Multimedia
Audio
Video
Photo

Descente aux enfers à Hollywood

Anonyme, Tuesday, July 4, 2006 - 09:40

Ruby BIRD

Par RUBY BIRD - Journaliste

En ces périodes de troubles, il reste un monde d’illusions qui pourrait « sauver la face » mais l’on découvre à travers les scandales, les drames et de nombreux ouvrages que, non seulement, HOLLYWOOD n’est pas ce qu’il paraît mais c’est encore pire que la réalité. Notre imagination n’arrive même plus à concevoir que ce « monde » créateur de fictions puisse à ce point dépasser le « monde » du commun des mortels. Trois exemples suivent avec de courts morceaux choisis afin de rendre compte de ce qui peut être et de ce qui pourrait, avec une énorme volonté bien sûr, être plus ou moins évité. Le passé ainsi que le présent nous démontrent que l’avenir ne tient qu’à un fil d’Hollywood. Les livres sont assez explicites et laissent à réfléchir.

-- LES SORCIERES DE HOLLYWOOD
Chasse aux rouges et listes noires
Thomas Wieder (Editions Philippe Rey)

« A la fin des années 50, la fièvre anticommuniste du début de la décennie est retombée. Le contexte international s’y prête. Président des Etats-Unis de janvier 1953 à janvier 1961, Dwight D. Eisenhower mène une politique étrangère pragmatique, préférant renforcer la cohésion du bloc occidental plutôt que de chercher l’affrontement avec l’URSS. Après avoir sorti les Etats-Unis de la guerre de Corée, il vante la doctrine dite des « représailles massives ». Il s’agit de donner la primauté à la dissuasion nucléaire pour empêcher l’escalade qui conduirait à de nouveaux conflits armés. En politique intérieure, l’arrivée d’Eisenhower à la Maison Blanche précipite la disgrâce de Joseph Mc Carthy. »

« La chute de Mc Carthy ne met pas brutalement fin au maccarthisme. L’anticommunisme reste le ciment de la société américaine…. Sans prendre position sur le fond, la Cour Suprême adopte à partir de 1956 une série de décisions capitales qui restreignent la marge de manœuvre des « chasseurs de sorcières ». »

La Cour présidée par Earl Warren depuis 1953, nommé par Eisenhower, s’est distingué avant (il était alors gouverneur républicain de Californie) par ses prises de position libérales. Il joua un rôle important, en 1954, dans les débuts de la déségrégation raciale.

En 1957, le 7 juin, la Cour Suprême adopte quatre décisions capitales. Avant on avait obtenu l’interdiction de l’utilisation de témoignages « viciés » en 1956 et le droit de l’accusé à avoir accès à l’ensemble du dossier en 1957.

Les quatre décisions sont :
- encadrement du pouvoir d’investigation des commissions parlementaires (les enquêtes doivent avoir un objectif législatif et non servir à dénoncer des personnes ou des organisations considérées comme subversives)
- concerne le parti communiste (on doit distinguer la profession d’une doctrine révolutionnaire de l’appel à une action spécifique visant à renverser les Institutions. La Cour Suprême invalide donc les condamnations prononcées antérieurement contre les dirigeants communistes.
- Ordonne la réintégration de John Service, un diplomate spécialiste de l’Extrême-Orient qui fut limogé pour avoir transmis des documents secrets à une revue proche du parti communiste.
- Donne raison à un professeur d’économie condamné pour outrage après avoir refusé de s’expliquer sur le contenu de ses cours, réaffirme la valeur intangible du premier Amendement à la Constitution.

Les Conservateurs parleront à ce moment-là de « lundi rouge ». Ils tenteront de faire passer au Congrès plusieurs lois visant à restreindre le pouvoir de la Cour Suprême.

« A Hollywood, le climat s’apaise vers 1959-1960. En janvier 1959, l’Académie des Arts et des Sciences du cinéma abroge l’article de son règlement qui interdisait à un témoin ayant refusé de répondre aux questions de la Commission des activités antiaméricaines de concourir pour les Oscars. La décision rend caduque le principe même des listes noires. »

« Mais ces retours, même tardifs, sont l’exception, et pas la norme. Selon les calculs des historiens Larry Ceplair et Steven Englund, 10% des victimes des listes noires réussissent à réintégrer l’industrie cinématographique, soit une trentaine de personnes sur environ 300…. »

« …..beaucoup refuseront de pardonner, de sorte que, jusqu’à la disparition des derniers survivants, le souvenir de la chasse aux sorcières hantera par intermittence les mémoires hollywoodiennes. Les occasions de ces poussées de fièvre mémorielle sont nombreuses, de la publication d’écrits autobiographiques et d’études savantes à l’organisation d’évènements commémoratifs, en passant par les sortis de films, fictions et documentaires, consacrés au sujet. »

« Pour les anciennes victimes des listes noires, le refus d’accorder l’amnistie aux chasseurs de sorcières va de pair avec un combat contre l’amnistie. Leur crainte de voir l’histoire falsifiée est justifiée…. Avant de mourir, les derniers survivants veulent s’assurer que l’histoire ne sera pas à nouveau réécrite à leurs dépens. A l’initiative de Paul Jarrico, le Syndicat des Auteurs d’Amérique entreprend, à partir de 1986, de rétablir les droits des scénaristes autrefois mis à l’index, exigeant des producteurs qu’ils remplacent au générique les pseudonymes et les prête-noms par les noms des véritables auteurs. Au total, une centaine de films sont réattribués à leurs véritables auteurs, mais le plus souvent post-mortem… »

« Le 28 octobre 1997, à l’occasion du 50ème anniversaire de l’affaire des Dix d’Hollywood, un mémorial aux victimes des listes noires est inauguré sur le campus de l’Université de Californie du sud, au cœur de LA. Sobrement intitulé Blacklist, ce monument réalisé par la sculptrice américaine Jenny Hozer se présente comme un ensemble de 10 blocs de pierre disposés en cercle. Sur chacun est gravée une citation d’un ancien membre des Dix de Hollywood. De façon significative, les phrases retenues font référence aux Droits Constitutionnels en général et à la liberté d’expression en particulier…….Le même jour, une cérémonie solennelle est organisée au Samuel Goldwyn Theatre : les quatre syndicats professionnels d’Hollywood y présentent leurs excuses aux victimes des listes noires…. »

Ring Lardner Junior (31 octobre 2000) « Quand des gens me demandent si nous risquons une nouvelle « peur des rouges » -une purge des dissidents et une liste noire à l’échelle de la nation- ma réponse est le plus souvent négative. Le risque que nous courons n’est pas exactement le même. Mais rien ne m’a plus surpris, ces derniers temps, que le retour en force de l’irrationnel dans notre vie sociale et politique, sous la forme du fondamentalisme religieux. Je pense que ce qui menace le plus, aujourd’hui, notre premier Amendement, vient des efforts de la droite religieuse d’enrégimenter les films, la télévision, l’art et Internet. »

-- SEXE, MENSONGES ET HOLLYWOOD
Peter Biskind (Editions Cherche Midi)

Peter Biskind s’attaque au cinéma indépendant. Le fil conducteur est le Festival SUNDANCE créé par Robert Redford. La distribution étant assurée par les Frères Weinstein à travers leur maison de production Miramax. Il a passé des centaines d'heures en entretiens et a récolté des tonnes de confidences de la part des principaux protagonistes. Il avait l’intention de lever le voile sur le monde « shakespearien ». On y découvre au travers du livre les portraits de Quentin Tarantino, Steven Soderbergh, Martin Scorsese…..

« Quand on parle de « cinéma indépendant, de nobles concepts tels qu’intégrité, originalité, expression artistique et sacrifice nous viennent à l’esprit. »

« On dit souvent que le milieu indépendant est à Hollywood ce que la mafia russe est à la Camorra… Le monde des studios est une prison dorée ; le milieu indépendant, c’est le mitard….Dans ce milieu, les manières sont encore plus désastreuses qu’à Hollywood. »

« Le fossé entre l’apparence, telle que les médias la présentent et la réalité de ce qui se passe dans les coulisses est aussi profond à Hollywood qu’à Washington, si ce n’est plus…. »

« ….à Hollywood, les ragots ont un cycle de vie propre qui empêche la vérité d’éclater… Dans tous les cas, la vérité passe par pertes et profits, balayée, oubliée quand vient l’heure de la grosse production suivante. «

« Le Festival de Sundance, qui se tient chaque année en janvier, représente l’événement majeur du calendrier indépendant. »

« Le Nouvel Hollywood s’éteignit à peu près fin 1975….Avant la fin de la décennie, la vague de protestation pacifique et en faveur des droits civiques sur laquelle surfaient le films du Nouvel Hollywood reflua, révélant les bas-fonds boueux jonchés des détritus des studios. »

« Les baby-boomers qui avaient fait « la guerre à la guerre approchaient de la quarantaine et se préparaient à céder la place à la nouvelle vague démographique des années 80, ces carriéristes avares et égocentriques auxquels succéderaient, au début des années 90, les « glandeurs de la génération X », qui se moqueraient des yuppies comme des premiers hippies. »

« Lorsque durant l’été 1982 la déferlante ET s’abattit sur le pays, achevant le travail entamé par La Guerre des Etoiles, les studios devinrent accros à l’argent comme d’autres à la drogue. »

« Dans la décennie à venir, Hollywood se laisserait allègrement porter par le courant, Simpson/Bruckeimer. Les genres qui faisaient jusqu’alors l’ordinaire des studios…. migrèrent vers la télévision, poussant les majors à multiplier les films catastrophes pour essayer d’engranger un maximum de recettes…. Hollywood tourna alors délibérément le dos à l’expérimentation, délaissant les petits films mettant en scène les héros du quotidien…. au profit de films à grand spectacle rapportant gros. Une contre-révolution était en train de s’opérer…. Dans la médiocrité ambiante, les banlieues proprettes de Spielberg remplaçaient les rues mal famées de Scorcèse. »

« Utopistes, Coppola et George Luca, les plus visionnaires des réalisateurs du Nouvel Hollywood, avaient essayé de défier le système. La tentative du premier s’était soldée par un échec, et celle du second n’avait que trop bien réussi, lui permettant de fonder son empire Skywalker. On ne pouvait pas vraiment blâmer les gens comme Redford de vouloir tirer un trait sur pareil désastre ! »

« Redford n’a rien de la vedette type….l’acteur se considère comme un outsider. Trop direct et conservateur dans ses habitudes personnelles… marié pendant des années à la même femme, Lola Van Wagenen, la presse à scandale l’ignorait royalement. Cela dit, trop libéral pour adhérer à la cause de l’establishment hollywoodien, il s’était employé tout au long de sa carrière à mettre à profit le pouvoir que lui avait conféré sa célébrité pour bousculer la société, montrant des affinités particulières pour la cause écologiste et les droits des Amérindiens. »

« L’acteur n’ignorait pas que le système excluait de plus en plus les réalisateurs les plus talentueux. Il savait qu’être basané, noir, amérindien ou femme constituait une tare pour les apprentis réalisateurs…. Il savait que les réalisateurs indépendants étaient contraints de puiser dans leurs bas de laine….Le financement, sans parler de l’écriture du scénario, du casting, du tournage et du montage, représente une tâche difficile et harassante qui peut prendre des années..… Bref, les indépendants avaient besoin d’aide. »

« Le but du séminaire de Redford était de jeter les bases d’une nouvelle organisation visant à prendre soin des réalisateurs indépendants. Cette organisation fut baptisée Fondation Sundance en hommage au Kid de Sundance, personnage de voleur de Banques que l’acteur incarnait dans le film à succès de 1968….. le nom de Redford attira un nombre impressionnant de cerveaux ; pourtant cette réunion d’esprits au diapason n’avait rien d’officiel…. »

« Cette année-là, à l’autre bout du pays, deux frères aux cheveux crépus et sans beaucoup d’allure, les Weinstein…. S’apprêtaient à déménager leur minuscule compagnie de production, baptisée Miramax en hommage à leurs parents Miriam et Max, de Buffalo vers NY, ville de tous les défis….. Contrairement à la plupart de leurs collègues distributeurs qui avaient débuté en dirigeant les ciné-clubs universitaires dans les années 70, les Weinstein avaient fait leurs armes dans l’univers impitoyable de la promotion des concerts Rock. »

« En 1978, Sandra Schulberg, productrice associée de Northern Lights, contribua à poser la première pierre de l’infrastructure indépendante en créant l’Independent Feature Project. L’IFP proposait une série de séminaires aux artistes souhaitant travailler en dehors du système…. Le but était simple : faire bénéficier les indépendants américains du système déjà en place pour les films étrangers. »

« Au milieu des années 80, les films indépendants commençaient à se construire une identité et un public. Les profits ne cessaient d’augmenter….Le marché commençait à être saturé, et un retour de bâton semblait inévitable ; il se produisit avec le crack boursier d’octobre 1987 qui, allié à l’essor des distributeurs les plus prospères, mena à un tassement du marché. A la fin de la décennie, le ciel tomba sur la tête de certaines compagnies, dont Cinecom et Vestron, apparemment parmi les plus florissantes pourtant, mais qui avaient commis l’erreur d’abandonner l’achat des droits pour se lancer dans la production de leurs propres films. »

« Les indépendants étaient l’antithèse de Hollywood…..Hollywood privilégiait le spectacle, l’action et les effets spéciaux tandis que les indépendants travaillaient à une échelle bien plus intime, en privilégiant le scénario et en mettant l’accent sur les personnages et la mise en scène. »
Hollywood reflétait les goûts du public et s’y pliait, les indépendants ne s’en souciaient pas. Les films hollywoodiens faisaient parties d’un système économique avec des marchés annexes (vidéo, télévision, DVD, câble ..…) qui limitaient les risques mais les indépendants fonçaient tête baissée. Hollywood se contentait de colporter la sagesse populaire et l’idéologie dominante, les indépendants les mettaient parfois à mal…..

« Les films indépendants n’ont jamais revendiqué des idées de gauche ni même été ouvertement « politiques »..….en revanche, beaucoup laissaient transparaître une volonté de se démarquer des studios et autres institutions américaines…. A mesure que les groupes jusque-là privés de leurs droits de représentation (gays, femmes, minorités) avaient accès aux cinéma,…..les nouveaux réalisateurs se trouvaient presque automatiquement en marge et venaient de facto grossir les rangs de la résistance, aussi modérée soit-elle. »

« Avec le recul, ils est évident que les années 80 constituent le grand marais originel d’où les indépendants sont sortis avant de gagner la jungle en rampant…. Dans les années 90, plus que jamais, Hollywood se concentrait sur les films à grand spectacle, créant ainsi un espace, pour ne pas dire « une avenue », réservé aux réalisateurs désireux de raconter l’histoire à l’échelle humaine. »

« En fait, le fantôme du Nouvel Hollywood hantait les indépendants dans les années 80 et 90…. Dans les années 80, il restait un réseau de cinéma d’art et d’essai permettant aux indépendants en devenir d’avoir accès aux films du Nouvel Hollywood, ainsi qu’aux classiques étrangers et américains…..Avec le recul, il devient clair que cette génération de réalisateurs constituait un mouvement à part entière, bien qu’hétéroclite et différent du Nouvel Hollywood….Et certains des réalisateurs majeurs refusent même l’étiquette d’auteur…. »

« Le marketing a toujours été au cœur de l’industrie indépendante. Si le doute plane sur la rentabilité d’un « produit cible », il n’a aucune chance de voir le jour, la plupart des compagnies de distribution étaient gérées par des commerciaux….les comptables prirent le contrôle et étouffaient le peu d’originalité qui restait aux adeptes des films prédigérés…. Cependant, le marketing indépendant et le marketing des studios avaient aussi peu en commun que les films indépendants et les films studios. Alors qu’Hollywood dépensait sans compter dans la publicité, les indépendants misaient sur la pub gratuite fournie par les médias. »

« A la fin des années 80 pourtant, les distributeurs étaient dans l’impasse. Aucun film indépendant à succès n’avait dépassé le seuil des 25 Millions de recettes et le nombre d’entrées plafonnait. C’était sans compter sur Harvey et Bob Weinstein, qui allaient bouleverser l’univers du cinéma indépendant. »

« Dans le climat hautement spéculatif des années 90, nombreux sont les réalisateurs de la première génération qui passaient pour des idiots et des ratés en refusant de se plier aux règles de jeu instaurées par les studios et, il faut bien l’admettre, par le public aussi…. Cela dit, l’explosion du mouvement indépendant des années 90 est si spectaculaire et exceptionnelle qu’elle nécessite qu’on lui consacre un livre à part entière. »

« …. 1989 –année de sexe, mensonges et vidéo au Festival de Sundance- comme date de naissance du nouveau mouvement indépendant….Sundance et Miramax incarnent le yin et le Yang de l’univers indépendant..…Sundance n’est jamais parvenu à de débarrasser de son jumeau maléfique et au bout du compte, a fini par passer du côté obscur de la force…. »

-- MEURTRES A HOLLYWOOD
Histoires vraies (Editions Scènes de Crimes)
Hélène Merrick

Je me suis particulièrement attachée à l’histoire de l’assassinat de John Lennon, symbole du pacifisme et un des leaders du groupe légendaire Les Beatles. J’ai pris de courts passages qui, je pense, montreront combien l’imaginaire et la projection peuvent faire des dégâts dans l’esprit humain. Les autres meurtres sont aussi hallucinants, voire extrêmement violents. Si l’on veut vraiment connaître le côté morbide de Hollywood, on en ressort révolté.

JOHN LENNON – APOCALYPSE D’UNE GENERATION
« ….Mark David Chapman, le futur adorateur de John Lennon, naît dans une famille perturbée. Sa mère Diane, infirmière, et son père David, sergent de l’Air Force, ne cessent de se disputer. Leurs querelles tournent le plus souvent en bataille rangée. Peu après la naissance de Mark David, son père est démobilisé ..…A l’école, l’enfant est un élève médiocre et peu attiré par le sport….pour échapper au monde réel, à l’âge de 8 ans, le petit garçon solitaire se réfugie dans l’imaginaire ; il s’invente des petits bonhommes vivant dans les murs de sa chambre. Personne ne soupçonne Mark de vivre dans un monde parallèle…..comme beaucoup d’enfants malheureux, Mark David rêve de tuer son père…..En 1966, Mark David Chapman, 11 ans, est l’un de fans les plus fervents des Beatles. »

« L’été 1969 marque un tournant dans la vie de Chapman. A 14 ans, Les Beatles restent son point de repère. En écoutant l’album Magistral Mystery Tour, il a une révélation : pour être heureux et au meilleur de sa forme, il faut se droguer….Entouré par des adeptes, Chapman expérimente la marijuana et l’héroïne et s’octroie un surnom, « mark le Taré ». Il se rebelle contre ses parents et manque les cours du lycée Columbia de Decature. Il traîne des nuits entières avec ses copains drogués, prend du LSD, est arrêté par la police….Sur lui la drogue a des effets foudroyants. Il le reconnaît, il est souvent saisi de pulsions meurtrières….Paumé, plus influençable que jamais, Mark David Chapman accepte de se convertir au christianisme. Il distribue des tracts religieux dans les rues……Absorbé par sa foi, Mark David Chapman se souvient soudain de la phrase prononcée par John Lennon trois ans auparavant : Les Beatles « sont plus célèbres que Jésus Christ….. ». Il ne supporte pas les paroles d’Imagine, la chanson de John Lennon : « Imagine qu’il n’y ait pas de Paradis, pas de religions, pas de pays…. ». Ces idées vont à l’encontre des nouvelles croyances de Chapman. Il en veut à ses idoles, il se sent trahi….son esprit schizophrénique le pousse tour à tour à s’identifier à John Lennon, et à un messager de Dieu sur Terre pour remettre John dans le droit chemin…. »

« Son diplôme de fin d’études en poche, MD Chapman prend la route de Chicago avec son ami Mickael McFarland….Désormais fervent croyant, Chapman se sent investi d’une mission. De retour en Géorgie, il s’engage comme éducateur dans un foyer de jeunes, le YMCA….Chapman rencontre une jeune chrétienne, Jessica Blankenship. Jessica croit au grand amour, ils se fiancent…..Expédié au Liban en pleine guerre, il n’a pas le temps de faire ses preuves : on le rapatrie d’urgence avec les autres appelés et on l’envoie à Fort Chaffre dans un camp de réfugiés vietnamiens…..A fort Chaffre, Chapman a connu sa première expérience sexuelle. Se sentant coupable envers sa fiancée Jessica, Chapman ne peut s’empêcher de se confier à elle….Chapman se sent mal et souffre d’une dépression….Il a l’impression d’avoir tout raté, malgré son passage au YMCA, malgré son soutien aux réfugiés vietnamiens. Il n’est « personne »…..bientôt Chapman abandonne toute velléité d’études et cherche un petit boulot. Lassée de ses sautes d’humeur, de son défaitisme et de son égocentrisme, sa fiancée, Jessica Blankenship, ne veut plus le voir….. »

« Instable dans sa tête comme dans sa vie, MD Chapman est constamment irrité. Il a la bougeotte, rêve de voyage, d’une île idéale…..ce qu’il veut, c’est mener la grande vie à Honolulu….Il a 1 200 $ à dépenser. Ensuite, il mettra fin à ses jours…..L’heure est venue de se suicider. MD Chapman hésite…..Chapman revient chez lui, plein d’espoir, mais Jessica n’a pas changé d’avis. Elle refuse de renouer avec lui…..encore plus abattu que d’habitude, Chapman repart dans l’île Oahu, bien décidé cette fois à en finir avec la vie. A chacun de ses trois voyages, il s’est acheté un aller simple.….A la première heure, le lendemain de son suicide raté sur la plage d’Honolulu, MD Chapman se rend spontanément à une clinique psychiatrique.….Persuadé d’avoir été effleuré par la main de Dieu, Chapman guérit en un rien de temps…..Durant les quelques semaines de son séjour à l’hôpital, MD Chapman se sent investi d’une mission céleste……Chapman trouve un logement chez un pasteur presbytérien. Au printemps 1978, il a cessé de se considérer comme un raté. Il reprend goût à la vie….Noël 1978, son père lui offre 1 000 $…..Chapman visite le Japon, la Corée et la Chine….Il voyage en Thaïlande, en Inde, en Iran, en Israël. Il revient vers l’Ouest en passant par la Suisse….enfin, il repart à Atlanta, chez ses parents et ses anciens amis….derrière le bureau de son agence de voyages, Gloria Abe l’a attendu. Ils se fréquentent pendant un an….pour lui, elle abandonne le Bouddhisme et se convertit au Christianisme. Ils se marient le 2 juin 1979. »

« Chapman, instable, cherche querelle au patron de Gloria et la contraint à abandonner son poste à l’agence de voyage. Après une violente dispute avec des confrères de l’hôpital, Chapman est renvoyé..…d’humeur de plus en plus maussade, il développe une série d’idées fixes : l’art va le sauver…….Il emprunte de l’argent à sa mère…..Chapman a une nouvelle obsession : ne rien posséder. Surtout pas de disques. I vend sa collection d’albums des Beatles. Les rachète. Les revend….Doutant de lui, insatisfait de son poste de gardien, Chapman cesse de travailler…..Chapman se souvient du conseil d’un copain. Il cherche l’Attrape-Cœurs de J.D Salinger. Une révélation. Il s’identifie au héros, Holden Caulfield à la dérive, en quête du sens de la vie..…. Avec ce livre, Chapman est persuadé de trouver des réponses à toutes les questions qu’il se pose…..A la bibliothèque, MD Chapman tombe sur One Day at a Time, une biographie de John Lennon rédigée par Anthony Fawcett….John Lennon, homme d’affaires multi millionnaire : voilà de quoi choquer MD Chapman…..Soudain saisi d’une crise aiguë de jalousie, Chapman rumine un prochain voyage à NY où vit désormais John Lennon. »

« John & Yoko travaillent ensemble…..entre deux séances de 12 heures de travail et des poses pour méditer et d’adonner au yoga, John Lennon avance. Le 12 août 1980, il annonce officiellement son come-back…..la petite famille nage en plein bonheur. John Lennon est en harmonie avec sa vie et avec son œuvre. Double Fantasy est baptisé par lui et Yoko « l’album du bien-être »…...A Honolulu, MD Chapman ressasse de sombres pensées. Il s’acharne à détester John Lennon. Cet artiste privilégié, ce pacifiste milliardaire, c’est lui le responsable de sa dépression. L’état mental de Chapman se dégrade à toute vitesse….Toujours plus renfermé, il se rabat sur les albums des Beatles et les écoute en boucle.….Chapman s’expliquera plus tard : « J’ai constaté que Lennon s’en était tiré et pas moi. Pour moi c’était un traître. Je voulais m’en prendre à lui parce que je ne supportais plus d’être insignifiant. J’étouffais, je suffoquais du fait d’être un rien du tout. ». Chapman se proclamait bon chrétien, mais sa foi bascule. Il ne prie plus Dieu, mais le Diable. »

« Chapman a fait des émules. Il a beau avoir considéré son geste meurtrier comme une mission divine, il ne se sent pas moins coupable : un certain John Bardo lui a écrit des lettres lui demandant « ce que ça faisait de tuer une star ». Après quoi, ce Bardo a assassiné une jeune actrice, Rébecca Schaeffer. Un dénommé John Hinckley s’inspire de MD Chapman et se met à suivre Jodie Foster. Pour l’impressionner, il essaie d’assassiner le président Ronald Reagan. Hinckley, comme Brado, se rend en pèlerinage à l’immeuble Dakota. Tous deux, comme Chapman, ont pour livre de référence l’Attrape-Cœurs de J.D. Salinger. Ces personnages se sentaient, selon les dires de Chapman, « insignifiants » et comme tels, se tournaient vers ceux qui étaient célèbres, les stars. »

« …..sa première demande de mise en liberté conditionnelle le 2 octobre 2000. Devant la Commission, MD Chapman se décrivit comme : « débarrassé des démons qui m’ont hanté presque toute ma vie..…Je voudrais aussi dire autre chose : je ne vois plus John Lennon comme une célébrité. Avant, je le considérais ainsi, il était une image découpée dans un album. J’étais très jeune et stupide, j’étais embobiné par les médias, les disques, la musique. Et maintenant, je dois affronter l’idée que John Lennon était une personne. Rien à voir avec Les Beatles ou la célébrité ou la gloire. Il respirait, et moi je l’ai abattu….. »

« La demande de libération de Chapman est rejetée. Il en effectue une seconde en 2002,. Sa troisième demande en liberté sur parole a été déposée le 5 octobre 2004, déchaînant des milliers de protestations. Sur Internet, les fans de John Lennon jurent de le venger en tuant Chapman s’il ose sortir de sa prison. Sa demande fut refusée…. »

« C’est un prisonnier modèle, mais il vit isolé de tous, en détention surveillée, sous haute protection, non parce qu’il est dangereux pour les autres, mais pour sa propre sécurité : un grand nombre de détenus considèrent John Lennon comme un héros, ils pourraient vouloir le venger. De l’extérieur arrivent encore de nombreuses menaces de mort à l’encontre de Chapman. Il n’est à l’abri de rien ni de personne. s’il sortait, la mort l’attendrait au tournant…. »

journaliste indépendante


Subject: 
EDIT — Titre en minuscules svp
Author: 
Michael Lessard...
Date: 
Tue, 2006-07-04 13:00

EDIT: j'ai transformé le titre de majuscules à des minuscules.

Michaël Lessard [pour me laisser un message]
Militant pour les droits humains.
Siriel-Média: média libre sur les 'politiques de destruction massive'.


[ ]

CMAQ: Vie associative


Quebec City collective: no longer exist.

Get involved !

 

Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une Politique éditoriale , qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.

This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an Editorial Policy , which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.