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Conférence mondiale sur le SIDA: le reflet d'un monde inégalEric Smith, Sunday, August 20, 2006 - 15:17
Arsenal-express
Il y a deux ans, à Bangkok, la 15e conférence mondiale sur le SIDA avait été marquée par la tenue d’importantes manifestations visant à dénoncer l’incurie des grandes puissances et des multinationales de l’industrie pharmaceutique, qui retardent la lutte contre cet épouvantable fléau. Cette fois-ci, à Toronto, les manifestations ont été moins nombreuses, mais le constat demeure: la progression du SIDA et la lutte visant à la "contenir", voire à l’éliminer, reflètent les inégalités profondes du monde dans lequel on vit. Quelque 24 000 déléguéEs -- chercheurs, experts, militantes et militants, ainsi qu’un certain nombre de victimes -- ont participé à la 16e conférence, qui s’est terminée vendredi et qui marquait le 25e anniversaire de l’apparition des premiers cas de contamination par le VIH. Au-delà de la présence hautement médiatisée des grandes personnalités de ce monde (dont Bill Clinton et le couple formé de Bill et Melinda Gates) et de l’absence fortement décriée (avec raison!) du premier ministre Stephen Harper, la conférence de Toronto a permis de renouveler un constat qui apparaît de plus en plus évident à ceux et celles qui s’intéressent à la question: à savoir la faible corrélation entre la progression de la recherche, qui avance à grands pas, et celle de la maladie, qui continue à s’étendre dans plusieurs régions du globe. Les chiffres, à cet égard, ne trompent pas. Depuis son apparition, la maladie a fait plus de 25 millions de victimes; aujourd’hui, quelque 38,6 millions de personnes vivent encore avec le VIH (séropositifs et malades déclarés). Si, au départ, les victimes semblaient réparties à peu près "également" sur la planète, le portrait du SIDA a évolué de façon dramatique. Ainsi, pas moins de 64% des personnes séropositives se trouvent désormais en Afrique subsaharienne! Et la maladie se propage de manière pandémique là où les rapports de production capitalistes s’étendent le plus rapidement, avec tout ce que cela suppose: c’est le cas notamment en Chine (en particulier dans les campagnes), en Inde (où le nombre de séropositifs dépasse désormais celui de l’Afrique du Sud) et dans les pays de l’ex-URSS, où le nombre de victimes a été multiplié par 20 au cours de la dernière décennie. La lutte contre le SIDA dépend bien sûr de la progression de la recherche. Or, celle-ci coûte extrêmement cher, et les pays riches hésitent à y consacrer les sommes nécessaires. En outre, les avancées parfois importantes réalisées par les chercheurs ne profitent pas à toutes les victimes: les multinationales de l’industrie pharmaceutique défendent jalousement leurs "droits de propriété intellectuelle" et freinent par tous les moyens possibles (avec l’aide des États impérialistes qui les soutiennent) la distribution de médicaments gratuits, ou à bas prix, dans les pays du tiers-monde. L’émissaire spécial de l’Onusida en Afrique, Stephen Lewis, a exprimé son indignation à l’ouverture de la conférence en posant la question: "Pourquoi la vie d’un enfant occidental vaut-elle tellement plus que celle d’un enfant africain?" La réponse à cette question, on la retrouve dans les rapports d’oppression et d’inégalités qui traversent le monde actuel. Si bien qu’on peut dire, sans se tromper, que le principal obstacle à l’éradication du SIDA n’est désormais plus d’ordre scientifique, mais social. _____ Article paru dans Arsenal-express, nº 107, le 20 août 2006. Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation). Pour vous abonner: faites parvenir un courriel à
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