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Guerre totale, radiologique et chimique contre l’Irak

Anonyme, Friday, December 9, 2005 - 16:56

Joëlle Pénochet

L'alliance anglo-américaine livre une guerre génocidaire contre le peuple irakien à l'aide d'armes de destruction massives, avec la complicité de la "communauté internationale".

« Sous forme d’aérosols, l’uranium appauvri contaminera en permanence de vastes régions et détruira doucement le futur génétique des populations vivant dans ces régions où ils trouvent des ressources que les US doivent contrôler pour établir et maintenir leur primauté. » (Leuren Moret, experte internationale des radiations, juillet 2004)

Depuis les essais en grandeur nature d’armes à uranium appauvri (UA) dans le Golfe en 1991, chaque nouvelle « guerre » est l’occasion de tester ces armes à des puissances de plus en plus grandes. C’est ainsi que des milliers de tonnes d’UA sont déversées sur Irak par la coalition anglo-américaine depuis 2003. Un véritable génocide se déroule silencieusement en Irak, à une échelle jamais connue à ce jour.

Un déchet nucléaire utilisé à la façon d’un gaz radioactif pour anéantir le peuple irakien

« (Je suis) fortement favorable à l’utilisation de gaz empoisonné contre les tribus non-civilisées. L’effet moral devrait être bon… et il répandrait une vive terreur. » (Winston Churchill, 1919)

Le phantasme des responsables du projet Manhattan de gaz radioactifs capable de détruire les populations ennemies s’est concrétisé cinquante ans plus tard : l’oxyde d’uranium est devenu une arme de destruction massive, utilisée par l’armée de terre, de l’air et la marine contre les populations civiles. Les Irakiens avaient déjà été gazés par les Britanniques, en 1912 et 1925.

L’uranium « appauvri » (UA) est un déchet de l’industrie nucléaire dont l’activité s’accroît au fil du temps, en raison de la formation rapide de sous-produits à vie courte lors de sa désintégration, et de son mélange avec des produits mortifères issus du processus de retraitement (plutonium et uranium 236). Ainsi, son l’activité est quatre mille fois supérieure au seuil réglementaire imposant l’application des règles de radioprotection. En tant que métal lourd (comme le plomb), il est aussi hautement chimiotoxique.

Les armes à l’UA provoquent encore plus de dégâts que les bombes nucléaires utilisées sur le Japon. Les micro-particules d’oxyde d’uranium, à 90% insolubles, vaporisées lors de l’impact des munitions sur leur cible et propagées par les vents et la pluie sur des centaines de kilomètres, ont contaminé les sols, les deux grands fleuves du pays, le Tigre et l’Euphrate, les nappes phréatiques, la végétation, les animaux et toute la chaîne alimentaire. En février 2003, les USA ont refusé par avance tout nettoyage des sites qu’ils pourraient contaminer en Irak. Mais les dommages causés à l’environnement deviennent de toute manière rapidement irréversibles.

La contamination interne peut survenir de trois manières : l’inhalation (la plus dangereuse), l’ingestion de boissons et d’aliments contaminés, et les lésions cutanées. La chimiotoxicité concerne en premier lieu le rein, et la radiotoxicité les poumons. Plus de 75% des microparticules, se regroupent en amas dans les alvéoles pulmonaires d’où elles irradient pendant des années. Selon le PR A. Durakovic, Directeur du département de Médecine nucléaire à l’Université Georgetown de New York et expert auprès du Pentagone, « … transformé en poussière ingérée ou inhalée, (l’UA) est alors plus dangereux qu’aucune toxine connue de la science des hommes. »).

L’UA attaque aussi le cerveau, les organes reproducteurs, la thyroïde, les muscles, les ganglions lymphatiques et le système neurologique. Sa dangerosité dépend de sa nature physique et chimique, de l’intensité et de la durée d’exposition, et des sujets contaminés. Ainsi, les enfants représentent la population la plus vulnérable, parce qu’ils concentrent la radioactivité trois ou quatre fois plus que les adultes. Le PR Siegwart-Horst Günther a mis en évidence un collapsus du système immunitaire avec des symptômes analogues à ceux du SIDA, une forte proportion d’infections, d’herpès et de zonas, des dysfonctionnements rénaux, des leucémies, des avortements spontanés et des malformations congénitales. La leucémie est provoquée par l’irradiation des cellules souches du sang par les particules alpha fixées sur la moelle osseuse et certains tissus lymphatiques.

Chaque nouvelle guerre permet une amplification des tests précédents. Alors que les charges contenues dans obus antichars utilisés en 1991 ne dépassaient pas 5 kg, celles des bombes téléguidées déversées sur Irak depuis son invasion en 2003 s’élèvent à plusieurs centaines de tonnes.

Des malformations congénitales monstrueuses et une atteinte au génome

La fixation de l‘UA sur le placenta des femmes enceintes provoque d’horribles malformations congénitales jamais rencontrées ou extrêmement rares. Ainsi, de nombreux enfants naissent hydrocéphales ou sans tête, sans membres, avec des organes manquants (sans yeux, sans nez, sans oreilles, sans cerveau, sans anus...), aveugles, avec de graves anomalies du cœur ou des poumons, ou avec des organes à l’extérieur du corps (cerveau, intestins, estomac…). Chez les bébés irakiens nés en 2002, l’incidence d’anophtalmie (absence d’yeux) a été 250.000 fois plus grande que l’occurrence moyenne. Lorsqu’une femme irakienne vient d’accoucher, ses premières paroles ne sont pas : « c’est une fille ou un garçon ? », mais « mon bébé est-il normal ? ». En outre, les anomalies génétiques s’aggravant généralement d’une génération à l’autre, il faudra plusieurs décennies avant de pouvoir mesurer l’atteinte du génome. La prise de conscience des menaces qui pèsent sur leurs prochaines générations engendre le désespoir des Irakiens.

Les Irakiens condamnés à vivre durant toute leur vie dans une déchetterie radioactive

« Depleted uranium is a warcrime in progress » (PR Doug Rokke)

Les populations victimes des bombardements sont condamnées à vivre durant toute leur vie dans un environnement qui deviendra inexorablement de plus en plus radioactif. Les populations locales sont trop démunies pour se faire traiter, voire pour simplement soulager leurs douleurs. Des hôpitaux irakiens (comme à Fallujah) ont été la cible des bombardements de l’alliance anglo-américaine, et ceux qui subsistent n’ont ni la capacité ni les moyens médicaux d’accueillir et de soigner toutes les victimes. Avant 1990, l’Irak avait les hôpitaux les plus modernes de la région et des médecins de très haut niveau (dont beaucoup ont été mystérieusement assassinés depuis 2003, comme de nombreux scientifiques et journalistes).

Dans un rapport inédit, l’Agence Internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait prévu un excès d’un demi-million de morts en Irak à la suite de l’agression de 1991. La contamination de l’environnement et des populations locales va continuer de s’amplifier. Avant 2003, certaines régions du sud de l’Irak (dont certaines zones horticoles et de cultures irriguées, rares dans ce pays aride) connaissaient déjà une augmentation de 700% des taux de cancers, de 400% du taux de malformations congénitales, et de 350% par an de cas de leucémies, de déficiences immunitaires, de cataractes et de dysfonctionnements rénaux. Pour chaque cas de cancer des tissus comme la leucémie, cinq cas de cancer solide devraient apparaître dans les dix à trente prochaines années

En 1991, huit cents tonnes d’UA avaient été déversées sur l’Irak. Depuis mars 2003, ce sont des milliers, voire des dizaines de milliers de tonnes de ce produit mortifère qui sont répandues sur le pays par les forces occupantes. Cette fois, c’est l’ensemble du pays qui a été touché, en particulier les villes les plus peuplées comme Bagdad, où l’on a relevé des taux de radioactivité jusqu’à deux mille fois supérieurs à la normale en 2003 (de mille à deux mille tonnes d’UA auraient été utilisées durant les attaques contre les forces irakiennes). La quantité de radioactivité relâchée sur l’Irak correspondrait à plus de deux cent cinquante mille fois celle d’Hiroshima (Nichols, 2004). Dans les centres des pays occidentaux, les expériences doivent avoir lieu en milieu confiné, et toute dispersion d’UA dans l’environnement est illicite en Europe. Pourquoi l’uranium « appauvri » devient-il un produit banal lorsqu’il est déversé par centaines de tonnes sur les pays agressés ?

Des milliers de ces projectiles sont disséminés sur les zones bombardées. De nombreux enfants irakiens qui jouent avec les projectiles argentés ou leurs débris radioactifs restés sur le terrain meurent de leucémie, dont la période de latence n’est que de quelques années. Pour le PR Major Doug Rokke, ancien chef du Projet pour l’uranium appauvri au Pentagone, « L’Iraq est une déchetterie toxique. »

Des tests sur l’Irak de toute les nouvelles armes terrifiantes des US

D’autres nouvelles armes de destruction massives auraient été testées en Irak, dont « Moab », la bombe la plus puissante du monde (huit tonnes), l’une des plus meurtrières, qui produit un mini-champignon semblable à celui des bombes nucléaires. Les « mini-nukes » (dont la puissance peut équivaloir plusieurs fois la bombe lâchée sur Hiroshima) La bombe « E » (électromagnétique) qui détruit tous les moyens de communications, peut être utilisée comme un gigantesque four à micro-ondes sur une grande surface, cuisant dans son périmètre d’action tous les êtres vivants comme des poulets (le four à micro-ondes n’étant qu’une application domestique de la version militaire mise au point par Raython).

En outre, des versions « améliorées » de bombes de bombes au napalm (MK77), au plasma (à effet de souffle), au phosphore, à fragmentation (qui peuvent contenir de l’UA), et d’autres nouvelles armes toutes plus terrifiantes les unes que les autres auraient également été testées secrètement (seule l’utilisation de bombes MK77 a été reconnue par les officiels US), ce qui expliquerait le nettoyage total et discret (comprenant l’enlèvement du sol sur plusieurs mètres de profondeur) de certains quartiers de Fallujah (après que la « ville aux cent mosquées » eut été rasée en novembre 2004) et de l’aéroport de Bagdad (en mars 2003), déclarés zones interdites

Tous les types de munitions de la panoplie des armes américaines sont équipés d’UA aujourd’hui, des simples balles aux bombes « intelligentes » guidées par satellites, en passant par les obus, les missiles, et les ogives des bombes dites « bunker busters » (destinées à détruire les bunkers souterrains).

L’OMS complice une fois de plus de « crimes contre l’humanité »

Ce « crime contre l’humanité » se poursuit avec la complicité des organisations des Nations Unies, grâce notamment à l’Accord que l’OMS a été contrainte de signer en 1959 avec l’AIEA, qui lui interdit de traiter des questions de radiation et de santé publique sans l’aval de cette agence des Nations Unies au service du lobby nucléaire. Un rapport explosif de l’OMS réalisé par trois experts des radiations de très haut niveau sur les conséquences sanitaires de l'uranium appauvri sur les populations irakiennes est bloqué depuis 2001. Le Dr. Keith Baverstock, son principal auteur, principal expert de l’OMS sur les radiations pendant onze ans, dénonce cette censure, en expliquant que sa publication aurait au moins permis de limiter l’utilisation de l’UA depuis 2003, et d’obliger les agresseurs de nettoyer les régions contaminées. L’étude, dont le contenu a été finalement révélé par le Sunday Herald, met en évidence les effets carcinogène, tératogène et mutagène de l’UA.

Intensifier la campagne d’information internationale
pour obtenir l’interdiction totale de ces armes illégales selon le droit international

Les gouvernements coupables de ces atrocités maintiennent une chape de plomb sur l’utilisation de leurs armes de destruction massive et ses conséquences, ce qui leur permet de se défausser de la prise en charge des coûts de décontamination des sites bombardés, mais surtout de banaliser dans l’indifférence générale l’usage d’un nouveau type d’armes nucléaires, resté tabou jusqu’à la « Guerre du Golfe ».

Selon le droit international, ces armes sont illégales parce qu’elles infligent des souffrances inutiles, qu’elles sont non discriminantes, causent des atteintes graves et durables à l’environnement et demeurent meurtrières bien après la fin des conflits. Leur utilisation a été condamnée par une résolution des Nations Unies de 1996 et un moratoire sur leur utilisation a été voté en janvier 2001 par le Parlement européen « en appel du principe de précaution ».

Aux côtés de nombreuses personnalités de renommée internationale, comme Rosalie Bertell, épidémiologiste et Ramsey Clark, ancien secrétaire d’état américain à la Justice et avocat international, et de très nombreuses associations à travers le monde, comme en France la CRIIRAD, il est urgent de participer à la campagne en vue de l’interdiction totale de ces armes de destruction massive, du classement de l’uranium appauvri comme « substance radioactive dangereuse », du nettoyage des zones contaminées et de la délivrance de soins médicaux appropriés à tous ceux qui ont été exposés.

Principales Sources : http://www.stopusa.be, http://www.electroniciraq.net, http://www.infowars.com, http://www.umrc.net,
http://www.stopnato.org.uk, http://www.mindfully.org, http://www.globalresearch.ca, http://www.dissidentvoice.org, http://www.vfp92.org/du.html. http://www.medact.org, http://www.traprockpeace.org, http://www.criirad.org, http://www.iacenter.org, http://www.uraniumweaponsconference.de, http://www.grip.org, http://www.contratom.ch, http://www.ccnr.org/uranium, http://www.helencaldicott.com, http://www.onlinejournal.com, http://www.benjaminforiraq.org, http://www.michelcollon.info

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