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Le personnage BoisclairJPBouchard, Wednesday, November 16, 2005 - 02:50 (Analyses)
J.P.Bouchard
J'essai de comprendre A.Boisclair en tant que personnage politicien. Tout au moins dans un premier temps en terme de style, j'ai l'impression que les militants péquistes ont élus leur "Robert Bourassa". Un jeune candidat dynamique qui présente bien par l'allure avec un label universitaire de type Harvard. Un candidat au bon profil jouant sur sa jeunesse pour diriger prochainement le Québec. Où autrement, On dirait que le PQ a comme capitalisé sur un scénario de vedette hollywoodienne un peu arrogante et baveuse pour apparemment (réaliser) l'indépendance du Québec. Ce qui est certain c'est que l'on est témoin de la victoire d'un politicien péquiste façonné par l'image. Il ne faut pas oublier qu'un autre scénario se dégage de son personnage, c'est celui d'un individu différent par son type de sexualité qui l'a dit et qui a su malgré certains obstacles s'insérer dans la société jusqu'à devenir ministre dans un gouvernement. Son cheminement un peu chaotique marqué en gros par un décrochage universitaire et par sa consommation connue de cocaïne semble t'il n'aura fait qu'exprimer un parcours d'intégration et d'adaptation sociale bien apprécié dans notre culture d'héritage judéo-chrétienne. Autrement dit, l'image de l'individu politicien réhabilitable ou incassable semble avoir fait aussi recette auprès des membres du PQ. Qu'un conformisme social troublant émane relativement de sa personne est d'autant détonant qu'en pratique il devrait être davantage sensible aux préjugés sociaux véhiculés sur la situation de personnes minorisées ou surtout marginalisées. Son maigre discours politique est orienté sur des objectifs de rigueur budgétaire et sur l'importance d'une société dynamique et volontaire. Les militants s'en tenant au premier degré se sont aveuglés volontairement sur les contradictions du personnage. Sa différence d'être humain (homosexualité) par rapport aux autres est socialisée avec plus ou moins de conviction par l'idée d'un pays québécois distinct du Canada. Cela reste peu convaincant. Son itinéraire selon moi ressemble passablement à celui du parvenu souriant de celui qui a pu surmonter sa condition première et qui par la suite fait tout pour emprunter au sens commun en adoptant le vocabulaire et les valeurs libérales dominantes. Je souhaite me tromper. Qu'au fil des mois, nous verrons un chef de parti plus naturel cultivant un grain d'anarchie, réellement convaincu de l'indépendance du Québec et plus sensible au maintien de la protection sociale. Mais je crois que le scepticisme est de rigueur. Puisqu'il aurait dit qu'on ne fait pas de loi sur la pluie en parlant de la loi sur la pauvreté.
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