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Le rôle de la désinformation dans les élections fédérales au QuébecFranc-Parler, Monday, March 27, 2006 - 17:46 (Analyses | Agriculture | Alternatives constructives | Culture | Democratie | Droits / Rights / Derecho | Economy | Education | Elections & partis | Globalisation | Guerre / War | Imperialism | Media | Media: Liberte/Freedom | Politiques & classes sociales | Poverty | Racism | Repression | Resistance & Activism | Sante / Health / Salud | CMAQ | Varia)
Comité éditorial de Franc-Parler
Franc-Parler reproduit un article écrit au lendemain des élections fédérales 2006. Dans le cadre du discours du trône du nouveau gouvernement du Parti Conservateur le 4 avril, la désinformation s'intensifie à propos du résultat des élections et de l'annexion du Canada aux États-Unis. La récente visite de Stephen Harper en Afghanistan en est un exemple frappant. - Karine Régimbald & Gabriel Girard-Bernier - La campagne électorale fédérale de 2006 a mis en lumière la désinformation comme un enjeu marquant dans le processus électoral. La couverture électorale des grands médias s’est avéré une influence directe dans l’élection des dix députés conservateurs au Québec. Cette désinformation qui a teinté les journaux du Québec avait pour objectif de présenter le Parti Conservateur comme une «alternative politique crédible» en remplacement de l’ «alternative politique crédible» habituelle, le Parti Libéral du Canada. La désinformation, c’est l’attaque contre la conscience de l’opinion publique, par la négation du droit à un vote informé. Le vote devient l’objet de chantage et d’astuces orchestrés par les médias et les machines électorales. Ce rôle, dans les élections, doit être démasqué. Les médias prennent position Le quotidien La Presse s’est fait le porte-étendard de la proposition d’un soi-disant renouvellement du « fédéralisme » avec la promotion du Parti conservateur. André Pratte, éditorialiste en chef, l’a clairement indiqué, «les libéraux ne sont tout simplement plus en mesure d'offrir au pays le gouvernement responsable, dynamique et efficace dont il a besoin. Ensuite, le Parti conservateur se présente désormais comme un véritable parti national, avec un programme modéré et cohérent et un chef donnant tous les signes d'être prêt à gouverner. » Selon The Gazette, les conservateurs offrent un programme qui permettra au Québec d'avoir sa place au sein du Canada, « Harper, qui provient d'une tradition plus respectueuse des droits des provinces, semble sérieux » quant à sa volonté de régler le déséquilibre fiscal. Le Droit, du même empire que La Presse, affiche par son éditorialiste Pierre Jury clairement ses couleurs, «l'équipe éditoriale du quotidien Le Droit souhaite un gouvernement conservateur minoritaire.» Le Soleil, sans prendre position officiellement, a fait campagne pour les Conservateurs par la publication de multiples textes et éditoriaux. Si bien que Stephen Harper lui-même a cru avoir l’appui du quotidien de Québec. Sans compter que tous les « analystes » politiques qui ont décrit la campagne de Stephen Harper comme irréprochable et astucieuse ont adhéré à la cause conservatrice. Comme si une astucieuse campagne d’images était pour résoudre quelconque problème. Un assaut contre la nation du Québec Le rôle de la désinformation dans la campagne électorale a contribué à « vendre » le Parti conservateur et son programme « modéré et cohérent ». En réalité, ce programme est tout aussi extrémiste et revanchard que celui des Libéraux sur la question du Québec. Celui-ci ne va d’aucune manière permettre l’affirmation de la nation du Québec et son droit de s’autodéterminer. Au contraire, il cherche à isoler le Québec pour ainsi agir avec la même logique que les Libéraux, c’est-à-dire que tout devient justifiable si c'est pour «sauvegarder l'unité nationale». « Il est essentiel que les Québécois participent à ce gouvernement plutôt que de se cantonner dans l'opposition. Ils pourront ainsi continuer de jouer le rôle qui leur revient dans l'édification du projet canadien. » C’est ainsi qu’André Pratte, de La Presse, pose la question du vote pour le Bloc Québécois. Le problème dans cette affirmation réside dans le fait que le Québec n’a jamais pu jouer un rôle dans l’édification de quoique ce soit en raison de la négation de son droit à l’autodétermination. Cette vérité s’est illustrée autant dans le cas des Premières Nations que des autres minorités francophones dans le reste du Canada. D’ailleurs, il est essentiel de rappeler que jamais le peuple québécois n’a ratifié la Constitution signée en traître derrière son dos. Le Québec n’est pas un « fauteur de trouble », il veut affirmer sa souveraineté pour briser le statu quo actuel. Aucun des trois partis fédéralistes ne veut résoudre ce problème et surtout pas les Conservateurs. C’est l’establishment du Canada et du Québec qui sont les « fauteurs de troubles », les diviseurs par son refus de rompre avec l’Acte de l’Amérique du Nord britannique d’où sont issus tous les arrangements constitutionnels qui nous lient aux vieilles valeurs des bâtisseurs d’Empire du XIX siècle. C’est bien là l’origine de toute la désinformation présentant les uns comme « fédéralistes » et les autres comme « séparatistes ». La négation de l’expérience directe « Toutefois, il n'est pas sain que le Bloc domine la députation fédérale québécoise. En votant massivement pour ce parti, les Québécois s'excluent du gouvernement du Canada. (…) Celle-ci (influence du Bloc) n'est pas nulle, mais elle ne pèse pas lourd à côté de celle du décideur », poursuit Pratte. Le Québec, par son expérience directe, sait ce qui n’est pas sain à propos des vieux arrangements du Canada. Jamais la nation du Québec n’a été placée en position d’exercer le pouvoir et ce même avec 74 députés libéraux au Québec et des ministres, Trudeau a envoyé l’armée au Québec. Même condamné à l’opposition officielle, un vote pour le Bloc ne constitue pas un vote de perdu, mais bien l’affirmation de l’identité et des droits démocratiques du Québec au sein du Canada. Tant que le rejet des vieilles définitions comme la théorie des deux peuples fondateurs ne s’opèrera pas et que les bases d’une union libre des Premières Nations, de la nation du Québec et du reste du Canada ne seront pas jetées, l’existence du Bloc sera justifiée. Les grands médias ont refusé de discuter de ces questions préférant diaboliser tous ceux qui refusent le statu quo. Voilà le travail de sape des trois grands partis fédéralistes pour détruire l’opinion publique. La désinformation, c’est avant tout la destruction de l’opinion publique qui se forme avec l’expérience directe des individus dans la société. Dans le cas des élections fédérales au Québec, c’est la négation de l’héritage du mouvement des Patriotes, de la lutte pour les idées éclairées et toute l’expérience politique au profit d’une « alternative » créée de toute pièce. Cela va de pair avec les plans de réingénierie et de destruction de l'édifice national du Québec du gouvernement Charest. Un assaut contre la conscience du passé et du présent… Un appel à combattre la désinformation Nous lançons l’appel à combattre la désinformation en discutant, en s’informant et en enquêtant premièrement sur la signification des élections fédérales et sur le processus politique et électoral existant au Canada. Il est nécessaire d’empêcher l’isolement politique par une action concrète en organisant nos communautés. La politique doit émerger de nos communautés sur la base de nos besoins et de nos intérêts. Elle ne doit plus servir d’instrument de dépolitisation et de désorganisation, mais prendre forme directement au sein du peuple sur la base de l’expérience directe accumulée au fil de l’histoire. La désinformation constitue justement la négation de toute cette expérience. La construction d’une presse indépendante pour et par les citoyens constitue un premier pas dans la lutte contre la désinformation. Franc-Parler, Dossier - Le discours du trône du Gouvernement de Stephen Harper - Points de vue et Analyses
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