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Le Crash médiocratiqueAnonyme, Wednesday, April 26, 2006 - 12:02
Carl Boileau
Comment un simple article du Journal de Montréal peut révéler la médiocratie ambiante au Québec. 24 avril 2006 Le Crash médiocratique Mercredi dernier, accompagnant pour une visite officielle à l’Hôtel de Ville d’Ottawa, le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, celui-ci m’annonce avoir eu la veille un entretien téléphonique acidulé avec un journaliste du Journal de Montréal, un certain Patrick Lagacé. D’entrée de jeu agressif, le journaliste ne s’intéressait pas à s’informer sur des faits, par exemple les idées du chef de Projet Montréal pour notre métropole, mais voulait plutôt des opinions sur un extrait du dernier livre de Richard Bergeron abordant la thématique des attentats du 11 septembre 2001. Disons que pour monsieur Lagacé, cet entretien téléphonique devait servir d’introduction pour un article dérivant sur la thématique des diverses théories de la conspiration, qui au passage, discréditerait par association le chef de Projet Montréal. Vous pouvez lire ici l’article en question de monsieur Lagacé et l’extrait concerné tout en bas dudit article. Il est d’ailleurs amusant de constater que pour monsieur Lagacé, questionner les failles du scénario officiel de la maison blanche à propos des événements du 11 septembre soit de facto aussi farfelu que de croire à l’authenticité des résultats à la lutte professionnelle. Or, je ne m’étendrai pas à disserter sur les motivations de Patrick Lagacé, d’autant plus qu’il n’est qu’un « journaliste » de surface couvrant quotidiennement notre société du hockey à la poutine. C’est plutôt globalement la médiocrité de notre système médiatique que mon initiative veut mettre ici en lumière. En effet, à Projet Montréal, étant ardu d’attirer l’attention des médias sur nos idées, il est toujours consternant de constater que c’est souvent des détails qui amènent finalement les médias à parler de nous. D’autre part, tout comme pour les souverainistes québécois d’ailleurs, il est constamment difficile de faire parler objectivement de nos activités. Or, le jour de la parution du petit article de monsieur Lagacé, la Société Radio-Canada (SRC) nous a rapidement rejoints à l’hôtel de ville d’Ottawa pour une entrevue avec Richard Bergeron… évidement, sur le sujet délicat des attentats du 11 septembre. Pourtant, étant donné que Richard Bergeron est conseiller de ville à Montréal, qui plus est, chef d’un parti de cette même ville, n’aurait-il pas été plus approprié d’informer les téléspectateurs sur les raisons de notre présence à Ottawa ? Mais non, dans notre système médiatique, mieux vaut donner au public des opinions sensationnelles que des faits réellement informatifs… d’autant plus quand le sujet offre finalement un filon potentiel pour discréditer l’ascension de Projet Montréal. Ayant donc assisté sur place à l’entrevue d’une quinzaine de minutes de Richard Bergeron par la SRC, il est très instructif d’analyser ensuite le montage de trois minutes présenté au téléjournal par la journaliste Alexendra Szacka. (D’ailleurs, puisque dans le montage en question il s’avère difficile de distinguer l'énoncé d'un fait à celui d'un avis personnel, vous constaterez que je mettrai entre guillemets les expressions subjectives). Donc, introduisant Richard Bergeron comme étant le partisan d’une théorie «contestée », la SRC rajoute que pour le chef de Projet Montréal, les attentats du 11 septembre sont « moins graves que ce qu’on nous a dit » (suggérant intrinsèquement que le macabre complot potentiel serait moindre que la version officielle?!?). Rajoutant, que le raisonnement de Richard Bergeron est « bien simple » du fait qu’il éprouve une aversion pour l’administration Bush, madame Szacka nous sort alors un lapin de son chapeau par l’apparition d’un politicologue m’étant parfaitement inconnu. Le supposé expert expliquera alors qu’un politicien doit être capable d’appuyer ses dires sur « quelque chose » si celui-ci se permet des « interventions extraordinaires », concluant son passage sur la nécessité de se questionner si le « manque de jugement » peut avoir un effet sur les décisions politiques. Ont aurait voulu associer subliminalement ici cette critique (car cela en est bien une) à l’ensemble des thèses progressistes de Richard Bergeron, ont n’aurait pas fait mieux. Madame Szacka terminera elle-même son montage avec cette belle déclaration candide, et je cite textuellement la journaliste : « on peut se demander comment se fait-il qu’à l’heure de l’information omniprésente, la théorie du complot et de la manipulation séduit toujours autant ». Bien sûr madame Szacka, la convergence médiatique est un mythe, il n’y a jamais eu complot par l’administration Bush pour provoquer une guerre en Irak, et Fox news est une chaîne d’information « Fair & balanced » comme sa devise l’indique si bien. Or, il est remarquable ici de finalement constater que les journalistes concernés ne s’intéressent très peu aux faits en eux-mêmes. Pourtant, il aurait été facile de mentionner ce que Richard Bergeron émet simplement, soit que ni au Pentagone, ni en Pennsylvanie, personne n'a jamais vu en ces deux lieux, sur aucune photo, le moindre débris d'avion. D’ailleurs, sans avoir à extrapoler sur les raisons politiques du pourquoi, la simple logique parle d’elle-même quand nous analysons par nous-mêmes les quelques images du drame ayant échappé à la censure. Il est vrai, nous devrions méthodiquement pouffer à la simple évocation des mots tabous que sont complot et conspiration, comme si ces termes ne pouvaient jamais en soit être crédibles. Tant qu’à y être, pour revenir sur le cas de Patrick Lagacé, pour qui conspiration politique rime de facto avec délire fantaisiste, il faut lui pardonner son probable ignorance. En effet, en toute logique, monsieur Lagacé doit avoir cru Colin Powell devant le conseil de sécurité de l’ONU affirmer qu’il y avait des armes de destruction massive en Irak. Il doit penser que Salvador Allende s’est vraiment suicidé de 24 balles à la tête par un autre 11 septembre. Il doit spéculer, que la base d’Alert dans l’extrême nord canadien est simplement un village inuit. Il doit associer allégrement le projet Échelon au même titre que ledit incident de Roswell. Il doit croire que Claude Morin, en tant qu’agent rémunéré de la GRC, n’a jamais essayé d’influencer la stratégie référendaire du Parti Québécois. Bien sûr, le référendum de 1995 aurait été le summum mondial de l’exercice démocratique. Et évidemment, les Noam Chomsky, Ralph Nader et Richard Bergeron de ce monde, ces intellectuels qui remettent en question l’objectivité du pouvoir politique… sont simplement des théoriciens farfelus en manque d’attention. Ça c’est le monde confortable dans lequel se complait probablement notre ami Patrick Lagacé. Dans cette mésaventure médiatique que j’ai relevée comme exemple, les journalistes impliqués se moquent des sceptiques qui appellent le citoyen à la réflexion. Or justement, les vrais croyants ici ne sont pas ceux qui doutent de la véracité du scénario de la maison blanche concernant les attentats du 11 septembre, mais bien ceux qui prêchent aveuglément le dogme que LA vérité s’exprime seulement à travers le portrait des mass media. Nous pourrions d’ailleurs évoquer ici, pour reprendre l’expression popularisée par Michel Brulé, le fameux concept de religion cathodique. En réelle démocratie, l’objectif fondamental des médias devrait être orienté au service de l’intérêt général. Pour ce faire, les médias doivent impartialement informer, susciter la réflexion et soulever des débats via les tenants des diverses opinions. Cependant, le but de nos médias ici est bel et bien de protéger les intérêts auxquels sont associés leurs propriétaires. Pour eux, la vérité n’est donc pas un idéal objectif, mais bien simplement la convergence du point de vue de la majorité. Or, pour conditionner la vérité à leurs intérêts, ils taisent certains faits de la connaissance du public. Puis, quand ils perdent trop le contrôle du flux d’informations, ils sont prêts à déformer, biaiser, caricaturer… jusqu’à ce que les contre-vérités soient répétées en résonance dans le cirque médiatique de leurs réseaux, jusqu'à ce qu’il soit difficile de trouver les sources d’informations fiables. Ainsi, les grandes «démocraties» occidentales tentent plus que jamais de contrôler l’opinion publique par les médias traditionnels, et entament ainsi leur longue descente vers le despotisme. Dans ce contexte maintenant, comment faire des choix éclairés lorsque vient le temps à la population de prendre des décisions électorales? Nous avons donc un problème de société majeur, car justement, les médias c’est le système nerveux d’une société. Pourtant, la solution est simple : elle consiste d’aller nécessairement à l’encontre de la convergence médiatique. Or, pour nous rapproprier notre démocratie, nous devrons générer des médias alternatifs et boycotter les conglomérats manipulés par des intérêts extérieurs à ceux de notre société. Maintenant, comprenez-vous bien l’importance du média par lequel je communique à l’instant avec vous ? Comme toujours, poser des questions est la prémisse de toute réponse. Carl Boileau
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