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LES ENLEVEMENTS : UNE LENTE AGONIEAnonyme, Tuesday, February 28, 2006 - 00:01 Les crimes les plus évidents de lèse humanité sont ceux qui donnent la mort et ceux qui privent de liberté. Le second est plus inhumain que le premier car il embastille l'espoir. CESAR A CASTAÑO, 27.02.2006 20:41 Le capitaine de police Julián Ernesto Guevara a été enlevé par les FARC le premier novembre 1998, au cours d'une attaque à Mitú, la capitale du département du Vaupés. Ce jour-là, les FARC ont investi le village et mené une attaque à partir de l'hôpital, violant ainsi les normes du Droit international humanitaire. Il y a quelques semaines, Julián Ernesto Guevara est mort en pleine jungle en raison des mauvais traitements et des conditions précaires de détention dont il faisait l'objet. Les dernières nouvelles que madame E. Guevara, la mère du policier, aient reçues remontent à quatre ans. Sur une demi feuille de cahier étaient écrits quelques mots adressés à sa mère, son épouse et sa fille. « Sept années de souffrance suffisent pour savoir qu'aucun homme en captivité ne peut être en bonne santé » déclare madame E Guevara. L'annonce de la mort du policier a été publiée le jour des quatorze ans de la fille du capitaine de police. Les FARC sont des spécialistes en la matière, lorsque ce n'est pas une maladie qui emporte un de leurs otages, ce sont les mauvais traitements et la pression exercée sur eux qui s'en chargent. Les enlèvements sont une arme de guerre brandie contre la société colombienne. Cette horrible méthode d'intimidation révèle le ressentiment qui anime les groupes insurgés. Il s'agit d'une recherche de reconnaissance négative envers les groupes victimes de la violence, visant à les soumettre en portant atteinte à leur intégrité corporelle. Il s'agit en fait d'une vengeance à l'encontre de ceux qui sont mus par d'autres valeurs. L'otage est bafoué au plus profond de son être parce que son corps est transformé en monnaie d'échange, sa dimension humaine est annihilée et devient un objet inerte, passif et dépourvu d'initiative. Il souffre des conditions auxquelles il est soumis. Il souffre parce qu'il sait que les siens souffrent. Il souffre des jours qui s'égrainent sans espoir, sans issue ; issue qui, dans le cas de Julián Ernesto Guevara, fut fatale. En matière de Droits humains, la situation d'otage, tout particulièrement en Colombie, s'avère des plus dramatiques. Parmi les milliers d'otages de par le monde, les otages colombiens sont les plus mal lotis. Séparés de leur famille, dont ils ne peuvent recevoir ni visites ni nouvelles, ils vivent dans des conditions inhumaines, exposés aux maladies, sans soins médicaux, sans autre loi que l'irrationalité de leurs ravisseurs. L'étrange « société » d'otages créée par les groupes terroristes de Colombie, préfigure la société qu'ils entendent créer : celle qui règne dans tous les régimes totalitaires où la majorité de la population est prise en otage par le pouvoir en place. A moment où nous rédigeons ces lignes, fusent excuses et prétextes pour postposer la libération des militaires, policiers et civils séquestrés. Des centaines de Colombiens sont plongés dans la solitude et la tristesse inhérentes à la captivité. Les rares messages qu'ils envoient occasionnellement aux leurs, en témoignent. Des messages empreints de l'humidité et de la solitude où se trouvent leurs auteurs.
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