne peuvent passer à l'acte et arpentent dans les affres de l'angoisse le seuil de la décision. »

L'auteur en vient ensuite au stade de la grande difficulté de décider quoi faire et comment. Il fait le constat de trois données essentielles qui jouent un rôle sans égal dans le comportement de chacun : la mort, les décision ou solutions alternatives qui excluent selon lui et l'isolement existentiel que nous vivons de la naissance à la mort. « Chacun est isolé non seulement des autres, au point qu'il constitue un univers en soi, mais également du reste du monde.....Les tentatives pour échapper à l'isolement peuvent détruire la relation avec l'autre. Nombreux sont les mariages ou amitiés qui se sont brisés parce que, au lieu de créer un lien ou un amour mutuel, l'un cherche à utiliser l'autre uniquement comme un écran contre l'isolement.....L'un des grands paradoxes de l'existence est que la conscience en soi engendre l'angoisse. En éliminant la conscience de soi, la fusion supprime radicalement l'angoisse. »

Fait essentiel que relève le thérapeute est qu'il ne faut jamais traiter un patient amoureux. « Nous sommes des créatures essentiellement attachées à la recherche du sens.....Ce dilemme existentiel – recherche sens et certitude dans un univers qui ne possède ni l'un ni l'autre – a une importance considérable pour la profession de psychothérapeute. ».
A Lire impérativement, de l'analyse et de la tendresse à tavers tous les récits.

Journaliste Indépendante


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