First paragraph (Teaser):

Par Ruby BIRD - Journaliste

-- LES COULISSES DU COMMERCE EQUITABLE
Mensonges et vérités sur un petit business qui monte
Christian Jacquiau (Editions Mille et Une Nuits)

Il est économiste, commissaire au Comptes, diplômé d’expertise comptable, spécialisé dans le Conseil, l’accompagnement à la création et à la transmission d’entreprise.

J’ai extrais de courts passages pour donner une idée du monde du commerce équitable et surtout pourquoi l’engouement qu’il suscite. A connaître impérativement comme réflexion, ensuite, on pourra se demander ce qui peut être fait pour éviter les dérives, la récupération par les multinationales toujours en quête de profits, de la récupération politique et idéologique…… A chacun d’y réfléchir.

Rest of the text:

« C’est au tournant des années 2000 que les consommateurs commencent à remarquer les logos colorés qui fleurissent sur les emballages de quelques paquets de café, et à associer cette signalétique nouvelle au concept plus vaste qui entend promouvoir un « commerce plus juste »…..Le terme rejoint alors la cohorte de vocables prisés par l’époque, « développement durable », « croissance soutenable », « commerce éthique »…..contribueront à bâtir « un autre monde ». »

« Le mouvement « antimondialiste », bientôt dit « altermondialiste », rencontre une popularité immédiate. C’est dans ce contexte que se développe le « commerce équitable ». Le produit phare est incontestablement le café... En quelques années, l’offre n’a cessé de se diversifier….L’inventaire ne s’arrête pas aux produits de consommation courante ; On peut s’habiller équitable, de vêtements en coton équitable ; utiliser des cosmétiques, décorer son intérieur, offrir des jeux, des jouets et des bijoux équitable...»

« Tout produit se prête à sa version « équitable » et tout circuit de vente ne peut exclure d’emblée ce petit secteur d’activité qui monte. A peine conceptualisée, cette idée aura été récupérée pour être aussitôt marchandisée….Commerce éthique, commerce équitable : comment s’y retrouver ?… Le commerce éthique s’adresse aux acteurs des filières classiques de l’économie marchande…… son objectif est de faire progresser et respecter les droits sociaux fondamentaux, notamment de veiller à l’interdiction du travail forcé, du travail des enfants et au respect du droit syndical... Le commerce équitable se donne pour but, en plus de garantir le respect des droits humains, d’apporter un revenu suffisant à chaque travailleur, qui lui permette de prendre en charge ses besoins fondamentaux et de préserver son environnement naturel, social, culturel et économique. »

« Le commerce équitable repose sur un triple engagement, des producteurs et des consommateurs, arbitré par de nouveaux intermédiaires, les « acteurs » du commerce équitable. D’un côté, les consommateurs acceptent de payer « un peu plus cher » pour qu’un produit soit équitable……Les producteurs s’engagent, eux, à organiser leur fonctionnement collectif, souvent sous la forme d’une coopérative, de manière démocratique…….De plus, « les acteurs assurent (aux producteurs) des relations de longue durée en participant directement à la place de projets de production et de développement locale », explique la chercheuse Elisabeth Bucolo. »

DEMAIN, UN COMMERCE EQUITABLE ,
« Les dérives du Commerce équitable ont été observées en France, en Suisse et en Grande-Bretagne. Aujourd’hui, le débat qui agite l’Hexagone gagne l’Italie et l’Espagne. Les autres pays européens sont mis en garde, ils pourraient bientôt être touchés à leur tour….. »

« On s’intéresse à ce commerce mondialisé, dont les règles –qui ont érigé l’inéquitable en une norme universelle – ont été instaurées et sont promues par de puissants oligopoles, qui provoquent des délocalisations ici (Europe et Etats-Unis) et croissances folles là-bas (Chine), au prix de bien des catastrophes économiques, sociales et environnementales…… »

« ……Max Havelaar s’est imposé comme acteur essentiel d’un certain commerce équitable. Financée à ses début par des Eglises hollandaises, l’association a très vite bénéficié en France d’un traitement de faveur tout à fait exceptionnel de part du pouvoir politique…..manifestement décidé à renouveler son type d’action à destination des ex-colonies. »

« Cette évolution-appropriation-récupération fait peser de lourdes menaces sur la pérennité du commerce équitable lui-même….. »

« En attirant l’attention sur le sort intolérable réservé aux petits producteurs du sud, Max Havelaar a contribué à attiser la curiosité des consomm’acteurs qui, de plus en plus nombreux, s’intéressent aux conditions sordides d’exploitation du monde paysan au Sud, mais aussi au Nord…… Comble de malheurs, ils commencent aussi à s’intéresser aux conditions sociales et environnementales de fabrication des produits non alimentaires….. »

« Chaque entreprise qui compte se doit désormais d’adopter sa quotité de pauvres…..sur lesquelles elle communiquera outrageusement….il n’est pas rare aujourd’hui que l’on promène, de ville en ville aussi, des petits producteurs sortis pour la circonstance de leurs lointaines contrées…. »

« A vouloir trop en faire, il se pourrait bien que Max Havelaar soit devenu, contre son gré et à son insu sans doute, le petit grain de sable susceptible de gripper la jolie machine à débiter de l’humanitaire en paquet sous vide….Sans sa politique commerciale, sans sa présence en grandes surfaces, les contradictions n’auraient pu éclater, tant aux yeux de la presse qu’à ceux des militants…. »

« Sa volonté de s’emparer du commerce équitable pour pactiser aussitôt, au nom de l’équitable, avec des entreprise qui jour après jour orchestrent l’inéquitable au sein d’une véritable dictature des marchés est aujourd’hui de moins en moins acceptée. »

« Tous, Artisans du Monde, Minga, et même Max Havelaar, s’accordent au moins sur un point. Celui de reconnaître que le commerce équilibré, qui ne représente aujourd’hui qu’à peine 0,00875 % du commerce mondial….ne pèse pas bien lourd par rapport à son potentiel mais surtout…..face à l’écrasante domination du commerce ultra libéralisé autant que déshumanisé. »

« Quelle déception, pour ces femmes et ces hommes qui, loin des projecteurs, œuvrant au quotidien pour tenter d’inverser la tendance destructrice de cette mondialisation qui n’en finit plus de tout détruire sur son passage ! »

« L’action individuelle, essentiel facteur du changement, doit être combiné avec l’action politique, locale, nationale et internationale. Rien ne se passera, en effet, si parallèlement les règles inéquitables promues par l’OMC ne sont pas repensées de fond en comble..… »

« L’accélération de la récupération du commerce équitable oblige les acteurs historiques, condamnés à la disparition sous la pression de marchands d’images, à s’interroger sur ce qu’est devenu le commerce équitable. Et à se positionner sur ce vers quoi il doit tendre dans un avenir très proche, sauf à se saborder. »

« Certes, le commerce équitable ne va pas tout résoudre. Mais il permet de s’interroger, d’appréhender et de comprendre les rouages de cette mondialisation qui nous échappe. De réfléchir, de concevoir et de mettre en œuvre d’autres rapports humains et d’autres valeurs que ceux symbolisés par la circulation, elle aussi devenue virtuelle, de petits bouts de papier vert. »

« Les prix prédateurs des Matières Premières et produits agricoles ne sont en rien une fatalité. Il devient urgent qu’une autorité de régulation, agissant dans le cadre d’un contrôle citoyen, prenne l’initiative d’organiser les échanges mondiaux selon des critères réellement équitables. »

« Pour l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), les affaires doivent primer sur toutes les autres considérations, fussent-elles humaines, environnementales ou sociales….Toute discrimination et toute préférence sont désormais interdites. En dehors des cas où les intérêts des Etats-Unis ou d’Europe pourraient être menacés….Ce principe interdit toute politique de discrimination positive. Comme le traitement préférentiel…..au nom de l’équité, par exemple….. Dans ce contexte, le commerce équitable, pourrait bien être considéré comme « illégal » au regard des critères édictés par l’OMC….s’il venait à avoir l’outrecuidance de remettre véritablement en cause le dogme ultralibéral dominant. »

« La concentration, dans l’industrie et dans le commerce, a constitué un rapport de force qui soumet l’humain au bon vouloir du financier, organisant le pillage du tiers-monde au profit d’une poignée de transnationales apatrides, caractérisées par leur nomadisme de circonstance. Elles ont à leur disposition, avec la complicité des Etats c’est-à-dire, très concrètement….du monde politique, une centaine de paradis judiciaires et fiscaux, véritables zones officielles de « non-droit ». Elles ont par ailleurs la faculté d’échapper à tout moment à leur obligation, en brandissant la menace de la délocalisation de leurs sièges sociaux et de leurs activités. Il leur suffit d’arbitrer la « géographie », en fonction de l’objectif recherché. »

« …..« Où qu’ils opèrent dans le monde, ces conglomérats transnationaux peuvent recourir à des filières à l’étranger, des joint-ventures, des accords de licence et des alliances stratégiques pour prendre telle ou telle identité nationale répondant à leurs objectifs. Chaque fois qu’ils en ont besoin, ils se drapent dans le drapeau national de leur choix pour obtenir des avantages fiscaux, des subventions de recherche ou une représentation au sein du gouvernement lors de négociations concernant leurs projets de commercialisation. Ces firmes apatrides parviennent ainsi à transformer les Etats-Nations conformément à leurs intérêts », explique Tony Clarke, Directeur de l’Institut Polaris au Canada. »

« Le débat qui agite le Landerneau du commerce équitable dépasse désormais le cadre étriqué de la « consommation responsable » pour s’élargir à celui d’un « véritable choix de société « intégrant les problématiques sociales, sociétales, environnementales et économiques ». Un débat aujourd’hui confisqué par quelques organismes supranationaux totalement illégitimes qui décident pour les citoyens et pour ceux que ces dernier croient encore être leurs représentants. »

« Il reste encore aux consomm’acteurs à sortir définitivement du carcan étriqué de « consommateurs d’équitable » dans lequel les « publicitaires » tentent de les enfermer…. »

« Cela ne se fera que si les citoyens se réapproprient le Politique, en instituant notamment une véritable OMC…..Organisation Mondiale du Citoyen, subordonnant définitivement « le Commerce » et « l’Economique » à l’humain et à ce qu’il reste de son environnement. »

-- ALTER ECO – LE LIVRE DE CUISINE
Cuisiner équilibré avec les produits du commerce équitable
Françoise Nicol, photographe et Catherine Madani, styliste culinaire (Les Editions Culinaires)

Comme indiqué en avant-propos : « Alter Eco, créée en 1998, est une entreprise dédiée exclusivement au Commerce Equitable, respectant l’ensemble de ses critères : la solidarité, la garantie d’un achat direct (sans intermédiaire afin de maximiser la marge du producteur) et juste (assurant au producteur un niveau de vie décent), la qualité et la transparence tant sur le produit que sur les circuits de distribution) »

ALTER ECO propose différents produits alimentaires expliqués et agrémentés de plusieurs propositions de recettes :

- Le RIZ : existe sous de nombreuses formes, représente 11% des terres cultivables sur Terre et son existence est connue depuis 5 000 ans. C’est une herbe aquatique haute de 30 cm et peut quelques fois atteindre les 5 mètres. « Pour prospérer, le riz a donc besoin de beaucoup d’eau. Trois modes de culture existent : pluviale…..inondée….irriguée……Les deux premières sont traditionnelles et respectueuses de l’environnement... On obtient alors le riz Paddy, impropre tel quel à la consommation. Il est mis à sécher au soleil puis pilé pour le libérer de la balle, c’est-à-dire de ses enveloppes les plus dures. Il devient alors riz complet. Un second décorticage donne le riz blanc. »
Il se décline souvent sous les formes suivantes :
Le riz long grain (Khao Jao) - Le riz rouge qui est assez rare. - Le riz thaï (Hom Mahi) - Le riz violet

- Le riz basmati
Des conseils sont donnés comme pour la préparation et des recettes très détaillées sont indiquées. Tout est à base de produits naturels et facile d’accès. Les plats sont pour 4 personnes. Les illustrations sont alléchantes.

- Le QUINOA appelé souvent « riz des Incas » pousse seulement sur les hauts plateaux des Andes, en Amérique latine, à plusieurs milliers de mètres d’altitude... Cultivé depuis l’ère précolombienne, le Quinoa fut un des aliments de base de l’Empire Inca mais c’était aussi une graine sacrée, entourée de nombre de légendes et de rituels. Les Incas l’appelaient « la céréale miraculeuse, mère des êtres humains »….Nombreuses sont les utilisations du Quinoa : dans les potages, en céréales au petit déjeuner, à la place de la semoule ou du boulghour, dans des salades, en croquette, comme céréale d’accompagnement d’une viande ou d’un poisson et en dessert. »

- Les CŒURS DE PALMIER « Il se présente sous forme d’un joli tube blanc et feuilleté, à la fois tendre et légèrement croquant dont la saveur rappelle celle de l’artichaut…..C’est de cette variété de palmier, le pupunha, particulière à la forêt amazonienne, que sont issus les cœurs de palmier Alter Eco…..Ils ne contiennent pas de lipides, seulement des glucides (8%), des protéines (2,8%)) et bien sûr, comme tous les légumes de l’eau. Leur apport minéral est intéressant avec du calcium, du magnésium, du potassium et du phosphore. »

- Le THE « Le thé est connu depuis 3 000 ans avant J.C. en Chine. C’est la boisson la plus consommée dans le monde. « Le théier pousse en altitude. Ses lieux de culture se nomment « jardins », quelle que soit leur surface….Une plantation commence à produire au bout de 5 ans….Le thé est un produit fragile dont la cueillette s’effectue par cycles afin de respecter le rythme de régénération de l’arbre….Les feuilles seront ensuite traitées différemment selon que l’on veut obtenir un thé noir ou un thé vert. La désignation de la couleur n’a rien à voir avec celle des feuilles ». Comme exemples vous avez chez Alter Eco pour le Sri Lanka : le thé Earl Grey Ceylan, le thé noir Ceylan vanille… ; pour l’Inde le Earl Grey Darjeeling, le thé vert Darjeeling….. ; pour l’Afrique du Sud le thé Rooibos utilisé comme infusion et ne contenant pas de théine, ne devenant pas non plus amer.

- Le CHOCOLAT « Les fèves du cacaoyer, dont on extrait le cacao, furent apportées en Europe par les conquistadors : les premières cargaisons en 1524, en Espagne….La qualité du chocolat dépend de l’origine et de la qualité des fèves et de la durée du conchage. Les chocolats Alter Eco se déclinent en chocolat noir, chocolat au lait et chocolat dessert.

- Les SUCRES « Le sucre de canne roux en poudre vient de cannes de sucre cultivées sur l’île de Negros dans l’Archipel des Philippines…..Le sucre contient des sels minéraux ». Le sucre de Alter Eco n’est pas raffiné, il ne subit aucun autre traitement pour conserver tout son arôme et ses particularités nutritionnelles.

- Le CAFE qui est cultivé de manière traditionnelle par des producteurs indigènes. Les productions peuvent provenir de Colombie, Pérou, Bolivie, Mexique, Equateur, Guatemala et Ethiopie.

- Les JUS DE FRUITS Peuvent provenir de Cuba, du Brésil ou de l’Inde et se déclinent en jus d’orange, de pamplemousse, d’ananas ou tropical.

- Le COUSCOUS MAFTOUL, venant des villages de Birzeit et de Tayeh en Palestine

- L’HUILE D’OLIVE de TAYEH C’est une huile d’olive vierge et très fruitée.

- Les EPICES comme la cannelle, la cardamome en poudre, les currys...