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Critique du "Texte d'un exposé contre la démocratie"

Dave L, Friday, September 23, 2005 - 08:57

Marceau

Le texte critiqué apparaît ici: http://www.cmaq.net/fr/node/22287

Lien du "Texte d'un exposé contre la démocratie": http://www.cmaq.net/fr/node/22287

Reconceptualisation polyphonique et Invite
vendredi 22 avril 2005.

Par Marceau

Bon, je ne croyais pas participer à déclencher cette suite de messages, que je viens de lire, lorsque j’ai envoyé mon mail, somme tout assez sommaire, sur les contributions du site de Meeting, dont je venais de prendre connaissance. Mais puisque le pastis est tiré, vidons-le...
Je me permets donc ici une rapide suite et fin pour préciser ma pensée sur cette discussion virtuelle et par la même occasion, prendre définitivement mes distances avec un possible dialogue avec le refondamentaliste en question.

L’arroseur arrosé !

Il est plutôt amusant de voir ce délire paranoïde d’excommunication aux accents décidément très œcuménique de la part d’un « sauvage communisateur » et qui s’insurge maintenant contre les « insanités écrites », « insultes qui ne mènent nulle part... sans arguments, ils ne font que sermonner.. » etc.. J’en comprends que cela empêcherait maintenant ce polyphonique reconceptualisateur de « penser la divergence dialogique comme constitutive » si je suis bien les méandres reconstructivistes de sa pensée...Je renvois encore au message du 23 novembre 2004 que j’ai précédemment cité pour clore sur le numéro de l’arroseur arrosé qui s’offense de la chose. Quant au reste, il me semble évident qu’en appeler au modérateur d’un site, ne fais en rien référence à la modération tel que RS semble la définir dans un autre cadre ; simplement le respect des balises de discussion pour garder lisible et intelligible une entreprise de ce genre.
Essentiellement, après avoir en ce matin de congé , relu entièrement la prose en question, je ne vois pas en quoi un dialogue est possible avec l’interlocuteur polyphonique sur des bases communes critiques

Les fruits amers de « l’imaginaire instituant... »

En jouant habilement et alternativement de la provocation et de la flagornerie, du chaud et du froid, la prose calvairiste qu’il m’a été permis de lire réussit à faire l’impasse sur tout ce qu’elle touche. Une classe, pas de classe, contre le démocratisme radical mais pour la sauvage communisation des conditions actuelles, de nos vie par la radicalisation de luttes ...démocrates radicales, doit-on comprendre etc. Si la « théorie est tendance à la synthétisation et à l’abstraction des conditions particulières pour parvenir à une expression générale et au dessus de la singularité de chaque cas » comme disait plus théoricien que moi, force nous est de constater qu’ici c’est tout le contraire qui se produit . J’accorde que les mots sont souvent identiques mais on voit rapidement que leur fonction est tout à fait autre : celle de paravent aux plus plates pratiques activistes, comme dans le mouvement étudiant, dans ce cas-ci et si je comprends bien les allusions de certains textes sur la pratique de l’auteur. Mais c’est, entre autre, dans le mail du 13 octobre 2004 que cette sauvage polyphonie communisatrice me semble donner sa note la plus juste en répondant à une question, que l’on comprend comme portant sur la nature du communisme : « Ce peut-être vu aussi comme une création sociale- historique, fruit de l’imaginaire instituant, au sens de Castoriadis... » Moi qui croyait avoir affaire à quelque étudiant de Jussieu fraîchement dé-Bourdieusé me voici en face de « l’imaginaire instituant » du vieux bouc de Castoriadis.

Bigre, l’affaire se corse et nous aurons bientôt besoin de bien plus qu’un modérateur... Car si il a été facile et rapide de se débarrasser du GCI, les forceps seront ici nécessaires pour faire avorter cette hydre théorique qu’on nous invite à discuter.
Tout cette nana-théorie est bien stérile et on aura beau accoupler mille fois tous ces post-modernistes avec le communisme théorique, on n’engendra jamais une once de subversion, encore moins de révolution.

Le Maëlstrom de l’Invite.

Pour terminer cette transgression, je reviens sur l’Invite qui semble se comprendre de multiples façons .Pour ma part, je me suis toujours méfié de cette absence de modestie propre aux nouveaux adeptes qui s’autoproclament théoriciens , ce qui est bien visible ici, dans le cas qui nous occupe. Je rappelle, sans sacraliser, que les divers écrits et hypothèses qui fondent et qui appuient les présentes discussions sur ce site sont issues d’années d’efforts théoriques de la part de TC, de Dauvé et Cie, et de biens d’autres qu’on retrouvent, en partie dans le livre « Rupture... ». On peut bien en arracher ça et là quelques lambeaux théoriques pour habiller la sociologie dite critique d’oripeaux subversifs, nous restons aux antipodes d’une réelle théorie révolutionnaire même contradictoire.
Soyons clair et brusque, qui veux réellement discuter à partir des soliloques délirants de la « sauvage communisation de nos vies » ? Ces incantation irréelles desservent la critique radicale en actes que la situation actuelle amène les prolétaires, nous amène à poser. Cette posture re-ceci et post-cela dépasse largement les termes et l’esprit que je comprends de l’Invite : comme le point 4 où on dit, entre autre, partager tant théoriquement que pratiquement, « la certitude que la lutte de classes entre le prolétariat et la classe capitaliste est partout dans le monde l’unique dynamique de cette destruction » et le point 5 qui affirme en son début : « la communisation n’est pas un programme qu’il faudrait appliquer, ni même quelque chose que l’on pourrait d’ores et déjà décrire , etc.... »
Mais au delà et plus important que ce cadre formel, qui est souvent mis en questionnement de façon sérieuse par plusieurs dont La Matérielle par exemple, j’insiste sur le fait que pour faire « travailler » des textes à leur propre dépassement, encore faut-il une base au dépassement et qu’il ne sert à rien de se confronter en permannece à des expressions totalement divergentes ou pire récupératrices. C’est ce qui se passe présentement, à mon avis, avec ces morceaux d’anthologie de la confusion auquel d’ailleurs la plupart des participants ont cessé de vouloir répondre. Et c’est ce que je vais moi-même faire... . Désolé de ce long épilogue qui n’en méritait pas tant et j’espère pouvoir vous envoyer des choses plus intéressantes d’ici peu....

Marceau.

PS
Il serait bon de relire ou de mettre en ligne la réponse de TC à Maëlstrom qu’un copain m’a récemment remis en mémoire et qui pourrait être d’actualité....sous certaines de ces facettes.

meeting.senonevero.net


Subject: 
Contre le démocratisme radical et contre les théoricistes auss
Author: 
calvaire01
Date: 
Mon, 2005-10-03 16:02

Contre le démocratisme radical et contre les théoricistes aussi (donc contre Meeting et La Sociale aussi)
Calvaire, lundi, 26/09/2005 - 20:10
Analyses | Culture | Démocratie | Politique
(amorce d'une réponse à la critique de Marceau soumis par Dave L. http://quebec.indymedia.org/fr/node/22302 et réponse en général )

Le démocratisme radical existe comme tendance affirmant dans son pôle de radicalité de nouvelles luttes sociales qui peuvent aller jusqu’à l’autogestion et l’action directe mais toujours pacifiées par les procédures d’AG, la conciliation des intérêts par le consensus et l’unitarisme. Nous, le nous de position, n’avons rien à foutre avec lui car nous vivons et luttons furieusement sans attendre quoi que ce soit des règles d’un quelconque jeu démocratique : ni démocratie comme gestion faussement représentative ni démocratie directe comme activités politiques régulées par ag, structures qui perdurent, Organisation unitaire qui nie la conflictualité et les différents…

De l’affirmation sans compromis de notre existence communisée, nous attaquons les procédures de gestion de nos vies y compris la démocratie directe particulièrement sous sa forme assembléiste. Nous n’avons que faire de passer nos vies à gérer le monde dans la procédure dans de vastes assemblées générales qui mettent en place la pacification des conflits. Notre vie est une attaque constante contre sa formalisation-programmation. Nous ne voulons pas nous autogérer, nous ne voulons pas nous gérer tout simplement.
Quand nous créons, quand nous nous aimons, quand nous produisons, quand nous pensons et même quand nous discutons, nous n’avons pas besoin de passer par l’AG pour savoir quoi faire et quoi penser et surtout comment nous policer. Nous vivons furieusement sans canaliser nos forces dans la maîtrise du tout et la programmation de nos vies. Nous communisons dans l’illégalité en libérant les espaces, les ressources alimentaires, les techniques, les idées, les désirs...

Nous entendons par démocratie directe l’autogestion procédurière de nos misères, le lieu de pacification des conflits, l’espace structurant de rencontres légitimé comme lieu de programmation de la discussion, de la non-vie, de la domination du code sur la vitalité et le dynamisme du mouvement, la tentative de concilier toutes les puissances sociales dans un même mouvement en faisant l’économie de la violence entre tendances dominantes et mouvements de destruction de ces formes de domination...

Nous sommes des illégalistes qui brisons les lois et les codes comme tout ce qui régule pour à la fois vivre sans entraves et lutter sans compromis. Nous communisons plus souvent qu’autrement dans l’illégalité et l’informel. Rien à voir avec la démocratie radicale fusse-t-elle celle pensée par Castoriadis à qui nous empruntons parfois certains concepts comme on pille ce dont nous avons besoin et désirons (pillage que nous reproche les gens de La Sociale qui tiennent encore à la propriété de leurs idées, explications seront données si nécessaires).

Notre vivre-et-lutter n’a donc strictement à voir avec le démocratisme radical mais pas plus avec une activité strictement théorique comme celle des gens de Meeting et pas plus avec celle des camarades de La Sociale et leurs alentours (dont Dave L.) qui brillent par leurs contradictions, qui d’un côté affirment la nécessaire communisation et de l’autre n’ont d’activité principale que la diffusion de textes théoriques qu’ils vendent comme n’importe quel produit sur le marché (un marché qui s’appelle Senonevero ou encore les éditions La Sociale et la librairie l’Insoumise). Contrairement à eux, nous ne sommes pas des attentistes et encore moins des théoricistes (des partisans de la théorie sur la théorie sur la théorie…). Nous nous organisons pour vivre et pour lutter sous des modes de gratuité, de partage, de mise en commun, d’amitiés intenses… Nous savons que c’est insuffisant mais il faut des bases pour attaquer/détruire, construire le mouvement de communisation qui ne peut avoir de prolongements que dans des insurrections massives…

« La prochaine révolution sera communisation de la société, c’est-à-dire sa destruction, sans "période de transition" ni "dictature du prolétariat", destruction des classes et du salariat, de toute forme d’État ou de totalité subsumant les individus... » Communisation - Christian Charrier

À moins de vouloir attendre toujours attendre en se soûlant perpétuellement de bières et de beaux discours qui n’engagent à rien et qui surtout relèvent de plus en plus de l’impuissance (malgré leurs allures récurrentes de forts et violents machos prêts à battre et harceler n’importe qui n’importe quand).


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