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La fin du travail des enfants - Résumé du rapport BITAnonyme, Friday, June 9, 2006 - 04:17 (Analyses | Droits / Rights / Derecho | Economy | Politiques & classes sociales | Syndicats/Unions - Travail/Labor)
RUBY BIRD
Résumé par RUBY BIRD - Journaliste indépendante. Le Bureau international du Travail (BIT) a publié un rapport global en vertu du suivi de la Déclaration de l'Organisation international du Travail (OIT) relative aux principes et droite fondamentaux au travail 2006. Il se nomme : La diminution encourageante du nombre d’enfants astreints à un travail et notamment aux pires formes d’exploitation commence à être observée dans de nombreuses régions. S’il existe une volonté politique, si les ressources nécessaires sont réunies et si des stratégies judicieuses sont adoptées, il est possible de mettre à tout jamais un terme à ce fléau qui frappe tant de familles dans le monde entier. Le nombre d’enfants astreints à un travail a reculé de 11% au cours des quatre dernières années. Cette baisse a été particulièrement marquée dans les domaines présentant le plus de dangers pour les enfants : plus le travail est dangereux, plus les enfants sont vulnérables, plus le recul a été rapide. Le nombre d’enfants exécutant des tâches dangereuses a diminué de 26%, et même de 33% si l’on se limite aux enfants de 5 à 14 ans. A la fin des années 80 encore, la réaction face au travail des enfants allait de l’indifférence à la résignation, voire du déni. Lorsqu’en 1989 les Nations Unies ont adopté la Convention relative aux droits de l’enfant, qui a marqué un tournant en la matière, le BIT était prêt à fournir une aide directe aux pays pour lutter contre le travail des enfants. Avec le soutien financier de la République fédérale d’Allemagne, le Programme international pour l’abolition du travail des enfants (IPEC) a été lancé en 1992. Les six pays partenaires ayant adhéré au programme à cette époque (Le Brésil, l’Inde, l’Indonésie, le Kenya, la Thaïlande et la Turquie) étaient disposés à s’aventurer dans un territoire encore inexploré et à collaborer avec le BIT pour expérimenter des moyens de lutte contre le travail des enfants. L’IPEC est devenu rapidement le plus important programme mondial exclusivement axé sur le travail des enfants. A l’heure actuelle, il bénéficie du soutien d’une trentaine de bailleurs de fonds (les Etats-Unis et, plus récemment, la Commission européenne sont les plus importants) et il est actif dans 86 pays. C’est le plus grand programme de coopération technique de l’OIT. Deux dirigeants politiques ont joué un rôle prépondérant : le ministre allemand Norbert Blüm, qu a confié à l’OIT le lancement de l’IPEC, et le sénateur Tom Harkin, aujourd’hui le plus fervent défenseur devant le Congrès des Etats-Unis des activités de l’OIT en matière de lutte contre le travail des enfants. Un nouvel élan a été imprimé en 1995 à la lutte contre le travail des enfants lors du Sommet social de Copenhague. Tous les pays ont été invités à faire respecter les droits faisant partie des conventions fondamentales de l’OIT, y compris celles relatives au travail des enfants. La Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail a été adoptée trois ans plus tard. L’élimination du travail des enfants figurait parmi les quatre principes fondamentaux que les Membres de l’OIT s’engageaient à respecter, qu’ils aient ou non ratifié les conventions pertinentes. En 1999, les mandants de l’OIT ont adopté la convention (n° 182) sur les pires formes de travail des enfants. Elle a été ratifiée très rapidement entraînant la ratification de la convention (n° 138) sur l’âge minimum, adoptée dès 1973. Le nombre de ratification de la convention n° 182 s’élève maintenant à 158, et celui de la convention n° 138 a doublé, 77 nouvelles ratifications ayant été enregistrées depuis 1999. Ces progrès n’ont aucunement été automatiques. Ils ont nécessité une mobilisation politique de la part de nos mandants tripartites et des mesures concrètes. L’OIT a fait appel à de nombreux soutiens: parlementaires, organisations non gouvernementales, autorités locales, consommateurs, opinion publique en général. Les travaux effectués ont bénéficié d’un mouvement mondial contre le travail des enfants. En 2002, la Session extraordinaire des Nations Unies consacrée aux enfants, organisée à New York, a aidé à maintenir l’attention centrée sur la création d’un monde favorable à l’épanouissement des enfants. L’élimination du travail des enfants ne figurait pas expressément parmi les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) définis en 2000, mais l’enseignement primaire universel en faisait partie. L’un des OMD appelait au développement d’emplois décents et productifs pour les jeunes. Ce sont deux élément importants de toute stratégie visant à éliminer le travail des enfants. La communauté internationale s’est engagée encore plus récemment à relever ces défis d’une manière concertée en septembre 2005 lors du Sommet mondial des Nations Unies qui a rassemblé plus de 150 chefs d’Etat et de gouvernement. La prise de conscience du fait que la lutte contre le travail des enfants est étroitement liée au développement de l’instruction a fortement progressé. Les institutions financières internationales et d’autres institutions des Nations Unies travaillent sur le lien entre la lutte contre le travail des enfants, l’atténuation de la pauvreté et l’éducation pour tous. Après le sommet mondial de 2005, le fait que la lutte contre le travail des enfants est aussi liée à l’emploi doit s’imposer comme une évidence beaucoup plus largement acceptée. Un large accord existe maintenant sur les outils nécessaires pour accomplir cette tâche. Les normes du travail établies par l’OIT et les conseils dispensés par le BIT ont joué un rôle central dans ce processus. Nous pouvons tirer les enseignements suivants : Résumé de l’INTRODUCTION DU RAPPORT 1) Un avenir sans travail des enfants est enfin à notre portée. Les efforts engagés un peu partout dans le monde pour combattre ce fléau ont donné d’importants résultats. Il faut un élan supplémentaire, fondé sur une mobilisation forte et durable à l’échelon mondial. 2) L’OIT et ses partenaires se battent pour un monde dans lequel plus personne ne forcera un enfant garçon ou fille, à travailler, au mépris de sa santé, de son épanouissement, de la possibilité d’accéder plus tard à un travail décent. 3) Nous avons une connaissance précise du problème, de ses causes et de ses remèdes, car cela fait plus de cent cinquante ans qu’il est à l’ordre du jour dans une partie ou l’autre du monde. Le travail des enfants a débuté comme un sujet de politique publique lorsque la révolution industrielle a commencé à faire sentir ses effets. Beaucoup de mesures prises à l’époque par la première vague de pays industrialisés conservent aujourd’hui toute leur valeur : campagnes de sensibilisation, enquêtes publiques (auprès des enfants et de leurs familles), lois fixant un âge minimum, inspection du travail et inspection des écoles, mesures propres a faciliter l’accès des enfants à l’éducation. 4) Le travail des enfants est l’une des premières et des plus importantes questions dont s’est saisie la communauté internationale. L’OIT a adopté une norme internationale visant l’élimination du travail des enfants dès la première session de sa Conférence, en 1919, jusqu’à l’adoption des normes les plus récentes qui exigent des Etats Membres qu’ils prennent des mesures immédiates pour éliminer les pires formes de travail des enfants. Créé en 1992, le Programme international pour l’abolition du travail des enfants (IPEC) a permis de vérifier dans environ 90 pays ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. 5) L’expérience montre aussi que rien n’est jamais définitivement acquis. Il y a eu de faux départs et des retours en arrière, notamment lorsque des catastrophes naturelles, des conflits ou encore des chocs économiques ont forcé des familles à revenir à leur ancienne stratégie de survie. 6) Ces réalités contemporaines doivent être prises en compte. Le travail des enfants est un aspect de la pauvreté. Chaque jour, 30 000 enfants meurent à cause d’une extrême pauvreté. Mettre un terme à la pauvreté en une génération (cette génération) est la grande cause mondiale d’aujourd’hui. 7) Pour que cet objectif puisse être atteint, il faut mettre un terme au travail des enfants, élément négligé du piège de la pauvreté : pour assurer dans l’immédiat leur sécurité, les pauvres sont obligés de conclure un pacte avec le diable. Le travail des enfants est à la fois le résultat de la pauvreté et un phénomène qui la perpétue. Sous ses pires formes, il déshumanise l’enfant, le réduisant à un bien économique, ce qui alimente la croissance démographique dans les pays les moins à même d’y faire face. En négligeant de s’attaquer au problème, on appauvrit et même on détruit le capital humain nécessaire à la croissance future de l’économie. en permettant que les enfants soient monnayés sur le marché international, y compris le marché du sexe, on porte atteinte au tissu social. Les enfants qui sont astreints à un travail ne peuvent pas exercer les droits qui sont ceux de tous les enfants : accéder à l’instruction et être à l’abri de la violence, des abus, de l’exploitation. 8) Le premier rapport global sur l’abolition effective du travail des enfants, publié en 2002, mettait en lumière les principaux problèmes à régler pour progresser sur la voie de l’élimination du travail des enfants. 9) Le rapport actuel rend compte des progrès réalisés au cours des 4 dernières années qu se sont écoulées depuis, en suivant les 3 grands axes définis dans le plan d’action de 2002 : renforcement de l’action de l’IPEC ; intégration de la question du travail des enfants dans l’Agenda du travail décent ; intensification de la coopération internationale. 10) Le rapport comprend 4 parties : la première donne une vue globale et dynamique de l’évolution du travail des enfants et met en lumière les progrès réalisés au niveau national et les politiques qui en sont à l’origine. La deuxième partie présente l’action de l’OIT depuis 2002. 11) La troisième partie traite des principales questions et des grands défis que soulève l’intégration du problème du travail des enfants dans les politiques de développement, examine le cas particulier de l’Afrique et le renforcement du mouvement mondial. 12) La quatrième partie présente un plan d’action qui définit des cibles spécifiques articulées autour des trois grands axes. La lutte contre le travail des enfants, associée à d’autres efforts, peut avoir un effet de catalyse propre à faciliter des changements fondamentaux concernant les droits et la sécurité de la personne humaine. 13) Le défi à relever est double. Premièrement, il faut mobiliser une alliance mondiale plus large, plus profonde et plus dynamique contre le travail des enfants. Deuxièmement, il faut consolider les progrès déjà réalisés sur le terrain et étendre l’action à un plus grand nombre de pays. L’OIT et ses mandants doivent entreprendre une action plus stratégique et plus intense pour faire en sorte que le travail des enfants ne soit bientôt plus qu’un mauvais souvenir.
Journaliste indépendante
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