|
Mercenaires, militaires...: Le business irakienAnonyme, Wednesday, August 16, 2006 - 07:36
RUBY BIRD
Par RUBY BIRD - Journaliste --- LA PRIVATISATION DE LA VIOLENCE Cet ouvrage est excellent et très riche en informations concernant particulièrement le traitement sur les multiples sociétés militaires légales qui travaillent la plupart du temps pour des organisations internationales ou des gouvernements. Elles sont visibles sous forme d’hommes (souvent des militaires) déployés sur tous les continents, dans les endroits où règnent les conflits et les tensions ainsi que là où se trouvent (comme par hasard !) les richesses naturelles. Par exemple, nous pouvons estimer actuellement, en Irak, au nombre de 20 000 les employés de ces sociétés militaires privées. Ce type de sociétés est tellement en demande qu’elles sont devenues des firmes multinationales. On les nomment les Sociétés Militaires Privées (SMP) et seraient entre une centaine et plusieurs milliers, selon la définition et les tâches effectuées. Les bénéfices nets engendrés s’élèveraient à plus de 100 milliards de dollars. Rien qu’à lui, le Gouvernement américain aurait dépensé, entre 1994 et 2000 environ 300 Milliards de dollars dans ce genre d’activités. Les activités de ces sociétés peuvent relever de la logistique, du conseil stratégique, de la fourniture d’équipements d’espionnage, de combat, d’instruction, de la fourniture militaire (soldats, instructeurs conducteurs de tanks, pilotes, gardes du corps….) mais aussi de médecins, d’ingénieurs, de spécialistes en télécommunication, techniciens, policiers….. Leur couverture d’activités est illimitée et leur seule considération est que le client soit solvable. Les employés sont des intérimaires de la guerre et ne vit que grâce à elle, ils gagnent deux à trois fois plus qu’ailleurs, chacun ayant sa spécialité. On appelle le mercenariat « l’autre plus vieux métier du monde ». Seul l’argent compte et c’est au plus offrant, quelque soit le service demandé. Les dirigeants de ces SPM « entrent dans des combinaisons industrielles complexes, réinvestissent leurs bénéfices, cherchent à diversifier leurs secteurs d’activité. Ils attachent une importance de premier ordre à leur image et celle de leur secteur d’activité, et à ce titre intègrent la nécessité de plans de communication à leur stratégie de développement. ». Ils vont dans l’hypocrisie jusqu’à proposer d’aider l’ONU à mettre fin aux guerres qui ravagent les pays pauvres. Ils n’ont aucune limite dans leurs objectifs financiers ! Au sujet des mercenaires, il y a tout un travail marketing pour les revaloriser. Les médias et intellectuels jouent le jeu. On veut faire croire qu’ils défendaient les valeurs de l’Occident en période de guerre froide. « On oubliaient presque que, loin d’être de nobles défenseurs de causes perdues, ils sont pour la majorité d’entre eux des criminels (bandits, assassins….) aux idéologies fascistes et racistes et qui servent toujours les intérêts des puissants. Ils agissent généralement en toute impunité et ne reculent devant aucune cruauté pour parvenir à leurs fins. » Ceux qui employaient jusqu’à présent les mercenaires étaient surtout les services secrets et les multinationales implantées dans les pays du Sud. Ils servaient les grandes puissances en général. C’est toujours le cas. Le succès de ces SMP vient de la privatisation croissante du monopole de la violence. Les auteurs du livre nous précisent que ces entreprises sont très liées aux élites politiques des grandes puissances. Il y a un formidable exemple et très d’actualité pouvant illustrer le travail de ces nouvelles multinationales au service de la guerre. Cet exemple est, bien évidemment, l’IRAK et l’invasion hégémonique américaine et ses alliés. Déploiement de milliers de mercenaires américains, européens, asiatiques, et même africains. « Désormais, les SMP anglo-saxonnes établissent les budgets militaires, écrivent la doctrine, forment des officiers, entraînent des combattants, conduisent des opérations de renseignements, protègent les troupes américaines lors de leurs déploiements extérieurs, assurent la logistique, gèrent les bases militaires et même fournissent aux organismes onusiens, pour le compte des autorités fédérales, des observateurs, des policiers et des spécialistes du maintien de la paix. » « La large gamme de prestations demandées, le nombre important de clients (plusieurs ministères américains et britanniques, la CPA, des entreprises, des diplomates, des médias, des ONG….) et l’insécurité endémique ont provoqué un afflux inédit de SMP et les ont obligées à mobiliser d’importants contingents. » « Donald Rumsfeld, le secrétaire d’Etat à la Défense, affirmait en mai 2004, qu’une cinquantaine de compagnies de sécurité privées opéraient en Irak. Dans un courrier au parlementaire démocrate Ike Skelton, Rumsfeld fournissait cependant une liste de 60 sociétés enregistrées auprès de la CPA. Kathleen Knox, une journaliste de Radio Free Europe, avançait au même moment le chiffre de 180 entreprises…..Des entreprises majoritairement enregistrées aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, mais aussi en Australie (Shodon, Optimal Solution Services….) en Afrique du Sud (Meteoric Tactical Solutions), à Hong Kong (SSA, Hill & Associates), aux Seychelles (Presidium International), en Corée du Sud (NKTS), au Danemark (Group 4 Falck)….. » « Une note de la CPA, de mai 2004, établissait que « près de 20 000 personnes travaillent pour des entreprises de sécurité. Parmi eux des Américains, des étrangers et des Irakiens ». En fait, il fallait alors compter sur 12 000 mercenaires et 8 000 supplétifs irakiens. » « Les SMP ont recruté en Europe francophone…..en Europe de l’Est….. en Asie et dans le Pacifique…..des dizaines de Libanais, qui ont l’avantage de pratiquer l’arabe, ont gagné l’Irak et rejoint les rangs de SMP anglo-saxonnes. Des recrutements ont également été effectués en Amérique du Sud…. » « Si les effectifs déployés sont élevés, le turn-over l’est tout autant…..Les contrats durent de 45 à 90 jours, renouvelables. Mais les conditions de vie et de travail sont éprouvantes et les moyens matériels (les véhicules et les radios en particulier) mis à la disposition des équipes parfois rudimentaires. D’autre part, l’incompétence rapidement constatée de certains employés oblige aussi à de nouveaux recrutements. » « Les troupes d’élite fournissent de gros contingents de démobilisés compétents et expérimentés….Les sociétés de sécurité traditionnelles déploient, en revanche, des personnels d’envergure discutable, souvent venus « faire du dollar » et mal préparés à un milieu éminemment hostile. Le nombre exagérément élevé d’anciens SAS ou de prétendus ex-membres des forces spéciales américains prouve que l’habituel contingent de mythomanes et de « grandes gueules » a réussi à se faire recruter par ces sociétés peu exigeantes mais toujours en quête de personnels formés. » « Dès juillet 2003, il est clairement apparu que l’insécurité et la guérilla allaient s’accroître en Irak. L’afflux des SMP s’est alors intensifié. Toutes étaient attirées par l’avalanche des appels d’offres et la perspective d’un Eldorado irakien. » « Les anciens des forces spéciales chargés des missions les plus sensibles gagnent un minimum de 15 000 dollars par mois……..Nombreux sont les mercenaires qui touchent de 3 000 à 5 000 dollars mensuels. C’est le cas de nombreux sud-africains, des Gurkhas népalais et des mercenaires venus d’Europe de l’Est et des Balkans…..Les Libanais se contenteraient, quant à eux, de « 1 000 à 4 000 dollars par mois », selon le quotidien An Nahar. » « Suite à la mise en cause de contractants civils travaillant pour Titan et Caci lors du scandale des sévices de la prison d’Abou Ghraib, la question de la responsabilité effective des mercenaires a de nouveau été soulevée. Alors que plusieurs policiers militaires américains sont passés en cour martiale, les deux employés civils n’ont pas été inquiétés. Le problème n’est pas nouveau…. » « L’Afrique du Sud, qui dispose pourtant, depuis 1998, d’une loi réprimant la mercenariat, n’a pu ni prévenir ni enrayer le départ de centaines d’anciens de l’armée du régime de l’Apartheid…..Le Code de justice militaire américain (Uniform Code of Military Justice) précise que les contractants qui accompagnent les forces américaines ne sont pas soumis aux lois militaires, « sauf en cas de guerre déclarée »……Les employés civils des firmes sous contrats avec des organismes officiels tombent, cependant, sous le coup d’une loi votée en 2000 : le Military Extraterritorial Juridiction Act, ainsi que sous le US War Crimes Act de 1996. Des lois dont l’application reste, en fait, éminemment « discrétionnaire. ». » « En Irak, une fois de plus, le principal commanditaire, l’Etat fédéral américain, a accordé aux employés des SMP, comme aux militaires et aux fonctionnaires américains, une immunité quasi totale face, d’une part, aux lois irakiennes et, d’autre part, à la Cour Pénale Internationale et aux risques de poursuites pour crimes de guerre. Même après le transfert du pouvoir aux Irakiens, les protections dont ont bénéficié les SMP les ont mises à l’abri de, presque, toutes les poursuites. » ------------BAGDAD, LA GUERRE EN IMAGE Trois photographes courageux ont parcouru les rues de Bagdad à la recherche de témoignages à transmettre de l’horreur que vit tout un peuple qui ne demandait qu’à vivre paisiblement comme tout un chacun. Cela commence par le 9 avril 2003 avec l’entrée des troupes américaines dans la capitale. La population civile est bien représentée dans des photos en couleur très poignantes, des textes explicatifs avec dates et évènements soulignent l’atrocité quotidienne que vit tout un peuple. Même les soldats américains ont leur « part de vedette »…..Tout est extrêmement expressif………
Journaliste Indépendante
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|