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Népal: grossière ingérence de l'impérialisme USAnonyme, Sunday, October 1, 2006 - 17:34
Arsenal-express
Dans une tentative de briser l'immobilisme qui caractérise le processus politique sensé déboucher sur la formation d'un gouvernement provisoire et l'élection d'une assemblée constituante qui décidera de l'avenir du pays, le Parti communiste du Népal (maoïste) vient d'avancer l'idée de tenir immédiatement un référendum national grâce auquel le peuple se prononcera directement sur l'avenir de la monarchie. Cette proposition a reçu l'assentiment d'un des principaux membres de l'alliance des sept partis qui gouvernent actuellement le Népal, le Parti communiste du Népal -- Union des marxistes-léninistes (l'UML, le parti révisionniste traditionnel). Suite au mouvement démocratique d'avril qui a ébranlé la monarchie et permis aux sept partis de former un nouveau gouvernement, il avait été convenu de rédiger une constitution provisoire puis de former un gouvernement intérimaire avec la participation des maoïstes, dont l'unique mandat serait d'organiser la tenue des élections pour l'assemblée constituante. Toutefois, les pourparlers qui s'étirent depuis maintenant plus de trois mois n'ont encore débouché sur rien de concret. De semaine en semaine, on a plutôt vu le premier ministre Koirala et son Parti du congrès reculer petit à petit, au point où ils souhaitent maintenant le maintien d'un "rôle symbolique" pour la monarchie. Les principaux porte-parole de l'alliance des sept partis exigent également que la guérilla maoïste rende les armes avant de pouvoir intégrer l'éventuel gouvernement intérimaire, ce qui est parfaitement contraire à l'esprit et la lettre des multiples ententes qui sont intervenues, tant avant qu'après le mouvement d'avril (voir l'article publié dans Arsenal-express n° 108, le 27 août 2006, qui résumait le débat à ce sujet). De toute évidence, ce recul fait suite aux nombreuses pressions exercées par les grandes puissances étrangères, à commencer par l'impérialisme US qui n'a cessé de s'ingérer dans les affaires internes du Népal -- cela, malgré la volonté clairement exprimée par le peuple lors du mouvement d'avril. Début septembre, l'ambassadeur américain au Népal, James F. Moriarty, est même allé jusqu'à effectuer une tournée à travers l'ouest et le centre du pays, où il a procédé à l'inspection des bases militaires et fait ses "recommandations" (lire: donné ses instructions) aux officiers supérieurs de l'armée du Népal (l'ex-Armée royale, dont le nom a été modifié ce printemps). On peut difficilement imaginer pire atteinte à la souveraineté d'un État pourtant reconnu par la communauté internationale! Le représentant de l'administration Bush en a également profité pour rencontrer les responsables régionaux des sept partis gouvernementaux, ainsi que la "communauté des affaires", afin de les mettre en garde contre une participation maoïste au gouvernement intérimaire. De retour à Katmandou le 16 septembre, Moriarty a rencontré le secrétaire général de l'UML, Madhav Kumar, pour lui donner le même avertissement. Puis, cinq jours plus tard, il est allé rendre visite au premier ministre G.P. Koirala, chez lui, et toujours aux mêmes fins. En fait, selon l'agence nepalnews.com, Moriarty a profité de l'occasion pour lui faire rapport des conclusions de son voyage dans l'ouest du pays, comme s'il était lui-même un officier du gouvernement népalais! Cette ingérence grossière est apparue si méprisante pour le peuple du Népal que bon nombre des supporters de l'alliance des sept partis, incluant plusieurs membres du parlement, ont réclamé l'expulsion pure et simple de l'ambassadeur yankee, dont la conduite viole toutes les normes qui gouvernent les relations diplomatiques à l'échelle internationale. Cela dit, le sbire Moriarty est toujours en poste, et il a reçu l'appui inconditionnel de la Secrétaire d'État Condoleeza Rice. Pas plus tard que jeudi dernier, celle-ci a réaffirmé la position de Washington en ces termes, lors d'une rencontre avec l'actuel ministre des Affaires étrangères du Népal: "Les groupes armés doivent être totalement exclus du processus politique qui se déroule actuellement au Népal: pour nous, cela constitue un strict minimum." (nepalnews.com, 29/09/2006) Rappelons que l'administration américaine persiste à maintenir le Parti communiste du Népal (maoïste) sur sa fameuse liste des "organisations terroristes", qu'elle souhaite anéantir. Il est prévu que le président du PCN(M), le camarade Prachanda, rencontre de nouveau le premier ministre Koirala, dimanche le 8 octobre prochain, afin de tenter de relancer le processus politique. Cette rencontre risque de s'avérer déterminante pour la suite des choses. Comme on peut le voir, l'avenir du processus révolutionnaire amorcé par le déclenchement de la guerre populaire maoïste en février 1996 est encore loin d'être joué. Les prochaines semaines et les prochains mois, à cet égard, seront décisifs. Les maoïstes du Népal font face à une situation éminemment complexe, qui exige de leur part à la fois une grande fermeté stratégique et beaucoup de souplesse tactique. Dans ce contexte, il est plus important que jamais que les révolutionnaires, et l'ensemble des forces progressistes et anti-impérialistes à l'échelle mondiale, se mobilisent pour s'opposer à toute forme d'ingérence étrangère dans les affaires du Népal. C'est au peuple du Népal, et à lui seul, à choisir son avenir politique et décider quelle sorte de régime assurera sa complète émancipation. _____ Article paru dans Arsenal-express, nº 113, le 1er octobre 2006. Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation). Pour vous abonner: faites parvenir un courriel à
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