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Témoignage d’un ex-syndicaliste en colère (deuxième partie)

Anonyme, Tuesday, December 20, 2005 - 09:46

Toutes ces luttes syndicales suivent la même dynamique de négociation. Le gouvernement frappe, les syndicats s’y opposent et prônent un front commun dans un premier temps pour embarquer massivement les travailleuses et travailleurs derrière eux et sous leur contrôle. Puis, le gouvernement commence les négociations et les syndicats se divisent pour porter la désorientation dans les rangs des membres.

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Nous publions en cinq parties la brochure Du syndicalisme critique
à la critique du syndicalisme. En voici la deuxième partie.

Du syndicalisme critique à la critique du syndicalisme

Mes expériences comme militant syndical dans l’enseignement

Ma première expérience syndicale se passe à la fin des années 60 dans un syndicat qui fait maintenant partie du syndicat des enseignantes et enseignants de Champlain. À ce moment, au niveau provincial, l’État veut uniformiser toutes les conventions collectives. Les enseignantes et enseignants de ce syndicat, qui ont alors de meilleures conditions que les membres des autres syndicats décident d’utiliser l’envoi de lettres de démission comme moyen de pression. Il faut avouer qu’en tant que moyen de pression, ce n’était pas le plus efficace et ce n’était pas très mobilisateur comme action. J’ai donc envoyé rapidement ma lettre de démission et à peine quelques jours après qu’elle fut postée, le syndicat m’avertit en retard, que ce moyen de pression était retiré. Ma lettre étant partie, je me suis donc retrouvé sans emploi.

Ma deuxième expérience syndicale est la lutte du Front Commun de 1971-72. Il faudrait une brochure entière pour expliquer cette lutte mémorable mais ça vaut quand même la peine d’élaborer un peu sur cette période. La revendication principale était un salaire d’au moins 100$ par semaine pour tous les employés de l’État. Alors gréviste au Cégep Édouard-Montpetit, j’étais à l’écoute de tout ce qui se passait sur les lieux de travail au Québec, et je me suis rendu compte que les syndicats étaient vraiment en train de perdre le contrôle des travailleuses et travailleurs durant cette lutte. Ainsi, on pouvait constater à travers la province des occupations de villes, comme celle de Sept-Îles, des amorces de conseils ouvriers, des occupations de postes de radio pour informer la classe ouvrière des revendications ouvrières, des appels à la solidarité, des blocages de routes, des débrayages illégaux d’usines pour appuyer le secteur public, des occupations de lieux de travail et de multiples autres manifestations. L’État géré par les libéraux finit par réussir à mater les travailleuses et travailleurs par la répression policière et plusieurs arrestations. Il a cependant fallu que l’État jette du lest : la revendication principale, le 100$ par semaine, fut gagnée. Les trois chefs : Marcel Pépin de la CSN , Louis Laberge(1) de la FTQ et Yvon Charbonneau(2) de la CEQ furent condamnés à la prison. Ces trois condamnations permirent au gouvernement libéral de détourner la lutte revendicative vers celle réclamant leur libération. De plus, des syndicalistes de la CSN divisèrent encore davantage la classe ouvrière en formant encore une autre centrale syndicale, la CSD. Les centrales syndicales finirent par reprendre le contrôle idéologique du mouvement en diffusant très largement trois brochures : “Ne comptons que sur nos propres moyens

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