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Médias en panne de rigueur ?

Josef, Wednesday, March 8, 2006 - 22:31

Choix éditoriaux douteux

La une du Journal de Québec de lundi le 27 février est un bon exemple de la tendance actuelle des médias à biaiser la réalité d’un événement pour le rendre plus « vendeur ». On peut y lire que le Palais Montcalm pourrait être vendu pour payer les rénovations. En y « regardant de plus près », on constate que dans les faits, le président de Génie-Tech, Christian Parent, se sert des médias pour faire pression auprès de la Ville pour un solde 863 000 $ qui demeure impayé.

En s'informant auprès de la Ville de Québec, on apprend pourtant que le contrat tel que négocié avec Génie-Tech n’a pas encore été réalisé en entier, un « détail » non précisé dans l’article du Journal de Québec. Il faut admettre que la manoeuvre du contracteur est habile, sachant que ce dossier est « sensible » et donc bon vendeur auprès des médias.

Du papier journal aux bulletins télévisés

Comment peut-on publier une telle histoire en évoquant exclusivement la version du contractant ? Évidemment, comme ils le font quotidiennement, les téléjournaux locaux ont repris l’histoire en y ajoutant un ou deux « invités ».

Même la télévision publique (TJ Québec régional) emboîte le pas dans ce processus de « faire du vrai avec du faux ». Je vous invite à faire le test pour observer ces deux tendances. La première étant de manipuler la nature d’un événement pour rendre l’histoire plus « aguichante » auprès des lecteurs, auditeurs, ou téléspectateurs. La deuxième tendance, entreprise depuis belle lurette par nos radios et télévisions (y compris Radio-Canada) : reprendre les nouvelles du jour des quotidiens, en y ajoutant un ou deux « invités ». Faites le test ! Écouter votre téléjournal du soir avec en main l’édition du jour du Soleil, de la Presse ou du JDQ. Surprenant… mais aussi pathétique !! Et dire que la mission du journaliste est de nous relater les faits, et même de nous aider à mieux comprendre ces faits, en les mettant en contexte (émission d’affaires publiques).

Curiosité : Pourquoi les médias acceptent de se faire les « courroies de transmission » lorsqu’ils s’agit de relater un problème ou un scandale, alors qu’ils deviennent soudainement très farouches et « objectif » lorsque vient le temps de « publier » un message ou un fait n’ayant aucun protagoniste ou problème ?



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