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Campagne de peur, marketing et vaccination

katherine, Wednesday, October 26, 2005 - 22:34

Jacques Viau

Au Québec, la campagne de vaccination antigrippale a débuté le 17 octobre, deux semaines plus tôt que l’an dernier. Il faut admettre que cette année les cartels pharmaceutiques et leurs valets, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) et les agences de santé publique nationales, ont vraiment mis en scène un scénario digne des plus grands chefs d’oeuvre du cinéma made in USA...

Le mercure baisse. Devons-nous aller nous en faire injecter?

Au Québec, la campagne de vaccination antigrippale a débuté le 17 octobre, deux semaines plus tôt que l’an dernier. Il faut admettre que cette année les cartels pharmaceutiques et leurs valets, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) et les agences de santé publique nationales, ont vraiment mis en scène un scénario digne des plus grands chefs d’oeuvre du cinéma made in USA : la grippe aviaire, la menace d’une pandémie mondiale, les brigades vêtues de costumes anti-bactériens, et juste en temps pour inciter les populations du monde entier à consommer l’antiviral de Hoffman-La Roche (Tamiflu) et le vaccin antigrippal de GlaxoSmithKline (Fluviral - fabriqué au Canada par sa filiale IdBiomedical). Du grand art!

Un peu d’histoire et quelques chiffres : l’influenza avait aux USA vers 1900, une incidence d’environ 15,000 cas par 100,000 personnes. De cas et non de décès. En 1918, lors de la fameuse grippe espagnole, l’incidence aux USA était d’environ 50,000 cas /100,000 (il y avait eu alors 60,000 morts au Canada). En 1968, lors de la dernière grande pandémie, nommée grippe de Hong Kong, l’incidence, aux USA toujours, a été d’environ 1,000 cas /100,000 (il y avait eu 785 morts au Canada). Au début des années 1970, l’incidence était tombée sous la barre des 500 cas /100,000. Depuis le début du 20e siècle jusqu’au milieu des années 1970, l’influenza avait ainsi décliné de plus de 95%, et ce, sans aucune vaccination : le premier vaccin antigrippal utilisé à grande échelle étant apparu en 1976.

Le Dr Michel Savard, de la direction générale de la santé au MSSSQ déclarait récemment que l’influenza cause chaque année au Québec de 500 à 1500 morts. Questions : Est-ce 500 ou 1500? Pourquoi ne peut-on pas fournir un chiffre précis? Et les morts attribués à la grippe sont-ils réellement décédés uniquement des suites de l’influenza? Et sur ce nombre combien avaient été dûment vaccinés?

Mais avez-vous la moindre idée de ce qu’il contient ce vaccin Fluviral? Sur le site web de l’Agence de santé publique du Canada, nous avons accès à la «Déclaration sur la vaccination antigrippale pour la saison 2005-2006», un document de 32 pages où, entre autres, on y présente comment est effectué le choix des trois souches de virus (sur les quelques 200 en circulation) qui vont avoir l’honneur d’entrer dans la composition du vaccin pour l’automne à venir. C’est tout de même admirable de pouvoir ainsi déterminer 6 mois à l’avance, les 3 virus «gagnants» : les météorologues doivent en baver de jalousie!

On rassure aussi la population concernant le controversé «thimérosal», un préservatif qui permet de produire des vaccins dans des conditions moins strictes de contrôle de contamination bactérienne et donc à moindre coût. Le thimérosal est composé de quatre ingrédients principaux : éthyl de mercure chloré (à 49,6%), acide thiosalicylique, hydroxide de sodium et éthanol. Même s’il est banni depuis 1988 de tous les médicaments en vente libre, le thimérosal est encore bien présent dans plusieurs vaccins. Pour le corps humain, le mercure est la seconde substance la plus toxique après l’uranium. Et, depuis quelques années, des chercheurs crédibles ont démontré l’existence d’un lien entre le mercure dans les vaccins et l’augmentation foudroyante des cas d’autisme chez les jeunes et d’Alzheimer chez les moins jeunes. C’est ce qui a incité l’Agence de santé publique à préciser : «Néanmoins, en réponse aux inquiétudes de la population, les fabricants de vaccins antigrippaux au Canada s’efforcent actuellement de produire et de commercialiser des vaccins antigrippaux sans thimérosal.»

D’autre part, après une recherche minutieuse sur le site web du MSSSQ, on peut trouver la «recette» du Fluviral, dans la mise à jour de septembre 2005 du «Protocole d’immunisation du Québec», Chapitre 11, page 242: «Pour la saison 2005-2006, chaque dose de 0,5ml du vaccin contient: 15 microgrammes (µg) d’hémagglutine de chacune des 3 souches suivantes du virus: A/New Caledonia/20/99 (H1N1), A/California/7/2004 (H3N2) et B/Shanghai/361/2002; des traces résiduelles de protéines d’oeufs et de formaldéhyde; du thimérosal (environ 50µg ou 0,01% par dose dans le Fluviral...)...des traces de désoxycholate de sodium...»

Rien que des bonnes choses! Sauf que sur les 3 souches «sélectionnées» cette année, il y en a 2 qui sont exactement les mêmes que l’an dernier (et bien sûr aucune trace du fameux H5N1 responsable de la grippe aviaire); que les protéines d’oeufs peuvent causer des réactions allergiques; que la formaldéhyde est un cancérigène notoire; et tiens donc, 50µg de thimérosal (5µg de plus que les trois souches combinées), soit 24,8µg de mercure chloré - ils ont probablement oublié de ne pas l’utiliser...

Selon un standard reconnu (EPA, USA 1997), la «dose maximale sécuritaire de mercure ingéré par voie orale» est de 0,1µg/kilo/jour. Le vaccin est donc sans risque si «injecté» dans le tube digestif d’une personne pesant 250kg... et le désoxycholate de sodium ne semble pas être à craindre! Mais faites un peu le calcul de combien de mercure le vaccin vous procure au dessus de la dose sécuritaire si votre poids - ou celui de votre enfant - est moindre. Et comment croyez-vous qu’il faille considérer le fait que le mercure soit injecté et non ingéré? Si on vous dit que vous pouvez prendre une cuillère à soupe de sel par jour, qu’adviendrait-il si on vous l’injectait?

Voici les principaux effets d’une intoxication au mercure: perturbation du système nerveux; fonctions cérébrales endommagées; ADN et chromosomes endommagés, réactions allergiques, éruptions cutanées, fatigue et maux de tête; influence négative sur la reproduction, telle que sperme endommagé, fausse couche; l’endommagement des fonctions cérébrales peut avoir pour conséquence une dégradation des facultés d’apprentissage, des changements de personnalités, des tremblements, une modification de la vision, la surdité, un incoordination des muscles et des pertes de mémoire...

Tel que recommandé pour des infections beaucoup plus tueuses que la grippe (telles que les maladies nosocomiales - contractées lors de séjour à l’hôpital - 4e cause de décès en importance au Québec), la protection la plus efficace, la moins nocive et la moins coûteuse contre l’influenza est d’abord le lavage fréquent des mains... Et aussi d’adopter de saines habitudes de vie: respirer profondément au moins quelques dizaines de fois par jour, boire de l’eau souvent, manger peu et bien, se répéter le mot «sérénité» lorsque les «blues», le stress, la colère veulent nous posséder, prendre plaisir à simplement être avec soi et les autres, sourire et rendre service... et cessez d’être dupes des marchands d’illusions qui propagent la peur pour faire avaler et injecter n’importe quoi et plus encore!

Et si vous éprouvez vraiment le besoin de «prendre quelque chose» pour vous sécuriser , ce serait au moins tout aussi efficace et sûrement moins nocif d’utiliser un médicament homéopathique nommé «Influenzinum» en dilution 200K à raison de 2 ou 3 granules une fois par mois de risque. Un tube de 50 granules se vend environ 8$ (contre 20$ pour une dose de vaccin). Et cela fonctionne même si vous ne croyez pas à l’homéopathie...

Recherche et rédaction par Jacques Viau, i...@covivia.com, Montréal, octobre 2005



Subject: 
Merci pour ces informations
Author: 
Donatien
Date: 
Mon, 2005-10-31 15:48

je rappele que le président de la banque mondiale à déjà affirmé que :

"comme les moyens naturels de diminution de la population ne sont pas suffisant, nous devons empkloyer des méthodes telles que la vaccination, la guerre, le cancer et la famine."

L'OMS détient le code génétique de toute les communautés humaines de la planête.

Je vous gage mille piasse que si les Corporation de médicament étaient nationalisée les vaccins disparaisseraient crissement vite !!! pis chui pas mal sûr qu'ils n'y auraient pas de pendémie!!

Bonne halloween !

Donatien


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Subject: 
Je veux mon 1000$
Author: 
YvesBleuler
Date: 
Wed, 2005-11-23 14:44

Donatien,

Je n'ai pas trouvé de trace de votre "citation" du président de la banque mondiale. Est-ce une invention à vous?

Vous dite aussi : «Je vous gage mille piasse que si les Corporation de médicament étaient nationalisée les vaccins disparaisseraient crissement vite !!!»

Et vous perdriez votre mille piastres. L'URSS qui avait tout nationalisé était l'un des pays où la vaccination était le procédé le plus répandu. Allez voir sur Google!


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Subject: 
Délire d'extrême droite
Author: 
YvesBleuler
Date: 
Wed, 2005-11-23 13:12

Alors Katherine, vous faites encore, dans la niaiserie crasse? Diable que j'ai hâte que vous vieillissiez. Enfin! Ça viendra!

Toute l'histoire de la vaccination est marquée par une vive opposition de la part d'ignorants de paranoïaques et d'autres conspirationnistes débiles. C'est généralement l'extrême droite qui mène le bal, mais d'autres types de paranoïaques et d'ignorants se joignent parfois à la danse. Le contenu du délire change suivant les modes, mais il y a des thèmes récurant:

1- "Le vaccin est pire que la maladie qu'il prédent prévenir"
2- "Les campagnes d'information sont une propagande de médecins qui veulent vendre leurs services à des gens en bonne santé"
3- "Les juifs (ou les communistes) profitent des vaccinations pour empoisonner les enfants des Chrétiens.

Le problème n'est pas trop grave dans le cas de l'influenza commune parce que c'est une maladie assez rarement mortelle. Cette petite bande de plouf devient dangereuse lorsque des épidémies plus sérieuses surviennent. Alors, ces bonnes gens non vaccinées attrapent la maladie et deviennent une matrice de mutations pour le vecteur et un foyer d'infection pour les autres personnes. Il a fallu des lois sévères pour imposer le vaccin contre la variole avec le succès que l'on connaît. Mais le vecteur de la variole était peu sujet à la mutation. Ce n'est malheureusement pas le cas du virus de l'influenza.

À propos, Katherien, le virus de la grippe aviaire ne se transmet pas encore d'homme à homme et lorsque ce sera le cas, le vaccin contre les formes connues d'influenza sera probablement sans effet. Alors il n'y a pas de lien entre les campagne d'information sur la grippe aviaire et la campagne de vaccination annuelle contre l'influenza commun.


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Subject: 
Extrait de "New Age"
Author: 
YvesBleuler
Date: 
Wed, 2005-11-23 15:05

««Papa, ce gourou…

1996, Alexandre, 21 ans, arrive à Paris pour y étudier la physique. L’étudiant se passionne pour la météorologie. Deux ans plus tard, le rayon vert – bien connu des marins et des lecteurs de Jules Verne – ou les jets d’électrons solaires – plus célèbres sous le nom d’aurores boréales – n’ont plus de secrets pour lui. Et pourtant… Parlez-lui d’arc-en-ciel, extasiez-vous sur le pouvoir régénérant des rayons du soleil ou sur les vertus apaisantes de la couleur bleue et son regard d’universitaire tranquille deviendra instantanément plus profond, plus méfiant.

Cela, il ne peut l’empêcher… Les classiques du vocabulaire new age sont pour Alexandre autant de réminiscences de l’enfance. « Petite planète bleue », « bioénergie », « capter les ondes positives pour atteindre la vibration intérieure » ou « potentiel de créativité planétaire », voilà pour ses petites madeleines. Celles-là lui ont laissé un goût amer dans la bouche. En matière de « recherche du temps perdu », Alexandre en connaît un rayon.
De l’enfance à l’adolescence, sa vie familiale a été rythmée par les musiques planantes et les supports de méditation, les régimes aux céréales et les jeûnes, les médecines douces qui parfois faisaient mal et les âcres odeurs d’encens. Dix-huit années durant, Alexandre a été éduqué à la mode du nouvel âge. Est-il pour autant un homme nouveau capable d’entrer dans l’Ère du Verseau avec armes holistiques et bagages cosmotelluriques ? Pour ceux qui méditent encore sur les bienfaits pédagogiques du new age, le réveil risque d’être brutal.

Retour en arrière. À travers les vitres de la voiture, Alexandre aperçoit un paysage qui lui est familier. Il sera bientôt à la maison. En cette fin du mois de mai 1982, la famille X. est soulagée. Alexandre, sept ans, est guéri. Finis les crampes et les vomissements. Ses parents ont pu venir le chercher à l’hôpital où il vient de passer quinze jours sous perfusion. Le trajet de retour vers le domicile familial met fin à un voyage qui s’annonçait marqué du sceau de la découverte et de l’enchantement. Il s’est révélé dramatique.

Tout a commencé quelques semaines plus tôt, en Afrique du Nord. Partis pour les vacances de Pâques, le couple X. et leurs deux enfants ont juste eu le temps d’entamer leur périple avant que l’aînée ne tombe malade. Une intoxication ? Non. Comme à son habitude, la famille a apporté un soin tout particulier à la nourriture. Malgré le magnétisme de papa, les douleurs intestinales de la sœur d’Alexandre vont croissant. Après trois jours, la petite, âgée de onze ans, n’en peut plus. Il est grand temps de consulter un médecin. D’autant plus qu’Alexandre tombe malade à son tour. Le diagnostic sera sans appel. C’est le choléra.

Les vacances, donc, vont tourner court. Les enfants sont rapatriés d’urgence et hospitalisés. L’aînée perdra quinze kilos. Ils l’ont échappé belle… Que s’est-il passé ? Tout simplement, la vaccination n’est pas dans les habitudes de la famille.
Peu importe, les convictions des parents d’Alexandre ne sont nullement ébranlées. Les consultations médicales resteront rarissimes. Le couple X. juge les traitements allopathiques bien trop forts et plus nuisibles qu’utiles à l’organisme. En dix-huit ans, Alexandre n’a connu aucune armoire, aucune trousse à pharmacie. Même l’aspirine est considérée comme un produit dangereux pouvant occasionner des saignements et une dépendance physique. On lui a aussi expliqué que les vaccins anti-hépatites ou ceux contre le tétanos et la grippe sont en réalité destinés à satisfaire l’appétit financier d’organisations internationales… Le discours de papa est clair : « Les vaccins sont une vaste arnaque des adeptes du profit commercial ! »

Clairement affichées, les préférences de la famille vont aux « médecines » et « thérapies » naturelles ainsi qu’aux pratiques traditionnelles – de préférence orientales – comme l’acupuncture. Chez les X., l’approche holistique est de rigueur. Qu’il s’agisse de malaises physiques ou psychologiques, tout est lié, tout est un, et tout doit donc être traité en même temps.
À commencer par le cadre de vie. Dans le grand jardin, trône un potager biologique très fourni. Les légumes y sont plantés en fonction des ondes parcourant le secteur. En un week-end de stage, le père d’Alexandre est en effet devenu un « géobiologue[27] » confirmé, tendance « réseau Hartman[28] ».

Pareillement, dans la maison familiale, la situation « géographique » des lits, canapés, fauteuils ou bureaux est déterminée en fonction de supposés rayonnements invisibles. On se préoccupe plus particulièrement de la présence de « nœuds Hartman », très nocifs à long terme pour la santé et gros pompeurs d’énergie vitale. À huit ans, Alexandre connaît déjà tout cela par cœur.

C’est en famille que l’on manipule régulièrement le mobilier. Armé d’une spirale en cuivre tenue entre les deux index, M. X. traque les « nœuds » à travers sa demeure. Chaque oscillation de la spirale indique la présence d’un lieu à éviter. Alexandre et sa sœur s’en amusent. Mais si la famille vérifie donc régulièrement dans la joie et la bonne humeur les emplacements à risque pour un lit ou un fauteuil – une façon pratique de changer les repères d’un intérieur qui vous est cher –, le « jeu » peut s’avérer coûteux. Que le géobiologue vienne à détecter une de ces « maisons à cancer[29] » dont parle la géobiologie et une seule solution s’impose : le déménagement !

Pour concourir à assainir son environnement, M. X. a également investi dans un « ioniseur » à 7000 F pièce. L’appareil n’est guère encombrant et prend généralement place dans une des pièces du rez-de-chaussée. Chargé de bombarder la maison d’ions négatifs émis à partir d’une étincelle, le ioniseur participe des nombreux efforts déployés par le père d’Alexandre pour concentrer dans son foyer les énergies positives et combattre les mauvaises ondes.
On ne sait si le gadget éloigne aussi les moustiques… Il fait en tout cas partie de la grande panoplie des commerçants du nouvel âge. Elles sont légion, ces publicités proposant à la vente par correspondance « harmonisateurs », « rééquilibreurs », « barre d’Atlante » et autres « pendules équatoriaux personnalisés ». Inutile de préciser que dans ce domaine le prix de vente n’a que peu de rapport avec le prix de revient.

Quoi qu’il en soit, cette quincaillerie new age ne dérange pas vraiment Alexandre. Il s’en amuserait même. À l’inverse, les feuilles de sauge et les encens qui se consument en permanence dans la maison provoquent chez lui des gênes respiratoires et des maux de tête. Face à ses plaintes répétées, le couple X. parle d’une seule voix : la sauge – qui dégage une épaisse fumée blanchâtre –, tout comme les diffuseurs d’arômes disposés ça et là dans la maison, aide à purifier le corps. Tant pis pour les effets secondaires.

Alexandre ne doit pas encore être assez informé des bienfaits du nouvel âge. Pourtant, les murs sont couverts d’images et d’indications propres à ramener les sceptiques dans le droit chemin. Portraits de Bouddha ou Krishna, « plans énergétiques » de l’être humain, mantra hindous, chiffres à valeur mystique et symboles ésotériques côtoient la colombe de la paix dessinée au mur de la salle de jeux. Même ici, on a disposé – comme dans le salon – quelques autels de méditation agrémentés de feuilles séchées et de statues de Bouddha enfumées d’encens.

Alexandre est encore trop jeune pour comprendre la signification de cette obsession du positif. Il est néanmoins des habitudes auxquelles il ne parvient à se plier. Le régime alimentaire que lui proposent ses parents, par exemple. Lorsque l’on a dix ans et que l’on pratique assidûment le sport, les cures à base exclusive de raisins, de radis noirs ou de graines germées, sont loin de satisfaire un appétit sans cesse grandissant…

Depuis le choléra contracté en Afrique, Alexandre et sa sœur sont pourtant considérés comme physiquement faibles par leurs parents. Mais afin de renforcer leur organisme, c’est la viande, « qui doit pourrir soixante-douze heures dans l’organisme avant d’être digérée » – M. X. dixit – qui déserte progressivement les menus ! Les aliments carnés sont délaissés au profit de produits de substitution à base de soja ou d’apports vitaminés d’origine végétale. Les horaires de ces étranges repas n’ont d’ailleurs jamais été établis de quelque manière que ce soit. Il faut par contre effectuer des jeûnes réguliers afin de purifier l’organisme.

Quels que soient les bienfaits des régimes végétariens, Alexandre n’en reste pas moins sur sa faim. Ces carences alimentaires sont à l’origine, hors de la cellule familiale, d’un coup de fourchette démesuré. Invité chez un camarade d’école, Alexandre mange comme quatre ! Finis les légumes cuits à l’eau et les céréales, à lui les plats en sauce et les pâtisseries.

Le jeune garçon vient de fêter sa douzième année. Ce sont maintenant les aliments cuits qui se font plus rares dans son assiette. Les régimes alimentaires changent sans arrêt, mais jamais au profit de la croissance d’Alexandre. Aucune importance ! M. X. connaît bien d’autres techniques susceptibles de rendre le corps plus fort et plus énergique. Encore faudrait-il que, pour une fois, la méthode soit couronnée de succès… Pratiques oubliées ou procédés révolutionnaires, tout y passe. Le père d’Alexandre préconise l’utilisation régulière d’un appareil censé renforcer le système immunitaire. Tout un programme… Il faut inhaler de l’air sous pression parfumé aux huiles essentielles. Le mélange est concocté par une machine savante baptisée du nom de son inventeur : le « Bol d’air René Jacquier[30] ».

D’un design médical austère, le gadget est un simple diffuseur d’oxygène. Il provoque selon ses utilisateurs une « indicible sensation de bien-être ». Bien des newagers ont ainsi découvert les joies de la sur-oxygénation. Il faut au moins cela pour en accepter le prix : 6990 F – pour le modèle le plus simple –, soit tout de même six fois plus cher qu’un billet aller-retour en Haute-Savoie où le bol d’air pur a toujours été gratuit.

Chez les X., les nouvelles thérapies fleurissent en toutes saisons. On ne recule devant rien pour purifier et purifier encore l’organisme. Quand bien même faut-il pour cela utiliser une matière première directement produite par le corps humain. Ainsi, l’urinothérapie[31] va faire son entrée dans les pratiques diététiques à vocation médicale de la famille. Pourquoi laisserait-on de côté cette patamédecine qui fait fureur aux États-Unis ? Ils sont là-bas des milliers de cancéreux et de sidéens persuadés qu’un verre quotidien de leur propre urine va les mener vers la guérison…
On pourra mettre en avant toutes les balivernes pseudo-médicales que l’on voudra – de l’urokinase[32] à la concentration de sels minéraux, en passant par la totale stérilité de « cette potion auto-immunisante » –, pour un enfant, l’urinothérapie est un peu dure à avaler ! Mais ainsi vont les choses au pays des newagers. L’homme-médecine de l’âge du Verseau, maîtrisant son pouvoir inné d’auto-guérison, doit « apprendre à apprendre ». Et ses enfants aussi…
Arrivant à grands pas, l’Ère d’Aquarius – ou du Verseau – va déverser une énergie nouvelle sur le monde. L’eau en est le principal symbole. Puisque l’élément liquide participe des signes annonciateurs du nouvel âge, les parents d’Alexandre vont également se faire adeptes de l’hydrothérapie. Une pratique quotidienne qui n’a rien à envier à l’urinothérapie. À moins qu’elle n’en soit complémentaire ? Tous les membres de la famille sont en tout cas conviés à se purifier en faisant circuler de l’eau chaude salée dans les cavités nasales.

La souffrance d’Alexandre se passe de commentaire. À chaque séance, les sinus s’enflamment, provoquant de pénibles maux de têtes. L’adolescent n’est pourtant pas au bout de ses peines. Une fois par semaine, d’autres lavements – puisque c’est bien de cela dont il s’agit – sont de rigueur. Il faut cette fois-ci supporter l’introduction d’un tube de trente centimètres dans le rectum et attendre que cinq litres d’eau chaude s’écoulent dans les intestins avant de se précipiter enfin vers les toilettes.

Dans le micmac médical new age, l’hydrothérapie du côlon s’impose comme remède aux maux les plus divers. Mais les lavements répétés et parfois mal effectués peuvent altérer la flore intestinale indispensable à la digestion. Ou bien générer des amibes, des parasitoses et des crises hémorroïdaires[33]. Alexandre se plaint aussi de douleurs rénales. Pour ses parents, une seule explication : c’est là l’expression d’un « déséquilibre énergétique » ! Quoi de mieux pour le résorber qu’une bonne séance de magnétisme ? Si douleurs il y a, c’est uniquement parce qu’Alexandre est faible. Et les X. d’appliquer leurs mains de spécialistes sur les zones douloureuses, affirmant ainsi « recharger le corps énergétique ».

Les remèdes miracles et autres « bombes atomiques pour les microbes » capables « d’exterminer le mal » changent sans cesse. Comme il est loin le temps des colliers d’ail contre la grippe et des feuilles de choux sur le crâne destinées à combattre les insolations. Alexandre devait parfois porter ces grigris pendant deux ou trois jours d’affilée. À présent que le petit newager est devenu grand, le temps de l’initiation est arrivé…

À cette époque, celle de l’adolescence, les stages de purification physique, de développement spirituel et d’éveil aux mondes parallèles se succèdent à un rythme soutenu. La fréquence des jeûnes augmente. En plus des pèlerinages sur les sites mégalithiques bretons ou en forêt de Brocéliande, Alexandre est appelé à vivre une expérience unique. Ses parents ont entendu parler des enseignements bénéfiques transmis par un Canadien, un « homme-médecine sioux », nommé Archie. Ils décident donc d’y soumettre leurs enfants le temps d’un week-end.

Archie propose, entre autres, de communiquer avec les ancêtres. Moyennant finances, évidemment. Pour parvenir à pénétrer l’autre monde, il faut néanmoins passer par un rituel très ancien : la « tente suante » ou « tente de sudation[34] ».
La cérémonie aura lieu au cœur d’une propriété boisée, quelque part dans l’Ouest de la France. Alexandre ne sait pas vraiment ce qui l’attend. Apparemment, il n’y a aucune raison d’avoir peur. Tandis que les adultes s’affairent en de mystérieux préparatifs, de nombreux enfants jouent alentour. La nuit arrive enfin. Une trentaine de participants a érigé à la hâte deux grands tipies en peaux de bison. Un peu partout, des feux de bois ont chauffé pendant une dizaine d’heures les pierres nécessaires au cérémonial. À minuit, la nature s’est tue et les acteurs sont prêts […].


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