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Lorsque le mensonge devient inspiration divine

Anonyme, Thursday, June 22, 2006 - 23:41

À L'OCCASION DU CONGRÈS DES BAPTISTES DU SUD DES ÉTATS-UNIS, LA SECRÉTAIRE D'ÉTAT, MLLE CONDOLEEZZA RICE, EN A PROFITÉ POUR DONNER LES MOTIFS ET LES IDÉAUX QUI GUIDENT L'ACTUELLE ADMINISTRATION DANS SA MISSION DIVINE AUPRÈS DES PEUPLES DE LA TERRE. ELLE A MIS EN ÉVIDENCE LE GRAND IDÉAL DE LA DIGNITÉ HUMAINE AINSI QUE CELUI DE LA LIBERTÉ.

(lettre ouverte à Condoleezza Rice)

La secrétaire d’État états-unienne Condoleezza Rice à la convention annuelle des Baptistes du Sud
14 juin 2006, Greensboro

Madame,

Lors de la convention annuelle des Baptistes du Sud, le 14 juin dernier, vous avez pris la parole à titre officielle pour expliquer l’engagement de votre Président et de son Administration dans les destinées du monde.

« Le président Bush et moi-même partageons votre conviction que l’Amérique peut et doit être une force du Bien dans le monde. Le Président et moi croyons que les États-Unis doivent rester engagés comme leader d’événements hors de nos frontières. Nous croyons cela parce que nous sommes guidés par le même principe persistant qui donna naissance à notre propre nation : la dignité humaine n’est pas un don du gouvernement à ses citoyens, ni un don des hommes les uns aux autres ; c’est une grâce divine à toute l’humanité. »

D’abord, vous n’êtes pas sans savoir que sont nombreux les dirigeants dans le monde qui se voient comme une force du Bien. Tout récemment encore votre Président recevait une correspondance de son homologue Iranien, tout imprégné de la foi en un Dieu unique, celui-là même dont témoignent les patriarches et les prophètes qui sont à l’origine du Judaïsme, de l’Islamisme et du Christianisme. Son invitation à réfléchir sur les responsabilités qui incombent aux dirigeants qui proclament, dans l’exercice de leurs fonctions, leur foi en ce Dieu, n’a pas eu d’écho de votre part. Pourtant, lui aussi se voit comme une force du Bien. Nous pourrions en citer beaucoup d’autres qui, comme vous et comme le Président Iranien, se voient comme une force du Bien. C’est dire que la notion du Bien est relative et que seuls les gestes qui en résultent peuvent en départager le sens. À chacun de nous de voir les fruits de vie que génèrent nos actions et celles des autres. Ne pensez-vous pas qu’un sérieux examen de conscience s’impose à votre Administration ?

En second lieu, le motif que vous invoquez pour justifier l’engagement des Etats-Unis hors de ses frontières va plutôt, selon la compréhension que j’en ai, dans le sens contraire de la conclusion que vous en tirez. En effet, si la dignité humaine est une grâce divine à toute l’humanité et qu’elle ne résulte pas de l’action de quelque gouvernement que ce soit, pourquoi alors le gouvernement des Etats-Unis « doit-il rester engagé comme leader d’évènements hors de ses frontières ? » À moins évidemment que vous perceviez votre pays, à l’exemple des Églises, comme porteur et dispensateur de cette grâce divine. Vous ne seriez pas le premier pays ni le premier gouvernement à se croire investis d’une telle mission. .L’histoire de ces envoyés de Dieu, de ces illuminés, comptant plus sur la force de leurs armes que sur l’action discrète et désintéressée d’un serviteur d’humanité, n’aura retenue à ce jour que les désastres laissés sur leur passage. Peu nombreux sont ceux qui ont suivi la consigne de l’Évangile « Vas, vends tous tes biens, donnes en le profit aux pauvres puis viens et suis-moi.» Vous conviendrez avec moi que ce n’est pas tout à fait l’image que donne votre Administration et encore moins celle qui se reflète dans la politique extérieure de votre pays.

Vous poursuivez votre exposé en faisant l’éloge de la liberté dont sont bénis les citoyens étasuniens. Vous en faites un idéal pour tous les peuples au service desquels vous oeuvrez de façon tout à fait désintéressée:

« Nous nous dressons pour des idéaux qui sont plus grands que nous-mêmes et nous parcourons le monde non pour piller, mais pour protéger ; non pour asservir, mais pour libérer ; non comme les maîtres des autres, mais comme les serviteurs de la liberté. »

Ces propos qui s’inspirent de l’esprit missionnaire le plus pur ne manquent pas de grandeur d’âme et rejoignent sans équivoque les grands idéaux d’inspiration chrétienne surtout si nous y ajoutons l’idéal de la justice, si présent dans les Évangiles, mais peu dans votre intervention. Il ne fait aucun doute qu’une telle approche ne peut que générer accueil et collaboration de la grande majorité des responsables et représentants politiques du monde. S’il y a animosité ça ne peut pas venir de cet esprit de coopération et de service désintéressé auquel vous vous référez. Si tels sont vos convictions, pourquoi alors autant d’armes ? Pourquoi tous ces services de renseignement et toutes ces actions clandestines visant à déstabiliser des gouvernements en place et signataires de la charte des Nations Unies ? N’est-ce pas là une approche contre productive par rapport au respect de la dignité humaine et de la liberté des personnes et des peuples ? Servir ainsi la liberté avec les armes ne devient-il pas dans ce contexte une contradiction. ?

Je ne vous apprendrai pas que la politique internationale des Etats-Unis repose sur sa compréhension de « sa sécurité nationale » et sur celle de ses « intérêts économiques et politiques ». Personne ne peut vous en faire le reproche. Le problème vient plutôt du fait que vous placez la sécurité et les intérêts de l’humanité toute entière à l’intérieur de la « sécurité nationale » et des « intérêts » de votre pays et non l’inverse. Ce qui est bon pour vous l’est pour tous les pays et ce qui est mauvais pour vous l’est pour tous les pays. Si encore vous vous préoccupiez pour que tous les pays aient autant de pouvoirs que vous en avez, autant d’indépendance et de souveraineté que vous en affirmez, autant de richesse et de bien-être que vous en consommez et autant de liberté que vous vous accordez, la perception de vos intérêts et de ceux du reste du monde pourrait devenir complètement différente. Mais, il ne semble pas que ce soit le cas. Ce que l’un prend en trop, l’autre l’a en moins. Dans ce jeu, le plus fort en arrive à considérer son « surplus » comme un droit et le plus faible son « manque » comme un destin. C’est le jeu du plus fort et du plus faible.

Par exemple, le blocus contre Cuba que votre Administration a durci et que plus de 97% des membres de l’Assemblée générales des Nations Unies ont condamné sans équivoque en novembre dernier n’a eu aucun effet sur votre politique que vous dites respectueuse des autres. N’en va-t-il pas de même avec le Venezuela de Chavez, pourtant démocratique et croyant, que votre Administration n’a de cesse de harceler de mille et une manières ? De nombreux exemples d’interventions et de pressions sont racontés dans des ouvrages qui reflètent tous sans ambiguïté la mentalité des administrations étasuniennes qui se considèrent, non pas, comme vous dites, le serviteur désintéressé et dévoué, mais le « maître» et le «leader » de la direction du monde au service de ses intérêts et de sa sécurité nationale. Les intérêts et la sécurité nationale des autres pays devront passer après.

Si les principes que vous énoncez sont une fenêtre ouverte sur l’humain et sur les solidarités qui peuvent en assurer le développement, les politiques que vous mettez en pratique vont tout à fait dans le sens contraire. Elles reposent sur le chantage, le mensonge, la manipulation des medias, la torture, l’irrespect du droit international. Que pensez-vous de ces contradictions au cœur de l’Administration Bush à laquelle vous participez ?

Je ne pense pas que Jésus-Christ ait beaucoup d’affinités avec vos politiques et votre manière de servir la justice, la paix, la vérité, la transparence et le respect. Les idéaux dont vous vous enveloppez n’arrivent vraiment pas à dissimuler ceux qui sont au cœur de vos actions.

Oscar Fortin,
22 juin 2006

http://alterinfo.net/index.php?action=article&id_article=396810

voir également une lettre « de Jésus-Christ à Georges W. Bush

http://humanisme.over-blog.com/article-139102.html

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Subject: 
Salut OscarLA GUERRE DU
Author: 
YvesBleuler
Date: 
Tue, 2006-06-27 11:25

Salut Oscar

LA GUERRE DU PÉLOPONNÈSE

On gagne tous à relire lire "La guerre du Péloponnèse" de Thucydide. L'auteur grec, considéré comme le père de l'historiographie, explique sans candeur l'origine des guerres. Cinq siècles avant Jésusu Christ, il explique à ses lecteurs qu'ils ne doivent pas faire preuve de naïveté et prendre au pied de la lettre les "alibis officiels" des politiciens lorsqu'ils cherchent à justifier leurs élans guerriers. Pour Thucydide, la motivation fondamentale de toutes les guerres est la même: C'est la piraterie. Le but des conquérants est de voler les richesses des défendeurs et de mettre en esclavage leurs femmes et leurs enfants. Tout le reste n'est que justifications plus ou moins boiteuses. Dans le cas de la guerre de Troie, son sujet, il montre que l'enlèvement d'Hélène n'était qu'un prétexte.

LA SECONDE GUERRE

Sautons maintenant à la Seconde Guerre Mondiale. Estimez-vous que les motifs des leaders allemands pour faire la guerre étaient idéologiques? Je ne crois pas! Mais si c'est le cas, désouffler votre baloune, ce n'était encore une fois que de la piraterie. L'Angletaire et la France pourraient apparaitrent, dans ce contexte, comme des défenseurs de leurs territoires (États et colonies), mais ce n'est pas le cas des États-Unis qui avait un autre intérêt important dans ce conflit.

Depuis deux décennies, les États-Unis entrait en confrontation avec un conçurent assez agressif : Le Japon. La contradiction géopolitique des deux puissances sur l'espace commercial Pacifique était évidente. Durant les années qui ont précédé l'entrée en guerre des États-Unis, il y avait eu des escarmouches entre les deux pays. En substance, les U.S.A. faisaient de petits raids aériens non officiels sur des positions militaires japonaises. L'histoire ne parle pas beaucoup de ces petits raids. En fait, il a fallu attendre bien des années après la guerre pour qu'un journaliste les sorte des archives de guerre. On en parle encore peu parce que l'attaque de Pearl Harbour avait une finalité politique. L'opinion publique américaine était contre la participation à la guerre. Les politiciens avaient besoin d'un évènement "choc" pour tourner l'opinion publique. Pearl Harbour ne pouvait leur offrir ce prétexte que s'il apparaissait comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Cette surprise fabriquée permettait aux politiciens de déchirer leur chemise et de dénoncer la "traîtrise" nipponne. Si Pearl Harbour avait été présenté comme des représailles japonaises massives pour punir les U.S.A. de leur série de petites attaques secrètes, l'effet de choc n'aurait peut-être pas été le même.

LE MOYEN ORIENT

Les U.S.A. entretiennent des tyrans partout à travers le monde. Ils ont même déjà renversé des gouvernements démocratiques pour les remplacer par des tyrannies lorsque la chose les arrangeait (Chili). La tyrannie des talibans, de Saddam Hussein et de ses "armes de destructions massives" n'est qu'un alibi. Saddam Hussein était un bon gars lorsqu'il faisait la guerre à l'Iran. Les U.S.A. lui fournissaient des armes de destruction massive. Les Talbans étaient des bons gars lorsqu'ils faisaient du terrorisme contre les établissements russes et qu'ils tuaient de civiles qui collaboraient avec le régime pro-russe.

Les État-Unis n'aiment pas la démocratie et ne détestent pas le terrorisme. Les États-Unis aiment les personnes qui servent leurs intérêts économiques et détestent ceux qui les contredisent. Lorsque les choses ne tournent pas à leur avantage, ils trouvent un prétexte circonstanciel ou en fabriquent un et déchirent leur chemise. Avec l'appui d'une opinion publique versatile et crédule, ils se lancent dans des guerres de conquêtes qui ne sont pas motivées par de plus nobles mobiles que la guerre de Troie : La piraterie.

LES TERRORISTES

Les "terroristes" ce sont ceux qui s'opposent militairement à un État sans avoir l'appui officiel d'un État. Pendant la deuxième Guerre Mondiale, les résistants français étaient qualifiés de "terroristes" par les Allemands et par le gouvernement Petin. Et, dans le cadre de notre définition, ils en étaient.

Actuellement, pour justifier sa piraterie, l'État américain a construit un mythe qui lui sert de prétexte: le terrorisme. Ce n'est pas que le terrorisme n'existe pas. Le mythe vient plutôt du fait que les propagandistes américains sont parvenu à le désincarner en reaçonnant l'imaginaire populaire associé à ce terme. Le terroriste est devenu une espèce de psychopathe diabolique qui cherche à faire du mal à des innocents dans le seul but de satisfaire ses penchants sadiques. Aller revoir la télésérie SWAT, éditée 15 ans avant le 11 octobre 2001 et vous verrez que je ne caricature rien.

Que sont les citoyens du moyen Orient? Qu'a ton fait de leurs gouvernements d'avant la colonisation? Qu'a ton fait après l'indépendance? Qu'a ton fait d'eux, de leur territoire, de leurs droits humains, de leur culture, de leurs richesses naturelles? Quel recours ont-ils contre cette spoliation? Comment peuvent-ils faire la guerre? Comment peuvent-ils résister, se défendre?

Si j'étais à leur place, je me demande si je ne deviendrais pas terroriste.


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