OK. Commençons le débat tout de suite.

"Le mouvement militant anti-capitaliste et anti-patriarcal est-il dans le creux de la vague ?"

Bin qu'in! Seules des autruches pourraient prétendre que le milieu militant n'est pas "dans le creux de la vague", et ce, depuis un bon petit moment.

"Il n’est pas facile de contester ouvertement le capitalisme et le patriarcat."

"pas facile"? pauvres militants ! vraiment, ça me dépasse complètement de lire ce genre de remarque !!

est-ce que c'est plus "facile" ailleurs ? est-ce que c'est plus "facile" dans les pays du sud où des gens "disparaissent" continuellement et où la torture est utilisée pour briser les mouvements politiques et sociaux ? est-ce que c'est plus "facile" au États-Unis, le plus grand "goulag" de la planète ?

"facile" ou pas, force est de constater que c'est beaucoup moins dangereux de militer ici qu'à bien d'autres endroits sur la planète.

"...nous ressentons le besoin de nous poser quelques questions (...) sur les actions que posent nos groupes militants respectifs et sur la pertinence de celles-ci."

moi, je crois que s'il y a des questions à se poser, c'est plus sur L'ABSENCE d'actions audacieuses inspirantes depuis un petit moment à Montréal.

en fait, je crois que la question que soulève cet étrange vide est la suivante: y a-t-il des militants qui seraient dû pour prendre leur retraite mais qui, pour une raison ou pour une autre, ont de la misère à se l'avouer ?

car, à bien regarder ce qui se passe, ou plutôt le peu de choses qui se passe, c'est l'impression que ça me laisse.

pourtant, combattre le système et ses injustices, c'est pas si sorcier que ça.

il suffit de choisir sa cible, que ce soit une politique gouvernementale particulière ou une situation révoltante, et s'y consacrer sérieusement, ne pas se décourager au premier obstacle, ne pas lâcher en cours de route, persévérer jusqu'à temps d'obtenir satisfaction et tout recommencer une fois que le gouvernement a reculé ou que la situation a été corrigée, le cas échéant.

bien sûr, le combat ne se fait généralement pas à armes égales. les gouvernements et les capitalistes ont beaucoup de moyens que nous n'avons pas, j'apprend rien à personne.

conséquemment, la seule façon de mettre toutes les chances de notre côté, c'est de se donner à fond dans la lutte qu'on décide d'entreprendre. car, quand on fait les choses à moitié, tout ce qu'on peut espérer c'est d'obtenir des moitiés de résultats.

non, y en aura pas de "facile". d'ailleurs, s'il y a des militants qui recherchent la facilité, ils se sont peut-être trompés de "passe-temps"...

pour finir, j'espère que les gens du comité des sans-emploi n'auront pas que des "réflexions existentielles" à offrir, mais bien des propositions concrètes de pistes d'action à mettre sur la table.

sinon, on est en droit de se questionner sur le pourquoi de cette soirée. et surtout, sur le pourquoi de ce comité qui, à l'instar de d'autres groupes militants, est bien tranquille depuis un moment malgré le fait qu'il joua un rôle important dans certaines luttes à Mtl dans un passé pas si lointain. (d'ailleurs, qu'est-il arrivé à cette campagne qui se proposait de "démasquer" les crosseurs ?)