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L'Ontario ne veut pas reconnaître les Six Nations et les titres autochtonesAnonyme, Wednesday, May 24, 2006 - 12:23 (Analyses | Aboriginal Nations | Elections & partis | Media | Politiques & classes sociales | Racism)
Kahentinetha Horn, Mohawk Nation News (Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste)
Envoyé par Stéphane Chénier La fête de la reine aux Six Nations L'Ontario ne veut pas reconnaître À 6 heures le 22 mai, «Journée pain et fromage», les gens des Six Nations ont retiré le barrage sur la rue Argyle, à Caledonia, comme geste de bonne volonté. Après cela, ça été la «Guerre du pain et fromage». C'était la 83e journée de réclamation territoriale des Six Nations et de blocage des travaux de construction sur le chantier du projet immobilier Henco. Les pourparlers pour trouver une solution au conflit devaient se poursuivre. Ne soyons pas naïfs. Ce qui s'est produit par la suite faisait partie d'un coup monté. Il est évident que des instigateurs professionnels ont joué un rôle là-dedans. La tactique de David Peterson, le négociateur, était d'apporter de l'eau au moulin des émeutiers. Les émeutiers devaient arriver avec une dizaine d'instigateurs et de gens de l'extérieur. Plusieurs fins observateurs ont compté et c'est ce qu'ils ont vu. Nos gens ont parlé à de vrais résidents de Caledonia qui leur ont dit que la plupart des émeutiers étaient des personnes qu'ils n'avaient jamais vues auparavant. Le barrage des autochtones était supposé être encore là à l'arrivée des émeutiers. Nous pensons qu'il s'agit d'instigateurs professionnels parce que nous avons déjà vu ces visages. Le meneur, en particulier, a l'air d'un policier dans la cinquantaine. Il était entouré de gars déguisés en «skin heads» (comme s'il y avait encore des skin heads dans une communauté rurale comme Caledonia). Une autochtone qui a vu la scène a reconnu le petit avec des lunettes de soleil qui frappait un policier. Elle dit qu'il ressemble comme deux gouttes d'eau à un des meneurs du KKK. C'est une méthode que nous connaissons bien. La police amène toujours ces gars-là pour faire le sale travail à sa place. Leur plan était de faire du grabuge, puis d'attaquer les membres des Six Nations. Les policiers en uniforme devaient rester là à surveiller, comme d'habitude, prétendant être neutres. Puis ce serait la mêlée générale. Les manifestants s'en pendraient aux policiers qui les empêchent d'aller régler les comptes aux Indiens. Un ou deux policiers seraient blessés. Puis ce serait le prétexte voulu pour faire venir la police anti-émeute qui, comme par hasard, était stationnée dans les environs. Il y aurait beaucoup d'arrestations, d'autochtones et de non-autochtones. Les non-autochtones seraient relâchés et personne n'aurait jamais su qui ils étaient. Les autochtones feraient face à des chefs d'accusation. Tout cela, c'est du déjà vu. Mais ils se sont trompés ce coup-ci. Les Six Nations ont ouvert la route. Lorsque les émeutiers sont arrivés, la route était ouverte. Cela a foutu leur plan en l'air. Il n'y avait pas d'obstacle physique contre lequel commencer une émeute. Ils ont donc décidé de dresser leur propre barrage. Lorsqu'une voiture est arrivée, avec à son bord des autochtones, ils l'ont attaquée. Lorsque des gens du site sont allés à la rescousse des passagers, ils ont été attaqués à leur tour. Ce qui s'est produit par la suite n'était pas un affrontement entre autochtones et non-autochtones, c'était une attaque planifiée. Lorsque les autochtones ont commencé à se défendre, les médias ont eu les photos qu'ils voulaient. Le lendemain matin, à la télévision et dans la presse, il y avait plein de photos qui donnaient l'impression que les autochtones étaient les agresseurs. Il y avait des résidents de Caledonia qui disaient des choses comme: «Faites venir l'armée», «c'est du terrorisme», «enlevez les barrages des deux côtés et que tout le monde s'en retourne chez eux». Même la panne d'électricité faisait partie du plan. C'était pour créer une impression de chaos et de situation d'urgence. Reste-t-il de vrais journalistes dans les grands médias au Canada qui vont rapporter la vérité? Durant les émeutes, David Peterson, le «négociateur», est arrivé sur les lieux. Les autochtones ont été polis. Il est allé du côté des émeutiers non autochtones et s'est fait bousculer. C'était arrangé avec le gars des vues. Puis Peterson a dit: «Le gouvernement veut que les gens de Caledonia et des Six Nations soient solidaires les uns des autres.» Il a dit qu'il n'approuvait pas de ceux qui emploient la force pour faire dégénérer la situation. Qui a employé la force? Les «résidents» non autochtones, c'est clair. En fait, c'était très révélateur quand il a dit: «Les pourparlers vont peut-être devoir arrêter.» (C'est ce qu'il espérait.) Et c'était cela le but de toute cette affaire: arrêter les pourparlers parce qu'ils ne veulent pas qu'il y ait tant d'attention portée aux justes réclamations territoriales des Six Nations. Si vous creusez assez loin pour trouver qui a intérêt à faire cesser les pourparlers, vous trouverez les grandes entreprises et leur soif insatiable de profit. Ce qui se produit dans les Six Nations en ce moment ne concerne pas seulement un lopin de terre à Grand River. Cela concerne l'ensemble des droits des autochtones au Canada, les droits à la terre et aux richesses enfouies dans le sol. Ce conflit va donner le ton au traitement des droits des autochtones ailleurs au pays. Les grandes entreprises ne veulent absolument pas que le Canada se mette à respecter les droits autochtones. Elles en ont eu plein les bras il y a quelques années lorsque le juge Thomas Berger a déposé son rapport sur le projet de pipeline de la vallée du McKenzie. Tout le monde a pu voir le lien direct entre les questions environnementales et les droits des autochtones. Le Rapport Berger est pratiquement oublié. Le projet de pipeline de la vallée du McKenzie est revenu sur la table. Les grandes entreprises ne veulent surtout pas subir un autre revers comme celui-là à cause de quelques environnementalistes qui veulent vivre dans un monde qui n'est pas pollué. L'affirmation du droit des Six Nations aux terres de Grand River pourrait signifier la fin de leur règne de destruction environnementale et la désintégration de leur système colonial illégal. Ce qui s'est produit aux Six Nations hier était fait exprès pour détourner l'attention. Nous ne savons pas qui sont les clients de David Peterson quand il n'est pas à Grand River. Mais nous savons qu'il est très conscient des enjeux que représentent les droits des autochtones pour les grandes entreprises. Nous savons aussi qu'il dit une chose aux gens de Caledonia et une autre aux gens des Six Nations. Aux uns, il dit que le gouvernement de l'Ontario n'a pas l'intention de remettre les terres aux Six Nations; aux autres, il dit que l'Ontario a l'intention de reconnaître officiellement leur droit à la terre. Quand nous avons vu son jeu, nous savions que Peterson ne voulait pas vraiment que les pourparlers continuent, même si devant les caméras il prend un ton conciliateur. Dans ses rencontres avec les Six Nations il prend un ton bien différent. Il était assis avec un air renfrogné. C'est un homme qui n'est pas heureux quand les choses ne vont pas comme il le souhaite. «Vous ne pouvez pas voler la terre, a dit un Mohawk. Vous ne pouvez pas la prendre et la mettre dans votre poche. Vous pouvez seulement l'occuper illégalement.» Un autre d'ajouter: «Ils ont perdu la bataille sur la question de la terre. Quand un enfant gâté n'a pas ce qu'il veut, il se met à tout casser. C'est ce qu'ils ont fait hier. Les médias ne disent pas la vérité au public et aux gens de Caledonia.» Il n'y a pas vraiment de différence entre les gens de Caledonia et les gens des Six Nations. Ils veulent tous vivre en paix. Espérons que les instigateurs de l'extérieur, qui n'ont à coeur ni les intérêts des autochtones, ni ceux des résidents de Caledonia, ne réussiront pas à les détourner de cet objectif. Les vrais résidents de Caledonia et les Six Nations ne veulent de mal à personne. Les gens de Caledonia et des Six Nations se sont lancés des briques de fromage. Cela pourrait devenir un nouveau rituel, un jour de fête chaque année. Aurait-on pu éviter la «Guerre du pain et fromage»? Non, pas avec ces grands carnivores qui rôdent autour pour s'arracher un profit. |
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