La récente polémique autour de la participation de certains hommes politiques à la manifestation montréalaise du 6 août pour ramener la paix au Liban a mené à toutes sortes de déclarations, dont une de la part du Premier sinistre Jean Charest. Une vingtaines d'anarchistes, militantEs et activistes, ont tenu à répondre à Patapouf dans une lettre ouverte envoyée aux principaux journaux "d'information". À l'heure actuelle, aucun d'entre eux ne l'a publié. La voici donc.
Ville de Québec, 21 avril 2001. 60 000 personnes manifestent contre la Zone de libre-échange des Amériques. Quelques-un-es se permettent de casser des vitrines et de renverser une clôture. Les élites politiques et économiques s’énervent, les médias relaient l’information sur un ton scandalisé : l’extrême gauche et les anarchistes ne sont pas capables de contrôler les « débordements » et les « casseurs » dans leurs rangs. Lorsque nos porte-paroles affirment respecter la diversité des tactiques et ne pas vouloir (ni pouvoir) contrôler tous les individus, on se sert de cet argument pour discréditer notre pensée sociale radicale. Depuis, dans chaque manifestation où une vitrine est cassée, où un pare-brise éclate, où un graffitti apparaît, le même argument refait surface pour nous démoniser : l’extrême gauche et les anarchistes sont incontrôlables. Ce sont des violents, des casseurs, ils et elles n’ont pas de pensée sociale et politique cohérente. Point-à-la-ligne.
Montréal, 6 août 2006. 15 000 personnes manifestent pour ramener la paix au Liban. Parmi elles, Gilles Duceppe, André Boisclair, Amir Khadir, Denis Coderre. Mais aussi quelques drapeaux du Hezbollah. Oulala! La droite sioniste et les éditorialistes anti-Québec frôlent l’apoplexie : on reproche à ces « respectables » hommes politiques de s’être compromis avec des pro-terroristes. Réponse indignée de l’intelligentsia québécoise, incluant le premier sinistre Jean Charest : « On ne contrôle pas tout ce qui se fait dans les manifestations » (Le Devoir, 17-8-2006, p. A1). Tiens donc! Tout le monde accepte cet argument, tout le monde se dit : « ben oui, hein?, c’est vrai, on ne peut pas contrôler 15 000 personnes. C’est évident et c’est malhonnête de ne pas le reconnaître. »
Un argument assez fort pour eux, mais manifestement pas assez pour nous, semble-t-il. Merci quand même, Jean, de nous fournir une référence, une phrase à ressortir lorsque nous devrons encore justifier notre pensée sociale et politique face aux prochaines vitrines qui voleront en éclat.
Des anarchistes,
Marco Silvestro et Anna Kruzynski
Ainsi que:
Louise Caroline Bergeron, Patrick Cadorette, Marc-André Cyr, Jude Descadres, Bruno Dubuc, Francis Dupuis-Déri, Louis-Frédéric Gaudet, Bob L’Aboyeur, Geneviève Lambert-Pilote, Ève-Marie Lacasse, Julie Langlois, Simon M. Leclerc, Nicolas Phébus, Magaly Pirotte, Martin Poirier, Rachel Sarrasin, Marcel Sévigny, Jaggi Singh, Félix Sylvestre, Simon Tremblay-Pepin.
Si c'est pas trognon de voir tous ces beaux noms alignés dans une réponse commune à "Patapouf" et aux autres grands bourgeois de cet univers pourri. Comme s'il fallait légitimer l'anarchisme, la lutte de classe, et la révolution devant les profiteurs de ce monde. Allez, justifiez-vous et participez vous aussi au cirque médiatique des politicailleries les plus malodorantes. Qui osera prétendre après ceci que les militants (peu importe la tendance) qui se vautrent dans de tels discours ne sont pas une avant-garde coupée du prolétariat? Parce que s'ils n'étaient pas coupés de la classe, pourquoi aurait-ils à se justifier? C'est donc que la soi-disant extrême gauche anarchiste n'est en fait réellement que la gauche du capitalisme. Bande de gestionnaires du discours "radical", allez donc faire une marche de protestation sur le boulevard métropolitain avec des pancartes rose nanane, des p'tits sifflets, pis vos pseudo radicaux de service, vous rendriez une fière chandelle à la classe que vous chercher à défendre du haut de votre forteresse politique!
C'est drôle, je connais personellement 7 des signataires de la lettre et je trouve qu'ils sont l'antithèse de ce que tu appelles "une avant-garde coupée du prolétariat". Toute ces personnes sont super impliquées dans leurs communautés, elles consacrent la majeure partie de leur vie (et souvent leurs ressources) dans des luttes comme la défense des migrants, l'autonomie alimentaire, la lutte contre le sexisme et le racisme, les combats syndicaux...
Si tu tiens à avancer des arguments méchants contre les personnes, essaient au moins qu'ils soient vrais.
La politique c'est entre autre un débat d'idée qui est forcément public. Comment est-ce qu'on peut reprocher à quelqu'un de prendre la parole publiquement? Est-ce qu'être un bon anarchiste c'est se taire et se cacher et ne prendre la parole uniquement sur des sites internet alternatif?
En réalité, j’aurait vraiment pas grand chose à rajouter par rapport à cette lettre si ça avait pas été de l’identité de certains de ses signataires, je parle de ceux clairement identifié à une certaine mouvance apparemment radicale (ils savent qui ils sont). Ou qui l’était.
Je m’explique. La bataille du Sommet des Amériques, quel grand moment de gloire pour ce mouvement qui n’est plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même, n’est-ce pas ? Cette fin de semaine-là, y en a eu de la résistance, pis de la vraie à part de ça.
Je pense qu’à l’époque plusieurs de ces signataires étaient sincèrement heureux de la tournure des événements, à Québec. Je me souviens de leur rejet du duhamelisme. Ils organisaient des zones vertes, mais ils étaient d’accord avec l’existence des zones rouge (pourvu que le rouge se mélange pas trop au vert...).
Or, cinq ans plus tard, certains des acteurs et/ou organisateurs de cette résistance se retrouvent signataires d’un texte qui se veut une dissociation subtile de celle-ci (i.e la résistance).
Si j’ai bien lu, cette lettre dit en gros ceci : en 2001, y nous ont traité de casseurs. Pis aujourd’hui, Charest y dit qu’on peut pas « tout » contrôler dans une manif. La conclusion à laquelle nous sommes invités à tirer est donc la suivante : vous voyez, y avait tort de nous associer à toute cette casse, violence, etc.
Vraiment ? Est-ce vraiment ça que les signataires pensent ? Ou est-ce qu’ils ont pas pensé à ça quand ils ont signé ce truc ? D’une façon ou d’une autre, j’ai le triste pressentiment que leurs réponses (si certains d’entre eux daignent répondre, évidemment) risquent d’être plutôt décevantes...
À lire cette lettre, on croirait que ces signataires semblent préoccupés par la réhabilitation de l’anarchisme auprès des médias de masse. Et ils citent du Charest pour leur défense. Pourquoi ne vous trouvez-vous pas un « attaché de presse anarchiste » tandis que vous y êtes !!
En définitive, le fait demeure qu’on ne peut pas « tout » contrôler dans une manif. C’est sûr. Mais en général, c’est le genre de défaite qu’on va dire, comme organisateur, quand y a quelque chose dans une manif qui nous a pas plu.
Les deux commentaires ci-dessus montrent bien les limites de la prise de position du texte de Silvestro et Kruzynski. Ces limites montrent aussi la progression d’une sous-pensée libertaire issue d’une néo-université, aujourd’hui spécialisée dans un pseudo-anarchisme académique qui ne doute jamais du sérieux de ses prétentions.
La «contribution théorique!» du communiqué de Silvestro et Kruzynski est comme d'habitude absente, dés lors qu'il s'agit d’activistes de l’actualité qui commentent celle-ci telle qu'on leur donne à voir et qui s'en suffisent, le nez collé sur l'écran de TV ou sur les pages du Devoir.
L'utilisation d'un ton qui se veut ironique masque mal la confusion et la désolation de ce bafouillage qui tente malgré tout d'être futé en exhibant fièrement quelques signatures, comme si le principe même d'une pétition ou d'un communiqué signé rendait ses signatures prestigieuses ou même disons nécessaires. Cette parodie de pensée qui jongle avec l'artificiel, isolée jusque dans son arrivisme de toutes perspectives historiques concrètes, cherche avant tout une caution morale à ce qu’il faut bien appeler de l'opportunisme.
Ce texte traduit le désir d'être traité sur un pied d'égalité par le pouvoir, un désir toujours en suspens chez une extrême gauche qui sollicite d'être reconnue et acceptée pour participer à quelques miettes de ce pouvoir ou mieux à l’autogestion d’un contre-pouvoir reconnu comme responsable et sérieux dans ses prétentions gestionnaires.
Ce minuscule communiqué démontre s'il était nécessaire, que ces «anarcho-personnalités» ne retiennent de l'anarchie que des principes vagues qui leur permettent de dire, d'écrire et de signer n'importe quoi : les voilà qui placent maintenant la violence insurrectionnelle de 2001 dans l'excusable ou dans la tolérance d'un pouvoir qu'elle entendait nier.
Ces «anars» signataires découvrent tout à coup que la tolérance régnante est à sens unique, c'est un peu tard.
Ils lisent les journaux, ils regardent une télévision qui énoncent leurs propres conditions de révolte : voilà leur sens de l'histoire. Certains-nes minaudent dans les médias de l’État toujours prêts à monnayer leurs diplômes «es-activisme» de la rue ou plus trivialement à utiliser leurs véritables formations de sociologues-politiciens-historiens sur le dos d’un mouvement anarchiste devenu objet d’étude et de positionnement social.
Ces «anarchistes» de la compensation occupent la place laissée vacante par l'absence de la vieille extrême gauche : ils incarnent par leur pratique, des perspectives passées réduites maintenant à de minuscules manoeuvres sur un terrain balisé car exclusivement politique et récupéré mais, il s’en faut de beaucoup, non révolutionnaire, en y ayant perdu ce qui caractérise les anarchistes : le sens de la rupture et de l'histoire, une véritable autonomie créative, la volonté de se situer ailleurs que dans le « politique », la pratique d'une contestation globale.
Maintenant qu’un peu partout ces néo-penseurs nous donnent leurs avis sur tout et sur rien, avec en prime leurs autographes comme preuve de lucidité, nous ne pouvons que reprendre le commentaire lapidaire entendu souvent à ce propos :
SI EUX SONT ANARCHISTES, NOUS NE LE SOMMES PAS!
SI NOUS SOMMES ANARCHISTES, EUX NE LE SONT PAS !
Utiliser comme titre de communiqué une parodie de pub pour le déodorant me semble bien à propos... On veut que l'anarchisme sente bon... Faut surtout pouvoir "justifier notre pensée sociale et politique" (radicale en plus). Pis sans ce petit déodorant de l'anarchisme gentil et compréhensif (parce que sinon,la lutte de classes, ça pue, c'est plein de pauvres...), il se pourrait que les bourgeois n'acceptent pas avec joie les promesses des lendemains qui chantent...
PS. c'est quoi cette référence aux "éditorialistes anti-Québec" utilisée comme un reproche. On était des "anarchistes anti-Québec" et autre charabia national aux dernières nouvelles...
Pourquoi tenter de justifier la casse dans les manifs face à l'État? Ce monde n'est qu'une immense vitrine, et derrière tous ces 4 millimères de sable chauffé est entassé le fruit de notre travail pour lequel nous devons encore payer. Si vous êtes anarchistes, n'avez-vous donc pas compris que la propriété c'est le vol, et qu'il est sain et normal que les vitrines volent en éclats lorsque la colère prend la rue? Dites-vous bien qu'au fond de chaque prolétaire se cache un casseur, un incontrôlé, un terroriste, un bandit, un iconoclaste, un incendiaire. Lorsqu'elle redresse la tête, cette classe dangeureuse n'en a que faire des étiquettes et anathèmes des riches, et encore moins des petits représentants autoproclâmés qui voudraient justifier, négocier et marchander les conditions de sa lutte sur son dos.
Je crois n’avoir pas été aussi clair que j’aurais voulu. Parce que c’est moi qui l’a écrit, ce texte que j’ai voulu garder court. Je vais répondre à tout le monde, en mon nom personnel, et si vous voulez vous en prendre aux cosignataires, écrivez-leur personnellement.
Ce petit coup de gueule n’est pas un communiqué, mais un texte d’opinion et il s’adressait aux médias bourgeois et aux politiques. Je voulais leur remettre dans la face le fait que l’anarchisme, selon eux, c’est des casseurs de vitrine, pas plus, pas moins, point à la ligne. Pour les médias bourgeois et pour les politiques, des anars c’est des gens louches qui ne pensent pas. Depuis longtemps ils nous reprochent de ne pas nous contrôler, de ne vouloir que casser. Je voulais leur montrer que nous avons le sens de la responsabilité et de la solidarité pas mal plus développé qu’eux, eux qui se dissocient des actes qu’ils n’aiment pas dans une manif dès que leur réputation pourrait en pâtir. Et à ma connaissance, c’est la première fois qu’un premier ministre affirme qu’on ne peut pas contrôler tout ce qui se fait dans une manif. Et il le fait pour défendre sa classe sociale, celle de l’élite bourgeoise contrôlée par les grands phynanciers.
La dernière phrase de mon texte porte à confusion, je pense. Elle ne signifie pas que je me dissocie de ceux et celles qui décident d’utiliser la « violence insurrectionnelle », comme "Louise et ses libertaires anonymes" l’écrivent. Mais plutôt que je trouve que l’anarchisme, dans les médias et parmi la population, ne devrait pas être réduite à cette violence. Elle a bien plus à offrir que des vitres pétées. En passant, moi aussi j’ai pitché des roches en avril 2001. Mais à la différence de certains commentateurs-trices, j’ai jamais pensé que, de cette façon et à ce moment-là, j’allais faire tomber le capitalisme. Come on! On est loin du point de rupture où la violence va donner le coup de grâce à nos exploiteurs! Je suis en faveur de la lutte armée lorsque ça donnera quelque chose que de s’armer, criss! En attendant, ça défoule de leur pitcher des roches et il ne faudrait pas trop se prendre au sérieux et développer une vision romantique de la « violence insurrectionnelle ». Anonymes_notoires écrit : « La bataille du Sommet des Amériques, quel grand moment de gloire pour ce mouvement qui n’est plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même, n’est-ce pas ? Cette fin de semaine-là, y en a eu de la résistance, pis de la vraie à part de ça. » C’est risible. Fin avril 2001 à Québec, on n’a même pas égratigné le capitalisme. Si votre conception de l’anarchisme c’est de péter des symboles, et uniquement cela, ça va mal!
Quant aux insultes gratuites concernant le fait que plusieurs des signataires sont des universitaires, franchement c’est con. D’abord Louise et ses ami-es anonymes nous traitent de pseudo-penseurs et d’anarcho-personalités, et regardez la belle phrase qu’elles et ils nous concoctent : « Ces limites montrent aussi la progression d’une sous-pensée libertaire issue d’une néo-université, aujourd’hui spécialisée dans un pseudo-anarchisme académique qui ne doute jamais du sérieux de ses prétentions. » Y’as-tu plus jargonneux et universito-pédant qu’une telle phrase? Et en plus, ils et elles poursuivent en disant que la « contribution théorique » de mon texte est inexistante! J’ai jamais voulu faire avancer la « théorie » anarchiste avec un coup de gueule comme ça! Soyons sérieux!
Et puis quoi? Être universitaire, vouloir s’instruire, chercher à comprendre le monde avec plusieurs points de vue pour ensuite se faire une idée de ce que l’on croit et défend, c’est pas bon? C’est pas correct? On est vendu dès qu’on s’inscrit à l’université? On se détache du prolétariat dès qu’on suit un cours de sociologie? On devient des experts de service, des cautions du pouvoir? Moi je me souviens qu’une des principales valeurs anarchistes, c’est l’éducation. Et le monde humain est complexe; il faut pouvoir l’expliquer avec nuances. Le manichéisme ne mène à rien, et c’est malheureusement du manichéisme que je dénote chez quelques commentateurs. Si votre définition de radicalisme c’est « pitcher des roches », comme semblent le dire anonymes_notoires et Steve Vigneault, ben ça fait dur.
En plus, les commentateurs et commentatrices anonymes nous discréditent en affirmant que nous ne sommes que des pseudo-radicaux qui ne cherchent qu’à s’attirer les sympathies du pouvoir. Notamment parce que certain-es acceptent de passer dans les médias bourgeois. Je vais vous dire une chose : la révolution sociale, c’est pas notre p’tite gang d’ananars habillés en noir qui va la faire, envers et contre la population. Or la population, elle lit le Journal de Montréal, La Presse et Le Devoir (mais pas vraiment Le Devoir), elle regarde TVA, TQS et Radio-Canada. Elle ne lit pas le CMAQ. Elle ne lit pas les fanzines anars et alternatifs. Si l’un-e d’entre nous « passe » à la tivi une fois de temps en temps, lorsque ça brasse dans les rues et, plutôt que de dire comme tous les journalistes que « les casseurs cassent », cette personne affirme plutôt que c’est là l’expression d’une pensée politique et d’une stratégie réfléchie, que le but est de lutter contre l’exploitation humaine, c’est-y pas mieux? Bien sûr, si vous croyez que vous pourrez faire la révolution sociale tout seul en faisant peur au peuple, allez-y, je vous regarde aller! Moi, un des objectifs de mon militantisme est de convaincre Monsieur et Madame Tout le monde que l’anarchisme est la voie pour briser leurs chaînes. Si vous préférez rester dans vos ‘tites gang de chums à chialer contre le pouvoir et les médias, libre à vous.
Et c’est aussi pour cela que la plupart des co-signataires de mon texte sont aussi actifs et actives dans le milieu communautaire, dans des quartiers de Montréal ou de Québec. Au contraire de ce qu’affirme Steve Vigneault dans son commentaire, nous sommes loin en tabarnak de l’avant-garde coupée du prolétariat! Si vous connaissiez moindrement votre sujet et les actions des cosignataires de ce texte, vous n’écririez pas de telles imbécilités.
On nous reproche aussi de nous être affiché-es en signant notre texte. Ce qui veut dire que dès qu’on sort au grand jour, on est suspect. Qu’on veut de la reconnaissance. Qu’on est des « mous ». Nous avons signé ce texte parce que nous n’avons pas peur de nos convictions. Si vous chiez dans vos frocs à l’idée qu’on vous reconnaisse dans la rue, où s’en va-t-on? Croyez-vous que la révolution se fera masquée et anonymement? (En passant, s’inscrire au CMAQ juste pour répondre à un texte et utiliser le nom d’une actrice célèbre du cinéma muet, que l’on appelait « la Mona Lisa d’Hollywood », c’est pas ben ben winner à mon sens. N’est-ce pas, Louise?).
En plus, je ne crois pas que d’utiliser nos différentes positions sociales pour faire passer des messages radicaux soit une mauvaise chose. Mais il semblerait que pour vous, Louise et les autres anonymes, on doit être pauvre, sans emploi, précaire ou non syndiqué, vivre dans un taudis et crever de faim pour pouvoir parler d’anarchisme? Des professeur-es d’université ne peuvent pas être anars? Les travailleur-euses communautaires sont forcément des réformistes? Les syndicalistes sont automatiquement des corporatistes? La pureté, chères et chers collègues, ça ne mène à rien. D’ailleurs ça n’existe pas.
Pour finir, je dois dire que j’ai bien mieux à faire que de déterminer qui est plus anar que moi et qui l’est moins. Si c’est ça qui, vous, vous allume, les gros capitalistes n’ont pas besoin de s’inquiéter, hein? Ils seront tranquilles tant que nous nous déchirerons en disant : « je suis plus anar que toi, mon père est plus fort que le tiens, et puis MOI j’ai compris le sens de l’histoire et MOI je détiens la vérité sur la stratégie à employer ».
Je n’affirme pas que le garochage de roches peut faire « tomber le capitalisme ».
Je n’affirme pas que la résistance au Sommet des Amériques correspond à un acte de « violence insurrectionnelle ».
Je n’affirme pas que les anarchistes ont rien d’autres à offrir que du pétage de vitres et/ou du pitchage de roches.
2) Ce que je déteste
Ce que je déteste, c’est de me faire mettre dans la bouche des mots que j’ai même pas dit. Peut pas supporter ça. Je prends justement la peine de bien peser mes mots en plus. Quand j’emploi le mot « résistance », c’est pour que les gens lisent « résistance », pas autre chose. Mais on dirait qu’encore une fois, je me donne bien du mal pour rien.
Mais, Marco, si je peut t’appeler Marco, quand tu réponds aux mots que tu me mets dans la bouche en prétendant répondre à mon commentaire, tu ne fais que monologuer avec toi-même au lieu de débattre ! Autrement dit, tu réponds à la propre caricature que tu t’es faite de mon commentaire, probablement « lu en diagonale » étant donné qu’il y avait pas mal de stock à répondre.
Si tu veut débattre, fait pas à semblant. Je vois que j’avais eu raison de pressentir qu’une déception m’attendrait en lisant le ou les réponses des signataires.
3) J’affirme
Je me trouvais sarcastique quand j’ai écrit « quel grand moment de gloire pour ce mouvement ».
Mais j’affirme que je peut défendre cette affirmation « risible » en demeurant stoïquement pince sans-rire. Premièrement, c’est un moment de gloire quand les messieurs-pis-les-madames-tout-le-monde y ont applaudit l’arrivée du Black Block sur le boulevard Saint-Jean. Et je n’affirme pas que ces gens étaient devenus des sympathisants anarchistes. Ce sont les flics qui ont fait le gros du travail : y ont tellement faite chier le peuple avec leur ostie de clôture pis leur gazage démesuré que n’importe quel gang, un Black Block, un Red Block, ou même un Shit Block, en autant qu’ils aient le guts de monter au « front » pour donner une petite leçon de savoir-vivre aux flics, et ils auraient eu droit aux applaudissements eux aussi. J’y ai pas assisté, mais différents amis qui étaient dans ce Black Block me l’ont raconté. Si ça c’est pas un moment de gloire, alors je me demande bien ce que c’est.
« de la résistance pis de la vraie à part de ça »
Ouais, mets-en ! Tu va tu venir me dire que c’était pas de la « vraie résistance », à Québec ? C’était quoi, debord ? Quand des gens, anars ou autres, tiennent une barricade contre une armée de flics anti-émeute, quand des gens mangent des lacrymos pis des balles de plastique pis qu’ils continuent de revenir à la charge, quand des gens pitchent des molos, ces gens-là ne font pas « à semblant » de résister à mon bien humble avis. Oui, je persiste à penser qu’il est approprié de parler de « vraie résistance » dans le cas de Québec. J’ai beau me creuser la tête, mais je n’arrive toujours pas à voir ce que tu peut trouver précisément de risible là-dedans. À moins que ce soit un « rire jaune »?
Enfin, je ne peut malheureusement pas prétendre avoir mené une étude sociologique sur les « vétérans du Sommet » (petit sarcasme ici). Mais je peut affirmer que pour certains d’entre eux, ça leur a permit de faire le plein pour les mois à venir de super-anecdotes à se raconter entre amis autour d'une bière. Comment qu’untel a botté le cul de tel flic. Comment qu’untel a faite tomber un boutte de clôture. Encore une fois, je n’ai pas de diplôme en sociologie pour l’affirmer, mais je soupçonne qu’il s’agit-là d’une forme de gloire sociale. Ou plutôt de petites gloires entre amis. Rien de mal là-dedans d'ailleurs. Non, Québec c’était pas le boutte d’la marde. C’était un boutte de clôture.
Pour finir, j’aimerais affirmer sans ambiguïté que je me calisse pas mal de savoir qui est plus anar que qui. T’as raison, c’est bébé. On a plus les anars qu’on avait. Ben non. Kessé tu veut. Cé d’même dans ce pays de mous. D’ailleurs, je suis pas en désaccord avec toute ce que t’a écrit. Je me sens juste trop paresseux en ce moment pour faire le tri de ce qui me plaît de ce qui me plaît pas.
En fait, j’aurai un autre truc à rajouter, si tu me permets bien entendu. Vois-tu, en supposant pour le plaisir de la discussion que j’appui l’idée générale d’utiliser les gros médias pour faire la promotion de l’anarchisme, hé bien, alors je te dirai que ce « petit coup gueule » n’est pas une grande réussite en relation avec cet objectif (20 co-signataires, si j’ai bien compté, ça fait d’ailleurs pas mal pour un « petit coup de gueule », qu’en dites-vous ?)
Je dis pas ça par souci d’être négatif pour être négatif. Je vois tout simplement mal comment ça peut aider à améliorer l’image des anarchistes auprès de l’opinion publique, puisque c’est le but que tu revendiques. Premièrement, tu rappelles justement l’existence du stéréotype d’anarchiste-casseur. On parle juste des anarchistes quand il y a de la casse ? Comment des anarchistes peuvent-ils s’en plaindre s’ils évoquent leur anarchisme dans un contexte de casse ?
Tu effleures le sujet sans l’approfondir. Le ton est trop défensif. Tu évoques une « pensée sociale radicale » sans la définir. C’est quoi ça, une « pensée sociale radicale » ? Ça me semble vague en estie comme expression. Si tu veut défendre une « pensée sociale radicale » explique au moins de quoi au juste il s’agit, t’sais veut dire. Ça peut aider.
Tu va me dire que c’était juste un « petit coup de gueule », pas un roman ou une thèse de doctorat. Je te réponds que c’est la preuve que tu n’as pas choisi le bon format (i.e. courrier des lecteurs) pour développer ton argumentation. Compte-toi chanceux d’ailleurs qu’ils ne l’aient pas publié : ils auraient été capables de couper dedans, voire de détourner le sens de certaines phrases, pis toi pis ta gang de cosignataires auriez eu aucun contrôle là-dessus. J’ai déjà vu ça, crois-moi.
En plus, tu fais référence au Sommet des Amériques. Y a cinq ans de ça. Ça fait, genre : Quoi, ils sont encore en train de chialer pour ça cette gang d’anars séniles ?!? Je peut imaginer des gens réagir comme ça. Me semble qu’être si défensif pour une affaire d’il y a cinq ans, c’est pas full winner. Encore-là, mon opinion en vaut une autre, après tout je ne peut pas prétendre avoir un bacc en communication pour me backer (mais je suis sûr que si je surf un peu, je peut m’en pogner un pas cher sur le web). En passant, je n’éprouve pas de haine particulière contre les universitaires. Je ne les envie pas, c’est tout.
Il y a beaucoup à rire chez nos spécialistes de l’opinion publique. En effet, comment voir autrement le commentaire initial qui fait danser tant de polémiques. N’allez pas croire qu’il y a matière à se plaindre, au contraire, voilà un moment qui dégourdit les neurones et fait circuler l’envie d’avoir des idées. Et voici la mienne.
La casse. Voilà le cœur du sujet. La violence insurrectionnelle… je préfère parler d’émeute. Et oui, cette foutu émotion urbaine qui ne demande rien, qui ne revendique rien, qui n’a rien à dire à qui ce soit, qui ne fait qu’exister dans le moment présent au travers une diversité de relations sociales immédiates… bref, la vie sans médiation, sans autorité, sans spectacle et ainsi de suite. Ce n’est pas la révolution, c’est son premier pas, celui qui permet l’autre parfois.
En fait, le problème avec nos signataires, c’est de croire que l’anarchisme a besoin d’être représenté, d’avoir son mot à dire dans l’opinion publique, surtout quand le publique c’est toujours les autres : c’est-à-dire l’ensemble des sujets de la société… société qui représente le tout qui lui-même est divisé en classe… et qui dit classe, dit société dont la classe dominante est la représentante. Bref, nos signataires veulent dialoguer avec la classe dominante ou du moins avec son discours, son opinion publique.
Toutefois, l’anarchisme n’est pas une opinion, c’est un acte, une pratique qui exige l’immédiateté des relations sociales, une activité sans médiation… qui ne revendique rien, qui trouve son intelligence, sa raison d’être ailleurs, c’est-à-dire au travers son activité insurrectionnelle… bref, qui n’a que faire de ce que dit l’opinion publique. Elle trouve et produit sa raison d’être dans ses actes de révolte, ses pratiques de lutte, pas dans ses études universitaires, ni dans son opinion publique. Voilà pourquoi quelques prolétaires non rien à foutre de votre opinion d’anarchistes respectables qui cherchent à justifier l’anarchisme aux yeux de je ne sais qui.
Ensuite, je partage l’idée que nos signataires ne sont pas en dehors du prolétariat… qui le serait de toute façon… non, ils sont belle et bien connectés avec le prolétariat. En fait, ils le sont dans ce que le prolétariat offre de plus réactionnaire ou disons plutôt de plus réformiste. Nos signataires, au travers leur opinions publiques et leur activités militantes, ne font que participer à la formulation de revendications, de droits à défendre, de conditions présentes à conserver, bref, de faire en sorte que les prolos restent des prolos. Ils veulent défendre les prolétaires devant le capital et non participer à l’abolition du capital au travers la révolte des prolos qui remettent leur conditions d’existence en question et trouvent dans cette remise en question la raison d’être de leur relations immédiates, de leurs actes de révolte. C’est pourquoi nos militants du milieu communautiare cherche à justifier leur opinion envers un publique qui n’existe définitivement pas… donc, par conséquent, ils prétendent définir l’anarchisme en le rendant respectable… bref, ils veulent se faire entendre parce qu’ils croient que leur idées doivent être entendu, ils cherchent à se justifier envers un autorité quelconque parce qu’ils croient que les idées doivent être justifier et n’ont produite par l’activité des prolétaires.
En sommes, ils sont une avant-garde qui s’ignore mais produit son lot de confusion afin de se justifier… ils sont parmi les prolos parce qu’ils sont eux-mêmes membre de cette société qui n’a aucune extériorité, mais ils se croient justifier d’avoir des opinions à donner au publique parce qu’ils croient que les idées doivent venir de l’extérieure de ce que font les prolétaires… ils croient à l’éducation pas à la révolte, pas à l’activité insurrectionnelle des prolos comme productrice de nouvelle conditions sociales, donc de nouvelles idées. Bref, ils veulent dialoguer en bon pédagogue qu’ils se sont avec le publique comme si ce publique était le prolétariat et non pas le discours du capital sur la société, c’est-à-dire avec son image, son sont propres produit spectaculaire.
"Ensuite, je partage l’idée que nos signataires ne sont pas en dehors du prolétariat… qui le serait de toute façon… non, ils sont belle et bien connectés avec le prolétariat. En fait, ils le sont dans ce que le prolétariat offre de plus réactionnaire ou disons plutôt de plus réformiste. Nos signataires, au travers leur opinions publiques et leur activités militantes, ne font que participer à la formulation de revendications, de droits à défendre, de conditions présentes à conserver, bref, de faire en sorte que les prolos restent des prolos."
En effet. Ça me fait rudement cogiter ce que tu viens de formuler.
Nous croyons reconnaître beaucoup de points communs entre ton texte et le notre. Quel que soit ton lieu de résidence, nous souhaiterions te rencontrer. La participation à cette polémique montre bien qu'il existe plusieurs personnes et plusieurs approches au Québec qui, toutes, sont lasses du show de quelques uns sur la scène institutionnalisée d'une opposition acceptée.
Les discussions réduites sur des sujets creux n'ont pas, non plus, notre faveur. L'objectif reste de discuter au maximum sur la tactique et les choses pratiques immédiates.
Nous souhaitons l'amitié de ceux ou celles qui sympathisent activement avec ce projet.
Tu peux nous contacter à l'adresse suivante : lesi...@yahoo.ca
La réponse de Silvestro aux divers commentaires sur son texte ouvre des questions qui feraient bien d’être discutée. Il s’agit de la tactique activiste qui consiste à croire que l’absence de révolution est dûe à un manque de connaissances. Si les ours prolétaires ne se soulèvent pas, c’est qu’ils ne sont pas conscients d’être exploités et n’ont pas encore entendu la bonne nouvelle de l’anarchie. Il faut donc « conscientiser » (terme souvent équivalent à évangéliser) les masses. C’est pour cela que l’anarchie doit être crédible, il doit être compréhensible. Il doit être diffusé par le journal de Montréal et TQS par le biais de nos interventions médiatiquement habiles… Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un manque de conscientisation. Je ne pense pas qu’on puisse « convaincre » les gens du bien fondé de nos positions politiques radicales. Ce sont les contradictions inhérentes au système capitaliste qui poussent les gens à se soulever. La révolte ne vient pas d’une idée abstraite, d’une idéologie, d’une bonne nouvelle. Elle découle de nos conditions de vie. C’est cette contradiction que l’on exprime par la suite par une idée, pas le contraire. Comme vient de dire l'autre: "l’anarchisme n’est pas une opinion, c’est un acte"
Je ne sais pas quelle quantité de roche doit être pitchée pour être considérée radicale, mais je sais que nos groupes activistes et communautaires n’égratignent pas plus le capitalisme. Le problème avec les activistes est la tendance à vouloir mélanger « radicalité » et défense de droit. Malheureusement on fait les deux mal. On ne fera jamais la révolution en négociant, en demandant la permission. Mais on ne fera pas non plus de la défense de droit qui en vaille la peine si on change de cause à tout les six mois parce que là c’est tel truc qui est « in ». Je ne cracherai jamais sur celles et ceux qui font de la défense de droit (chômage, BS, immigration, prison, etc), en autant qu’on ne me fasse pas acroire que c’est « révolutionnaire ». Ce sont deux choses différentes et mutuellement exclusives. La défense de droit est une composante du système capitaliste. T'est ben content qu'ils et elles soient là quand le proprio veut t'évincer ou pour se défendre contre lesautres nuisances qui nous tombent dessus, mais on ne s'illusionnera pas à croire que l'on va changer le monde avec ça. L'anarchisme ce n'est pas avoir plus de droits, ce n'est pas d'être des prolos fiers d'êtres prolos dans nos usines autogérées. C'est abolir une fois pour toute les classes sociales, la notre aussi du même coup!
c'est tout pour l'instant...
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Subject:
Quelques éléments de réponse et d'autres questions...
La conscientisation n'est pas la solution mais il y a un réel problème de conscience, de conscience de classe pour être plus précis. La révolte c'est bien, la révolution c'est mieux. On peut très bien être révolté et pessimiste. C'est même assez fréquent. L'enjeu est de passer de la révolte à la révolution. Je n'ai pas de recette magique. Mais on aurait intérêt à se pencher sérieusement sur la question parce que dans mon coin de pays (et j'imagine que c'est vrai ailleurs aussi) il est beaucoup plus fréquent de basculer de la révolte à la réaction que de la révolte à la révolution.
L'activité propagandiste des révolutionnaires ne génère pas la révolte, ça tout le monde le sait. Par contre, il peut arriver que la propagande révolutionnaire entre en résonnance avec la révolte et qu'elle face alors sens. Dans ce temps là, elle peut permettre d'ouvrir des brèches, de créer des ruptures.
L'anarchisme est tout à la fois opinion, acte, idéologie, théorie, système et programme. C'est réducteur en criss de dire que ce n'est qu'un acte (de négation je suppose).
Pour le reste je suis assez d'accord avec toi sur la question de la défense de droits. Mon seul bémol c'est que c'est une job politique qui offre des perspectives politiques. Il n'y a pas que la défense individuelle, le conseil juridique, le service; il y a aussi la défense collective des droits. Réunir les gens autour de problèmes précis, les aider à s'organiser pour se battre, mener des batailles collectives (que ce soit par du direct action case work, ce qui est très rare j'en conviens, ou bien autour de luttes urbaines et sociales plus larges), ça peut être politisant et radicalisant. Ça peut mener à une certaine polarisation sociale et ça, ça ne peut certainement pas nuire à la conscience de classe. Ça permet finalement d'entrer en contact avec des gens qui, parce qu'ils sont en lutte, sont un petit plus ouvert que la moyenne à nos idées. Il est là le lien que je fais entre ma job réformiste et mon anarchisme révolutionnaire.
Je réagis au propos de Silvestro qui tente d'assimiler les critiques légitimes des "collègues" de cette tribune à des éléments en quête de pureté idéologique; les autres points ayant déjà été soulevés par d'autres collègues (participation au cirque médiatique, pitchage de roches et radicalité, communautaire et connection au prolétariat).
La question n'est pas d'être "pur", mais d'être cohérent avec nos idées et de ne pas se faire d'illusions basées sur la négation de nos contradictions. Ce n'est pas le fait de défendre les droits sociaux du prolétariat avec compétence et conviction qui fait d'un anarchiste un "mou" ou un réformiste. Mais plutôt de voir en cette activité un quelconque potentiel révolutionnaire. Il faut tous travailler et il est compréhensif que certains anarchistes préfèrent oeuvrer dans un millieu moins autoritaire que l'usine, le communautaire, et qui en plus leur permettent de se faire les dents sur les patrons, les bureaucrates et proprios verreux. Mais là ou le bât blesse, c'est que plusieurs anarchistes en viennent à confondre totalement leur "travail" avec leurs idées. Ce faisant, ils tentent de "radicaliser" leur millieu de travail mais comme ce n'est pas à sens unique, ils trainent souvent le réformisme de ce dernier jusqu'à leur groupe anarchiste. Cette approche est nuisible autant pour le millieu communautaire que pour le millieu anarchiste; l'un risque de perdre l'efficacité de sa raison d'être par la coupure de ses subsides, et l'autre la diluation de son message jusqu'à ce que rien ne le différencie d'un lobby défensif ordinaire.
Lorsque d'autres camarades relèvent les contradictions, ils sont classé "pur", "ultra-gauches", "intégristes" ou "fétichistes inssurectionnels" etc. On leur répond que l'anarchisme doit être "mainstraim" (accessible à tous, c'est à dire n'importe quoi), que les anarchistes doivent intégrer les "mouvements sociaux" (ça se résume à l'entrisme syndical et communautaire pour eux.), qu'il ne faut pas faire "peur" aux gens par notre discours (Mort à l'État ça fait méchant), tenter le dialogue avec les médias de masse pour effacer l'affreux quiproquo du "casseur-sans-vision-politique" (devenir représentant anar dans les journeaux bourgeois). Ça rappelle les camarades ministres de l'Espagne '37, mais sans l'entrée au gouvernement et sans les millions de membres... et sans la guerre civile. Si c'est pas du romantisme ça...
Pour finir sur une bonne note puisque c'est ma dernière intervention sur ce débat, je salue les anarchistes cohérents qui continuent à dire les choses cruement et au risque de grafigner les bonnes consciences, qui ne veulent pas "faire le beau" devant l'État, qui ont horreur de la politique politicienne, qui n'adhèrent pas à l'activisme-à-tout-prix, qui réfléchissent aux luttes et à leurs limites, qui ne font pas dans le vedettariat des signatures et des entrevues, bref, salut anarchistes!
yo gang, je suis assez d'accord avec normanjacob et louis lingg...je pense juste que ça prend plusieurs moments d'engueulade avant d'en arriver à s'entendre, maudine!
vois-tu, normanjacob, je suis d'accord avec toi, sauf sur l'idée que parler au monde et leur expliquer des choses c'est de l'évangélisation. c'est sûr que y'en a qui se prennent pour des prêtres, et qu'il faut combattre cela. mais je pense qu'on doit aussi expliquer c'est quoi notre vision d'un monde anar à ceux qui s'y intéressent, tsé...c'est pour cela que, vois-tu, il me semble que les contradictions inhérentes du capitalisme ne sont pas aussi visible qu'on pourrait croire. toi, moi, les autres commentateurs ici, en sont conscients. mais ta mère, l'est-elle? la mienne, non. la plupart des gens ne les voient pas, les contradictions inhérentes du capitalisme. il faut quand même leur expliquer un peu. Sans tomber dans le dogme de l'opinion publique - autre chose sur laquelle je suis d'accord avec vous. mais bon, vous semblez me taxer de vouloir rendre l'anarchisme "cool" et assez "propre" pour passer dans les médias de masse. c'est pas mon but. mais je pense qu'il faut que ça se diffuse. je pense aussi que c'est pas la seule action qu'il faut poser. l'anarchisme est un acte, je suis aussi d'accord avec ça. c'est même plusieurs actes, incluant celui de penser. les écrits subversifs, ça existe aussi...mais bon, bref: je pense qu'on s'engueule un peu sur des détails - des détails importants - sans connaître la position complète de l'autre.
je retiens aussi du dernier commentaire de louis lingg l'idée de ne pas chercher la pureté et tout. d'accord, je suis d'accord: la pureté, moi ça me fait chier et je trouve que ça n'existe pas de toutes façons. mais y'a un point important dans ce qu'il dit: la question de croire que de s'investir dans le communautaire ou dans un syndicat (par exemple) c'est forcément révolutionnaire. personnellement je ne crois pas que ce soit automatique. mais ça pourrait le devenir: le communautaire, c'est pas un bloc monolithique. y'a des groupes plus radicaux que d'autres. c'est certain que, à l'heure actuelle, c'est pas par là que va passer la révolution...mais les gens que je connais qui travaillent dans le communautaire, ils ne font pas que ça non plus.
en réalité, je pense que plusieurs anars travaillent (payés ou pas) dans des milieux/des groupes qui répondent à des urgences: regardez par exemple Solidarité sans frontières avec les réfugiés. les campagnes de mobilisation concernant les tueries d'autochtones, ici ou ailleurs dans le monde. c'est sûr que c'est pas révolutionnaire. mais bon, si on le fait pas, y'a quand même du monde qui crève, hein?
ma question: on fait quoi, d'abord? malheureusement, y'a tellement à faire! mais je suis d'accord, encore une fois, que peut-être pas assez de monde travaille à faire arriver directement la révolution. mais bon, on la fait arriver comment? en posant des bombes? actuellement, et considérant les "leçons de l'histoire", poser des bombes dans un contexte qui n'est pas mûr pour cela, ça ne donne pas grand chose. on fait du syndicalisme révolutionnaire? je veux bien: mais y'en a pas, de syndicats révolutionnaire, icitte: faut ben essayer d'entrer dans un syndicat qui ne l'est pas pour le faire devenir révolutionnaire, non?
bref: que de questions, hein?
je poste tout de suite un autre commentaire ci-dessous, sur une autre question...parce qu'il faut dire que le pourquoi j'ai pogné le feu au cul, c'est à cause du commentaire de celui qui se dit Louise Brooks.
si ma mère est consciente... probablement que oui. Elle n'utilise pas les mots et concepts qu'on utilise, mais le sentiment d'insatisfaction avec les conditions d'existence est le même. Ça me fait penser à un collègue de travail qui, en voyant le boss rentrer dans la shop me disait que celui-ci n'avait pas travaillé une journée de sa vie et ensuite m'expliquait que si on était payé 1 cenne par bouteille qu'on mettait sur la chaine de montage on gagnerait plus que deux fois notre salaire (si c'est pas le concept de plus-value, et sans avoir lu Marx...).
Ce que a quoi nous aspirons, c'est un monde ou nous prennons le contrôle de nos vies. Ou nous nous débarrassons du concept de valeur et du travail. Si les gens s'en calissent de l'"anarchisme" et "communisent" la société, ben c'est ça qu'on veut. sauf que vouloir convaincre des gens de notre point de vue théorique (car en l'absence de révolution, il n'est que théorie) c'est ce que j'appelle de l'évangélisation.
Alors qu'est ce qu'on fait? je n'en suis pas trop sûr. Une chose à faire, c'est de voir ce qui a chié dans le passé: les partis, les syndicats, la dictature du prolétariat, et de ne pas les reproduire. On diffuse notre point de vue sans chercher à convaincre ou a recruter. Celles et ceux intéresséEs s'y retrouverons. Dans les luttes qui surgissent, on cherche les lignes de fractures qui permettent de pousser les choses plus loin, d'aller au-delà du système actuel, qui vont plus loin que la revendication et on est là pour appuyer et participer à ces initiatives. On participe aux luttes comme des individus qui y sont directement impliqués et non comme des militants qui se cherchent une cause à défendre ou un sujet de maîtrise.
Notre “ami” Louise Brooks, auteur de commentaires ci-dessus, est un drôle de zigoto. Parce que c’est un mec, vous l’aurez peut-être deviné. Et il est tout seul, ça c’est moins évident à savoir. Depuis quelques temps, Louise l’Anonyme s’amuse à dénoncer deux choses : l’intellectualisme et la participation à la société du spectacle. Du moins c’est ce que je dénote dans ses charges contre le livre de Francis-Dupuis-Déri sur les Black blocs (voir « Une affectation bâclée », http://divergences.be/article.php3?id_article=145), contre le Journal Le Couac et contre Normand Baillargeon (voir http://www.cmaq.net/fr/node/24644) et contre mon texte (voir http://www.cmaq.net/fr/node/25270#comment). On pourrait aussi dire qu’il dénonce une certaine masturbation intellectuelle qui regroupe les deux items ci-dessus.
Or
Louise Brooks est un faussaire total, doublé d’un gars qui aime bien harceler ceux et celles qui lui disent non. Il utilise une stratégie simple qui lui permet de se faufiler sans que personne ne puisse réellement lui remettre une quelconque responsabilité sur le dos : la multiplication des pseudonymes, la fausse affirmation et l’attaque ad hominem (on pourrait trouver d’autres tactiques si on analyse son comportement plus en détail).
[ CMAQ: certaines parties ici donnaient des informations privées sur ladite 'Louise Brooks'. Celles-ci sont donc cachées. Le Collectif étudie la question, mais nous devons protéger un peu les coordonnées et l'identité des utilisateur-trices désirant rester anonyme. ]
Mon but est plutôt de dire : cet homme est malhonnête parce qu’il reproche à plein de monde des choses qu’il fait lui-même. Il fait des appels (anonymes) à la pureté et à l’autonomisme, alors qu’il a les deux pieds dans l’institution qu’il dénonce et qu’il est financé par elle (parce qu’il est aussi boursier pour son doctorat). Mon but est aussi de dire que l’utilisation des pseudonymes de façon abusive comme il le fait est malhonnête et lui permet de se soustraire au débat en se cachant derrière des paravents difficiles à retirer pour qui veut le critiquer (par exemple, je suis certain que plusieurs vont dire : « oui mais, Silvestro, où est-ce que tu prends tes infos pour affirmer ce que tu affirmes? » Ben justement, je peux pas le dire sans brûler ma source et lui faire du tort. Alors je dois affirmer sans être capable de démontrer complètement. C’est ça que cause l’utilisation de pseudonymes par des gens malhonnêtes : en tentant de les démasquer, on s’expose soi-même à l’affirmation incomplètement démontrée). Mon but est de montrer que cet homme est un provocateur, frustré par je ne sais trop quoi, et qui déverse son fiel sur des gens pour se rehausser lui-même, pour se créer une crédibilité en dénonçant celle des autres. En plus, c’est un menteur et un falsificateur, qui n’a aucune éthique de la discussion. Voilà pourquoi je n’entrerai pas plus en discussion avec lui.
Pour finir, on pourra me reprocher d’être moi aussi un universitaire, un doctorant, un boursier, un écrivaillon. C’est vrai. Sauf que je ne passe pas mon temps à chier sur ceux et celles qui sont comme moi – ou qui refusent d’être comme moi. Et je ne me cache pas derrière des pseudos. Je sais qu’en tant qu’universitaire, je fais partie de la classe qui possède du capital (symbolique, parce que je suis pauvre…). Je sais que je fais partie de ceux qui, pour reprendre les mots de Marx, entretiennent objectivement la superstructure (l’appareil idéologique). Je sais que le savoir rime avec pouvoir. Je sais que, objectivement, en étant un universitaire bardé de diplômes, je me détache de la classe prolétaire et que je fais « objectivement » partie de la classe dominante.
Sauf que, j’essaie plutôt, en étant conscient de ma position sociale, de ne pas prendre les habitudes et la façon de penser de cette position sociale, j’essaie de rester critique par rapport à moi-même, j’essaie de défaire et de combattre les normes sociales qui me poussent à devenir un bourgeois éduqué, j’essaie de ne pas m’enfermer dans un jargon et une fausse complexité, j’essaie de demeurer parmi ceux et celles que j’aime, ceux et celles de la classe sociale d’où je viens, ceux et celles qui se battent pour la liberté et l’égalité. Mais je suis un humain, j’ai des intérêts personnels, j’ai des désirs, des peurs et des passions. Je pogne le feu au cul souvent. Je ne peux ni le nier ni m’en défaire complètement. Au moins, je suis franc. Et prêt à dialoguer.
Bon, je m'étais promis de ne pas intervenir dans ce débat. Mais je considère qu'il est devenu risible avec la dernière intervention de Marco Silvestro qui dénonce publiquement l'identité de quelqu'un qui préfèrait garder l'anonymat, c'est de l'ordre du flicage des identités. Ça sert l'intérêt de ceux qui cherchent la personnalisation des conflits, les curieux, la police, tous ces gens qui veulent des noms. Que des anarchistes qui ne font rien de très dangereux pour l'ordre établi et/ou qui veulent entretenir une visibilité médiatique mainstream, édulcoration du mouvement anar la plupart du temps, se présentent sous leurs vrais noms passent toujours (il y a en a dont c'est le fond de commerce que d'être anars, ce sont les anars interlocuteurs officiels de la bourgeoisie et des intellectuels de la classe dominante), quoique... Mais quand ils se mettent à dénoncer des gens qui veulent l'anonymat dans au moins certains secteurs de leur vie, cela devient inacceptable. N'en déplaise à mon amitié pour Marco S., je suis en assez complet désaccord politique et théorique avec sa sortie. Je m'en tiens ici à réaffirmer la politique de l'anonymat. Pour le reste, je pense qu'il existe une diversité de tactiques dans le milieu et que ce n'est pas la couverture médiatique des classes dominantes qui doit orienter notre façon de nous penser en tant que révoltéEs, en tant que révolutionnaires, en tant qu'oppriméEs... Du papier torchon s'imprimera toujours contre nous, des images risibles pollueront toujours les cerveaux... à nous d'être arméEs pour contre-attaquer avec notre imaginaire vivant, notre joie de vivre (encore mieux notre joie armée), notre plaisir du communisme, nos sauvages désirs de libertés... et les insurrections qui en découleront.
Une question, mon cher insurrection vive: que fait-on lorsqu'un zigoto abuse de l'anonymat et des pseudonymes? quand quelqu'un s'en sert pour foutre la merde entre nous? quand quelqu'un s'en sert pour dire des choses qui sont incohérentes avec le reste de lui-même? comme c'est le cas ici?
pour les autres qui veulent juste se protéger, restez anonymes si ça vous donne l'impression d'être encore plus "quelqu'un qui est dangereux pour l'ordre établi". mais lorsque l'anonymat ne sert qu'à foutre la merde, diviser, insulter et tout, moi je débarque.
''mais lorsque l'anonymat ne sert qu'à foutre la merde, diviser, insulter et tout, moi je débarque.'' Le problème est que nous ne savons pas débattre sans s'insulter d'un bord comme de l'autre. Je pense qu'ici il y a un véritable débat sur des questions profondes. Pas de quoi ''foutre la merde, diviser, insulter et tout''. Enfin, je pense qu'on prend mal la critique et que c'est ce qui fait dégénérer le tout.
Câlisse qu'on fait dur des fois. J'en reviens juste pas des procès d'intention qui suivent la publication de cette lettre sur le CMAQ.
Je voudrais situer la démarche de mon point de vue. J'ai reçu un projet de texte via une liste internet. Je l'ai trouvé drôle. On demandait des signatures, j'étais d'accord, j'ai réécris à l'un des auteurs en disant que je voulais signer. Pour moi c'était une espèce de pied-de-nez, un gros "nian-nian". Pis là j'arrive ici pis je vois 15 commentaires délirants!!
La démarche visait à souligner le "deux poids, deux mesures" et les contradictions de certains politiciens (Françoise David, notamment).
Je ne vois pas où il est question de se justifier. Je n'ai rien à justifier 5 ans après les faits. J'ai défendu l'utilisation de la violence à l'époque et je la défendrais encore. Personnellement, je ne vois pas où est la dissociation. Faudrait qu'on m'explique parce que si j'avais perçu une dissociation, je ne l'aurais pas signé. Je ne lis pas le même sous-texte qu'anonymes_notoires, moi ce que je lis c'est qu'on leur remet leurs arguments de l'époque sous le nez. That's it.
Vous voyez ça gros en criss me semble avec tout plein d'implications. C'est pas un manifeste, ni un essai, ni un traité. C'est juste une lettre aux journaux, un pavé dans la marre, un commentaire d'actualité. Je ne vois pas pourquoi vous pinez celle-là en particulier alors que j'en écris régulièrement depuis plusieurs années.
Nicolas veut qu'on lui explique où se situe la dissociation reprochée. Je désire me porter volontaire pour accomplir cette tache. Je suis aussi prêt à prendre pour acquis que je ne me suis peut-être pas exprimé aussi clairement que je l'aurai pu dans mes deux premiers commentaires.
Je crois qu'un des problèmes fondamentaux de lettre ouverte est qu'elle se réfère à la polémique entourant la participation d'hommes politiques québécois à une manifestation où des sympathisants du Hezbollah s'affichèrent ouvertement. Il est nécessaire de comprendre le contexte dans laquelle cette lettre a été écrite pour réaliser là où se situe, à mes yeux, le problème qu'elle pose.
Récapitulons: des chroniqueurs des journaux The Gazette et du National Post accusèrent les personnalités politiques présentes à cette manifestation d'avoir fait preuve de tolérance à l'égard du "terrorisme islamiste". Évidemment, tous les gens raisonnables s'entendront pour dire qu'il est tout à fait malhonnête d'insinuer que des politiciens comme André Boisclair ou Denis Coderre puissent nourrir des "sympathies terroristes".
Rappelons que l'infame Coderre était membre du gouvernement libéral à l'époque où celui-ci a inscrit le Hezbollah sur la liste des entités terroristes. Quant à Boisclair, il est ouvertement gai sans être un militant pour les droits des homosexuels. Évidemment, on peut facilement imaginer quelle genre de position peut avoir un groupe qui se décrit comme le "Parti de Dieu" à l'égard de l'homosexualité.
Conclusion: Coderre et Boisclair ont autant en commun avec le Hezbollah que, par exemple, Paris Hilton avec le pape Benoît XVI.
Même Charest a comprit ça. D'où son commentaire.
C'est là une des grandes erreurs de cette lettre. Avoir comparé les insinuations lancées à l'égard de Boisclair et compagnie avec celles qu'ont lancées les médias à l'égard des anarchistes à l'époque du Sommet des Amériques.
Si on peut dire sans l'ombre d'un doute que Boisclair et compagnie sont tout à fait étrangers au Hezbollah, les signataires, parmi lesquels figurent notamment des anciens de la CLAC et autres partisans de la "diversité des tactiques", peuvent-ils en dire autant à l'égard de la casse et de la résistance contre l'agression policière au Sommet des Amériques ?
Je pense que ce sont là deux situations tout à fait différentes et difficilement susceptibles de comparaison. On ne trouvera jamais dans la propagande péquiste, bloquiste ou libérale une apologie de groupes islamistes armés comme le Hezbollah. Par contre, il ne manque pas d'exemples de propagande anarchiste se faisant l'apologie du garochage de roches, de cocktails Molotov et de tabassage de flics.
Et pourtant, c'est cette comparaison que nous offre la lettre tant décriée. La comparaison tiendrait si j'estimais que tous les signataires n'étaient qu'une bande de têteux obsédés par la couverture médiatique que reçoivent les initiatives posées par les anarchistes. Même si, dès mon premier commentaire, je me suis montré très critique du geste des signataires, j'ai aussi laissé la porte ouverte pour que les signataires s'expliquent et clarifient ce qu'il y a clarifier.
Je note que Marko a eu l'honnêteté de reconnaître ne pas « avoir pas été aussi clair qu'(il) aurais voulu » et que « la dernière phrase de (son) texte porte à confusion. » J'aurai dû le soulever dans mon deuxième commentaire, question de faire la part des choses. Cela étant dit, j'interprête les affirmations ci-haut mentionnés de Marko comme étant un "mini-mea-culpa", qui justifie, en partie du moins, certaines de mes critiques.
Je ne suis pas totalement fermé à l'idée d'une utilisation occasionnelle et stratégique des médias, tant qu'on en fait pas une fin en soi. Il ne faut pas oublier que les flics ont systématiquement recours aux médias pour convaincre l'opinion publique de la justesse de leur répression et de leur "profilage politique" à l'égard des anarchistes. Faut-il réagir et donner notre point de vue lorsque les flics racontent des mensonges sur les anarchistes à des millions de téléspectateurs ? Lorsque les flics ont inventé la présence de "cocktails Molotov" pour justifier la répression de la manifestation du 26 avril 2002 contre le G-8, les anarchistes porte-parole de la CLAC ont-ils agit de façon "contre-révolutionnaire" en prenant la parole devant les caméras de télé pour rectifier le tir et démentir les mensonges policiers ? Je pense qu'il est trop facile de tout dépeindre en noir et blanc, comme l'ont fait plusieurs intervenants dans ce débat.
Cela étant dit, je crois que cette lettre ouverte était une erreur. Il y a longtemps que les médias n'accusent plus les anarchistes de faire de la casse dans une manif, pour la simple et bonne raison qu'il y a longtemps que les anarchistes n'ont pas fait de casse dans une manif. Cette lettre pouvait difficilement répondre à un besoin urgent de rectifier le tir, comme les interventions médiatiques qui avaient suivi la répression de la manif du 26 avril 2002.
Je rejette par ailleurs les tentatives de Marko et de Nicolas de tenter de minimiser l'importance de cette lettre. Le but de cette lettre était de rejoindre des dizaines de milliers de lecteurs de la presse à grand tirage. C'est pas rien et cette initiative engage entièrement la responsabilité de chacun des auteurs et cosignataires à l'égard du reste du milieu anarchiste.
Je trouve d'ailleurs qu'il est déplorable qu'autant de militants, probablement bien intentionnés, aient co-signés une lettre dont l'auteur a reconnu subséquemment qu'un certain passage pouvait porté à confusion. Quand on veut passer un message à des dizaines de milliers de personnes, il me semble que le minimum aurait été de s'assurer que la lettre était porteuse d'un message clair et limpide, ce qui n'était malheureusement pas le cas cette fois-ci.
Tu pousse ton analyse beaucoup plus loin que je ne l'ai fait. Inutilement à mon avis (surtout pour un acte manqué!). Je répète que pour moi c'était surtout une blague. Point à la ligne. Y'a pas eu de meeting, ni de discussion. Je n'ai pas fait d'analyse poussé du texte, ça me semblait aller dans le bon sens, alors voilà, j'ai signé impulsivement, c'est tout. Finalement c'était peut-être nul, je sais plus (et, bien honnêtement, je m'en sacre).
Je ne veux pas minimiser l'importance de cette lettre. Elle n'a réellement pas vraiment d'importance pour moi. C'est juste une criss de lettre aux journaux pour se faire plaisir. Qui n'a pas été publiée, en plus!!!
J'assume pleinement d'avoir signer cette lettre. Par contre, je ne me sens aucune responsabilité envers le reste du milieu anarchiste. Heille, aux dernières nouvelles c'est des individus qui ont signé ça en leur nom personnel. C'est dans vos têtes que ça engage "le milieu". Quand un collectif fait un tract et le signe, est-ce que ça engage leur responsabilité envers le reste du milieu anarchiste? S'il faut demander la permission à tout le monde avant de bouger, y'a pu personne qui fera jamais rien!!! Je suis pour la responsabilité collective mais là, il y a quand même bien des osties de limites...
Je pense qu'il est pertinent d'écrire aux journaux en autant qu'on a quelque chose à dire. J'écris régulièrement aux journaux pour réagir sur l'actualité et sur des trucs qui me font ponctuellement chier. J'avoue que je fais personnellement très attention à ce que j'écris, pas tant sur le fond politique de la chose (j'écris en général pour communiquer des idées et des opinions très simple alors j'ai pas vraiment besoin de couper les cheveux en quatre), que sur la forme pour que ce soit aussi ramassé que possible, mordant et rapide (faut écrire le jour même, le lendemain c'est passé date et ça passera pas... comme d'ailleurs la lettre ouverte dont on discutte ici). C'est un espace public et relativement simple d'accès et ça me permet de faire (un peu) contre-poids à la droite populiste qui monopolise la critique du statu-quo dans mon coin. Ça permet de rejoindre beaucoup de gens d'un coup et, effectivement, les gens que je croisent me parlent de mes coups de gueule. Mais il ne faut pas surestimer l'impact du geste non plus. C'est quand même juste un bip! dans le vacarme médiatique. Il y a de forte chances que les gens se souviennent juste du feeling global de la lettre. En général ils lisent ça vite, sur le pouce en faisant d'autre chose. Ça permet à peine d'effleurer leur environnement mental. Un peu comme un graffitti quoi. Et comme les grafs, je fais ça surtout pour me faire plaisir en me disant que ça ne peut pas nuire.
quand j'évoque une certaine responsabilité, je ne parle pas de demander la permission. ça l'a aucun ostie de rapport et tu le sais très bien en plus.
"Quand un collectif fait un tract et le signe, est-ce que ça engage leur responsabilité envers le reste du milieu anarchiste?"
si ce collectif se dit anarchiste et si ce tract est le moindrement diffusé, alors oui. une responsabilité de pas écrire n'importe quoi pour pas faire passer les anars pour des ché-pas-trop-quoi. exemple extrême: si des anars signent un tract appelant à l'extermination des juifs, ça engage leur responsabilité à l'égard du milieu anar en ce sens que ça donne une mauvaise image au milieu.
là où je suis d'accord avec toi, c'est sur l'inutilité de mes interventions. quelle est l'utilité de discuter du contenu d'un texte avec un cosignataire qui, finalement, "s'en sâcre" de savoir si la lettre qu'il a signé était peut-être nulle ? je l'ignore...
tout comme tout le monde a l'air de s'en sâcrer pas mal de la signification qu'on doit accorder au Sommet des Amériques. à ce que je sâche, il n'y a jamais eu de bilan public de la part de quelque groupe anarchiste que ce soit au Québec par rapport à cet événement. j'ai vu qu'au moins un groupe américain avait écrit un bilan assez détaillé sur l'implication du Black Block, et ainsi de suite. mais rien de tel au Québec. en fait, contrairement à des mouvements anars dans divers pays, c'est très rare que des militants anars du Québec font des vrais bilans publics.
d'ailleurs, les anars ont des choses beaucoup plus importantes à faire, comme s'entre-déchirer entre eux.
j'imagine que si je continue à intervenir aussi inutilement sur ce forum, c'est parce que j'ai dû développer une genre de dépendance irrationnelle à l'égard du cmaq. c'est la meilleure explication que j'ai pu trouver jusqu'à présent mon comportement étrange. malheureusement, aux dernières nouvelles il n'existe pas encore de traitement pour ce type de maladie particulièrement honteuse.
J'ai reçu ceci d'un camarade qui n'est pas inscrit au CMAQ et qui preferait ne pas se creer un compte pour afficher un commentaire, parait que ça se fait pas. Donc, le v'la:
Nosotros
Un petit mot, dans un «forum» qu’habituellement je ne fréquente pas, pour démentir l’affirmation de monsieur S au sujet du texte signé « quelques libertaires anonymes», ce texte est bien collectif, il a plus d’un auteur mais moins de vingt…. :)
De toute façon les propos de ce texte sont en filiation directe avec toute une pensée et une pratique anarchiste qui critique la vision de la mouvance de S et des autres signataires et cela depuis des années au Québec ou ailleurs. Et cette mouvance a ceci de particulière, entre autre, qu’elle utilise largement les médias mainstream et personnalise ostensiblement ses interventions, d’où les critiques de fond et «ad hominem» qu’avec raison, elle suscite. Quant à la question de l’anonymat, c’est depuis toujours que les anars et autres révolutionnaires l’utilise dans les discussions. Discussions qui devront, par ailleurs, trouver un autre lieu et d’autres interlocuteurs que ceux-là pour donner leur pleine mesure.
Je délaisse Internet pour une petite semaine et c'est ce genre de prises de bec qui m'attend au retour.
Y a de quoi avoir envie d'y renoncer pour de bon. Mais ça serait faire plaisir à ces drôles qui se font valoir en chiant dans le bol de punch.
D'entrée de jeu, qui c'est l'arbitre des anarchistes? Rien ne me fait plus péter les plombs que ces individus qui se font flics, prosécuteurs, juges et bourreaux des anarchistes, des milieux anarchistes, des "mouvances" anarchistes, des intellectuels anarchistes (ou quoi encore) qui ne correspondent pas à la norme anarchiste établie on ne sait comment, on ne sait où ni quand, par on ne sait quel Être Suprême des anarchistes.
Ensuite il y a les attaques ad hominem. Francis Dupuis-Déri, puis Normand Baillargeon, maintenant Sylvestro et, pourquoi pas, tous ceux et toutes celles qui par affiliation commettent le crime odieux de s'afficher publiquement libertaires et anarchistes.
Tous des pourris en carence d'attention, forcément. Des traîtres à la classe ouvrière, c'est sûr. À la solde de l'ordre bourgeois
et petits lieutenants de la contestation bon chic bon genre. Point barre.
Nos courageux commentateurs de la rectitude anarchiste ont vu clair dans le jeu. Plus la peine de discuter, c'est tout vu: ILS sont les gardiens de la pureté anarchiste; tous les autres, NOUS sommes les pas bons.
Il me semble, mais je laisserai les lectrices et lecteurs en juger, que c'est un peu court.
Puis il y a la manipulation évidente. Dans la lettre, c'est écrit noir sur blanc que les vitrines voleront à nouveau en éclats, et que ce jour là, on pourra citer Charest pour rire un peu. C'est pas écrit qu'on déplore la violence insurrectionnelle.
Alors le seul ressort qui reste pour mieux discréditer les signataires est de réinterpréter le texte pour leur prêter des ambitions spectaculaires.
Quand ces gérants d'estrades auront défendu, publiquement et à visage découvert, la révolte insurrectionnelle, et pas seulement dans d'obscurs forums alternatifs, ils pourront faire des leçons. (Mais non, participer au Spectacle avec un grand S, c'est l'inexcusable entorse à la pureté théorique... le sacrilège au dogme radical, le vrai.)
Pis on peut tu arrêter de niaiser? Si ça me tente, moi, de signer mon vrai nom en bas d'une lettre, je peux tu le faire sans me faire traiter de vendu?
Jusqu'à preuve du contraire, ça s'appelle avoir le courage de ses convictions.
Si y en a qui préfèrent la sécurité relative d'un cache-sexe virtuel, c'est leur affaire, mais de grâce qu'ils ne viennent pas faire chier celles et ceux qui assument que leur personne soit associée à leurs propos.
L'"ami" de Normanjacob, Nosotros (?), identifie "une mouvance", celle de S (??) et celle à qui appartient les signataires de cette lettre (???), qui tend à "personaliser" (lire assumer) ses interventions.
Qu'est-ce qui est reproché à la soi-disant "mouvance" en question: est-ce le fait de faire des interventions publiques, ou bien le fait de faire ces interventions à visage découvert?
Pour être de bons anarchistes, devrions-nous nous contenter de rédiger des tracts révolutionnaires dans l'ombre de nos gîtes secrets, ou de fomenter la prochaine insurrection, à quatre autour d'un bol de chips (tout en vômissant sur l'avant-garde, il va sans dire), ou mieux encore de rédiger de longs et savants commentaires sur des forums Internet que personne ne lit?
Sous le couvert de l'anonymat, bien sûr, pour souligner le sérieux de notre démarche.
Puis l'argument qui tue: des anarchistes ont de tous temps choisit l'anonymat.
Ouain, ben au cas ou ça vous aurait échappé, une multitude D'autres anarchistes ont persisté ouvertement dans leur convictions, et on signé, parfois au péril de leur vie.
Pensez donc à Bakounine, Voline, Malatesta, Durruti, Berkman, Goldman, Spies et des milliers d'autres qui ont fait le choix de signer leur vrai nom, et de se dire anarchiste avec panache. Sans devoir se justifier auprès des pisse-vinaigres improductifs qui polluent toutes les époques.
Tu peux commencer par laisser faire les guillements sur ami. Il s'agit bel et bien d'une intervention d'une tierce personne...
Deuxio, pour rectifier la fin de ton commentaire, les mamans et papas de Voline et autres ne les avaient pas appelés ainsi à leur naissance. C'étaient des pseudonymes. Lénine s'appelait pas Lénine, Victor Serge s'appelait pas victor serge et il y en a plein d'autres exemples: le pere peinard, Ravachol. Donc l'usage d'un pseudonyme ou non ne change rien à ce qui est dit. On peut dire des conneries en signant son nom comme on peut en dire plus ou moins en utilisant un pseudonyme. (pis les anars que tu cites n'écrivaient pas trop souvent des articles avec panache pour le journal de mourial...)
Je réagis surtout au faut que tu semble déplorer qu'il y ait un débat. Je m'excuse, mais il me semble que c'est un débat qui a de l'allure en général... (C'est d'ailleurs ce qui manque cruellement à ce qu'on appelle le "mouvement anarchiste" actuel, pis ça fait un boutte qu'il y a pas eu une discussion du genre sur le cmaq) Il soulève des questions qu'on doit se poser en crisse. Il y a eu des attaques "ad hominem", ben c'est le lot de celles et ceux qui se placent en position de "personnages publics". Sylvestro ne s'est par contre pas fait attaquer personnellement, du moins il me semble. C'est son texte qui s'est fait attaquer. On peut ne pas être d'accord et trouver que certains anarchistes prennent une tournure réformiste ou a tout le moins contre-productive... Si ça fait de nous des "pisse-vinaigre" soit (ou des ultra-istes qui font chier tout le monde, comme le disait un historien de l'anarchisme il n'y a pas si longtemps). Si je comprends bien ton point de vue, faut que tout le monde y soit gentil, pis que tout le monde y soit d'accord... Me semble que quand certainEs écrivent des niaiseries qu'ils et elles veulent diffuser "at large" au nom de l'anarchisme, il est normal de réagir. J'aime pas me faire associer à ce genre de platitudes.
Norman Jacob (un pseudo,soit, mais toujours le même...)
Je passe sur la discussion concernant les pseudos, il me semble que le point est fait (même si je ne suis pas certain qu'il soit bien compris).
Comme tu écris: " On peut dire des conneries en signant son nom comme on peut en dire plus ou moins en utilisant un pseudonyme."
Je ne déplore pas le débat, j'admets qu'il soulève des questions relativement pertinentes. Par contre, il y a le ton de certains intervenants qui me dérange. Plus précisément, c'est ceux qui se font juges du fait anarchiste qui me font pousser des boutons. Ceux qui blastent certains éléments du "milieu", du haut de leur sagesse, mais dont on serait bien mal pris d'évaluer la contribution objective au même soi disant "milieu".
Pour te répondre plus directement, sans les dénoncer comme tel, je ne crois pas que ces débats sur les forums du CMAQ soient particulièment essentiels ou productifs. Je crois plutôt qu'il s'agit du terrain de jeu de quelques individus qui flattent leur égo en développant des arguments dont la plupart du monde se fout éperduement. Et je m'inclue là dedans.
Encore une fois, je me demande encore pourquoi je me suis senti obligé de répondre. C'est clairement improductif: soit je prends le temps de développer des arguments et je me laisse sucer dans le vortex pseudo-intellectuel (et la frustration qui vient avec)des commentateurs, soit je griffonne à la hâte une réponse bâclée (ce que j'ai fait) et je suis forcément démonté.
Dans tous les cas, compte tenu du résultat final, ce sont des énergies dilapidées.
À l'instar de Nicolas, j'ai endossé ce texte assez hâtivement, sans trop en peser les mots, parce que je trouvais la coïncidence assez comique. Pour moi aussi, c'est une joke. Sans plus. Je ne croyais pas, en prêtant ma signature à cette boutade, plier l'opinion publique en faveur de la violence insurrectionnelle. Et je ne croyais pas non plus devoir défendre mon choix devant le tribunal du penser-juste anarchiste.
Je ne pense pas que ce soit l'obliger que de réaffirmer le droit à l'anonymat pour une personne qui la désire. Que ceux qui veulent signer de leurs vrais noms le fassent, c'est leur liberté s'ils/eles sont conscientEs des implications du fait public. Je pense par contre qu'il y a tendance à confondre identités personnelles et idées et que cela crée plus de conflits inutiles que d'avancement de la pensée.
Un camarade m'a fait parvenir le petit texte suivant :
"Je n'ai jamais participé à ces discussions,
il y a toujours quelqu'un qui dégénère de simples altercations.
J'aime l'anonymat pour son humilité,
je l'utilise aujourd'hui pour sa sécurité.
Lorsque Silvestro est critiqué, il se sent en droit d'identifier, de trahir, de nommer.
Ce manque de respect pour les choix identitaires d'un interlocuteur
lui donne l'illusion d'un pouvoir accusateur.
Lorsque les représentants de l'autorité viendront lui faire pression,
agira-t-il de la même façon?
Dans l'entourage du Silvestro, prenez garde camarades! Le méprisant sait-il distinguer dénonciation et délation?"
normanjacob: "Me semble que quand certainEs écrivent des niaiseries qu'ils et elles veulent diffuser "at large" au nom de l'anarchisme, il est normal de réagir. J'aime pas me faire associer à ce genre de platitudes."
Je t'ai associé à quoi, moi? je t'ai-tu demandé quelquechose? es-tu, toi aussi, une autorité autoproclamé, ce qui fait qu'on ne peut pas bouger sans ton accord?
normanjacob: "Il y a eu des attaques "ad hominem", ben c'est le lot de celles et ceux qui se placent en position de "personnages publics"."
Non, c'est le lot de ceux et celles qui ne savent pas argumenter autrement qu'en disant: t'es laid, t'es con, tu pues! et puis c'est quoi, ça, se mettre en position de personnage public? signer son nom au bas d'un texte fait de toi au-to-ma-ti-que-ment un personnage public? houlà! je crois que je vais aller retirer mon nom en-dessous de ma boîte à malle, tout d'un coup qu'on me prenne pour le chef d'un parti...
normanjacob: "Sylvestro ne s'est par contre pas fait attaquer personnellement, du moins il me semble. C'est son texte qui s'est fait attaquer."
À Norman Jacob qui écrit : "Me semble que quand certainEs écrivent des niaiseries qu'ils et elles veulent diffuser "at large" au nom de l'anarchisme, il est normal de réagir. J'aime pas me faire associer à ce genre de platitudes."
Silvestro répond : "Je t'ai associé à quoi, moi? je t'ai-tu demandé quelquechose? es-tu, toi aussi, une autorité autoproclamé, ce qui fait qu'on ne peut pas bouger sans ton accord?"
On se souviendra que la polémique ici touche une lettre ouverte adressée aux mass médias, dont le sujet est certaines pratiques contestataires. Silvestro niera-t-il que le "lecteur moyen" ou la "lectrice moyenne" du Devoir ou du Soleil, en lisant une lettre signée par une vingtaine d'anticapitalistes, croira très certainement qu'il s'agit là d'une position relativement mainstream dans un milieu dont il ou elle connait à peine les rouages ? Pourquoi Silvestro et Kruzynski se sont donné-e-s la peine de recueillir l'appui de tous ces gens, sinon pour donner un certain poids quantitatif à leurs propos ?
Lorsqu'un-e anar s'adresse aux mass médias, il s'effectue une certaine médiation - justement - entre le milieu anar et les personnes qui consultent ces médias. Que la personne médiatisée prétende ou pas représenter le milieu ; que les spectateurs et spectatrices connaissent ou pas les principes anars de base ; que la critique de l'anar médiatisée soit très radicale ou plus mollassonne... tout cela n'a aucun calisse d'importance sur le fait suivant : une très grande quantité de personnes considéreront les propos de cet-te anar comme représentatif d'un certain milieu. Et ce milieu, dans le message de nos 20 ami-e-s et à défaut de précisions supplémentaires, c'est le milieu anar québécois dans son ensemble.
Que vous ayez eu ou non une telle volonté n'y change strictement rien. Évidemment, on pourrait me répondre que cette lettre n'a finalement pas été publiée, mais je crois que mon commentaire touche également l'ensemble du phénomène qu'est devenu la présence d'anars et d'anticapitalistes dans la sphère médiatique. Quand 20 péquistes signent une lettre contre tel ou telle membre du PQ, on considère qu'il y a fronde dans le parti ; quand les maos attaquent les révisionnistes, on considère qu'il y a lutte de ligne. Prétendre qu'une telle médiation n'existe exceptionnellement pas pour ce qui est du milieu anar, c'est calissement idéaliste ; la responsabilité collective c'est pas qu'un concept plateformiste - et donc fasciste, pour certain-e-s ! - qu'on a le luxe de choisir ou non dans le grand menu de la révolution sociale mais une réalité quotidienne indépendante de notre volonté, en tant que milieu.
Voilà une réflexion qui, parmi d'autres, mériterait d'être approfondie dans le milieu. À quand la fin de la procrastination "autonome" ?
Dans cette polémique pleine de questions pertinentes, l’amusement du départ commence à laisser place au ridicule des propos tenus par certains des signataires de cette blague insignifiante. En effet, déjà il nous faudrait voir dans cette lettre ouverte une simple farce qui ne semble faire rire que l’auteur et ses humoristes improvisés, mais en plus il faudrait que cet acte stupide soit sans conséquences aucune comme s'il n’avait jamais existé ou comme si une opinion ne pouvait pas être discutée. Et pourtant, c’est bien dans ce genre de brassage d’idées que se forme la dite conscience de nos actes.
C’est en raison que les idées tout autant que les actes qui en sont l’essence méritent justement d’être critiquées que je ne comprend pas les propos de Sivestro, de Nicolas et de Patrick qui cherchent à minimiser l’importance de cette polémique et finalement à taire sous un manque flagrant d’arguments les divergences qui se manifestent. Nous sommes devant un débat d’idées, pas dans un jeu de classement entre la vertu des vrais anars et la petite merde des imbéciles… Et si ça vous offusque d’avoir à répondre de vos actes, c’est là devenu un problème qui échappe aux interlocuteurs. Car la question n’en est pas une de pureté idéologique… puisque les idées ne sont que des abstractions construites qui sont faites pour être transformé au rythme de la réalité des faits et de ceux et celles qui les font… mais plutôt une de cohérence entre les idées et la réalité de nos actes qui en compose la source. Bref, le jugement se porte sur cette cohérence, pas sur les individus… et c’est peu dire que cette faculté nous la chérissons et la défendrons avec rigueur et acharnement… Bien entendu, il arrive parfois que l’incohérence est telle que l’individus en devient le grossier personnage que nous nous permettons d’insulter à la mesure de ses idées et de la confusion qu’elles propagent… je me réserve tout de même la liberté d’appeler un chat qui me dégoûte un chat dégoûtant.
Je continue à penser que le travail de débroussaillage que Louise Titillar a publié à propos de Normand Baillargeons et Francis Dupuis-déri est pertinent puisque cela ne fait que compiler des faits et idées que ces individus ont exposé publiquement et en tirer une certaine analyse par rapport aux idées qu’ils font leur… il faut quand même reconnaître que ces individus se construisent une image publique à la quelle se rattache les idées anarchistes et c’est là une raison suffisante pour critiquer ces personnages à l’aune des idées qu’ils affiches et représentent officiellement. Il y a effectivement matière à discussion dans la façon de polémiquer, mais alors discutons-en… À ce que je sache, Louise n’a pas eu l’odieux de dévoiler l’identité d’un individu qui agit de façon plus ou moins clandestine en prenant soins de ne pas s’exposer publiquement et inutilement avec le seul moyen qui soit possible : l’anonymat. Que Louise soit en contradiction entre ces idées subversives et ses activités universitaires ne justifie pas à mon avis la longue réplique de Silvestro qui ressemble à s’y méprendre à une véritable fiche de renseignement déposé par un procureur au juge des règlements de compte personnels ! Si certains ne peuvent pas supporter qu’une simple lettre ouverte ait provoqué tant de brouhaha, je suis pour ma part estomaqué de voir que si peu de cas est fait devant une attitude aussi basse et jaune que cette dénonciation publique.
Maintenant, en ce qui concerne la conscience. Le problème que je perçoit dans la manière de voir de nos éducateurs de prolos, c’est de croire que la conscience est extérieure à ce que font les prolétaires. Les prolos développent la conscience de ce qu’ils font : une conscience de prolétaires en lutte lorsqu’ils entrent en conflit avec les capitalistes et une conscience révolutionnaires lorsqu’ils remettent en cause ce qu’ils sont dans le capitalisme, c’est-à-dire l’exploitation dont ils sont la chair et l’os… nous prenons conscience des problèmes que pose la révolution lorsque la révolution se pose comme problématique réelle. De là l’impossibilité de rapporter la question révolutionnaire dans la pratique de défense de droits… cette dernière ne pose que des questions d’aménagement de conditions d’existence, pas celles de son abolition, de sa remise en cause, de la rupture. C’est même la limite de cette question de droit qui pousse à remettre en cause les luttes qui cherchent à y répondre. Ceci dit, nous n’avons pas à conscientiser qui que ce soit, ce que nous faisons c’est de participer avec nos idées à la prise de conscience de ce que nous pouvons faire et des obstacle qui émergent lorsque nous sommes concrètement en lutte. Je le répète la révolution n’est pas une question d’éducation… seul les intellectuels qui conservent dans leur croyance la division sociale du travail pense que la conscience n’est pas dialectiquement le produit de l’activité pratique et quotidienne des individus, n’est pas le fruit des rapports sociaux. Finalement, il y a dans la logique de la conscientisation une dynamique qui implique la séparation entre ceux et celles qui apporte la conscience et les autres qui la reçoivent. Poser la question de la conscience, c’est plus souvent qu’autrement justifier le rôle de l’intervention qui légitime l’existence des éducateurs… en d’autre mot, la réponse est déjà donné dans l’angle qu’est posé la question.
À cela, je rajouterais que la critique de l’universitaire n’est pas une condamnation de l’individu qui étudie à l’université, mais du rapport social que détermine cette institution hiérarchique comme produit de la division du travail, de la fonction que joue l’existence même de l’université dans le capitalisme comme étant l’un de ces produits, dont l’être universitaire n’est que l’aboutissement. Ce n’est pas d’écrire des grands mots ou des belles phrases littéraires qui me cause problème… à mon avis, il n’est pas plus compliqué de lire un manuel de mécanique industriel que de lire un traité d’économie politique… mais de prétendre que les prolos ne peuvent pas comprendre ce que l’on dit ou encore ce qu’ils font lorsqu’ils sont en lutte. C’est pourquoi, en sommes, je trouve effectivement ridicule d’entendre de la bouche du même individus les arguments qui tentent d’explique la nécessité de la conscientisation et les arguments qui veulent prouver que lorsqu’elle se manifeste la tentative de conscientiser ne doit pas être prise au sérieuse… la fameuse farce plate qui est à l’origine de cette polémique. Je me demande ce que ma mère penserait d’une telle incohérence.
Un débat qui suscite autant de commentaires géniaux comme ceux de Katrina et des autres méritent amplement d'exister et est surtout nécessaire. N'en déplaise à nos tenants du consensus bidon et autres pacifiants.
La rage émotive affirmée de l'exploitéE dans le cours des contradictions sociales et des crises est généralement bien plus révolutionnaire que n'importe laquelle des théories surtout celles engendrées dans les bureaux soporifiques et les ennuyeuses salles de classe de l'université.
Et l'évolution de Katrina (si je devine bien de qui il s'agit) vers la conscience révolutionnaire est le plus bel exemple. Son esprit n'a pas été gangrèné par l'enseignement collégial et universitaire des intellectuels patentés. Le mien l'est un trop à mon goût. J'essaie de m'en défaire mais c'est une aliénation profonde avec certains avantages tout de même. Fuck l'école !
Je suis travailleur communautaire et libertaire. Certains camarades anarchistes y voient une contradiction. Ok, je peux assumer.
Mais permettez-moi de soulever toute une contradiction en voyant autant de débat stérile et de bassesses entre libertaires, prétendus ou véritables peu importe. Ca lève le coeur. Le Montréal anarchiste ne serait-il qu'une pomme pourrie de rancoeur et de méchanceté?
Des camarades ont écris une lettre pour les massmédias. Soit. Que l'on soit d'accord ou pas avec ce genre d'action, cela reste une action. Des gens lisent ces médias, autant pourris soient-ils. Notre meilleurs outil comme libertaire, c'est l'action. Assumée, pleine et entière. Une action peut se dérouler sur notre terrain (le milieu, nos manifs, nos rues) ou encore sur celui de l'ennemi (massmédias par exemple). Je ne vois pas de scrupules là dedans, tant que l'esprît révolutionnaire qui anime l'action reste. Voilà!
Ne devrions nous pas plus longtemps perdre notre temps sur le net, mais organiser dans la rue, comme le disait le camarade Malatesta, pour l'avenir de notre idéal commun?
Mais ça, c'est peut-être seulement dans mes rêves d'anartiste...
Wow ! Que feront ces gens qu'effraie un simple débat le jour de la révolution ?
''Je ne vois pas de scrupules là dedans, tant que l'esprît révolutionnaire qui anime l'action reste.''
Là est toute la question. C'est assez central il me semble dans ce débat.
''Ne devrions nous pas plus longtemps perdre notre temps sur le net, mais organiser dans la rue, comme le disait le camarade Malatesta, pour l'avenir de notre idéal commun?''
S'organiser certainement, mais organiser quoi et sur quelles bases ?
À moins que je sois complètement aveugle et dépassé par le cours et la substance des échanges qui se sont déroulés ici, je ne perçois nulle part de la peur.
En tous cas certainement pas la peur de participer à un échange dont la valeur est extrêmement douteuse. Ni celle de se frotter à des cuistres égocentriques qui s'imaginent mettre en boîte une avant-garde imaginaire, tout en empruntant un vocabulaire et une posture qu'on pourrait difficilement qualifier autrement qu'avant-gardistes, donnant ainsi l'ahurissant spectacle du paradoxe consommé. (Voir les commentaires de Clara Bow/Louise et Katrina)
De l'écoeurement, du dépit, de la perplexité, peut-être, mais franchement personne n'est paralysé par la peur d'échanger avec les commentateurs et détracteurs qui s'épanchent sur ce forum. Juste pas intéressés.
Le commentaire de Marc-André est particulièrement éloquent. J'y adhère entièrement, y trouve l'écho de mes propres commentaires et ne trouve rien à y rajouter.
Sinon que ta réaction, IV, et le titre que tu donnes à ce dernier toussotement (la peur paralyse), lui donne entièrement raison. À quoi bon s'ostiner avec des gens pour qui l'idée d'un bon débat est assimilable à un tournoi de masturbation intellectuelle ou un marathon de logique circulaire.
Ne sois donc pas surpris quand certaines personnes font le choix, par conscience plutôt que par pusillanimité, d'éviter ces chicanes stériles et faussement intelligentes.
Quand à savoir qui sera effrayé par quoi « le jour de la révolution », j'ose espérer que, ce Jour là (?) tu n'essaieras pas d'entraîner tes contemporains dans des débats verbeux et interminables.
Au risque de me faire traiter "d'anti-intellectuel", amitiés,
j'adhère complètement au commentaire de PatC et à celui de Marc-André. J'ajouterai, Insurection Vive, qu'il ne s'agit pas ici "d,un simple débat", mais plutôt de morsures vives et d'un anti-débat. si on prend le point de vue d'une certaine critique féministe (pour ne pas mettre toutes les tendances féministes dans le même paquet), on pourrait dire que ce débat, incluant certains de mes commentaires, est extrêmement macho: on se fesse dedans à grands coups de poing, pratiquement personne ne reconnaît ses propres excès de langage ou d'argument, lorsque que quelqu'un le fait (je l'ai fait) on se précipite dessus pour le pousser dans le trou. de plus, la plupart des commentaires s'éloignent de la question de fond pour taper sur le clou le plus faible d'un commentaire précédent, laissant de côté tous les autres argument du même commentaire.
je pourrais aussi mentionner les attaques personnelles, mais ça déjà été fait. je pourrais aussi mentionner que se réfugier derrière l'anonymat pour envoyer des arguments souvent exagéré est aussi, d'une certaine façon, un acte autoritaire: en se plaçant en position d'anonymes sans contact visuel et social, on ne sait pas à qui on parle, on ne peut pas conaître les émotions provoquées chez l'autre par notre façon d'argumenter, on ne peut pas, ainsi, mesurer la portée de nos propos. C'est en partie pourquoi j'ai dénoncé Louise Brooks, mais bon, ça a l'air que j'ai des tendances de flic et de procureur.
pis une autre affaire: la peur. c'est typiquement masculin d'invoquer la peur chez l'autre. ça diminue son interlocuteur, ça le discrédite: tu pisses dans tes culottes? t'es pas un homme, criss! Pourtant, personnellement j'estime qu'il n'y a pas de honte à avoir peur. et en plus, comme PatC le dit, la peur n'était même pas une dimension de ce débat.
mon cher insurrection vive, j'aimerais d'ailleurs qu'on reprenne cette discussion face à face la prochaine qu'on se verra, parce que face à face t'as habituellement pas ce genre d'attitude. si tu veux, bien sûr.
à bon entendeur, salut!
Marco S.
PS: ma crisse de lettre aura jamais été publiée, mais au moins elle aura eu un certain effet, c'pas?
Je suis exaspéré par votre apparente hantise d'un débat. Il m'apparaît tout à fait sain de savoir discuter même avec ardeur des choses. Ça me fait moi moins peur que les osties de faux consensus souvent pacifiants qui empêchent les questions d'être posées en profondeur. C'est fascisant cette volonté de modération constante des opinions des autres. C'est très typique de la culture du Québec terriblement pacifiante. Quant aux leçons de féminisme, je n'accorde plus beaucoup de foi personnellement au discours masculin sur le féminisme. Je vous recommande de lire le Scum manifesto, c'est une charge bien plus forte que n'importe lequel de nos commentaires et cela en vaut la peine.
Quant à discuter directement, je n'ai absolument rien contre même je suis plutôt pour.
Et puis je demande bien quel type d'attitudes on me reproche ?
Je m'emmerde de plus en plus à vous répondre sur la pertinence des débats. Des fois, j'ai juste envie de vous dire de vous arranger avec vos problèmes et de vous confronter toujours aux mêmes limites (auxquelles le mouvement se confronte à force d'éviter la polémique, la discussion vive...)
comment pensez vous avec ce genre de réponse à une simple initiative, que vous allez intéresser les gens à se risquer à donner leur avis et agir
Il y a des gens qui ont des idées différentes, qui voient plus loins, qui comprennent des situations complexes mieux que les autres, je parles de talent personnel, de don inné. y en a que c'est de piloter des voiture de course, d'autre de chanter, bin y en a qui sont des visionnaires. ils nous servent normalement à comprendre le monde car ils voient a travers le brouillard.
ma question est la suivante :
comment pensez vous que celui ou celle qui «sait», va prendre le risque de vous dire ce qu'elle sait, en vous voyant vous démolir les uns les autres pour une petite lettre. je blague pas, y en a qui savent, c'est tout. en physique, en math c'est plus facile on les nomme des criss de bollé, ils ont une préhension sur le réel qui dépasse le commun des mortels. chaque aspect de la vie humaine à ses brillants.
sans blague.
vous avez déjà commencé, je le sais, votre hamster cours full pine dans sa roulette. Chui certain. oui, j'admet qu'il y a des gens qui ont le talent du leadership, de la vision du monde et la capacité étrange de trouver des solutions. là je dois déjà être banni des anachiss.
moi je croyais naivement à la diversité des tactiques, bin ça implique la diversité des points de vues et le respect. c'est triste à voir. comment une position radicale peut apparaître si il est impossible de penser radicalement autrement sans se faire châtrer.
le langage permet d'apréhender le monde. mais il enferme la pensée aussi. lâchez donc les mots révolutions et cie, pensez autrement, nous sommes combien d'année plus loin dans le développement de la pensée politique, me semble qu'on pourrait faire une mise a jour.
pourquoi parce que l'on comprends pas ce que l'autre fait, il a absolument tort ???
les vrais leaders comprennent rapidement que si tu ouvre la gueule tu va te faire démolir anyway.
Pat, moi je te dit bravo. je me fiche du résultat des si pis du reste
tu as posé un geste, tu l'as fait en pleine conscience alors je te fait confiance et je te remercie surtout parce que ce geste est imparfait
''moi je croyais naivement à la diversité des tactiques, bin ça implique la diversité des points de vues et le respect. c'est triste à voir. comment une position radicale peut apparaître si il est impossible de penser radicalement autrement sans se faire châtrer.''
À mon avis, c'est plutôt les moralistes empêcheurs de débats qui m'apparaissent vouloir conserver des faux consensus qui châtrent. Le respect peut exister aussi sans les opinions molles et les petites pensées sans contestation.
le respect de diversité de tactique, n'a pas de lien avec le concensus.
si ton action es porté par un personne sur 20, ça empêche pas que tu ai la légitimité de la poser, en diversité de tactique. sinon, il y a autoritarisme ou oppression de la majorité.
ne pas être d'accord, ni même comprendre ET accepter l'action tel quel.
Insurection vive de qui parle tu en écrivant(es moralistes empêcheurs de débats)... des signataire qui tente de s'expliquer et de faire des précisions ou de ceux qui leur lance des briques pour ce qui me semble peu et qui se mettent en moraliste du mouvement libertaire?
Je suis l'un des signataire et je l'assume. Cette lettre à probablemement été mal écrite et sont propos mal exposé. Elles n'aurrais pas du être envoyer dans sa structure actuel, mais c'est fait et J'en accept les citiques. Ce que je ne peu digéré c'est la vendetta qui semble vouloir ce dessiné.
Je ne connais pas tous mes cosignataires et encore moin la majeur partie de nos dénonciateur. Ce qui me dérange c'est qu'ici le droit possible à l'erreure est innaceptable pour certain-ne-s, que la pureté et la vertu libertaire est primordial. que l'on me critique pour un erreure me vas et je crois que cela est necessaire pour apprendre de celle-çi. mais quand cela ce fait procès d'intention par des gens qui ne doivent pas connaitre la moitié des gens ayant commis une possible erreure, qu'ils/elles ne savent pas qui elles sont dans la vie de toute les jour, ce qu'ils elles font comnme militantE, qu'ils/elles (les dénonciateur-trices) tente d'en faire les têtes de turc de ce qui vas mal dans le milieux anarchiste. je sens que nous ne sommes pas différent d'un autre groupe politique ayant des guerre intestine et de pouvoir.
Pour ce qui est d'avoir un débat, je ne peu être que pour mais je ne crois pas qu'internet est l'endroit pour le faire. Trops facile de fuire et de ce caché.
Pour Éric Dion
Tentez de vous justifier aux yeux de l’État si vous le voulez mais soyez honnêtes et ne le faites pas en prétendant que c’est de l’anarchisme.
Par ma signature je ne voulais pas me justifier au yeux de l'état mais rejoindre les lecteurs, sans trop de conviction je l'avoue, cité un autre exemple de l'hypocrisie de l'état. pas de dire qu'il faut qu'il nous reconnaisse. je ne voulais pas me présenté comme le porte parole bien d'autre le fond déjas... des individuEs commes des groupes. Pour ce qui est de mon égocentrisme c'est pas une lettre comme ça qui vas me faire enfler la tête.
Je suis un anarchiste et j'ai mes erreures, mais c'est pas parce que j'écrit dans un journal ou que je vais travailler que je cesse de l'être ou que je deviens un social traite. Je suis d'accord pour dire que ce n'était pas radical comme démarche. mais est-ce que tout nous actes le sont tout les jours
De toute évidence, je n'ai aucun problème avec les pseudonymes, j'en utilise moi-même régulièrement (quoi que, pour le facteur anonymat, c'est raté si je signe Phébus... ;-)
Plusieurs raisons sont à mon avis valables pour utiliser des pseudonymes. Indépendament de la paranoïa maladive du milieu libertaire, il y a tout de même un facteur sécuritaire. Même s'il ne faut pas surestimer les forces répressives, je doute fort que quiconque réellement actif à moyen et long terme puisse échapper à la vigilance de l'État. Par contre, il est possible de tromper la vigilance de la majorité des patrons (et dans plusieurs cas, il est vital qu'il n'y ai pas de lien entre la personne physique qui fait X job et le personnage public révolutionnaire... Castoriadis, par exemple, ne pouvait pas se payer le luxe de signer de son vrai nom ses textes dans Socialisme ou Barbarie puisqu'en plus d'être un grand théoricien marxiste, il était aussi économiste (à l'OCDE si je me souviens bien)). Dans un autre ordre d'idées, il peut s'avérer important pour ceux et celles qui donnent dans l'antifascisme radical (ou dans toute autre front de lutte ou l'on se fait des ennemis réels) de conserver un anonymat relatif (je sais, par exemple, qu'il y a régulièrement des recherches sur images.google avec les pseudo des militantEs antifa qui aboutissent sur un site web que j'administre... il y a visiblement des gens qui aimeraient avoir nos portraits et je ne crois pas que ce soit pour nos beaux yeux...). Voilà pour la sécurité.
Il peut également être pertinent politiquement d'utiliser des pseudonymes (ou alors carrément de ne pas signer les textes). Autant savoir qui a écris un texte permet de contextualiser ce qui est écrit, autant ça peut nuire à ce qui est effectivement dit (en ajoutant plein d'à priori et en facilitant les procès d'intention du genre "il a sûrement voulu dire ça"). J'ai toujours été partisan des pseudo ou de l'anonymat total dans les périodiques anarchistes afin d'éviter que les gens lisent les textes parce que c'est écris par un tel ou une telle (éviter le vedetariat) et qu'ils se concentrent sur le message plutôt que sur le messager. C'est d'ailleurs pour ça que je ne signe "Phébus" que lorsque je veux être identifié clairement d'une partie de mes interlocuteurs (autrement je ne signe pas ou je change de pseudo comme je change de chemise).
* * *
Ceci dit, je dois dire que ça me fait chier de ne pas savoir précisément à qui je m'adresse dans ce débat. Ayant déjà entendu certains commentaires presque texto dans des conversations face-à-face, j'ai une bonne idée de l'identité de certains de mes interlocuteurs mais ils ont quand même un avantages certains puisqu'eux savent précisément qui je suis (et ce depuis au moins 12-13 ans si c'est ceux à qui je pense). Mais bon je vais vivre avec.
je vois que cette histoire de pseudo te fait travailler.
si c'est vraiment important pour toi de savoir, par exemple, qui est anonymes_notoires, tu n'as qu'à le demander. je te soufflerai la réponse dans le creux de l'oreille...
mais mon petit doigt me dis que tu l'as déjà probablement deviné tout seul. pas vrai, Sherlock Holmes ?
anyway, si y a un "avantage", comme tu dis, pour les commentateurs anonymes comme moi, force est de constater que c'est toi qui nous en a fait gracieusement cadeau.
j'aimerais quand même préciser que la raison essentielle pour laquelle que j'utilise un pseudo, c'est pour essayer de "dépersonnaliser" les débats afin que ça reste au maximum au niveau de l'échange d'idées.
Pis là, ben je me rends compte que certains intervenants dans cette discussion utilisent l'anonymat de certains interlocuteurs pour s'en prendre à leurs interventions. genre: "T'es qui toué pour écrire kessé t'écris ? nous autres, on se fend le cul en quatre pour faire du travail concret dans la communauté pis vous autres vous restez assis sur vot' cul devant vos ordis à nous chier dessus." (je caricature un peu certains commentaires que j'ai lu, et ça ne s'adresse pas à toi spécifiquement).
bref, j'ai clairement la sensation que pour certains intervenants, l'utilisation d'un pseudo enlève beaucoup de crédibilité à la nature du commentaire comme tel. alors je sais pu à quel point c'est vraiment utile de continuer à utiliser un pseudo dans ce genre de discussion.
c'est vrai que je peut parfois être baveux dans mes commentaires. mais me semble que ça les rends plus amusants à lire. la seule importance que j'ai attaché à l'identité des cosignataires, du moins ceux que je connais, c'est par rapport au fait qu'ils avaient représenté, à une certaine époque, un certain courant dns le milieu militant radical (i.e. la diversité des tactiques).
''Insurection vive de qui parle tu en écrivant(es moralistes empêcheurs de débats)... des signataire qui tente de s'expliquer et de faire des précisions ou de ceux qui leur lance des briques pour ce qui me semble peu et qui se mettent en moraliste du mouvement libertaire?''
Ceux qui comme toi ont tendance a utilisé des mots comme vendetta ou lancer des briques pour parler de simples débats et ainsi appeler à ce qu'ils n'existent pas ou soient totalement pacifiés et souvent insignifiants. Et cela ne remet pas du tout en question l'amitié que je ressens pour al plupart des signataires que je connais presque tous/toutes. Quel danger véritable ce débat fait-il naître ? Sauf la dénonciation comme celle que Marco S. tente de faire subir à Louise B. ?
Voici un p'tit texte paru dans le dernier Cette Semaine (n°90, septembre 2006, p.6, http://cettesemaine.free.fr) qui m'a frappé par la similitude du procédé partagé par nos "signataires" et les antifas de Reflex.
Enjoy...
Tirer sur une ambulance ?
On se souvient que les libertoïdes de Reflex (groupe parisien du réseau No Pasaran) avaient soutenu l’entreprise négriste de dissociation et de balance après Gênes en 2001, par la publication d’un bouquin de Samizdat dénommé Multitudes en marche contre l’Empire. Après leur passage à l’EHESS occupée, ils se sont fendus publiquement d’une “Réponse à France Inter et M. Pierre-Michel Menger” [directeur de recherches dans cette école], ayant été cités la veille par ce crétin sur cette antenne comme responsables des quelques “vols et dégradation”. Cette fois, leur prose suinte non pas la dissociation formelle mais celle, plus insidueuse, de la démarquation publique, c’est-à-dire adressée au Pouvoir, afin d’isoler une partie de celles et ceux avec qui ils ont pourtant partagé une occupation ouverte. A les lire, comment être en quelque chose lié à ces antifascistes responsables qui montrent patte blanche quand on ne le leur demande même pas. Qu’en sera-t-il alors lorsque l’ennemi l’exigera d’eux ?
Extrait (25 mars 2006) :
«Nous ne sommes en rien liés aux vols et aux dégradations commises à l’EHESS. Ces actes peuvent avoir été commis par n’importe qui tant le va-et-vient des ces gens était régulier. Il est trop facile de donner ainsi en pâture à l’opinion publique des noms d’organisations politiques soufflés par une quelconque officine policière. Depuis le début du mouvement étudiant, les médias relayent régulièrement l’idée selon laquelle tous les individus ou organisations radicales sont synonymes de violence, de pillage, permettant ainsi d’occulter le travail et les initiatives de ces mêmes personnes. »
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